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MIELS-Québec aujourd'hui : la réalité des pratiques

4.1 MIELS-Québec au moment de l'enquête de terrain (2010-11)

Depuis 1986, le groupe communautaire MIELS-Québec répond aux besoins des hommes de minorités sexuelles et des personnes vivant avec le VIH-sida (PPVIH) à Québec. Aujourd'hui, MIELS-Québec peut compter sur l'appui de nombreux bénévoles, d'employés et d'un réseau d'une centaine de partenaires tels que des groupes communautaires, des commerces et des agences gouvernementales. Ce mouvement de lutte contre le VIH-sida propose de nombreux services aux hommes gais, aux PVVIH et à la population de la région de la Capitale-Nationale. Au moment de l'enquête de terrain qui s'est déroulée durant l'année 2010-11, l'organisme fait face à de nouveaux défis tels que la relocalisation de ses activités et les réalités de l'autofinancement et de la prévention.

L'idée de conduire une recherche sur la discrimination des hommes de minorités sexuelles m'a mené a faire la recherche de groupes communautaires qui s'impliquent dans la lutte contre l'homophobie. À Québec, MIELS-Québec se distingue par son ancienneté et son implication dans la communauté gaie. Mon premier contact avec le

groupe s'est fait par le dépliant de MIELS-Québec et par son site Web. On peut lire dans le dépliant en vigueur en septembre 2010 une description générale du groupe communautaire et de ses activités:

Qu'est-ce que MIELS-Québec? Le mouvement d'information et d'entraide dans la lutte contre le VIH-sida à Québec, c'est une équipe formée de plus de cent bénévoles, employés et partenaires qui s'unissent dans une offensive contre le VIH-sida. Fondé en 1986, MIELS-Québec est un organisme communautaire qui œuvre sur le territoire de la Capitale-Nationale pour permettre à toute personne vivant avec le VIH-sida d'évoluer dans la dignité humaine et de s'assurer que ses droits, son intégrité et ses libertés soient préservés. MIELS-Québec offre également son soutien aux personnes et aux organisations à qui il propose des services d'information, d'éducation et de prévention sur le VIH-sida et autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). MIELS-Québec accueille toute personne sans égard aux origines ethniques, au style de vie, aux croyances ou à l'orientation sexuelle.

Lorsque j'ai débuté les premières entrevues avec les intervenants de MIELS-Québec en septembre 2010, les locaux de l'organisme communautaires étaient situés au 281, Chemin Ste-Foy. La bâtisse appartenait alors au groupe communautaire et les locaux occupaient trois étages. Au premier niveau, on retrouvait un lieu d'hébergement pour les individus atteint du VIH-sida, un milieu de vie pour les personnes hébergées, une cuisine pour l'hébergement et quelques bureaux. Au deuxième étage, il y avait les bureaux administratifs, les bureaux des intervenants, un poste internet communautaire, des salles de réunion, les locaux de PRISME-Québec et les archives de l'organisme. Finalement, au sous-sol étaient situés le salon communautaire de MIELS-Québec et les cuisines de l'organisme. À partir de 2009, une réflexion est entamée sur la possibilité de déménager l'organisme pour une cinquième fois. C'est lors de l'assemblé générale extraordinaire du 9 mars 2010 que la décision sera prise de vendre l'immeuble qui abrite les locaux de MIELS-Québec au 281 Chemin Ste-Foy afin de relocaliser les activités de l'organisme dans la bâtisse de l'ancienne Maison Marc-Simon. On peut lire dans un journal de la communauté gaie les raisons de ce déménagement :

Cette relocalisation, votée en assemblée générale extraordinaire, le 9 mars dernier, est l'aboutissement d'un processus de réflexion sur les besoins et orientations de l'organisme. Les membres, les employés, les administrateurs

et les partenaires de MIELS-Québec en sont venus à deux grandes conclusions: d'une part, les installations actuelles sont déficientes et trop chères à rénover; d'autre part, continuer d'exploiter une résidence d'hébergement en santé mentale à la Maison Chouinard en attente d'une hypothétique hausse significative des cas de personnes séropositives à héberger dans ce qui était à l'époque la Maison Marc-Simon n'est pas souhaitable. Après avoir songé un instant à vendre ses deux immeubles pour en acheter ou en bâtir un nouveau, l'organisme a finalement opté pour la vente du 281, chemin Sainte-Foy et la transformation du 625, avenue Chouinard (Fugues, mars 2010).

Au cours du mois d'octobre et de novembre, la relocalisation de MIELS-Québec est effectuée avec les nombreux défis que cela représente. Après l'aménagement dans les nouveaux locaux de la rue Chouinard, j'ai pu recommencer à mener des entrevues avec les intervenants de l'organisme dans le cadre de l'enquête de terrain et découvrir les nouveaux lieux. À priori, j'ai constaté que l'emplacement est plus calme et plus discret pour la clientèle. En effet, l'immeuble de la rue Chouinard est situé sur une rue résidentielle paisible. À l'image de la bâtisse, les locaux sont très propres et bien éclairés par la lumière du jour. Au moment de l'enquête de terrain, on retrouve les cuisines, la salle à manger et le salon communautaire au premier étage. Il y a beaucoup d'espace et de grandes fenêtres laissent entrer la lumière naturelle et offrent une vue apaisante sur le parc des Braves et les montagnes au nord. Au deuxième étage se trouvent les bureaux des intervenants, de l'administration, de la direction et les locaux de PRISME-Québec. Finalement, au dernier étage est situé l'hébergement communautaire pour les PVVIH avec quelques chambres, un petit lieu commun, des douches et un bureau pour les infirmières et intervenants. L'immeuble est aussi doté d'un ascenseur qui facilite le transport des personnes en perte d'autonomie.

En résumé, au moment de l'enquête de terrain qui s'est déroulée entre septembre 2010 et mai 2011, MIELS-Québec traverse une période de transition avec la relocalisation de ses activités dans l'immeuble de l'ancienne Maison Marc-Simon. Les nouveaux locaux de MIELS-Québec situés sur la rue Chouinard sont très propres et accueillants. Somme toute, il me semble que le déménagement est un pas dans la bonne direction pour la

clientèle de l'organisme. La directrice-générale résume la période actuelle dans le rapport annuel du groupe communautaire pour l'année 2009-2010 :

L'année 2009-2010 a connu son lot de changements, notamment au sein du personnel et dans sa structure organisationnelle qui a connu la fusion de deux secteurs. Nous avons dit au revoir à des personnes qui ont beaucoup donné à MIELS-Québec et certains continuent à le faire de différentes façons et c'est apprécié. Un autre changement a été confirmé par l'assemblée générale extraordinaire des membres en fin d'année, soit le déménagement des activités vers l'immeuble de la rue Chouinard. Cela dit, tous les ingrédients sont en place pour que 2010-2011 soit une année qui ouvre la voie à des projets rassembleurs et porteurs pour le mieux-être de nos membres. Les défis sont également grands en matière de prévention.

On peut lire dans cet extrait qu'en plus des défis liés à la relocalisation de MIELS- Québec, la période actuelle est marquée par les changements liés à la fusion des secteurs promotion de la santé et maintien dans la communauté qui sont devenus le secteur de l'entraide lors de l'année 2009. De plus, MIELS-Québec doit faire face aux réalités de l'autofinancement et aux défis liés à la prévention. Dans la section suivante, il sera question des services offerts par le groupe communautaire au moment de l'enquête de terrain ainsi que de la structure organisationnelle.