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medias, c’est de vendre leur produit et ils sont prêts à tout, pour y arriver, même jusqu’à inventer des scènes en payant les

III.3 La mise en réseau des langues, une spécificité beure ?

vois bien que c'est du belâani »211 Le terme « belâani » est traduit par « du style », sauf que, en arabe dialectal, ce terme veut dire « faire exprès ». La question est donc de savoir si l’auteur a fait exprès de traduire ce terme ainsi. Ce mot a-t-il un sens nouveau après qu’il ait été transposé hors des frontières du Maghreb ?

III.3 La mise en réseau des langues, une spécificité beure ?

Ali le Magnifique, rappelons-le, est une imitation parfaite du roman beur.

Il reprend les grands traits de l’écriture de ce genre romanesque et en fait un pastiche des plus surprenants. En revanche, l’un des indices frappant qui nous a poussé à le lire comme un faux roman beur, c’est justement la langue dont jouit l’écriture smailienne. Nous nous expliquons. La plume de Paul Smaïl se caractérise par une forme d’exagération en ce qui concerne l’utilisation de certains stéréotypes inhérents au roman beur, comme le déploiement massif du style familier et de l’argot des banlieues parisiennes. Nous insistons sur le langage des banlieues parisiennes, puisque les études ont montré que chaque ville dispose d’un langage spécifique dans ses banlieues. Cela dit, nous retrouvons, dans l’écriture du faux beur, d’autres stratégies d’écriture qui font justement du roman d’Ali le Magnifique, un roman exceptionnel, dont il faut en dégager les modalités discursives. Ce roman reflète le langage typique de la banlieue parisienne dont nous essaierons d’en dégager les modalités discursives. Dans ce qui va suivre, nous tenterons d’analyser l’invention scripturale dont se vante ce roman, en décortiquant, comme nous l’avons fait pour les autres textes du corpus, des extraits du roman que nous jugeons importants quant à l’avancement de ce travail. Mais avant, nous allons nous arrêter un moment à un travail (une thèse de doctorat), réalisé par Touriya FILI-TULLON, intitulé « Figures de la subversion dans les littératures francophone et d’expression arabe au Maghreb et au Proche Orient, des années 1970 à 2000 ». Il faut dire que l’une des caractéristiques majeures du roman beur, en l’occurrence ceux que nous étudions, est cette faculté de brouiller la compréhension du lecteur monolingue, qui ne connait ou ne maîtrise pas la

211 Ibid., p. 143.

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langue d’origine du Beur. Si le roman beur est un repère pour certains lecteurs, il est, par ailleurs, évident qu’il représente pour d’autres un lieu d’étrangeté et de dépaysements. Observons ce que la chercheuse, Touriya FILI-TULLON, déclare :

Dominique Combe explique dans un chapitre intitulé « Stylistique de l’interaction » comment « le lecteur français se sent […] dépaysé par les romans francophones » tout en y reconnaissant la langue française, « même si ce n’est pas tout à fait la sienne ». 212

En effet, le lecteur français ne se retrouve pas dans ce genre de littérature, mais il faut dire aussi que même un lecteur francophone, ne possédant pas le code d’origine du Beur, se sent quelque part ébranlé par cette invention linguistique. Il est comme pris au piège par une écriture francophone qu’il n’arrive pas ou plus à déchiffrer parce que codée. Nous retrouvons aussi dans l’écriture beure un nombre incommensurable de recours au discours polyphonique. Cela vaut bien entendu une stratégie parmi celles qui font le roman beur, qui accorde à l’auteur une forme de liberté d’écriture afin d’aborder différents sujets dans différents contextes en usant de niveaux de langue divergents :

Selon Juan Goytisolo, « la pluralité des voix » permet à l’auteur « de jouer avec tous les registres de la parole : parole du discours officiel, sarcasme, humour, poésie ». Cette énumération retient la pluralité, mais il conviendrait de préciser que le jeu avec les registres de la parole est essentiellement ironique.213

