• Aucun résultat trouvé

La discrimination des hommes de minorités sexuelles au Québec (1997 2009)

MIELS-Québec et la discrimination des hommes de minorités sexuelles : une perspective québécoise

5.3 La discrimination des hommes de minorités sexuelles au Québec (1997 2009)

Entre 1997 et 2006, la lutte contre la discrimination des hommes de minorités sexuelles mène à la mise en place de mécanismes pour combattre pour l'homophobie tels que le Groupe de travail mixte contre l'homophobie. Également, la publication de nouvelles recherches sur l'homophobie permet de faire connaître la détresse des hommes gais (Dorais, 2000). À MIELS-Québec, le volet PRISME-Québec est créé afin de répondre plus spécifiquement à la clientèle HARSAH et aux objectifs de lutte contre l'homophobie. Dans cette section, il est question de la généalogie de la discrimination des hommes de minorités sexuelles entre 1997 et 2009.

En 1999, un projet de recherche intitulé Mort ou fif est mis sur pied par Gai Écoute et le chercheur Michel Dorais. Ce projet visait à étudier les contextes, les circonstances et les mobiles de tentatives de suicide chez les jeunes hommes de minorités sexuelles. Au final, l'étude offre également une fenêtre unique sur la détresse des jeunes hommes gais, sur les manifestations de l'homophobie et sur les stratégies développées par les jeunes hommes pour faire face au rejet :

Chez les jeunes que nous avons rencontrés, deux profils se dessinent : les précoces et les tardifs. Les précoces sont ceux que l'entourage a identifiés en tant qu'homosexuels relativement tôt, c'est-à-dire entre l'âge de 6 à 14 ans. Pour identifier une orientation homosexuelle chez un jeune, son entourage s'appuierait sur des stéréotypes physiques et psychologiques, tels que le fait d'être moins habile dans les sports ou d'avoir des attitudes que l'on associe au féminin. [...] Les précoces ne savent pas comment précisément ils ont commencé à se faire identifier comme homosexuels. Il semble néanmoins que l'école primaire soit un lieu où peut très tôt pointer l'intolérance face à cette différence et par conséquent la prise de conscience de cette dernière. [...] Les tardifs, quant à eux, sont ceux que leur milieu a identifié en tant qu'hétérosexuels et en conformité de genre (un garçon masculin), mais qui se révéleront pourtant homosexuels, généralement à la surprise de leur entourage, vers la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Pour les tardifs, il y a une « sortie » ou révélation publique à faire, en quelque sorte, car leur homosexualité est demeurée cachée aux yeux de leurs proches et de

leurs pairs. Cette sortie est cependant longuement précédée puis accompagnée de la peur du rejet. [...]

Ainsi, on apprend de cette recherche que les jeunes hommes de minorités sexuelles développent des « stratégies de survie » ou des « scénarios adaptatifs » pour faire face au rejet. Le premier scénario évoqué est celui du « parfait garçon » qui veut répondre aux attentes sociales et veut être aimé. Il ne voudrait décevoir son entourage en révélant son homosexualité. Le deuxième scénario constaté est celui du « fif de service » qui est identifié très tôt comme garçon homosexuel par son entourage. Il est à risque de vivre des attitudes et comportements homophobes à l'école ou même à la maison. Il se sent impuissant face à sa situation et peut considérer son sort comme une fatalité. Le troisième scénario est celui du caméléon qui se perçoit lui-même comme un simulateur, voire un imposteur. Il joue le rôle de l'hétérosexuel, en dépit de ses attirances pour le même sexe. Finalement, le « rebelle » est celui qui, refusant l'homophobie, développe une résistance qui le protège de la dépression ou des idées suicidaires. Dans les cas où il n'y a pas de dénouement positif aux scénarios adaptatifs, les jeunes hommes sont conduits vers une impasse.

