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B.2.

Tout comme les questionnaires peuvent parfaitement s'intégrer dans une démarche socio- anthropologique, la question des « entretiens ethnographiques » peut être posée. Stéphane Beaud apporte sur ce point un éclairage essentiel : « Il faut pouvoir évaluer, au coup par

coup, chemin faisant au cours d'une enquête, la validité provisoire des différentes techniques d'enquête à la disposition du sociologue. Le point de vue ici défendu est que l'entretien approfondi tire bénéfice d'être utilisé dans le cadre d'une enquête ethnographique dont la méthode privilégiée est l'observation participante. »217 Cette manière de procéder confère plusieurs avantages méthodologiques. En premier lieu, le contexte est bien connu de l'enquêteur puisqu'il prend place lors de son travail de terrain. Ensuite, la situation d'entretien devient elle-même une situation d'observation, tout comme la passation des questionnaires pouvait donner lieu à une observation supplémentaire. « La

situation d'entretien est, à elle seule, une scène d'observation, plus exactement seule l'observation de la scène sociale (lieux et personnes) que constitue l'entretien donne des éléments d'interprétation de l'entretien. »218 À ce propos, le rapport au corps peut donner des pistes de réflexion. L'enquêteur, sa manière de s’exposer, la place même qu'il occupe dans l'espace, font partie intégrante du contexte de l'entretien : « Il s'agit alors de prendre

en compte les "projections" qu'opère l'enquêteur sur la personne interrogée […]. L'identité

216Ibid., p. 224.

217Stéphane Beaud (1996), « L'usage de l'entretien... », op. cit., p. 235. 218Ibid., p. 236.

de l'enquêteur, et les projections auxquelles elle peut donner prise […] est plus ou moins significative en tant que telle pour la visée de l'enquête. »219 Le fait de porter un costume, de faire partie intégrante de la pratique en cours, d'avoir une place attribuée lors d'une manifestation, permettent encore une fois de minimiser cette distance, ce rapport de force entre enquêté et enquêteur. L'identité donnée à voir par le chercheur est importante et, dans ce cadre, avoir été préalablement acceptée par le groupe est essentiel.

Par ailleurs, les entretiens réalisés sur le terrain n'étaient pas totalement non directifs puisque des thématiques à aborder constituaient une forme de grille d'entretien. Néanmoins, dans la plupart des cas, l'entretien visait à laisser la possibilité aux enquêtés de traiter des points qui leur paraissaient dignes d'intérêt ; il semblait important de garder à l'esprit que « l'utilisation d'un guide d'entretien "serré" place […] nos interlocuteurs dans

la position de "répondant" à une série limitée de questions, qui peut leur paraître rapidement fastidieuse, comme l'illustrent, par certains moment, les regards furtifs et inquiets en direction du guide d'entretien, craignant qu'il reste encore beaucoup d'autres questions. Surtout elle coupe court à toute possibilité de libération de parole de la part de l'enquêté ; or, un des ressorts les plus sûrs de l'entretien ethnographique, "non directif", consiste justement dans la possibilité qu'il offre de faire s'enchaîner les idées, de faire couler le locuteur selon sa pente »220. Chaque fois que cela était possible, sur le terrain, cette méthode a été employée. Mais malgré l'intérêt de cette manière de faire, il n'était pas envisageable de l'appliquer en dehors du terrain à proprement parler. Ainsi, tous les entretiens n'ont pu être réalisés selon ce modèle.

Plusieurs séries d'entretiens n'ont pas pu, pour des raisons techniques, de temps ou encore d'éloignement géographique, être effectués sur le terrain et appartenir à la catégorie des

« entretiens ethnographiques ». L'emploi des NTIC s'est donc révélé un bon moyen de les

mettre néanmoins en place. C'est le cas de tous les entretiens concernant les AMHE, puisque pour des raisons techniques (le lieu du terrain n'était pas adapté à une passation), ils n'ont pu être réalisés de visu. Étant donné la forte place accordée à ces nouvelles technologies au sein de la pratique et des groupes étudiés, la passation via internet est apparue comme possible. Plusieurs méthodes ont été employées : utilisation des forums de discussions (essentiellement pour les prises de contact), messagerie instantanée et e-mails.

