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II.5. Les Espaces Publics et Jardins Historiques

IV. Mondialisation du Patrimoine : Chartes et Recommandations

Pendant des décennies, la notion, qui n’englobait que le patrimoine bâti ancien, n’a pratiquement pas évolué et ne s’est guère étendue en dehors de l’Europe. Elle s’est "mondialisée" seulement en 1972 avec l’adoption par l’UNESCO " Organisation des Nations Unies pour l’Education, les Sciences et la Culture ", d’un traité international intitulé " Convention et recommandations relatives à la protection du patrimoi ne mondial culturel et naturel" :

 "Considérant que le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus

menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par l’évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave p ar des phénomènes d’altération encore plus redoutables.

 Considérant que la dégradation ou la disparition d’un bien du patrimoine culturel

ou naturel constitue un appauvrissement néfaste du patrimoine de tous les peuples du monde, […].

 Considérant que devant l’ampleur et la gravité des dangers qui les menacent ,

il incombe à la collectivité internationale toute entière de participer à la protection du patrimoine culturel et naturel de valeur universelle exceptionnelle par l’octroi d’une assistance collective qui, sans se substituer à l’action de l’ état intéressé, la complétera efficacement, […] ".

IV.1. La Charte Internationale d'Athènes 1931, pour la Restauration des

Monuments Historiques.

Adoptée lors du premier congrès international des architectes et techniciens des monuments historiques, Athènes 1931 dont le but est de protéger les monuments d'intérêt historique, artistique ou scientifique. Sept résolutions assurent :

 Au cas où une restauration apparaît indispensable par suite de dégradation

ou de destruction, elle recommande de respecter l'œuvre historique et artistique du passé, sans proscrire le style d'aucune époque.

 La conférence recommande de maintenir l'occup ation des monuments qui assure

la continuité de leur vie en les consacrant toutefois à des affectations qui respectent leur caractère historique ou artistique.

 Les techniques et matériaux modernes peuvent être utilisés pour les travaux

de restauration.

IV.2. La Charte Internationale de Venise 1964, Sur la Conservation et la

Restauration des Monuments et des S ites.

C'est le deuxième Congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques, la charte a été adoptée par ICOMOS (conseil international des monuments et des sites) en 1965.

Son but était d'approfondir les objectifs de la charte d'Athènes 1931, selon cette charte, la notion des monuments historiques comprend la création architecturale isolée aussi bien que le site urbain ou rural qui porte témoignage d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’un événement historique. Elle s’étend non seulement aux grandes créations mais aussi aux œuvres modestes qui ont acquis avec le temps une signification culturelle.

"La conservation et la restauration des monuments visent à sauvegarder tout

autant l'œuvre d'art que le témoin d'histoire" . La conservation impose la permanence

de l'entretien des monuments et leur affectation à des fonctions sociales utiles, tandis que la restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel, son but est de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument.

IV.3. Convention de L’Organisation UNESCO, 21 Novembre 1972 .

Lors de la conférence générale des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, rassemblée à Paris du 17 octobre au 21 novembre 1972, en sa dix septième (17) session, définit le "Patrimoine Culturel" comme étant :

 les monuments: œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,

 les ensembles: groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,  les sites: œuvres de l'homme ou œuvres conjuguées de l'homme et de la nature,

ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, e sthétique, ethnologique ou anthropologique.

IV.4. Charte Internationale pour la sauvegarde des Villes Historiques,

Washington 1987.

Cette charte adoptée par ICOMOS vient compléter la "Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites" (Venise, 1964), elle définit les principes et les objectifs, les méthodes et les instruments de l'action propre à sauvegarder la qualité des villes historiques, à favoriser le synchron isme de la vie individuelle et sociale et à continuer l'ensemble des biens, qui forment la mémoire de l'humanité.

Parmi ces objectifs, c'est la sauvegarde des quartiers et villes historiques afin de conserver les valeurs qui compromettraient l'authenticité de la ville historique.

IV.5. Charte Internationale du Tourisme Culturel : La Gestion du

Tourisme aux Sites de Patrimoine Significatif .

La charte précise que le patrimoine naturel et culturel, comme la diversité des cultures vivantes, sont des attractions touristiques majeures, étant donné que le tourisme est reconnu comme une force positive qui favorise la conservation du patrimoine naturel et culturel.

La participation et la coopération entre les différents intervenants sur le patrimoine est nécessaire pour mettre en œuvre un savoir-faire touristique durable et favoriser la protection des ressources patrimoniales pou r les générations futures.