C’est donc avec l’écriture Smaїlienne que le verlan et le métissage linguistique gagnent leur paroxysme. L’écrivain Smaїl use de ce « we code » jusqu’à l’exagération. Il ne se passe pas une scène où le verlan et le frottement de la langue arabe à la langue française ne soient présents. Nous retrouvons à titre d’exemple les mots verlanisés tels que « téci » qui veut dire « cité », le mot « Oim » qui veut dire « moi » :

212 Touriya FILI-TULLON, op. cit., p. 196.

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Une téci en Neuf-Trois », ajoute l'autre guignol, initié au verlan, avec un petit ricanement détaché, cool, complice, pour faire plus vrai et nous citer - soi-disant 214

Je découvrais que je pouvais easy me faire passer pour un autre. Oim en plus vieux. Oim en mieux.215

Des mots tirés de l’arabe littéral tels que « Haram » qui veut dire

« Péché », le mot « H'chouma » qui veut dire « pudeur » ou même « as-siyam » qui veut « le jeûne » :

Je voulais faire acteur. « Haram ! »Disait mon père. C'est un péché. Et, la langue pointée entre les dents de devant, il crachait le mot comme le noyau amer et fibreux d'une datte molle, avec toute la répugnance que lui inspirait le mensonge, le mal. Le mal occidental. Haram, le vin et la bière, haram, manger du porc, haram, baiser sur la bouche une femme, haram, embrasser en public, haram, tout ce qui était se donner en spectacle. Haram, tout spectacle […] H'chouma ! Je regardais ses mains - sa main gauche, les moignons de ses quatre doigts sectionnés par un tour à fil haute vitesse, comme une punition de la +machine pour avoir respecté l'as siyam. Il ne nous aurait pas étranglés, non. Il le prétendait mais ne l'aurait pas fait216.

Nous pouvons même relever un passage où l’auteur emploie des phrases tirées de l’arabe dialectal, ce genre de mots que nous retrouvons, par exemple, dans les chansons de Rai telles que les phrases suivantes :

Ou j'empoignais un micro imaginaire et je devenais Cheb Sid Ali, le prince du raï. Et j'entonnais devant mon public en délire Didi :

Ana b'harâliyaou enlia ela ...

Tant pis pour moi mais pas pour toi.217

Le narrateur de Paul Smaїl use également d’un langage de banlieue assez violent :

On nous exhibe tous les soirs ou presque, nous 011 nos semblables d'une autre banlieue, massés derrière les grillages du terrain de basket, toujours massés derrière les grillages du terrain de basket comme des singes au zoo, les grimaces, les crachats, les doigts" fuckyou ", et comment on les traite ces

214

Paul Smaїl, op.cit, p. 20.

215 Ibid., p. 29.

216 Ibid., p. 28.

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connards derrière la caméra, tous les soirs ou presque, au Journal télévisé ... Tous les soirs, putain, comment on les traite !218

Principalement, le discours de Smaїl est un discours où s’entremêlent différentes langues. En plus de la langue arabe et de la langue française, Smaїl use de l’anglais, surtout quand il a envie d’utiliser des mots grossiers comme le montre la citation qui précède. Le narrateur a recours à l’anglais, car, selon nous, la langue anglaise présente dans les textes de Rap américain ont fait que ce langage devient le stéréotype du code de la violence verbale. D’ailleurs, l’on retrouve bien ces marques linguistiques liées à la violence verbales dans la chanson de rap français, où la plupart de ces rappeurs sont issus de la banlieue. Voila comment le roman beur use du procédé du verlan. La langue, dans le roman beur, met en contact deux ou plusieurs langues dans un souci de dire le flottement culturel dans lequel le romancier beur est sans cesse impliqué. Ainsi, pouvons-nous affirmer que la mise en réseau et contact des langues reflètent des procédés spécifiques à l’écriture beure.

