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dispositif formé par un RSE via sa concrétisation sémiotique

4.1. Démarche méthodologique

4.1.4. Modèle d’analyse

Afin de pouvoir à la fois collecter nos observations, les identifier, les catégoriser puis les comparer en fonction de la provenance des écrans, nous avons établi un modèle de description en tableau, réutilisable sur tous les écrans des trois séries examinées. Les colonnes de nos tableaux d’analyse sont décrites dans le Tableau 13 ci-dessous.

N° de colonne

Intitulé de

colonne Contenus possibles Objectif analytique

1 Code E1/ I1/ L1/ P1/ S1/ T1/ Z1 / etc. Identifiant unique 2 A2 vs A1*

identique / identique déplacé / similaire / similaire déplacé / absent / faux-ami

Comparaison RSE cas Agence, RSE concepteur, Facebook 3 A2 vs J2*

4 J2 vs F2* 5 A2 vs F2*

6 Parent E1/ I1/ L1/ P1/ S1/ T1/ Z1 / etc. Agencement écran : localisation des éléments 7 Type Colonne centrale / vignette photo /

pseudo / etc.

Dénomination générique permettant la comparaison entre écrans

8 Identité D / A / C / G Dimensions de l’identité numérique individuelle 9 Catégorie Cadre M / Cadre / Texte Type d’énonciation à l’écran

Univers convoqué

10 Document P / S / NA Part et nature du contenu informationnel dans l’écran

11 Énonciateur

TP A / AG / E / I / U / NA

Part et marge de manœuvre dans l’énonciation pour chaque lecteur-scripteur en fonction de

son rôle 12 Énoncé TP AC / AD / AS / V / NA

13 Énonciateur

TS A / AG / E / I / U 14 Énoncé TS AC / AD / AS / V 15 Couleur Gris / Bleu / etc. / NA

Mise en forme dans l’écran Univers convoqué 16 Éditorialisation Dimension / Contraste / Graisse /

Cadre blanc / etc.

17 Passage Profil / Écriture / Messagerie / etc. Texte latent suggéré par les signes passeurs

18 Description Texte décrivant l’élément, dont sa dénomination

Lexique employé Iconographie proposée

Possibilité ou non pour le lecteur-scripteur de répondre aux énoncés, et comment Façon dont le texte est suggéré par les signes

passeurs

Tableau 13 : Modèle d’observation des écrits d’écran du corpus

* Nous indiquons ici les dénominations des colonnes pour l’analyse de l’écran de profil individuel

(A2, J2 et F2), elles sont bien entendu différentes en fonction de l’écran-type analysé.

Pour une meilleure compréhension de celui-ci et éviter toute confusion, nous produisons ci-dessous un extrait du tableau d’analyse comparant les écrans A3, A1, J3 et F3 (cf. Annexe 16 p. 446), commenté avec les éléments figurant dans le Tableau 13.

Figure 17 : Extrait d’un tableau d’analyse d’écran – Commentaire du Tableau 13

La colonne n°1 de nos tableaux d’analyse contient l’identifiant unique de chaque élément relevé, constitué d’une lettre représentant sa forme (espace, ligne, zone, signe linguistique, etc.) suivie d’un chiffre numérotant les éléments d’une même forme avec un pas de un. Dans les colonnes n°2, 3, 4 et 5, afin d’établir la comparaison entre les écrans, nous avons indiqué pour chaque élément, s’il était identique en tous points (signifiant et signifié) entre deux écrans ; identique mais déplacé dans l’écran ; similaire, c’est-à-dire similaire sur le plan du signifiant (une icône identique mais de couleur différente, par exemple) et identique sur le plan du signifié ; similaire mais déplacé dans l’écran ; absent d’un écran à l’autre ; ou enfin faux-ami, c’est-à-dire identique ou similaire sur le plan du signifiant, mais différents sur le plan du signifié.

Dans la colonne n°6, pour faciliter l’identification des éléments et observer l’agencement global de l’écran, nous avons indiqué leur localisation à l’écran.

Dans la colonne n°7, nous avons décrit chaque élément avec une dénomination suffisamment générique pour être utilisée dans l’analyse de tout type d’écran.

Nous avons relevé dans la colonne n°8, pour chaque élément, s’il participait à la formation de l’identité numérique (Georges, 2009) des individus membres, en précisant la dimension recouverte par cet éléments : identité déclarative (D), agissante (A) ou calculée (C), ou encore une combinaison de plusieurs dimensions (G).

