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Les moments charnières dans le cheminement de la théorie de l’activité

Section I : L’inter-médiation dans les processus cognitifs d’une activité

Chapitre 2 : L’activité collaborative, une activité située et distribuée

2.4. La théorie de l’activité, candidate pour étudier l’activité collaborative

2.4.3. Les moments charnières dans le cheminement de la théorie de l’activité

Depuis ses origines au début du vingtième siècle, la théorie de l’activité a connu une histoire longue et très mouvementée dont nous donnons ici une esquisse des traits pertinents. Une modélisation s’est faite à travers plusieurs générations de chercheurs et elle s’est complexifiée progressivement.

2.4.3.1. Les fondements philosophiques et historiques de la théorie de l’activité Le pionnier, Vygotski (1896 - 1934), formule l’idée de la médiation qui se cristallise dans le modèle triangulaire d’une « action complexe médiatisée » : sujet – artefact – objet. Même si elle reste encore centrée sur l’individu elle combine néanmoins déjà les actions humaines avec des artefacts culturels afin de dépasser le dualisme

individuel-social. De cette manière, l’intégration d’artefacts culturels dans les actions humaines est révolutionnaire car on dépasse la pensée cartésienne classique. L’individu ne peut plus être pensé sans ses outils culturels et la société ne peut pas être comprise sans l’activité responsable des individus qui produisent des artefacts et qui les utilisent. En outre, les objets cessent d’avoir le simple rôle de matière première pour l’émergence de l’identité du sujet comme dans l’œuvre de Piaget. Les objets deviennent des entités et l’objectivité (Gegenständlichkeit) de l’action devient la clé de la compréhension du psychisme humain.

Au début, le focus de l’unité d’analyse porte sur l’individu. La notion d’activité constitue le pivot central de la théorie de l’activité se traduisant par des actions d’individus qui visent essentiellement la transformation intéressée d’états et d’objets du monde. Vygotski insiste sur le développement de cette notion « afin de dépasser

le dualisme qui enferme les psychologues idéalistes et matérialistes

réductionnistes » (Rivière, 1990, p. 6). L’activité (deyatel’nost) n’est pas une simple réponse ou un réflexe, mais elle implique « également une composante de transformation du milieu à l’aide d’instruments » (ibidem, p. 69). De cette manière, l’activité est étroitement liée au concept de médiation « considéré par Vygotski lui-même comme sa plus importante contribution » (ibidem, p. 10). Rivière, en traçant quelques-unes des étapes-clés du trajet de Vygotski, met en exergue l’importance de l’outil en soulignant que « les outils, les instruments sont aussi nécessaires à la construction de la conscience qu’ils le sont de n’importe quel ouvrage construit par l’homme » (ibidem, p. 69). À cet effet, l’auteur rappelle que Vygotski aimant à citer l’aphorisme de Bacon : «Nec manus nuda, nisi intellectus sibi permissus multum

valent. Instrumentis et auxilibus res perficitur» (ibidem, p. 70).

D’ailleurs, on peut s’interroger sur ce que Vygotski veut dire à travers sa démarche. Il vise principalement deux choses : premièrement, renoncer aux interprétations réductionnistes des phénomènes psychologiques qui abandonnent la conscience en tant que notion scientifique et qui réduisent tous les phénomènes psychiques à des

phénomènes neurophysiologiques et béhavioristes ; deuxièmement, éviter

également toute forme de substantialisme postulant la conscience comme une deuxième substance qui coexiste avec la substance du cerveau. En s’inspirant de James qui a écrit en 1904 que la conscience est une fonction et non une essence ou une substance, Vygotski renonce lui aussi au substantialisme. Ainsi, il envisage le développement selon une perspective historico-développementale, s’intéressant à la relation entre l’activité personnelle et l’activité sociale. Il propose une démarche génétique sur deux niveaux : en premier lieu sur un plan inter-psychologique dans une interaction et ensuite sur un plan intra-psychologique menant à l’intériorisation qui ne constitue en aucun cas une copie, mais une reconstruction, voire une « recréation du dehors par le dedans » (Clot, 2006, p. 55).