Le passage suivant illustre l’utilisation du style familier dans le roman :

Rabah poussait du pied la porte, sur laquelle était vissée un grand miroir où se voir en pied : l'image reflétée des deux bouffons, leurs draps de bain arrangés sur eux en toges, basculait, tremblait un instant, de biais, dans la perspective de la piaule, s'immobilisait.219

Quoique nous retrouvons certains mots argotiques, comme le terme « piaule », « chambre ou logement » en français standard, qui nous oriente vers une lecture plus familière de cet extrait, nous constatons que la langue utilisée dans cet extrait frôle le niveau standard de la langue française. Ainsi, nous retenons l’utilisation du terme « toges » qui veut dire « robe ». Mais il faut souligner également que ce terme relève de l’antiquité, puisque, selon le dictionnaire Hachette, il s’agit d’une robe que portaient les romains par-dessus la tunique. Mais il peut être aussi la tenue officielle du magistrat ou de l’avocat. En somme, cet extrait témoigne du frottement de plusieurs niveaux de langue, à savoir le soutenu, le standard et le familier ; un procédé qui, rappelons-le,

218 Ibid., p. 56.

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domine l’écriture beure. L’oralité est autant présente dans le roman de Smaïl que dans les trois premiers textes du corpus :

Qui t'es, toi ? Qui t'es, toi ? hein ! Qui t'es ? S'adressait-il à lui ou à moi ? Va savoir !

Il riait aux éclats, foncedé qu'il était au prozac, au quaaludc, au high'n'low, au shit – plus une ou deux cannettes 50 cl de 8.6, quand il avait tisé ses deux ou trois Corona. La détente, après la tension d'un zobzekage de compétition ... Et j'étais mort de rire, oim itou, Sid Ali. J'étais mort de rire. Mort de rire j'étais. Je riais encore plus fort que lui. Je m'éclatais putain ! je m'éclatais. C'était la joie. C'était l'horreur.220

Le héros use d’une façon d’un parler assez particulier qu’il puise dans l’oralité des jeunes de banlieue. Le roman smailien a recours au verlan. Ainsi, il utilise le terme « foncedé », « défoncé » en langage familier. Il détourne également le pronom personnel « moi » qu’il verlanise par « oim ». En revanche, il est à remarquer que, dans cet extrait, la présence de mots anglais « high'n'low ». Il s’agit d’un anglicisme que l’auteur introduit à l’intérieur de son texte. Sans omettre que Smail tente d’inventer de temps à autre des néologismes comme c’est le cas du terme « zobzekage » un terme assez vulgaire qui renvoie à la débauche.

Le constat que nous pouvons faire à propos des textes de Smaïl, c’est que ce dernier a souvent recours à l’anglais :

1 gonna kill you You, rat!

1 gonna shit on your bloody carrion…

Cheutonk apoum cheutonk apoum cheutonk – ARA : Abattoir Rubber Apron. Sur le visuel du CD, les musiciens du groupe posent déguisés en équarrisseurs : bottes et longs tabliers de caoutchouc blanc ensanglantés. Ah ouais.221

On remarque également la présence d’onomatopées, et l’utilisation aussi d’initiales en langue anglaise. L’alternance codique est donc le point fort de notre écrivain, faux beur. Cette alternance, appelée aussi « code switching », va du français vers l’arabe, de l’arabe vers

220 Ibid., p. 138.

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l’anglais et l’on trouve même de l’italien et du portugais, un peu comme si nous étions dans une construction d’un sabir, autrefois, inventé à des fins de communication. Cela dit, l’alternance ne se fait pas uniquement d’une langue vers une autre, mais également d’un parlé vers un autre :

Je prendrais le Rereu, pour rentrer. J'aurais pu m'offrir un tirecons, avec toute la tune que je me faisais. Mais non. Je me serais fait traiter chanmé, si un pote m'avait vu me faire déposer devant le bloc B, allée Mallarmé, cité des Poètes. Et pourquoi pas dans un tac Mercho, alors que je n'aime que les Béhèmes ? Les tirecons, c'est rarement des Béhèmes, vous avez remarqué ?222

