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LA PSYCHANALYSE AVEC LES ENFANTS : HISTOIRE, THÉORIE, CLINIQUE

II. Hermine Hug-Hellmuth

6. La petite “ Piggle ”

Publiée après la mort de Winnicott, l’histoire clinique de La petite “ Piggle ” est

un document précieux qui contient les notes de chaque séance ponctuées par des lettres des parents (le plus souvent de la mère) et des commentaires théoriques. L’enfant vit

très loin de Londres, sa psychanalyse « à la demande »53 se déroule sur seize séances qui ont lieu entre le 3 février 1964 et le 28 octobre 1966. La petite Gabrielle, surnommée Piggle, a deux ans et quatre mois lorsqu’elle commence son analyse, et cinq ans et deux

mois lorsqu’elle la termine.

La première année du traitement est composée de huit séances avec un arrêt pour les vacances d’été. Pendant la seconde année, cinq séances ont lieu au rythme d’une

séance tous les deux mois. Enfin, trois séances ont lieu la dernière année avec un intervalle de trois ou cinq mois. Winnicott marque là son entière liberté face à une psychanalyse orthodoxe. Pour lui une analyse est le travail réalisé sous transfert et facilité par l’analyste.

L’enfant est sans doute très sensible à la suggestion de ses parents quant aux

demandes de visites chez l’analyste. Ils connaissent le travail et les concepts de

Winnicott et lui font pleinement confiance. Ils l’introduisent à l’enfant comme sujet

53

Winnicott D.-W., (1977). La petite “ Piggle ”. Traitement psychanalytique d’une petite fille,

supposé savoir et préparent ainsi la relation transférentielle avec le Docteur Winnicott. Comme pour Le petit Hans, le transfert se développe bien avant la rencontre avec

l’analyste. Winnicott commente l’entrée dans le transfert du côté de la confiance et de

l’amour. Les parents suivent pas à pas l’évolution du traitement. Selon Winnicott, cela

contribue à l’accomplissement des buts thérapeutiques tout en préservant l’autonomie

de l’enfant.

Je constate que la demande fait entrer Piggle dans une position d’analysante,

autonome et désirante quant à ses rencontres avec l’analyste. Malgré cela, il y a un

grand moment de tension entre la onzième et la douzième séance54. Quelque chose de très important est alors en jeu : lors de la onzième séance, elle ordonne à Winnicott de l’écouter et peu à peu, en jouant avec un train, elle appréhende les questions de l’origine

des bébés et de la sexualité parentale. Puis elle poursuit en vidant les entrailles d’un

animal en peluche. Enfin, elle raconte une histoire sur un sorcier, un sorcier marin puis une sorcière et s’interroge la différence des sexes. À ce moment-là, les interprétations

de Winnicott sont tout de même surprenantes car il interprète du côté de l’envie et met

en jeu des éléments qui font l’impasse sur la dimension du phallus et du manque. Dans

la post-face, Winnicott parle de ce moment comme un désastre interne qui a été évité de justesse ; pourtant six mois passent avant que l’enfant n’ait accès à une autre séance, il

me semble qu’il fallait bien que Piggle trouve en elle les ressources suffisantes pour

passer ce cap particulièrement difficile !

Revenons aux coordonnées de la cure : lorsque que Piggle a vingt et un mois, sa

petite sœur Suzanne naît. Sept mois après, la mère écrit à Winnicott pour lui demander

une consultation, car elle se préoccupe beaucoup des tourments qui provoquent les insomnies de sa fille aînée. Dans sa première lettre, la mère repère parfaitement les grands changements occasionnés par la naissance du Bébé Suz : depuis, Piggle est déprimée, elle s’ennuie et vit une détresse intense (« Extrait de la lettre initiale des

parents, écrite par la mère55. »

54

Ibid., p. 133-159.