Ainsi, le développement de la théorie de l’activité se situe comme une réaction aux deux orientations de l’époque en psychologie réfutant chacune un côté de l’existence humaine : la psychanalyse et le behaviorisme. Dans ces deux approches, l’individu est au centre. En revanche, la théorie de Vygotski met le focus sur la signification des facteurs socioculturels et historiques du développement de l’individu et sur le processus de la médiation. L’intrication intime de l’activité humaine et de la conscience constitue la pièce maîtresse du concept de la théorie de l’activité qui détermine le savoir comme une catégorie de l’agir. En posant le primat de l’action par rapport au développement de la pensée, les hypothèses de la théorie de l’activité rencontrent les réflexions épistémologiques des pragmatistes américains, principalement de la philosophie de Dewey et de ses disciples.

De même, cette perspective est compatible avec les idées de Spinoza, un des philosophes favoris de Vygotski. Selon Wertsch (1996), Vygotski se référant à Spinoza explique que les chercheurs, en voulant comprendre la relation entre des phénomènes psychiques et neuropsychiques, se trompent souvent parce qu’ils croient qu’ils ont affaire à deux substances au lieu de deux caractéristiques d’une seule. Vygotski utilise donc les travaux de Spinoza pour recoudre la rupture cartésienne sur le terrain des émotions. Ainsi, il suit Spinoza en soulignant que penser n’est rien d’autre qu’une fonction du cerveau. Le psychique n’a pas d’existence propre ; il n’est pas une substance mais un attribut.

À son époque, l’école russe est également inspirée par Wilhelm Wundt qui développe la "Völkerpsychologie" (1900 – 1920) en Allemagne et par la dernière citation de cet auteur selon laquelle la psychologie expérimentale ne peut être la moitié de ce que peut être la psychologie. De plus, la troïka formée par Vygotski, Léontiev et Luria, adhère aux idées de Hegel qui est un des premiers dans la philosophie continentale à remettre en question la proposition naturelle que la pensée s’exprime uniquement dans le langage. Hegel plaide pour voir l’homme, en tant que sujet pensant, d’abord dans son faire et en deuxième lieu dans ses récits. C’est cette position qui est continuée par le matérialisme dialectique de Marx, Engels et Lenin et qui a un effet marquant sur la théorie de l’activité objectale, comme elle est formulée par les pères de l’école historico-culturelle. Dans cette dernière, on postule une interaction dynamique entre processus objectaux et psychiques à travers lesquels les deux côtés, les subjectifs comme les objectifs, sont continuellement transformés et que sont, de cette manière, constituées des nouvelles caractéristiques. Enfin, selon Rivière, Vygotski précise que l’activité

(deyatel’nost)dépasse la vue classique du réflexe ou de la réponse à un stimulus et

elle implique « également une composante de transformation du milieu à l’aide d’instruments » (1990, p. 69). C’est la conception instrumentale, à savoir l’emploi des outils et des moyens, que l’auteur met en exergue pour la construction de la conscience. Et c’est la prise en compte des notions d’actions médiées par l’intermédiaire d’un artefact et orientées par les désirs du sujet, c’est-à-dire le triangle sujet/artefact/objet de cette approche qui retient tout notre intérêt.

Pour Vygotski, la compréhension de l’action, de l’agir humain (par exemple couper un arbre, réaliser un mémoire) est unilatéral si on n’intègre pas son objet (l’arbre, le plan du mémoire) et les moyens investis (la hache, les concepts et les méthodes). Au lieu de se fixer sur l’étude des entités psychiques, comme les aptitudes, les représentations, les réflexes ou des fonctions psychiques, l’auteur propose de commencer avec l’activité en tant qu’unité. On constate même des rapprochements du concept de l’activité dans ses thèses. Ainsi, beaucoup de ses étudiants arguent qu’on peut bien interpréter ses représentations en acceptant l’activité (deyatel’nost) comme la catégorie de base de son approche. Selon Wertsch (1996), les idées de Vygotski ont été développées et élargies principalement en Union Soviétique dans la formulation de la théorie de l’activité par Davydov (1972), Gal’perin (1969), Léontiev (1981), P. I. Zincenko (1939, 1981) et V. P. Zincenko (1985) et c’est Léontiev (1959, 1975, 1981) qui devient le principal auteur de la formulation générale de la théorie de l’activité. Par la suite, Léontiev propose d’expliciter les relations complexes entre l’individu et la société sociale. En mettant le focus sur le sens, il regarde l’activité comme une unité de base tout en développant l’impact de la culture et des significations sociales dans le fonctionnement psychique.