Le verlan revient dans ce passage en force. Ainsi, le héros emploie le terme « Rereu » qui veut dire « RER ». Cela prend la forme de « rebeu ». C’est comme si, à travers la verlanisation des initiales RER, le narrateur s’approprie et se familiarise avec tout ce que le « RER » pourrait symboliser. Le terme « chanmé » est aussi le verlan du mot « méchant ». Nous soulignons également l’ajout par le protagoniste de certains néologismes, comme le terme « Mercho », qui fait allusion à la marque « Mercédès », et le terme « tirecons » dont il fait usage maintes fois, qui voudrait dire chauffeur de taxi. D’ailleurs, le voici qui resurgit dans la citation suivante :

Or, quand nous osons, nous, les melons, héler un tirecons dans la rue, neuf fois sur dix, neuf fois sur dix ! c'est statistique ! nous ne tombons pas sur le taximan basané ou black, non ! mais sur le blanc de blanc, facho, lepéniste, avec son berger allemand à côté de lui, à la place du mort, et qui te montre les crocs ! Et neuf fois sur dix, ce fils de sa mère ne te voit pas ! il ne te voit tout simplement pas quand tu le hèles ! Ou il te voit, et ralentit, et tu t'approches, toi, comme un con, et tu vas pour ouvrir la portière, et il redémarre, ce fils de sa mère, na'din'mok ! et il lâche son volant, même, pour te faire un bras d'honneur, quelquefois !223

Dans cet extrait, il est question de style restreint de la langue française, avec des expressions comme « ce fils de sa mère » qu’il emploie deux fois de

222 Ibid., p. 139.

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suite. Mais il rajoute par la suite un terme assez péjoratif, sauf que ce mot est prononcé en langue arabe « na'din'mok » qui pourrait vouloir dire « maudit soit la religion de ta mère » ; cette expression figée est utilisé fréquemment dans le langage familier au Maghreb. L’insulte qui se fait donc en langue arabe indique, bien entendu, l’identité du locuteur. Autrement dit, c’est l’Arabe qui insulte et non pas le Français. Mais Smail légitimise la réaction de son héros beur :

Tu as beau être propre sur toi, vêtu classe, Lacoste, Calvin Klein, Fila et le toutim ! l'enfoiré ! nib ! nada ! marche à l'ombre ! il ne veut pas de toi et de ta tune, il ne veut pas de melon dans son tirecons. Et ne t'avise pas, si jamais il te prend quand même, parce qu'il a fait une mauvaise journée, l'enfoiré ! ne t'avise pas de ne pas avoir net l'appoint ! ne t'avise surtout pas, même si tu en as pour plus de 250 balles - tarif de nuit, banlieue, dimanche et le toutim -, ne t'avise surtout pas de lui sortir un talbin de 500, un Pierre et Marie Curie : il te dira que c'est forcément un faux ! qu'il ne prend pas ! L'enfoiré ! Le nazi ! Le nazi et son berger allemand - « Rex ! Attaque ! »

SS ! Papon ! Attends un peu, que j'aie mon pitbull ! « Attaque, Chetan ! Attaque ! Llah ! »

J'ai la haine ! J'ai la haine !224

Le discours sur la discrimination raciale qui anime le chauffeur de taxi français crée une réaction qui se traduit par un discours virulent voire agressif chez notre protagoniste. Comme si l’auteur voulait légitimer en quelque sorte, les violentes réactions des Beurs de banlieue à l’égard de certains comportements malsains des Français partisans du « front national », et le terme qui le montre, c’est bien l’utilisation de l’adjectif « lepéniste », qui renvoie à Jean-Mari Lepen, fondateur du front national. D’ailleurs, le vocabulaire même de cette citation renferme le champ lexical de violence. Ainsi, nous retenons les termes : « enfoiré, attaque, nazi, SS, haine ».

Le style familier rebondit de nouveau :

Peu de chose, j'en faisais. Je n'achetais pour ainsi dire rien.