55

Le symptôme majeur de Piggle est l’angoisse, les circonstances de son

surgissement sont parfaitement identifiées et sont liées à la naissance de la petite sœur,

véritable apparition d’un nouvel objet de l’Autre maternel. « Les tourments », tel est le

signifiant maternel que l’enfant reprend et travaille avec Winnicott au cours de son

analyse ; ceux-ci sont liés à deux signifiants de l’angoisse qui tient la petite fille

éveillée : « La maman noire et le papa noir », « La maman noire » vient chaque nuit lui dire « Où sont mes miams ? » (en référence aux seins). « La maman noire » vit dans son ventre où elle peut être jointe par téléphone : « Elle vient toutes les nuits. Je ne peux rien faire. Elle est très difficile. Elle se met sur mon lit. Elle n’a pas le droit de toucher. “ Non, c’est mon lit à moi. Je l’aurais, ce lit. Il faut que je dorme dedans. ” Papa et maman sont au lit dans une autre chambre. “ Non, c’est mon lit, c’est le mien. Non !

Non ! Non ! C’est mon lit à moi. ” Ça c’est la maman noire56

. »

« Le babacar » est le signifiant sans signifié qui la protège : c’est un moyen de

transport pour « la maman noire et le papa », il est tout le temps là et partout. C’est le

nom de la cause de l’angoisse qui ne la lâche jamais.

Dans son article L’enfant interprété, Soler analyse les signifiants utilisés par

l’enfant : « “ La maman noire réclame ses miams ” : C’est puissant comme formule, il y

a beaucoup de choses dans cette phrase produite par l’inconscient d’une petite fille de deux ans et quatre mois. “ Maman noire ”, c’est assez clairement si je puis dire, le nom

de l’Autre barré, menaçant. » « Le rêve dit ce qu’elle veut : “ ses miams ” ; le rêve

interprète ici le désir en termes d’objet oral, les “ miams ” en donnant le nom de l’objet

du désir en tant que désir de l’Autre. Très simplement57

. »

La petite Piggle se griffe le soir et a des périodes de dépression où elle ne joue plus et s’ennuie. Ses cauchemars entraînent son refus de se coucher et de dormir. Quand

elle y parvient, après un certain temps, elle se réveille en hurlant et les nuits sont très mouvementées pour toute la famille. La petite fille ne peut pas fuir ses cauchemars qui la suivent partout. La mère mentionne que son état se détériore de plus en plus, elle est

56

Ibid., p. 115.

57

triste, apathique et souffre aussi de dépersonnalisation, refusant d’être elle-même, elle

veut être la maman ou plus souvent le bébé.

Dans cette cure, il est intéressant d’explorer la question de l’interprétation, afin

d’aborder la pratique clinique winnicottienne et son articulation avec des éléments

théoriques spécifiques. Selon Winnicott, tout peut être potentiellement symbolisé et interprété, les expériences destructrices ou traumatiques, les pertes et les manques. En effet, Winnicott rejette le concept de « pulsion de mort » freudien et sa réaffirmation dans la pratique kleinienne, ce qui compte pour lui est la dimension créative présente dans la symbolisation, mais pas les effets mortifiants du signifiant, comme disjonction entre l’ordre symbolique et l’ordre réel. Il me semble qu’il ne prend pas en compte cette

dimension du réel qui résiste à la symbolisation, exclu du langage, il peut rester inaccessible.

Dans l’analyse la fonction du jeu est déterminante. En effet, à la fois instrument et

but de l’analyse : jouer (dans le sens de « play ») implique que l’analyste occupe à la

fois la position d’objet et de sujet dans le transfert ; et qu’il facilite la construction d’un

espace d’illusion. Dans la première phase du traitement et à différents moments, le jeu

est pourtant une compulsion fermée, alors que la tâche de l’analyste consiste à faciliter

sa transformation en un jeu qui libère car il est soutenu par une certaine flexibilité. Il tend alors vers la communication et engage aussi un certain plaisir. Winnicott perçoit les manifestations de plaisir dans le jeu comme des signes de progrès, surtout quand elles représentent l’abandon de l’inhibition58