219Dominique Memmi (1999), « L'enquêteur enquêté. De la "connaissance par corps" dans l'entretien

sociologique », Genèses, n° 35, juin, pp. 135-136.

C'est cette dernière catégorie qui a toutefois été la plus employée et la plus féconde, ceci pour plusieurs raisons. D’abord, tous les enquêtés ne fréquentent pas les forums et les joindre sur leur adresse personnelle permet de les contacter de manière plus rapide et surtout directe. Ensuite, faire passer des entretiens grâce à cet outil laisse la gestion du temps aux enquêtés : ce sont eux qui prennent le temps nécessaire, celui dont ils ont besoin, pour me répondre. Des relances étaient parfois faites, mais le fait « d'avoir du temps » a souvent permis aux pratiquants de réfléchir en profondeur aux réponses qu'ils allaient me donner. Certes, ce type d'entretien évacue toute notion de spontanéité, souvent riche pour l'analyse. Mais il permet aux enquêtés de formuler leur réponse de la façon qui leur semble la mieux adaptée, la plus proche possible de ce qu'ils veulent exprimer. Ce point mérite tout autant une attention particulière que la spontanéité obtenue lors d'entretiens ayant lieu en face-à-face.

Les réceptions faites à mes demandes ont majoritairement été positives et la plupart des entretiens ont pu être récoltés de cette manière. L'emploi des NTIC ne présente pas un inconvénient majeur pour la recherche, pour peu que l'on prenne en compte les éléments particuliers qui leur sont attachés, comme la temporalité plus longue et, bien sûr, l'utilisation nécessaire de ces technologies. Il est à noter que certains entretiens ont aussi eu lieu par téléphone. Dans ce cadre, la méthode se rapproche davantage de celle du face-à- face, bien que le visuel soit absent. J'ai aussi essayé, pour les personnes n'utilisant pas internet, la passation par courrier postal. Mais cette méthode s'est avérée un échec, car malgré mes relances, les entretiens n'ont pu être réalisés.

En définitive, les entretiens conçus par ce biais concernent tous ceux portant sur les AMHE (avec les présidents d'associations et les différents chercheurs) ; ceux portant sur la reconstitution de bâtiments, puisque ces derniers se situent sur des lieux géographiques où je n'ai pu me rendre ; et enfin, les NTIC ont été utiles pour mener certains entretiens portant sur des thématiques concernant la reconstitution, tels les savoir-faire ou les artisans professionnels. Dans une même thématique, des entretiens ont pu être menés à la fois de

visu et par le biais des nouvelles technologies. Dans tous les cas, cette façon différente de

faire passer des entretiens ne remplace pas une situation de face-à-face, mais elle a l'avantage de favoriser la prise en compte d'autres contextes d'entretiens, qui, bien délimités, se révèlent aussi un outil d'analyse essentiel. En outre, comme il n'était pas possible de réaliser tous les entretiens en face-à-face, l'emploi des NTIC semble une

solution pertinente pour recueillir le discours des enquêtés, tout en assurant une base de données assez riche.

