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Histoire A : Message narratif et émotif, témoignage d’un parent

Une mère ne se dit plus anti-vaccins après que son fils de quatre ans ait combattu la rougeole

Une mère de Boucherville a changé d'avis sur la vaccination après que son fils de quatre ans ait été hospitalisé pour la rougeole l'été dernier.

Caroline Gagnon est le nouveau visage d'une campagne de santé publique encourageant les parents à faire vacciner leurs enfants.

Elle raconte son histoire dans une vidéo de 30 secondes qui sera lancée sur les médias sociaux et les chaînes de télévision locales la semaine prochaine.

«Je pensais que je protégeais William en ne le faisant pas vacciner», dit madame Gagnon dans la vidéo. Pendant son témoignage, des images de son fils, son petit corps branché à un soluté et couvert de taches rouges, apparaissent puis s’effacent lentement pendant qu’elle parle. «...mais c’était avant le jour où je n’ai pu rien faire d’autre que le regarder pendant qu’il devenait de plus en plus malade.»

William, maintenant âgé de cinq ans et guéri, a contracté la rougeole après avoir passé des vacances en famille au sud-ouest des États-Unis en juillet dernier.

Madame Gagnon a déclaré qu'elle et son mari avait choisi de ne pas faire vacciner leur fils après avoir entendu des informations contradictoires mentionnant que les vaccins pouvaient parfois causer une déficience intellectuelle chez les jeunes enfants.

«J'avais vu des enfants souffrant de troubles du développement comme l'autisme et je pensais que c'était le plus grand risque», a déclaré madame Gagnon dans une entrevue, «mais pas la rougeole, pas une maladie dont je n’ai jamais entendu parler», a-t-elle expliqué.

Mais quelques jours après être revenus de leur voyage en Californie, son fils de quatre ans auparavant en bonne santé a commencé à faire 40 degrés Celcius de fièvre. Quand des taches rouges sont apparues sur son corps et son visage, elle et son mari ont aussitôt amené William à l’hôpital Pierre-Boucher à Longueuil.

«Nous avons passé trois jours terrifiants, nous pensions que nous allions le perdre», a déclaré Mathieu Gervais, le père de William, en se remémorant leur séjour à l'hôpital. Il n'apparaît pas dans la vidéo, mais a dit que lui aussi regrettait de ne pas avoir fait vacciner son fils.

Les responsables de la santé publique de la Montérégie espèrent que la vidéo et la campagne de santé publique qui l’accompagne aideront à éliminer certains des mythes au sujet des vaccins qui ont convaincu les parents de William de ne pas faire vacciner leur fils.

La rougeole est très contagieuse et peut se propager par la toux ou les éternuements. Les autorités de santé publique ont relié le cas de William à cinq autres personnes qui ont contracté le virus dans la région. Parmi les personnes touchées, il y avait un bébé de 10 mois, trop jeune pour recevoir le vaccin RRO (contre la rougeole, la rubéole et les oreillons).

«Lorsque j’imagine que cette mère aurait pu vivre ce que j’ai vécu avec l’hospitalisation de William, je réalise combien je mettais les autres en danger en ne vaccinant pas William», a déclaré madame Gagnon.

Bien que la rougeole soit très contagieuse, les autorités de santé publique affirment qu’elle peut être prévenue par le vaccin RRO en toute sécurité.

La plupart des enfants reçoivent le vaccin contre la rougeole à l'âge de 12 mois, puis ils reçoivent un second vaccin contre la rougeole à nouveau à 18 mois.

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Les responsables disent qu'un taux de vaccination élevé offre à la société une plus grande protection dans son ensemble, et protège ceux qui ne peuvent pas être vaccinés en raison d'un système immunitaire affaibli ou des allergies.

La dernière épidémie de rougeole à Boucherville a eu lieu en 2011, lorsque trois personnes ont attrapé le virus.

«J'espère simplement que [la campagne] va aider quelqu’un à changer d’avis au sujet de la vaccination de son enfant», a déclaré madame Gagnon. «Soit pour protéger son propre enfant, soit pour protéger l’enfant de quelqu'un d'autre. Ça ne vaut pas la peine de courir un risque en ne faisant pas vacciner son enfant."