. Jouer est lié à la parole et permet au jeune patient de revivre des drames inconscients concernant les relations avec la famille et la sexualité. Nous voyons cela à l’œuvre au cours du traitement. Par exemple, à la

troisième séance : « Elle regarda les jouets qui étaient soigneusement remis en place et

dit : “ Le babacar est tout en ordre ”. Et il m’a semblé que c’était comme si elle disait

58

Winnicott D.-W., (1977). La petite “ Piggle ”. Traitement psychanalytique d’une petite fille,

que le babacar est en rapport avec le fait que prroout et pipi appartiennent à la maman noire, noire parce qu’elle a été haïe depuis que le papa lui a donné un bébé59

. »

À ce moment-là, Winnicott est le seul analyste à pratiquer ce que Soler appelle « l’interprétation jouée »60

. Il y dévoile la singularité et le génie de sa pratique. L’effet

de miroir est clairement repéré, mais il sert aussi à désigner les pulsions du sujet. Dans cette cure des interprétations classiques sont aussi présentes et visent soit l’amour et la

haine, soit la pulsion liée à la voracité ou la question phallique. Winnicott interprète parfois de façon excessive un peu trop, mais il transmet aussi à l’enfant des

constructions qui sont l’équivalent d’un savoir inconscient se présentant dans l’actualité

du transfert ; à moins qu’il ne pense que les constructions viennent remplir un point

saillant du processus de symbolisation réalisé par l’enfant. La petite Piggle le suit dans

ses interprétations, mais parfois elle le corrige et en prend même l’initiative.

Par exemple, lors de la 8e séance, Winnicott donne un ensemble d’interprétations concernant la voracité et la rivalité avec la petite sœur. Selon Piggle, l’amour du père va

vers la mère puis vers elle. Mais l’amour de la mère va vers le nouvel enfant et plus vers

elle. Voici une nouvelle interprétation du désir de la mère.

Puis à la 9e séance, Piggle va déjà mieux, elle n’est plus angoissée, mais à un

moment crucial, elle décrit un affrontement où il est question de se faire sa place : « Pendant longtemps maman ne voulait pas de bébé et puis elle voulait un garçon, mais elle a eu une fille. » « Nous aurons un garçon quand nous serons grands. Moi et Suzanne. Nous devons trouver un monsieur papa à épouser61. » Winnicott interprète ces paroles du côté de la position de garçon de Piggle vis-à-vis de Suzanne dans le triangle

œdipien. Or ce n’est pas exactement son fantasme et elle lui répond dans les termes d’un

savoir qui concerne sa propre vérité ! Selon Soler, Piggle donne clairement la construction de son roman familial et des promesses qu’il renferme : « Je résume le

roman de Piggle : “ Nous les filles, nous aurons un garçon. ” Et voilà une solution à

59

Ibid., p. 60.

60

l’envie de pénis. Winnicott ne bronche pas, il l’a dit, il somnole. Elle, ludique : “ Tu as

entendu ce que j’ai dit, Docteur Winnicott ? ” Comme elle l’interpelle : “ Tu as entendu

ce que j’ai dit ? ” Il interprète. Et d’une façon qui vraiment me surprend : J’ai beau

regarder, je ne comprends pas ce qui la fonde. Alors qu’elle dit : “ J’aurais un fils ”, et

même : “ Nous les filles nous aurons un garçon à condition de trouver un père ”, il lui

dit qu’elle prend la position du garçon à l’égard de sa sœur, il lui signifie un : “ Tu es

l’homme de ta sœur. ” Ce n’est pas ce que le matériel impose à ce moment-là. Piggle, en

tout cas a trouvé une solution au désir : on est passé de son interprétation de l’objet oral, les “ miams ”, à l’interprétation par l’objet phallique, (Cf. le garçon porteur du phallus),

et au fond elle a désormais sa formule de l’homme et de la femme. L’homme, le père,

aime maman. Je traduis ça en disant l’homme cherche une femme. Et la femme, la

mère, eh bien elle, elle cherche un fils, c’est très net62

. »