2.4.3.2. L’apport de Léontiev au devenir de la théorie de l’activité

Un deuxième moment clé dans le développement de la théorie de l’activité constitue l’apport de Léontiev. Disciple de Vygotski et participant aux travaux de la troïka, Léontiev (1903 - 1979) contribue en premier lieu au travail de Vygotski sur le développement de la psychologie culturo-historique. Il tente d’intégrer les relations sociales entre les différents acteurs d’une activité dans le modèle triangulaire de Vygotski. En développant ses idées, il crée la base pour l’application de ces réflexions dans le domaine du travail et des organisations.

Au début des années trente, Léontiev est invité à Char’kow et les chemins avec Vygotski prennent des orientations différentes. Entre 1931 et 1941, il développe son propre programme scientifique en proposant une analyse critique du système des principes théoriques de Vygotski. C’est lors de cette critique, en 1937, qu’il formule les principales thèses de la théorie de l’activité. Pour caractériser les relations entre la personnalité et la réalité, Vygotski utilise la notion de l’expérience. Par ailleurs, Rückriem affirme que pour Léontiev, Vygotski ne va pas assez loin. Selon Léontiev, l’activité est cristallisée dans l’expérience vécue du sujet et c’est pourquoi dans l’unité d’activité et d’expérience, c’est l’activité qui est la dimension première. De cette manière, l’école de Char’kow essaie d’intégrer la conscience dans la réalité de l’homme, dans son activité réelle. Le facteur principal du programme scientifique du groupe de Char’kow vise l’activité pratique et la conscience. Un peu plus tard, Léontiev montre que « ‘l’alpha de la psychologie’ serait la théorie de l’activité, ‘l’oméga’ de la science psychologique par contre la théorie du sens» (2001, p. 34, c’est nous qui traduisons).

L’exemple phare de Léontiev est celui de la chasse collective dans la communauté primitive : « When members of a tribe are hunting, they individually have separate goals and they are in charge of diverse actions. Some are frightening a herd of animals towards other hunters who kill the game, and other members have other tasks. These actions have immediate goals, but the real motive is beyond hunting. Together these people aim at obtaining food and clothing – at staying alive. To understand why separate actions are meaningful one needs to understand the

motive behind the whole activity. Activity is guided by a motive » (cité par Daniels,

2001, p. 87).

À travers cet exemple, Léontiev veut montrer comment le développement historique de la division du travail fait émerger la différence importante entre une action individuelle et une activité collective. L’activité d’une communauté est guidée par un motif commun, une vision commune, tandis que dans le groupe les individus poursuivent des buts singuliers. Il s’agit de bien différencier les objectifs personnels des acteurs et les objectifs de l’activité qui se transforme en permanence et qui ne se révèle que par l’action du groupe. Néanmoins, Léontiev n’a jamais développé graphiquement le modèle de base de Vygotski.