Dans la colonne n°9, afin de vérifier le modèle, l’univers convoqué par les éléments observés (Bonaccorsi, 2013 ; Jeanne-Perrier, 2006), et pour étudier l’organisation de l’énonciation dans l’écrit d’écran, nous avons relevé si les éléments participaient à

l’énonciation éditoriale de l’écran de façon visible (Cadre) ou invisible, c’est-à-dire dans le maquettage de l’écran (Cadre M), ou s’ils constituaient le « texte premier » conditionné par le « texte second » (Texte), au sens de l’énonciation éditoriale, en ajoutant dans la colonne n°18 la description de l’iconographie ainsi que les dénominations employées dans l’écran. Les cinq colonnes suivantes sont destinées à mesurer les choix possibles du lecteur-scripteur, sa marge de manœuvre et son niveau d’engagement requis (Bonaccorsi, 2013 ; Jeanne-Perrier, 2006).

La colonne n°10 relève pour chaque élément s’il est constitutif d’un document primaire ou secondaire82, autrement dit la part et la nature du contenu informationnel dans l’écran. Ce qui nous permet d’identifier les objets intermédiaires (information sur l’information), médiateurs (Vinck, 1999), et de vérifier notre proposition de considérer le RSE comme un dispositif info-communicationnel hybride (Couzinet, 2009).

Les colonnes n°11 et 13 indiquent les énonciateurs des textes premiers et seconds (Souchier, 1998) de chaque élément : administrateur de la plateforme (A), administrateur de groupe (AG), éditeur de la plateforme (E), individu membre de la plateforme (I) ou utilisateur connecté (U). Les colonnes n°12 et 14 indiquent pour chaque élément la façon dont l’énoncé du texte premier ou second est écrit à l’écran : automatique calculé (AC), à-dire un nombre calculé et écrit par le logiciel, automatique dynamique (AD), c’est-à-dire un énoncé écrit par le logiciel via un affichage dynamique d’une donnée2 enregistrée, automatique statique (AS), c’est-à-dire un énoncé écrit par le logiciel selon la maquette architextuelle de l’écran, ou enfin volontaire (V), c’est-à-dire un énoncé écrit volontairement par un lecteur-scripteur. Pour compléter ces relevés liés aux choix de l’utilisateur, nous avons indiqué en colonne n°18 si le lecteur-scripteur pouvait répondre aux énoncés et comment.

Les colonnes n°15, 16 et 18, relèvent pour chaque élément des informations descriptives permettant de compléter les observations concernant l’énonciation éditoriale dans l’écran, effectuée en colonne n°9, et donc de mieux caractériser l’univers convoqué : l’amitié, la passion, l’intérêt commun, le « web social » (Candel, 2013), Facebook, le travail collaboratif, la documentation, etc.

82 Un document primaire est un document comportant une information originale, un document secondaire est un signalement de document primaire, cf. p. 28.

Enfin la colonne n°17 décrit les actions possibles anticipées par les signes passeurs, ainsi que les ressources absentes qu’ils suggèrent, complétée par la colonne n°18 qui décrit comment la suggestion se traduit (Jeanneret, 2007, p. 155-156).

Nous avons tout d’abord relevé et classé dans un premier tableau, selon ce modèle, chacun des éléments constitutifs de l’écran A1 du cas Agence. Nous avons ensuite figuré ces éléments dans un schéma, que nous avons utilisé comme base sur laquelle comparer l’écran J1 du RSE de l’éditeur. Le schéma de l’écran A1 est représenté dans la Figure 29 p. 415. Grâce à ce schéma, nous avons pu relever les éléments de l’écran J1 absents dans l’écran A1 (donc nouveaux), que nous avons relevés et classés dans un second tableau, selon le même modèle, afin de pouvoir les comparer aux éléments de l’écran F1. Nous avons ensuite figuré l’ensemble des éléments constitutifs de J1 dans un second schéma que nous avons construit en trois étapes : les éléments identiques à A1, puis ceux similaires ou déplacés et enfin les nouveaux éléments. Ces trois étapes sont symbolisées chacune dans une couleur différente, ce qui permet de synthétiser graphiquement certaines observations du tableau d’analyse. Ce schéma de l’écran J1 est représenté dans la Figure 30 p. 416. Nous avons enfin utilisé le schéma ainsi constitué de l’écran J1 comme base sur laquelle le comparer à l’écran F1 de Facebook, ce qui nous a permis de compléter les deux tableaux d’analyse.