À la suite de cette interprétation erronée, Piggle poursuit vers la liquidation de « la maman noire » et opère un virage subjectif fondamental : « J’ai rêvé qu’elle était

morte. Elle n’était pas là63… » Suit un moment de succion intensive d’une œillère

d’Optex bleue que Winnicott qualifie d’expérience orgiaque. Puis Piggle ajoute : « Je

l’aimais beaucoup – Bèè. Ça c’est gentil. Qui a tiré sur maman ? Teddy avait un fusil et

il est cassé. La maman noire est ma mauvaise maman64. »

À la 11e séance, elle rappelle Winnicott à l’ordre : « Si tu voulais écouter, c’est ce

qui serait le mieux… Écoute65

! » Soler souligne le surgissement de doutes transférentiels chez l’enfant : « D’abord, elle avait commencé la séance en lui disant de

se taire, qu’il écoute, et que ça irait bien. Là, elle continue son jeu, parlant à la cantonade… Elle a toute une conversation sur le savoir douteux de Monsieur

61

Winnicott D.-W., (1977). La petite “ Piggle ”. Traitement psychanalytique d’une petite fille,

op. cit., p. 117.

62

Soler C., (1996). « L’enfant interprété », Groupe Petite Enfance, op. cit., p. 25.

63

Winnicott D.-W., (1977). La petite “ Piggle ”. Traitement psychanalytique d’une petite fille,

op. cit., p. 118.

64

Ibid.

65

Winnicott D.-W., (1977). La petite “ Piggle ”. Traitement psychanalytique d’une petite fille,

Winnicott… Et bien d’autres répliques de transfert gentiment négatif, c’est-à-dire de

désupposition de savoir66. »

Au cours des séances suivantes, Piggle poursuit son travail d’association concernant sa position œdipienne et son complexe de castration. Puis elle élabore les

questions liées à l’origine des bébés et de la différence des sexes.

À la fin de son article, Soler note tout particulièrement la faiblesse des interprétations de Winnicott concernant le problème de la castration et du phallus : « Ce qui lui manque le plus, si je puis dire, c’est précisément la dimension du manque

d’objet, que Lacan a tellement martelé dans le Séminaire IV. Winnicott a pourtant lu

Freud et s’y réfère explicitement, parlant de l’envie du pénis chez la petite fille, mais on dirait une envie de pénis sans phallus… Finalement il finit par lâcher une interprétation

proprement scandaleuse de notre point de vue. C’est une interprétation où il donne sa

version du couple sexuel, de ce qui pour lui est à la place de la métaphore paternelle. Il lui dit en substance que l’homme prend les “ miams ” de la femme, mais qu’après il les

lui rend sous la forme de quelque chose qu’il donne pour qu’elle ait un enfant… Je dis

que c’est vraiment scandaleux comme méconnaissance de la fonction de la castration.

Ça va jusqu’à l’inversion : c’est la mère qui a ; quand elle n’a pas, c’est qu’on lui a pris

et donc on peut lui rendre. Le rabattement sur le registre de la frustration est complet, explicite, formulé de façon massive et a pour corrélat une véritable dénégation du manque de la mère. Ce qu’il y a de bien, d’encourageant, c’est que ça n’a pas l’air de

faire de grands dégâts, parce que Piggle a déjà donné son interprétation à elle. On peut dire que c’est l’inconscient qui gagne à la fin67

. »

Enfin, Piggle se situe de mieux en mieux par rapport à son désir d’apprendre et

elle est contente d’aller à l’école. Elle vit ses séances avec beaucoup de plaisir et aime

bien jouer créativement avec les jouets. Elle est redevenue inventive et aborde les thèmes de la séparation et de la naissance. Enfin, elle interroge le travail analytique et met en perspective la fin de celui-ci. Un dernier rêve de transfert en constitue justement

66

Soler C., (1996). « L’enfant interprété », Groupe Petite Enfance, op. cit., p. 25.