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Histoire B : Message narratif et émotif, témoignage d’un médecin «Une partie de moi va toujours me le reprocher» :

Un pédiatre fait la promotion de la vaccination après qu’un de ses patients ait été hospitalisé pour la rougeole

Avec 20 années de carrière à son actif, le docteur Pierre Tremblay a dû annoncer son lot de mauvaises nouvelles à des parents.

Il a diagnostiqué des leucémies chez des bébés, trouvé des maladies cardiaques chez des nourrissons, et a annoncé à de jeunes athlètes qu'ils pourraient ne jamais pouvoir marcher à nouveau.

Mais le nouveau médecin associé à la Direction régionale de santé publique de la Montérégie a déclaré que le jour où il a annoncé à Caroline Gagnon que son fils avait la rougeole le hante encore.

«En tant que médecin, vous avez l'habitude d’annoncer un diagnostic en disant quelque chose comme: ‘Ce n'est pas votre faute’, ou ‘Les enfants ont des accidents, ça arrive. C'est normal,’» explique le docteur Tremblay. «Mais la rougeole de William, c'était évitable. William n'aurait pas été hospitalisé s'il avait été vacciné. »

William Gervais a contracté la rougeole l'été dernier après avoir passé des vacances en famille en Californie.

Il a été hospitalisé pendant plusieurs jours avec une fièvre dangereusement élevée, après que cinq autres personnes aient contracté le virus.

La rougeole est très contagieuse et peut se propager par la toux ou les éternuements. Le virus peut rester dans l’air d’une pièce jusqu'à deux heures après qu’une personne infectée y ait toussé.

«C’est difficile de le voir maintenant», a déclaré le docteur Tremblay, qui voit toujours William pour les bilans bi-annuels. « Oui, il va mieux, mais je pense qu'une partie de moi va toujours me reprocher ce qui est arrivé. Pas seulement ce qui est arrivé à William, mais aussi à tous ceux qui sont tombés malades. »

Le docteur Tremblay a déclaré que c’est le cas de William qui l’a incité à s’impliquer dans la Direction régionale de santé publique de la Montérégie. Il a été embauché comme consultant dans le cadre d’une importante campagne multimédia encourageant les parents à faire vacciner leurs enfants.

« Avant William, je n'ai jamais vraiment insisté auprès des parents pour qu’ils fassent vacciner leur enfant s'ils me disaient qu'ils ne voulaient pas vacciner », a déclaré Dr Tremblay.

« Je leur donnais des informations et je leur conseillais de faire vacciner leurs enfants en tant que professionnel de la santé, mais je m’arrêtais là. Après William, après avoir vu les conséquences de ne pas faire vacciner un enfant... C’est impossible que je m’en tienne qu’à ces quelques conseils dorénavant. »

En plus de la fièvre, de la toux et de taches rouges sur le visage et sur le corps, la rougeole peut entraîner des complications sérieuses telles qu’une otite, une pneumonie, un œdème cérébral et la mort.

Mais les médecins du monde entier disent que la maladie peut être prévenue en toute sécurité avec le vaccin contre la rougeole. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, une dose du vaccin RRO (rougeole, rubéole et oreillons) est efficace à environ 93% pour empêcher d’attraper le virus si on y est exposé. Deux doses de vaccin sont considérées efficaces à 97%.

Les autorités de santé publique du Québec recommandent l’administration d’une première dose du vaccin contre la rougeole à l'âge de 12 mois, puis d’une deuxième dose à 18 mois.

Le vaccin est gratuit et recommandé pour tous les enfants.

Alors que William était tout jeune, ses parents avaient choisi de ne pas le faire vacciner pour des raisons personnelles. Le docteur Tremblay a déclaré que si un parent ayant refusé de faire vacciner son

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enfant venait le consulter maintenant, il mettrait «tout en œuvre» pour essayer de les convaincre de changer d’avis.

Le docteur Tremblay a débuté dans ses nouvelles fonctions à la Direction régionale de santé

publique de la Montérégie en septembre. Il a dit que la direction de santé publique espère lancer la campagne de promotion de la vaccination au début de 2017.

