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II.5. Les Espaces Publics et Jardins Historiques

V. La Protection du Patrimoine

V.3. La Conservation/Restauration

La conservation était développée en Europe en 19eme siècle, plusieurs écoles de pensées se sont spécialisées dans la conservation du patrimoine, nous en avons des positions bien claires de "Viollet-le-duc" et de "John Ruskin".

Pour "Viollet-le-duc", la restauration est l’unique possibilité pour l’édifice décidant de revivre et de retrouver sa valeur et sa signification. Il se rétabli par la reproduction des parties manquantes. Se s interventions se caractérisent comme étant stylistiques et artistiques. Alors pour "John Ruskin", il faut donc éviter de restaurer, car l’édifice court le risque de sortir falsifier, la valeur des monuments réside surtout dans leur authenticité, inséparable de l’état de vieillesse dans laquelle se trouve la matière de l’édifice, dont les interventions d’assistance n’écartaient pas l’évolution du monument dans son ère.

Dans la charte de Venise de 1964, Article (3) : "La conservation et la restauration des monuments visent à sauvegarder tout autant l'œuvre d'art que le témoin d'histoire ". Dans son Article (12) : "Les éléments destinés à remplacer les parties manquantes doivent s'intégrer harmonieusement à l'ensembl e, tout en se distinguant des parties originales, afin que la restauration ne falsifie pas le document d'art et d'histoire ".

Actuellement les expériences de la conservation du patrimoine ont beaucoup évolués, vers une pratique qui tente à équilibre entre les différentes valeurs développées dans plusieurs chartes et recommandations internationales, dont elles suscitent les positions suivantes :

V. 3.1. L’Authenticité.

L'authenticité, telle qu'elle est ainsi considérée et affirmées dans la "Charte de Venise de 1964", apparaît comme le facteur qualificatif essentiel quant à la crédibilité

des sources d'informations disponibles. Son rôle est capital aussi bien dans toute étude scientifique, intervention de conservation ou de restauration ou dans tout autre inventaire du patrimoine culturel.

V.3.2. La Lisibilité.

Implique que la partie restaurée puisse se distinguer de la partie originale, par la variation du rendu ou du matériau. Les interventions doivent être mentionnées de façon évidente, soit par l’application des matériaux d’origine, ou bien par l’expression de nombreux aspects, ces assistances ne doivent pas falsifier le monument.

Les adjonctions ne peuvent être tolérées que pour autant qu'elles respectent toutes les parties intéressantes de l'édifice, son cadre traditionnel, l'équilibre de sa composition et ses relations avec le milieu environnant (Charte de Venise de 1964, Article (13)).

V.3.3. La Réversibilité.

Elle implique l'utilisation de techniques ou de matériaux qui puissent être éliminés dans le futur par une autre restauration. Cette méthode obéit à un constat de prudence pour ne pas tomber dans des dégâts irréversibles causés à des œuvres par des restaurations mal conduites.

V.3.4. Respect de la création originale.

Toute création doit garder sa patine, il est strictement i nterdit au restaurateur, toute recréation d'un élément disparu sur lequel il ne dispose pas d'une documentation historique et architecturale certaine. Toute reproduction sera basée sur des données établies à partir de la création originale, afin de respecter sa mémoire ainsi que son âme.

Les édifices anciens peuvent recevoir de nouveaux usages répondant aux besoins de la société, ceci s'ajoute au fait, que la protection fait appel au savoir -faire et à la réhabilitation de l’œuvre existant e, cette dernière contribue à réduire les altérations et diminuer les dégradations.

Conclusion.

Affirmation du passé et mémoire, support et création continue, le patrimoine possède divers visages, qu’il soit architectural, archéologique, environnemental où paysage, œuvre de savoir-faire où symbole, il forme une norme de notre cadre de vie et de notre futur.

L’idée du patrimoine est une création occidentale soumise à des conventions et conditions diverses dans le but de clarifier le sens adéquat accordé à ce mot, autour duquel gravitent d’autres notions comme histoire et mémoire.

Le concept de patrimoine a beaucoup évolué dans le temps, il ne faut pas protéger uniquement les monuments mais tout l’ensemble du patrimoine , comme d’ailleurs était le but de la charte d'Athènes de 1931 : la protection des monuments de valeur historique ou artistique particulière et leur envi ronnement.

Selon les recommandations de "UNESCO" en 1972, la convention fait introduire un nouveau terme qui est " le patrimoine culturel", une notion globale mais liée avec les monuments, les ensembles et les sites.

La Charte internationale pour "la sauvegarde des villes historiques" Washington 1987 est un document qui est parti plus loin qu'un objet à sauvegarder mais plutôt de préserver le caractère historique de la ville et l'ensemble des éléments matériels et spirituels qui en exprime l'image.

De plus que la charte du Tourisme Culturel de 1999, favorise l'interaction dynamique entre le tourisme et le patrimoine culturel, elle encourage l'ensemble des initiatives qui visent à améliorer les conditions de gestion et de conse rvation du patrimoine.

Chacune des chartes et recommandations à sa manière, démontre l’intérêt majeur que porte la plupart des états au patrimoine historique et à la conservation de ce dernier. Intérêt croissant, car il ne se limité pas uniquement au monument isolé, ou historique, mais il atteint même celui de tout un environnement.

La signification du patrimoine architectural et la légitimité de sa conservation sont maintenant mieux perçues. La continuité historique est essentielle pour l e maintien de l’architecture de l’édifice qui permette à l'homme de trouver son identité et d'éprouver un sentiment de sécurité face aux mutations brutales de la société.

Le bain traditionnel collectif ou le "hammam" s’inscrit parmi les architectures à préserver, non seulement leur unité physique, mais aussi leur âme et mémoire. La conservationet la mise en valeur de l’édifice passe tout d’abord par une reconnaissance lui donnant un statut légitimant une patrimonialisation qui véhicule l’ensemble des moyens et valeurs exceptionnels dont le matériel et l’immatériel cohabitent.