Parmi les objectifs de la charte du tourisme culturel nous citons :

 Encourager et faciliter le travail de ceux qui participent à la conservation

et à la gestion du patrimoine afin de le rendre plus accessible aux communautés d'accueil et aux visiteurs,

 Encourager ceux qui proposent des programmes et des politiques afin

de développer des projets précis et mesurables, et des stratégies qui touchent à la présentation et l'interprétation des ensembles patrimoniaux et des activités culturelles dans le contexte de leur protection et de leur conservation.

IV.6. Recommandation de Tunis (1968) : "l’étude de la Conservation, de

la Restauration et de la Réanimation des Ensembles Historiques".

A l’issue du 2è colloque organisé par l’ICOMOS et qui s’est tenu à Tunis du 09 au 16 avril 1968, il a été convenu d’adopter les mesures suivantes :

 Renforcement des structures et des moyens des services de protection monumentale

par l’allocation ou l’augmentation d’un budget affecté aux travaux de sauvegarde des ensembles historiques et l’attribution des instruments d’exécution

correspondants,

 Formation et création de corps techniques chargés de la conservation dynamique

des médinas et composés de représ entants des disciplines qui doivent être associées à la réalisation des programmes, et notamment d’architectes, urbanistes, historiens, sociologues, économistes, juristes, ainsi que des techniciens correspondants. L’équipe ainsi constituée sera en mesure d ’assurer la mise en œuvre de la politique d’adaptation des médinas à des fonctions urbaines actuelles, d’un caractère

 Adaptation de la législation et de la réglementation de protection aux nécessités

de la conservation dynamique des ensembles historiques, et création d’une législation de coordination entre la conservation des monuments et des ensembles, et le développement économique et social.

 Elaboration et mise en œuvre de plans de sauvegarde et de mise en valeur

des médinas ayant pour objet d’assurer leur assainissement par la création de conditions de vie moderne…

 Intervention des mesures propres à assurer une rapide prise de conscience

de l’opinion publique à l’égard de la sauvegarde et de la mise en valeur du patrimoine culturel…

 Octroi de facilités fiscales et financières aux organismes et aux personnes

propriétaires d’immeubles situés dans les médinas en vue d’en assurer l’assainissement et la conservation sous la responsabilité et le contrôle des autorités compétentes.

IV.7. Recommandation De Nairobi (1976) : "Sauvegarde des Ensembles

Historiques ou Traditionnels et leur rôle dans la vie

contemporaine".

Adoptées par la conférence générale de l’UNESCO (19è session), qui s’était tenue à Nairobi du 26 au 30 novembre 1976, et concernaient notamment :

Sur les définitions :

 Ensemble historique ou traditionnel , tout groupement de constructions et d’espaces y compris les sites archéologiques et paléontologiques constituant un établissement humain en milieu urbain comme en milieu rural, dont la cohésion et les valeurs sont reconnues du point de vue archéologique, architectural, historique, préhistorique, esthétique, o u socioculturel.

Parmi ces ensembles, qui sont d’une très grande variété, on peut distinguer notamment les sites préhistoriques, les villes historiques, les quartiers urbains anciens, les villages et les hameaux ainsi que les ensembles monumentaux hom ogènes, étant entendu que ces derniers devront être conservés dans leur intégrité.

 Environnement : des ensembles historiques ou traditionnels, le cadre naturel ou construit qui affecte la perception statique ou dynamique de ces ensembles ou qui leur est rattaché de façon immédiate dans l’espace ou par les liens sociaux, économiques ou culturels.

 Sauvegarde : l’identification, la protection, la conservation, la restauration, la réhabilitation, l’entretien et la revitalisation des ense mbles historiques ou traditionnels et de leur environnement.

Sur les principes généraux :

 Les ensembles historiques ou traditionnels et leur environnement devraient être

activement protégés contre toute détérioration, en particulier contre c elles qui résultent d’un usage inapproprié, d’adjonctions parasites et de transformations abusives ou dépourvues de sensibilité qui porteront atteinte à son authenticité ainsi que celles dues à toute forme de pollution.

 Les travaux de restauration qui ser ont entrepris devraient reposer sur des bases

scientifiques. De même, une grande attention devrait être accordée à l’harmonie et à l’émotion esthétique résultant de l’enchaînement ou des contrastes des différents éléments composant les ensembles et qui donnent à chacun d’eux une ambiance particulière.