Pour schématiser les deux autres types d’écran, nous avons à nouveau utilisé les trois étapes comparatives, pour créer un schéma de l’écran A2 comparé à l’écran A1 (cf. Figure 31 p. 417), de l’écran J2 comparé à l’écran J1 (cf. Figure 32 p. 418, puis de l’écran A3 comparé à l’écran A1 (cf. Figure 33 p. 419) et de l’écran J3 comparé à l’écran J1 (cf. Figure 34 p. 420), ce qui nous a permis de remplir plus efficacement les tableaux d’analyse. Nous avons ainsi construit six tableaux distincts : un tableau de comparaison pour chaque écran-type (accueil, profil individuel, profil groupe) et un second tableau similaire, également pour chaque écran-type, mais dédié uniquement aux éléments présents dans les écrans du RSE du concepteur et absents des écrans du RSE du cas Agence, qui ne sont donc comparés qu’aux écrans de Facebook. Chacun de ces tableaux est fourni en annexe, comme détaillé dans le Tableau 14 ci-dessous :

Tableau Annexe

1 Comparaison A1-J1-F1 Annexe 12 p. 421 2 Comparaison nouveautés J1-F1 Annexe 13 p. 428 3 Comparaison A2-A1-J2-F2 Annexe 14 p. 431 4 Comparaison nouveautés J2-F2 Annexe 15 p. 443 5 Comparaison A3-A1-J3-F3 Annexe 16 p. 446 6 Comparaison nouveautés J3-F3 Annexe 17 p. 453

Tableau 14 : Détail des tableaux analytiques et localisation dans les annexes

A titre d’illustration, et pour permettre une meilleure lecture à la fois des schémas et tableaux analytiques, nous produisons ci-dessous un extrait de l’écran A1 que nous commentons à l’aide de la Figure 29 p. 415 et du tableau d’analyse comparant les écrans A1, J1 et F1, disponible dans l’Annexe 12 p. 421.

Figure 18 : Extrait du « flux d’activité » dans l’écran « page d’accueil » du RSE du cas Agence

Cet extrait correspond au signalement d’une nouvelle action réalisée par l’un des membres du RSE, affiché dans le flux informationnel nommé « mur »83. Il comporte 16 éléments identifiés par un code (cf. colonne n°1 décrite dans le Tableau 13 p. 141). Nous avons relevé les caractéristiques suivantes pour l’élément S11, par exemple :

Cet élément indique à l'utilisateur la dénomination de l'information qui a été publiée dans le cadre de l’action réalisée par un individu (S9). Il est identique dans l’écran J1, et similaire déplacé dans l’écran F1. Il est contenu dans l’élément L4B. Il contribue à l’identité numérique de l’individu ayant publié cette information, dans sa dimension agissante. Il constitue un « texte premier » conditionné par un « texte second », au sens de l’énonciation éditoriale, la dénomination employée dans l’écran étant : "[nom de l'information publiée]". Il s’agit d’une information2 secondaire. L’énonciateur du « texte premier » est un individu

membre du RSE. L’énoncé de ce « texte premier » est écrit volontairement par cet individu. Les énonciateurs du « texte second » sont l’individu, le concepteur et l’administrateur du RSE. L’énoncé de ce « texte second » est écrit par le logiciel via un affichage dynamique d’une donnée2 enregistrée. Il est de couleur bleue, mis en valeur par la graisse et la taille de la police. Il s’agit d’un signe passeur, qui permet d’accéder à l’information décrite par cet élément.

Outre cette caractérisation de chacun des éléments composant les écrans étudiés, nous avons également vérifié que les fonctionnalités logicielles communicationnelles considérées comme nécessaires dans un réseau socionumérique d’entreprise existaient bien dans le cas Agence et dans celui de l’éditeur du logiciel. Pour cela, nous avons utilisé la version, correspondant aux dates de construction de notre corpus, d’un observatoire publié annuellement par le cabinet de conseil Arctus (Arctus, 2014). Ces fonctionnalités sont les suivantes (telles qu’exprimées dans le document cité en référence) : fiche annuaire enrichie, animation de son réseau, publication de ressources sur son profil, outil de mise en relation, publication de commentaires, gestion et animation de communautés, « like » ou notation, alertes emails, publication et partage de mini-messages, suivre des personnes.

Qu’avons-nous observé dans ces trois séries d’écrans types et quels sont nos résultats ?

4.2. Contradictions, ambiguïtés et déséquilibres