67

l’interprétation finale : « J’ai fait un rêve sur toi. Je frappais à la porte de ta maison. Je

voyais le Docteur Winnicott dans le bassin de son jardin. Aussi je plongeais. Papa me voyait en train de serrer fort et d’embrasser le Docteur Winnicott, alors il plongeait

aussi. Puis maman plongeait dans le bassin, puis Suzanne, et [elle a énuméré les autres membres de la famille, y compris les quatre grands-parents]. Il y avait des poissons et tout et tout. C’était une eau mouillée sèche. Nous sommes sortis et nous nous sommes

promenés dans le jardin. Papa est arrivé sur la plage. C’était un beau rêve68

. »

Winnicott occupe une position paternelle laissée vacante par le père de l’enfant

qui, malgré son amour et sa dévotion pour sa petite fille, est relégué à une position secondaire par rapport à la mère. Ainsi, le savoir de Piggle quant à la fonction paternelle lui permet de donner une nouvelle version de la constellation familiale et de trouver une nouvelle solution désirante. Ce rêve place le Docteur Winnicott au centre de la famille, il irradie l’amour et réveille le désir du père. La question de la fin de l’analyse n’est pas

clairement posée : dans l’introduction Winnicott dit que le traitement n’est pas terminé ;

la fin semble même accélérée, il me semble que l’enfant l’exprime très clairement en

disant : « C’est moi qui t’ai fait. » Cette conclusion est tout à fait précieuse car la parole

de Piggle, alors jeune analysante pleinement engagée dans l’expérience de l’analyse,

souligne l’importance de la relation transférentielle et le moment de sa dissolution.

« Gabrielle : Personne ne te verra plus jamais. Est-ce que tu es un docteur ?

Moi : Oui, je suis un docteur et je pourrais être le docteur de Suzanne, mais le Winnicott que tu as inventé est fini à jamais.

Gabrielle : C’est moi qui t’ai fait69

. »

Winnicott semble suivre Klein dans le sens d’un deuil qui concerne directement

l’analyste. Il utilise également le critère de l’achèvement des capacités génitales qu’il

suppose atteint par Piggle à la fin du traitement, ainsi que le fait qu’elle réussisse à

dépasser ses relations avec les objets internes et externes. Selon Soler, les effets

68

Winnicott D.-W., (1977). La petite “ Piggle ”. Traitement psychanalytique d’une petite fille,

thérapeutiques du traitement sont clairement posés, en particulier dans la réduction de la maman noire comme figure obscène et féroce d’un Surmoi incarné par une figure

maternelle archaïque : « Un grand intérêt de ce cas me paraît concerner l’émergence du surmoi. La “ maman noire ” qui réclame ses “ miams ”, c’est une figure du surmoi, une

voix qui vient exiger un objet, qui demande qu’on lui cède ce qui est pour cet enfant

l’objet de jouissance. Il est très frappant, et les parents le constatent avec douleur, de

voir apparaître chez une petite fille si jeune, culpabilité, accusation et auto-reproche. On voit vraiment dans ce cas précis de la petite Piggle combien le surmoi est lié à l’objet d’amour, surgissant quand l’énigme de l’Autre barré émerge de l’amour. La

figure obscène et féroce du surmoi n’est pas engendrée par la violence de l’Autre dont

elle serait une transposition. Freud l’a noté depuis longtemps. Il est lié au contraire à la

douceur de l’amour, qui trompe le désir, justement70

. »

Pour conclure, il me semble intéressant de faire un parallèle entre le cas du Petit Hans et celui de La petite “ Piggle ”. Les deux enfants présentent l’émergence de la

névrose infantile à partir de la naissance d’un puîné. Dans le cas de Hans, il s’agit d’une

phobie située dans la réalité. Dans le cas de Piggle, il s’agit d’un état d’angoisse

permanent. Dans les deux cas, nous assistons au surgissement des symptômes en relation avec les énigmes de l’origine des enfants et de la sexualité parentale. Même

sensibilisés ou formés à la psychanalyse, les parents n’y échappent pas ! Winnicott

travaille beaucoup avec les parents et indique que le but thérapeutique des interventions est lié à leur position de co-thérapeutes. Ils n’interfèrent pas dans le travail analytique et