Dans la majorité des cas, les résultats des recherches menées auprès des archives de MIELS-Québec et de ses intervenants vont dans le même sens que les conclusions de cette recherche (Dorais, 2000) et les conclusions du groupe mixte de lutte contre l'homophobie (2007). Ainsi, les intervenants et publications de MIELS-Québec rapportent la présence de discrimination, voire d'homophobie, au sein des familles, envers les familles homoparentales, dans les milieux de travail, dans les milieux scolaires, dans les milieux sportifs et aussi envers les hommes gais atteints du VIH. De plus, de nombreuses conséquences de la discrimination envers les hommes de minorités sexuelles sont observées au sein de l'individu même qui intériorise l'homophobie et le contexte hétéronormatif. Cette discrimination intériorisée et la stigmatisation sociale des personnes homosexuelles seraient à l'origine d'une détresse psychologique et d'un sentiment de marginalité plus élevés chez les individus de minorités sexuelles.

Dans l'enquête de Michel Dorais (2000), les jeunes rencontrés identifient différentes scènes de vies ayant jouées un rôle prédominant dans leur malaise face à leur orientation sexuelle. Il n'est pas surprenant que la famille est une de ces scènes de vie comme l'école, le territoire dans lequel les jeunes évoluent ainsi que les représentations sociales de l'homosexualité. Au niveau de la famille, on apprend dans cette enquête que les messages répétés depuis l'enfance sur F homosexualité peuvent entraîner les jeunes à avoir peur d'être abandonné par leur famille. Souvent, les jeunes qui décident de révéler leur homosexualité à leurs proches font face à des réactions très dramatiques. Ainsi, les jeunes hommes homosexuels quitteraient plus tôt que leurs frères et sœurs hétérosexuels le milieu familial : « On pourrait même dire, plutôt, qu'ils fuient un milieu familial qui les réduit au silence, à l'invisibilité et qui, parfois, les ostracise » (Dorais, 2000).

Dans le même ordre d'idées, on apprend du rapport du Groupe de travail mixte sur l'homophobie (2007) que le « coming out » est souvent une étape cruciale dans la vie des hommes gais et bisexuels. En pratique, cela dépend aussi des contextes du « coming out » : « Moi, j'étais marié et j'avais des enfants, c'est tout un problème ça, on veut pas faire de peine à personne », m'a confié un intervenant. Un autre m'a dit : « ça pas été vraiment un problème ». Il semblerait que les valeurs enseignées au sein de la famille ont une influence importante sur les conséquences du « coming out ». Sans aucun doute, la réaction des membres de la famille durant cette période joue un rôle important dans la confiance en soi et l'acceptation de l'individu en général. Une réaction négative de la famille peut entraîner des conséquences graves comme l'augmentation générale de la détresse de l'individu et ultimement l'augmentation des risques de suicide. Il n'est pas surprenant de voir à quel point les jeunes qui veulent dévoiler leur identité sexuelle à leurs proches sont tourmentés par cette étape. On peut lire dans le rapport du Groupe de travail mixte contre l'homophobie :

La peur de l'abandon et du rejet par la famille peut influencer la décision de certains jeunes de mettre fin à leurs jours, surtout s'ils ont le sentiment que leur orientation sexuelle peut être à l'origine d'une rupture familiale et de la perte des êtres les plus chers. Après avoir révélé leur homosexualité, certains jeunes se retrouvent sans domicile fixe, à la rue, exposés à la violence, aux

drogues, à la prostitution, avec des risques de contracter le VIH ou toute autre ITS.

Pour ce qui est de l'homophobie envers les familles homoparentales, malgré des avancées juridiques, les parents et enfants font encore face à l'homophobie et aux préjugés négatifs de la société. En 1998, une étude secondaire de la banque de données de l'Enquête sociale de santé du Québec dénombrait 1,3% des mères et 0,2% des pères du Québec qui seraient homosexuel et/ou bisexuel. C'est en 2002 que la situation juridique de ces familles va évoluer grâce à la Loi instituant l'union civile et établissant de nouvelles règles de filiation. Cette loi permet d'inscrire deux mères à l'acte de naissance d'un enfant né par voie biologique et permet à toute personne d'adopter un enfant sans égard à l'orientation sexuelle. Toutefois, les familles homoparentales continuent de faire face aux préjugés de la société et les enfants de ces couples sont parfois victimes de comportements homophobes dans les écoles. Pire, un intervenant m'a raconté que même son neveu a vécu des attitudes homophobes à son école parce qu'il a révélé que son oncle était gai.