En ce qui concerne les personnes interrogées, la notion d'échantillon peut être posée. En dehors du cas des entretiens réalisés avec les personnes responsables de reconstitutions de bâtiments et de quelques associations d'AMHE, tous les enquêtés ont été, à un moment ou un autre, rencontrés sur le terrain. Certains entretiens concernent uniquement la reconstitution, mais avec des thématiques différentes : les initiés ont pu être sollicités en tant que reconstituteurs, artisans professionnels, responsables de reconstitutions de bâtiments ou encore parce qu'ils mettent en avant, dans leur pratique, un savoir-faire particulier. Il est évident que ces catégories définies pour la mise en place du travail méthodologique ne recoupent pas la réalité et ne sont pas exclusives entre elles. Ainsi, un reconstituteur interrogé sur sa pratique peut aussi être un artisan professionnel. Néanmoins, en raison du travail théorique effectué en parallèle, ces catégorisations se sont montrées nécessaires dans le but de saisir des points particuliers de la pratique. Par exemple, les reconstituteurs informent sur la manière de pratiquer, les artisans professionnels sur le rapport entre loisir et métier, etc. D'ailleurs, une personne interrogée sur l'une des thématiques ne l'était pas pour une autre. Ces entretiens propres à la reconstitution sont ainsi au nombre de 25. Pour les AMHE, les entretiens réalisés sont de deux sortes : ceux concernant les chercheurs dont l'objet d'étude sont les AMHE (il peut s'agir de doctorants ou bien de personnes effectuant des recherches pour leur plaisir personnel) ; et ceux concernant les présidents ou responsables d'associations. Le nombre global des entretiens traitant des AMHE est sensiblement moins élevé que ceux portant sur la reconstitution, puisqu'il n'y en a que 18. Enfin, deux catégories d'entretiens regroupent aussi bien des thématiques portant sur la reconstitution que sur les AMHE : l'organisation des manifestations et divers matériaux portant sur la presse spécialisée ou les organismes reconnus dans l'histoire vivante.

Dès lors, la notion d'échantillon prend tout son sens : « Dans une enquête qualitative, seul

un petit nombre de personnes sont interrogées. Elles sont choisies en fonction de critères qui n'ont rien de probabilistes et ne constituent en aucune façon un échantillon représentatif au sens statistique. Il est surtout important de choisir des individus les plus divers possible. En effet […], c'est l'individu qui est considéré comme représentatif en ce qu'il détient une image, particulière il est vrai, de la culture (ou des cultures) à laquelle il

appartient. On essaie d'appréhender le système présent, d'une façon ou d'une autre, chez tous les individus de l'échantillon, en utilisant les particularités des expériences sociales des individus en tant que révélateurs de la culture telle qu'elle est vécue. L'échantillon est donc constitué à partir de critères de diversification en fonction des variables qui, par hypothèse, sont stratégiques, pour obtenir des exemples de la plus grande diversité possible des attitudes supposées à l'égard du thème de l'étude. »221 Diversifier les entretiens et les enquêtés susceptibles d'y prendre part permet d'obtenir un champ large pour une thématique donnée.

Le tableau ci-dessous présente de manière synthétique le nombre d'entretiens menés, pour les AMHE, la reconstitution et ceux prenant en compte ces deux pôles :

Nombre d’entretiens menés

Reconstitution AMHE

Artisans professionnels

7

Sur les recherches menées

5 Reconstituteurs 11 Présidents d’association 14 Reconstitution de bâtiments 3 Savoir-faire 4 = 25 entretiens = 19 entretiens

Organisation des manifestations

5

Divers

5

Un autre point peut être fait sur la forme prise par les entretiens. Ils se divisent en deux grandes parties, avec des variations : semi-directifs et directifs. Le premier type d'entretiens correspond à ceux menés en face-à-face et par téléphone. Lorsque le contexte le permettait (cadre favorable, par exemple lors d'un off), les grilles d'entretiens étaient laissées de côté, afin de s'orienter vers des entretiens non directifs, qui présentent d'autres avantages : « Le

recours à l'entretien non directif, par opposition à l'entretien dirigé, a pour but de pallier certaines contraintes des enquêtes par questionnaires à questions fermées représentant le pôle extrême de le directivité. »222 Lorsque cela n'était pas possible, la grille d'entretien a permis de délimiter plus précisément les thèmes qui devaient être abordés. Cette forme a été choisie car elle est celle qui répond le mieux aux contraintes imposées par le terrain, tout en laissant une possibilité de modification si cela s'avérait nécessaire ou utile. Le second type d'entretiens, à savoir directif, a été employé lors de la passation par le biais des NTIC. Une série de questions était alors posée (par e-mail notamment) et les enquêtés donnaient leurs réponses de la même manière. Toutefois, lorsqu'un point n'était pas clair ou une réponse trop vaste, je demandais des explications ou des précisions. Ainsi, les entretiens, bien que très dirigés, peuvent donner une vision lâche de la thématique abordée, telle qu'elle est perçue par l'enquêté. Les grilles d'entretien sont différentes selon les variables auxquelles elles correspondent.