Je l'amassais dans un sac plastique Casino - ha ha. J'avais Jans le

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placard de ma piaule - c'était ma piaule à moi leuss, maintenant que Aziz se trouvait en taule -, j'avais un bac plastique dans lequel je bourrais, en boules, tous les sacs plastique chourés. Et je cachais en dessous, dans ce sac Casino, mon magot de tapin. Qu'est-ce que je pouvais en foutre ?225

Ce passage est riche en argot et en verlan. Le mot « piaule » revient, et un nouveau mot apparait, le terme « leuss ». Ce dernier veut dire « seul », mais nous constatons le dédoublement de la consonne « S », un procédé qui vient accentuer la prononciation du terme. Ce qui veut dire que la verlanisation des termes ne se fait pas de façon aléatoire, et qu’il existe bien une règle structurant cette invention linguistique. Le terme « chourés » prend bien la forme du participe passé du verbe « chourer », qui veut dire, en argot des banlieues, « voler ».

Il est à souligner, par ailleurs, que l’écriture de Paul Smaïl regorge de jeux de mots :

Ils rentraient fourbus de huit jours de curetage et de pelletage, à raison de dix heures par jour, sous un crachin glacé, n'ayant mangé que des sandwichs pendant huit jours. Ils n'avaient qu'une envie : aller s'éclater sur les Champs, les potes ! comme le soir de la finale du Mondial. « Et un, et deux, et trois ... Zéro ! » Ils n'avaient pas imaginé qu'à la gare Montparnasse, les bleus les attendaient de pied ferme, casqués, matraque longue glissée dans le ceinturon, jambières et plastrons des jours d'émeute : pour les contrôler, ces braves jeunes bénévoles natifs du 93, et les empêcher d'aller faire la fête !226

Le jeu de mots se trouve au niveau de l’utilisation de la couleur. Ainsi, le bleu joue dans ce texte un double rôle. Il est à la fois la couleur officielle de l’équipe nationale française, et la couleur de la tenue officiel des forces de l’ordre françaises. Le lecteur se trouve comme malmené par l’écriture smailienne. Il s’attend à ce que le narrateur parle de la coupe du monde en utilisant deux signes devenus mythiques, l’énumération « Et un, et deux, et trois ... Zéro ! », et le mot « bleu » qui joue le rôle de substantif. Paul Smaïl se joue encore une fois, à travers une langue subtilement déployée, des attentes du lecteur. Il joue également, de nouveau, avec les registres linguistiques. Ainsi, passe-t-il d’une langue soutenue, avec l’utilisation de l’adjectif « fourbus » ou

225 Ibid., p. 139.

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« crachin », des termes peu communs aux autres romans de notre corpus, à la langue standard. Le roman smailien jouit donc d’un vocabulaire assez particulier, que nous ne retrouvons point chez nos autres romanciers. L’auteur va même jusqu’à transcrire l’accent portugais s’exprimant en langue française :

Aquilino :

Oh ! Qu'est-che il y a, le More ? Fiens manger ! Ch'ai fait de la morue à Lagareiro. La televisâo ch'est bullshit.227

A travers l’utilisation de diverses langues, comme c’est le cas de la présence du portugais dans ce texte, l’auteur se joue des identités. La déformation de la langue française n’est pas seulement propre à la banlieue, mais à toute culture étrangère voulant s’exprimer dans cette langue. Mais il faut souligner également que ces identités sont souvent marquées par l’utilisation de noms propres. « Aquilino » est un prénom typiquement portugais, ce qui pourrait être un xénisme, si on s’en tient à la définition que nous avons donnée à propos de ce procédé linguistique. En effet, le nom propre étranger constitue un terme étranger à la langue et à la culture française d’accueil :

[…] si courageux ! si responsables ! sauvables, donc ! rédimables ! et qui se voulaient, les potes, français comme tous les autres jeunes Français, et croyaient, ces ravis, croyaient que Chevènement, lui, oublierait, un soir, rien qu'un soir ! un seul soir dans l'année ! le dernier soir de l'année ! du siècle ! du millénaire ! oublierait, lui, le ministre de l'Intérieur, que ces héros se