En ce qui a trait à la discrimination envers les hommes de minorités sexuelles dans les milieux de travail, elle prend forme de manière très grave chez les individus atteints du VIH qui révèlent ce diagnostic. Bien que les mentalités aient évolué depuis le début de la crise du VIH-sida, deux intervenants de MIELS-Québec m'ont rapporté des cas où des individus ont perdu leur emploi pour des raisons qu'ils qualifient de douteuses, suivant le dévoilement de leur diagnostic. Dans ces cas, les recours légaux sont particulièrement difficiles puisqu'il est presque impossible de prouver la vraie raison de la perte d'emploi. Ainsi, de nombreux efforts sont faits pour publiciser les droits des personnes atteintes du VIH par l'organisme. En ce qui a trait à l'homophobie en milieu de travail, sa présence contribuerait à créer un climat malsain pour les hommes de minorités sexuelles. Souvent elle prend forme de blagues, commentaires ou propos qui diminuent les hommes gais. Bien que ces commentaires ne sont pas nécessairement perçus comme de la discrimination par les personnes à l'origine de ces propos, ils favorisent le sentiment de rejet et d'isolement des hommes gais qui sont conscients de ces comportements

homophobes. Il semble aussi que les phénomènes de commérages peuvent être très dommageables, puisque certains individus vont dévoiler l'identité sexuelle d'un homme sans en avoir la preuve et surtout sans l'accord de l'individu visé (exemple : sais-tu qu'un tel est gai?).

Le rapport du groupe de travail mixte contre l'homophobie (2007) se base sur une étude de Line Chamberland pour constater la présence d'homophobie dans les milieux de travail. Cette étude, menée auprès de 786 individus de minorités sexuelles, affirme que 80% des participants interrogés rapportent avoir été témoins de blagues offensantes concernant l'homosexualité et 16% disent en avoir été la cible. Selon cette recherche, des situations de discrimination au travail ont été observées telles que le refus de permanence, le non-rappel d'employés temporaire, la nuisance à l'avancement professionnel, le congédiement abusif ou la pression vers une démission forcée. Ces situations de discrimination font atteinte au droit du travail, mais comme chez les personnes vivant avec le VIH licenciées, il est difficile de prouver les raisons des congédiements. Pire encore, l'étude de Chamberland soutient que certains comportements homophobes vont jusqu'à porter atteinte à l'intégrité physique des personnes et à leur sécurité. Parmi les répondants, 7,6% disent avoir été harcelés, 9% disent avoir vécu de la violence psychologique ou verbale et 1% rapportent avoir subi de la violence physique. Dans plusieurs cas, les plaintes portées par les personnes de minorités sexuelles ne seraient pas prises au sérieux par les supérieurs et la direction qui n'interviennent pas dans ces situations discriminatoires.

Pour ce qui est de l'homophobie en milieu scolaire, il s'agit d'un sujet délicat puisque de nombreux intervenants scolaires et de nombreux parents ne sont pas à l'aise de discuter de l'homosexualité avec des enfants ou des adolescents. Cependant, il est clair que cette homophobie existe dans les écoles et que des jeunes en questionnement sur leur sexualité et/ou sur leur genre sont victimes de comportements homophobes. Deux études québécoises publiées sur le sujet rapportent la présence d'homophobie dans de nombreux milieux scolaires. Une première enquête menée en 2002 auprès de 158 intervenants du milieu scolaire de la Commission scolaire de Montréal soutient que 85% des participants