Pour la reconstitution, quatre grandes catégories ont été mises en place :

- les entretiens portant sur les artisans professionnels s'inscrivent à la fois dans l'axe théorique qui perçoit l'histoire vivante comme une activité culturelle et dans celui qui prend en compte la pratique professionnelle. Trois grands thèmes sont abordés lors de ces entretiens. Le premier concerne le côté professionnel de la pratique. En effet, la question se pose de savoir si ces artisans sont déclarés et comment ils le sont. La thématique des clients et des demandes est aussi à prendre en compte, ainsi que les rapports entretenus avec les autres professionnels. Le second thème concerne directement la pratique de l'artisanat en question, avec ses logiques d'apprentissage, de transmission mais également le rapport au geste. Enfin, le

222Ibid., p. 230.

dernier thème a pour but de saisir la manière dont cet artisanat s'inscrit dans le milieu de la reconstitution et la place qu'il occupe ;

- ceux s’adressant aux reconstituteurs abordent la manière de pratiquer, puis sont évoquées des questions portant sur le côté culturel et la transmission présente au sein des différentes actions mises en place. Une troisième partie traite de la professionnalisation et l'entretien se termine par diverses interrogations abordant ce qui entoure la pratique (par exemple, le lien avec le monde universitaire) ;

- les entretiens sur les savoir-faire sont beaucoup plus courts, avec seulement une quinzaine de questions, portant sur l'apprentissage et les échanges réalisés autour de cette connaissance particulière que les pratiquants ont développée ;

- enfin, pour les reconstitutions de bâtiments, trois thèmes sont abordés : celui de la naissance du projet, celui de sa mise en place et de la création du bâtiment et enfin, la vie actuelle de cette reconstitution (lien avec le public, etc.).

Pour ce qui est des AMHE, deux catégories d'entretiens sont à présenter :

- les entretiens portant sur la recherche ont pour but de saisir la manière d'appréhender les AMHE mais aussi de cerner les liens qui peuvent exister entre l’étude et la pratique. Trois grands axes sont abordés : le statut de la recherche, la question de la transmission des connaissances et enfin le rapport avec la communauté AMHE ;

- les entretiens avec les présidents d'association visent à comprendre la création des diverses associations et à saisir la vie qui les entoure. Le président semble donc le mieux placé pour répondre à ces questions. Les sujets abordés concernent l'association en général, les adhérents (nombre, investissement, etc.) et enfin la manière de pratiquer et de transmettre.

À noter que certaines questions se retrouvent dans les deux entretiens, notamment la définition donnée des AMHE. En outre, certains enquêtés sont à la fois chercheurs et présidents d'association.

Quant aux entretiens communs aux AMHE et à la reconstitution, ils sont divisés selon trois axes :

- ceux portant sur l'organisation des manifestations traitent de questions relatives au lieu de l'événement, à ses objectifs, aux personnes présentes, au cahier des charges mis en place ou encore aux partenariats créés ;

- les entretiens concernant la presse spécialisée abordent la création du magazine, ses objectifs, son contenu, son rapport à l'histoire vivante, son public ;

- en dernier lieu, les entretiens destinés aux responsables de structures particulières (archéosite, association d'organisation de manifestations d'histoire vivante). Les thématiques soulevées ont trait aux buts recherchés, ainsi qu'aux définitions données de certains termes (reconstitution, histoire vivante, etc.).