Alors que Vygotski met le focus sur le langage en tant que médiateur, c’est l’analyse de la conscience et de la connaissance dans tout un système actif qui est au centre des préoccupations dans la théorie de l’activité. Selon Wertsch (1996), une des thèses les plus importantes de la théorie de l’activité réside dans le constat que pour réaliser le projet de Vygotski il faut une nouvelle unité d’analyse. Ainsi, l’approche de Léontiev reprend les perspectives de Vygotski et les présente dans les articles suivants: Léontiev en 1965 et deux ouvrages publiés en français en 1975 et en 1976, dont l’un, Le développement du psychisme, est une synthèse élaborée de multiples textes et articles. Pour Wertsch, Léontiev n’apporte au fond pas de

véritable contribution nouvelle. Son apport est plus relatif, d’une part, à un développement systématique des concepts de la théorie de l’activité et, d’autre part, à une conceptualisation de la notion d’artefact en rapport avec le développement humain, bien que là encore, il s’appuie sur les réflexions de Vygotski. Rabardel (1995) insiste plutôt sur le deuxième point, un des points centraux de la théorie de Léontiev : la fixation des acquis de l’espèce humaine. Alors que l’évolution des espèces animales se fait par la voie du biologique, l’évolution humaine se fait par la voie de la fixation des acquis de l’espèce au sein des phénomènes externes de la culture matérielle et intellectuelle.

2.4.3.2.1. La notion d’activité selon Léontiev

La définition classique du vocableactivitéest lafaculté d’agir, de produire un effetou en troisième entrée, un ensemble des actes coordonnés et des travaux de l’être

humain ; fraction spéciale de cet ensemble (Le Petit Robert, 2006, p. 30). En

psychologie du travail, Leplat et Hoc (1963) font la distinction entre la tâche, en tant que prescription qui est à faire, et l’activité avec la description de ce qui se fait réellement. En revanche, en théorie de l’activité, à la place des notions de travail, d’action ou de tâche, c’est la notion plus large et plus complexe d’activité qui est mise en avant. Selon Clot « c’est bien l’analyse de l’activité, et plus précisément celle du développement et des empêchements de cette activité qui retient l’attention de Vygotski à la fin de sa vie » (1999a, p. 178). Selon Daniels (1996), le problème

de l’activité émerge chez Vygotski pour la première fois dans l’article

«Consciousness as a problem of Psychology of Behavior». En soutenant l’idée que

la conscience se construit de l’extérieur, dans les relations avec les autres, Vygotski découvre les activités comme servant de générateur de la conscience. Clot souligne que c’est Léontiev qui a repris le problème de l’activité et qui a innové dans cette direction « en regardant l’activité comme unité de base » (1999a, p. 178), ceci en s’éloignant de la notion de signification et en s’approchant de la notion de sens. Pour Léontiev, le sens met en rapport la conscience, ce vers quoi sont tournées l’action immédiate et les incitations vitales qui poussent l’individu à agir. L’équivalent du terme russedeyatel’nost est traduit en anglais paractivity. Mais le sens commun du terme anglais activity est trop inclusif et en même temps trop large. Cette notion s’exprime mieux par les mots allemands deTätigkeitetHandlung.

Pour Léontiev (1978), on ne peut expliquer l’expérience, l’agir et les conduites de l’être humain qu’à condition de les étudier sous des perspectives historico-culturelle, phylogénétique et ontogénétique. Ainsi, cet auteur considère-t-il l’être humain comme un être biologique, psychologique et social. À cet effet, la catégorie de l’activité constitue l’élément qui relie et qui exprime les relations entre ces différents niveaux. Cette catégorie représente l’instance qui médiatise entre l’individu et l’objet et devient ainsi l’acte de base dans la réalité sur lequel repose toute connaissance humaine. C’est au sein de l’activité que l’individu objective à travers des objets ses connaissances et ses expériences. En même temps, par l’utilisation instrumentale d’artefacts, il acquiert les expériences et les connaissances de la culture dans le courant de son devenir ontologique. Ce développement se réalise grâce à des processus externes et internes.

Selon la théorie de l’activité, l’analyse de l’activité humaine ne peut se faire au niveau de l’individu, mais à un niveau plus global qui inclut en particulier l’individu, les outils qu’il utilise, ses relations avec la communauté qui l’entoure et l’objet final qu’il se propose de réaliser. Cet ensemble, offrant une possibilité d’analyse significative, est appelé « activité ». Ainsi, il s’agit d’analyser ce système minimal, les

interactions qui s’y produisent, les transformations qui s’y opèrent, tout en conservant une vision globale de la structure. Léontiev (1984) définit clairement ce système minimal et montre qu’il s’agit d’un individu, le sujet, réalisant un nombre d’actions en vue d’atteindre un objectif (l’objet). Pour cela, il mobilise un certain nombre d’outils ou d’artefacts qui servent de médiation entre lui et l’objet.