constatent la présence d'homophobie, que 76% se disent peu informés sur la réalité des personnes homosexuelles et que 74% disent avoir besoin de formation. En 2005, une étude de GRIS-Québec affirme que l'homosexualité est une source d'inconfort et de malaise pour une vaste proportion des jeunes à l'école. Cette enquête révèle que 76% des enseignant-e-s et intervenant-e-s disent entendre des commentaires homophobes à l'école. Plus frappant encore, 34% des répondants (principalement des hommes) disent raconter des histoires de « tapettes » sous le couvert de l'humour. Cette étude identifie aussi des moments de la journée et des lieux de l'école plus propices aux incidents homophobes. Ainsi, il y aurait plus de comportements homophobes dans les couloirs, dans la cour de récréation que dans les salles de classe. De plus, il y aurait plus de comportements homophobes dans les activités sportives et lors des récréations que dans les périodes de repas.

Ayant moi-même travaillé dans une école primaire, j'ai constaté des commentaires homophobes à quelques reprises. Je propose de rester très prudent dans l'analyse de ce phénomène puisque les jeunes à l'origine des commentaires déplacés ne semblaient pas comprendre ce que signifient les mots « gai », « fif » ou « tapette ». Ainsi, certains semblent utiliser ces termes pour décrire des comportements de faiblesse en contexte de compétition sportive. Certains semblent réaliser qu'ils disent un mot à connotation négative, mais sans vraiment réfléchir aux conséquences. D'ailleurs, on peut comprendre toute la complexité de comprendre ce que signifie l'homosexualité pour les enfants et jeunes adolescents. C'est pourquoi, je crois qu'il faut être exhaustif dans l'analyse de l'homophobie en milieu scolaire. Il faut aussi prendre en considération la difficulté pour les intervenants de parler d'homophobie avec les jeunes qui subissent l'influence des valeurs familiales. De fait, de nombreux intervenants scolaires vont être hésitants à parler d'un sujet relié aux attirances, à la sexualité.

Les résultats de ces études et de mon expérience personnelle dans les écoles font écho des observations des intervenants de MIELS-Québec et de PRISME-Québec qui constatent l'importance de l'homophobie en milieu scolaire et les conséquences graves du rejet de l'homosexualité dans ces milieux. De fait, certains intervenants de l'organisme observent

que de nombreuses problématiques personnelles chez les hommes gais prennent naissance dans la période scolaire où ils ont vécu du rejet, de l'abandon, un sentiment de différence vis-à-vis des autres jeunes. De plus, certains intervenants rappellent que l'homophobie peut aussi toucher les jeunes hommes qui ne cadrent pas dans les normes sociales du genre. En effet, dans de nombreux cas, le développement de la masculinité chez les jeunes hommes passe par le rejet de l'homosexualité et des comportements associés aux femmes. Ainsi, un jeune qui ne démontre pas tous les critères de de l'identité masculine propre à notre société, peut se faire traiter de « fif » et de « tapette », peu importe l'identité sexuelle qu'il possède ou qu'il développera. ,

En 2002, le groupe communautaire Gai Écoute a mandaté la firme de sondage Léger marketing afin de sonder les perceptions, opinions et attitudes des Québécois à l'égard de l'homosexualité chez les jeunes garçons âgés entre 12 et 17 ans. On y apprend que près d'un Québécois interrogé sur deux (48,8%) pense qu'un garçon âgé entre 12 et 17ans accepterait facilement d'avoir, parmi ses amis, un garçon homosexuel. Un peu plus du tiers des répondants affirmaient qu'un jeune garçon accepterait difficilement d'avoir, parmi ses amis, un garçon homosexuel (GAI ÉCOUTE, 2002 : 5). Également, on apprend que près des trois quarts (72,8%) des répondants affirment qu'ils accepteraient facilement que leur jeune garçon ait, parmi ses amis, un ami homosexuel de sexe masculin, tandis que 24,9 % des répondants ont affirmé qu'ils accepteraient difficilement que leur jeune garçon ait, parmi ses amis, un garçon homosexuel (GAI ÉCOUTE, 2002 : 6). Aussi, plus des trois quarts (77,9%) des répondants estiment que le fait d'avoir un ami homosexuel ne pourrait pas influencer l'orientation sexuelle d'un jeune garçon âgé entre 12 et 17 ans, tandis que 18,9% des répondants ont affirmés que le fait d'avoir un ami homosexuel pourrait influencer l'orientation sexuelle d'un jeune garçon (GAI ÉCOUTE, 2002 : 7). Finalement, plus du sixième (17,3%) des Québécois interrogés affirment que les adultes interviennent souvent pour calmer les hostilités envers les homosexuels lorsqu'elles se manifestent. La moitié des répondants à l'enquête estiment que l'intervention des adultes pour calmer des manifestations d'hostilité envers les homosexuels est occasionnelle : « Par ailleurs, le cinquième (20,5%) des Québécois interrogés estiment qu'il n'y a jamais