Concernant les grilles, il ne faut pas oublier qu'elles constituent un outil pour le chercheur, mais qu'elles sont aussi visibles (et ce d'autant plus lors de passation via e-mail) par l'enquêté. En ce sens, « l'utilisation d'un guide d'entretien modifie le rapport entre

enquêteur et enquêté de manière différenciée selon les caractéristiques scolaires et sociales des enquêtés »223. La pratique de terrain préalable, quelle que soit la méthode employée pour les entretiens, a permis d'acquérir un vocabulaire spécifique et de connaître les thèmes qui risquaient de poser problème. C'est pourquoi les grilles ont été réalisées en fonction de ces connaissances préalables qui ont favorisé une adéquation entre les variables délimitées et les « attentes », en termes de formulation par exemple, des personnes interrogées.

Les données recherchées par le biais des entretiens concourent à une sociologie davantage compréhensive. Saisir le point de vue des pratiquants, mais aussi les définitions qu'ils donnent de leurs activités ou encore le vocabulaire qu'ils utilisent, permet de préciser les matériaux recueillis à l'aide des observations et des questionnaires. Dans tous les cas, la méthode des entretiens fait suite au travail de terrain ethnographique et s'appuie sur ce dernier. Les entretiens effectués sont intimement liés aux différentes manifestations auxquelles j'ai pu assister et, majoritairement, les personnes enquêtées de cette manière étaient présentes sur l'un ou l'autre terrain. En ce sens, l'enquête, dans son ensemble, prend

comme terrain des manifestations en particulier et il ne paraissait pas judicieux de multiplier les points d'entrée en réalisant des entretiens sans lien avec le terrain.

Enfin, la retranscription des entretiens est un point important de l'enquête, selon la façon dont elle se met en place. Pour ce qui est de ceux réalisés par e-mails, le travail concerne essentiellement l'analyse de la syntaxe, la retranscription à proprement parler ne se révélant pas nécessaire, du fait de l'écrit déjà présent. Pour les autres, ce travail préalable à l'étude est une phase importante de la recherche, puisque leur retranscription complète, et la manière dont elle se réalise, peut influer l'analyse ultérieure. « En effet, retranscrire un

entretien enregistré, c'est traduire une parole en texte, opérer cette phase fondamentale qui consiste de passer de l'oral à l'écrit. »224 Prendre conscience de cette nécessaire transformation invite à faire des choix : doit-on retranscrire les silences, les hésitations, etc. ? Ces données sont révélatrices de certains phénomènes (gêne sur une question particulière, méconnaissance du fait abordé, etc.) et doivent être précisées dans le contexte, étant donné que « tout élément du corpus a, y compris les détails, une signification au

moins. Ce qui ne veut pas dire que ces détails peuvent être considérés isolément, comme ayant une signification en dehors de tout contexte […]. Au contraire chaque détail n'a de sens qu'en relation avec tous les autres éléments dont on dispose »225. Ainsi, de même que le reste de la mise en place des entretiens, le moment de la retranscription doit être soumis à une réflexion méthodologique, afin de bien délimiter comment passer de l'oral à l'écrit. Il s'agit de rester fidèle à la parole recueillie tout en permettant une étude efficace du discours.

En conclusion, les entretiens se révèlent utiles pour saisir d'autres faits et phénomènes impossibles à obtenir avec les autres méthodes mises en place. Ils sont un complément à l'enquête ethnographique et quantitative, tout en ayant une place particulière, puisqu'ils permettent de recueillir un discours, une parole des enquêtés sur leur propre démarche, sans la contrainte de la question fermée du questionnaire, par exemple. Un complément intéressant, que j'aurais souhaité mettre en place, est l'adoption du récit de vie afin de saisir, cette fois, non pas des morceaux d'une pratique, mais des trajectoires. Ce type de recueil de données invite à percevoir l’activité dans un tout plus global qu'est le parcours de vie. Malheureusement, cette méthode n'a pas pu être appliquée faute de temps mais aussi car ces récits auraient dû être réalisés en face-à-face, dans un lieu adéquat, ce que ne

224Ibid., p. 250.

permettait pas le travail de terrain. Néanmoins, cela peut être une bonne piste méthodologique pour une recherche ultérieure sur ce sujet.

Une fois la question des entretiens abordée, il est nécessaire de présenter le second