Par ailleurs, l’activité est loin d’être une catégorie statique. Au plan psychologique, « c’est une unité de la vie médiatisée par le reflet psychique, la fonction réelle de ce dernier consistant à orienter le sujet dans le monde concret » (Léontiev, 1984, p. 91). De plus, comme Kaptelinin et Nardi le signalent, c’est Léontiev lui-même qui parle en 1981 de processus en affirmant : «I will call the processes of activity the specific processes through which a live, that is, active

relation of the subject to reality is realized, as opposed to other types of processes» (2006, p.

55). Leontiev suit Il’enkov en tenant pour le fait que la catégorie de l’activité est à considérer comme la notion centrale de la psychologie. En se fondant sur les écrits de Marx, il détermine l’activité pratique dans laquelle les hommes ont un contact sensoriel avec les objets de l’environnement. Ce contact se réalise par la prise en compte des résistances des objets qui prennent de l’influence et en même temps, par la soumission aux caractéristiques objectives de ces objets. Pour Léontiev, l’activité n’est pas à situer dans une relation de cause à effet mécanique ; elle ne se constitue pas comme une réaction ou un ensemble de réactions, mais comme un système avec une structure propre, avec des passages et des transformations internes. Pour illustrer cette idée, l’auteur développe un modèle de l’activité à trois niveaux que nous allons brièvement décrire par la suite.

2.4.3.2.2. Le développement du modèle à trois niveaux

Selon Jantzen et Siebert (2003), Léontiev distingue entre les activités proprement dites, les actions et les opérations. Il met en lumière que la structure de l’activité n’apparaît qu’à la suite de la manifestation d’un besoin qui ne peut s’actualiser qu’à travers un objet qui lui est adéquat. Cette relation à l’objet, ou motif, permet la mise en place de la structure de l’activité. Il s’agit d’une structure hiérarchique à trois niveaux interactifs de relations entre des sujets, des objectifs et des artefacts.

Le niveau supérieur caractérise l’activité intentionnelle qui s’oriente vers les motifs ; chaque motif est lié à un besoin d’objet (matériel ou idéel) à satisfaire pour le sujet ; il y a ainsi un lien direct entre besoins, intentions et valeurs. Il s’agit d’un objectif ou d’un motif objectivé, comme par exemple, la réalisation du traçage sanguin dans un hôpital. Le motif constitue la base de l’activité et la dirige vers un objet (Gegenstand) précis qui remplit toutes les conditions pour pouvoir satisfaire le besoin en question. Selon Kuutti (1995), l’activité est modelée sans cesse par l’orientation du sujet vers l’objet de l’activité. Marquée par les relations entre l’activité collective et l’activité individuelle, on peut distinguer les activités entre elles à partir de la différence de leurs objets, des instruments utilisés et des règles qui guident l’action des collectifs dans la division du travail. Les activités, pouvant incorporer plusieurs motivations, peuvent donner lieu à une multiplicité d’actions. Le motif d’une activité se base sur la question : Pourquoi l’individu agit-il ? Tout en dynamisant l’activité, l’objet, voire le motif, permet la distinction entre activités. Une fois le besoin satisfait, l’activité se termine.

Ensuite, Léontiev (1978) souligne qu’une activité en soi n’est pas visible. Ce sont les actions qui constituent leur composante de réalisation et qui rendent visibles l’activité. Ces actions représentent le niveau intermédiaire de son modèle. Une action est orientée vers les buts et elle est subordonnée au niveau précédent ; on y distingue les "buts ultimes" qui orientent le cours d’action sur la durée, et les "sous-buts auxiliaires" qui guident l’action immédiate. C’est à ce niveau que l’individu se