d'intervention des adultes pour calmer des manifestations d'hostilité envers les homosexuels (GAI ÉCOUTE, 2002 : 8) ».

Une des graves conséquences de ces comportements homophobes est que lejeune qui les subit va se sentir marginalisé, voire différent et entamera des réflexions sur sa propre identité qui sont peut-être inutiles. Le fait que l'homophobie touche les jeunes qui ne cadrent pas dans les standards sociaux de la masculinité a été étudié par Daniel Wetzer- Lang et ce point de vue permet de mieux comprendre l'homophobie dans les domaines sportifs. Plusieurs intervenants de MIELS-Québec et PRISME-Québec constatent que l'homophobie dans les sports est toujours très présente et que les milieux sportifs résistent au changement. Elle prend souvent naissance dans la culture de la compétitivité et des masculinités normatives. Les athlètes professionnels gais évitent de dévoiler leur orientation sexuelle, ayant souvent peur des conséquences.

En ce qui a trait à la discrimination par les services policiers, il faut noter une évolution importante et le rapprochement entre les différents corps policiers et la communauté gaie. En effet, on peut se rappeler la période où certains services policiers harcelaient les hommes gais dans les années 1970. Depuis, de nombreux corps policiers ont mis en place des mesures pour reconnaître les individus de minorités sexuelles et sensibiliser les policiers à leurs réalités. À Québec, le Service de police (SPVQ) a offert une formation sur l'homosexualité à 655 policiers et policières en 2006. Toutefois, il resterait de nombreux efforts à faire dans la reconnaissance des actes discriminatoires envers les personnes de minorités sexuelles. De plus, il y aurait encore des policiers aux attitudes homophobes, ce qui rappelle l'importance de la culture des masculinités normatives dans les corps policiers et militaires. En effet, la croyance que les « vrais hommes » ne sont pas gais et que les « vrais hommes » n'ont pas de comportements associés aux femmes est très répandue dans ces milieux où beaucoup d'hommes travaillent.

En résumé, la période de 1997 à 2009 est marquée par l'espoir de la fin de la crise du VIH-sida. Les réflexions identitaires font évoluer la communauté gaie vers de nouvelles directions et de nombreux efforts sont investis dans la lutte contre l'homophobie.

L'organisation et le réseautage entre les différents partenaires de cette lutte permet d'identifier précisément les formes que prend la discrimination envers les hommes de minorités sexuelles. Cette discrimination prend forme dans la famille et le processus de coming out est un moment précaire pour la vie des hommes en questionnement sur leur identité sexuelle. De plus, on constate de la discrimination envers les hommes gais par la présence d'homophobie dans les milieux scolaires, dans les milieux de travail, dans les milieux sportifs, envers les familles homoparentales et envers les hommes gais atteints du VIH. Également, il faut noter l'évolution des services policiers qui se sont rapprochés de la communauté gaie. En effet, il n'y a plus d'harcèlement policier envers les hommes gais comme c'était le cas dans les années 1970. D'ailleurs, de nombreux policiers et policières participent à des formations sur la réalité des personnes homosexuelles. Pour compléter le portrait de la discrimination envers les hommes gais et bisexuels, selon certains répondants, il y aurait aussi la présence d'homophobie dans les petits villages et dans les régions du Québec, où les phénomènes de commérages deviennent lourds pour les jeunes