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Histoire C : Message factuel, témoignage d’un parent

«Les vaccins, ça fonctionne!» Une nouvelle approche centrée sur les faits pour encourager la vaccination

La Direction régionale de santé publique de la Montérégie vient de lancer une nouvelle campagne encourageant les parents à faire vacciner leurs enfants après l'épidémie de rougeole que la région a connue l'an dernier.

Six personnes avaient contracté la maladie en juillet dernier, après qu'un enfant de quatre ans non vacciné ait attrapé la rougeole pendant ses vacances en famille en Californie.

La Direction régionale de santé publique de la Montérégie dépensera 80 000 $ sur des affiches, des dépliants, des messages sur les réseaux sociaux et un message vidéo dans l'espoir d’amener un peu d’objectivité dans le débat souvent houleux et polarisant concernant la vaccination.

«Ça vous amène à réfléchir», a déclaré Patricia Girard, alors qu'elle était assise dans la salle d'attente du bureau de son médecin, à Boucherville.

Une affiche bleue et jaune géante portant le message «Les vaccins, ça fonctionne!» couvre la presque totalité d’un mur. Sur cette affiche, on peut y voir un monstre brun-vert et difforme, qui est recouvert de boutons rouges représentant l’éruption cutanée typique de la rougeole.

«On entend « rougeole » et on se dit, ouin, ça ne ressemble pas à quelque chose que je voudrais que mon enfant attrape... mais en même temps on entend aussi tous ces doutes et ces questionnements sur les vaccins», a déclaré madame Girard.

La femme de 28 ans est actuellement enceinte de six mois. Dans un peu plus d'un an, son bébé aura 12 mois, l’âge auquel les médecins recommandent l’administration d’une première dose du vaccin RRO (rougeole, rubéole et oreillons).

Les affiches et les dépliants disponibles dans la salle d'attente ont été conçus pour aider à diminuer les doutes sur la vaccination, ont déclaré les responsables de la santé publique de la Montérégie lors du lancement de la campagne ce mardi.

«Nous entendons beaucoup de fausses croyances au sujet des vaccins», a déclaré la directrice exécutive de la campagne, Catherine Michaud, «qu'ils sont dangereux, qu'ils peuvent conduire à l'autisme ou d'autres troubles d'apprentissage. Notre but est d'éduquer les parents afin qu'ils puissent prendre une décision éclairée.»

Une brochure de deux pages, également disponible au bureau du médecin de madame Girard, aborde la question de la sécurité des vaccins.

«Les vaccins sont l'un des domaines de la médecine les plus rigoureusement étudiés et surveillés», est-il écrit dans le dépliant. On retrouve ensuite une comparaison des effets secondaires possibles de l'injection - douleur, rougeur, légère enflure - avec les effets possibles de la rougeole. Ces derniers comprennent la pneumonie, la perte auditive, les lésions cérébrales et la mort.

La brochure explique également les avantages de l'immunité collective, un terme que les médecins utilisent pour décrire une population dans laquelle la majorité des gens sont vaccinés, réduisant ainsi le risque d'infection. «Plus il y a de gens vaccinés, meilleure est la protection», lit-on dans une section.

Madame Girard trouve que les messages utilisés sont convaincants. Elle a déclaré qu'elle fera probablement vacciner son bébé quand le moment viendra.

«Je fais confiance à mon médecin,» dit-elle. «Il faut se dire, ces gens sont des experts. Si je dois faire confiance à quelqu’un, ce sera à mon médecin.»

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Histoire D : Message factuel, témoignage d’un médecin

Un cas déplorable de désinformation: des médecins travaillent à déconstruire les mythes entourant la vaccination contre la rougeole

BOUCHERVILLE - Les autorités de santé affirment que les mythes au sujet de la sécurité et de l'efficacité des vaccins sont le principal facteur ayant entraîné la réapparition récente de cas de rougeole.

La rougeole, un virus hautement contagieux se transmettant via les éternuements et la toux, était considérée comme éliminée en Amérique du Nord il y a un peu plus d'une décennie.

Étant donné la fréquence des éclosions récentes, les autorités de santé publique se disent

préoccupés par le fait que la population soit de moins en moins convaincue lorsque vient le temps de se faire vacciner ou de faire vacciner ses enfants.

«Avant le vaccin [contre la rougeole], il n'était pas rare que des centaines de personnes mouraient de rougeole chaque année», a déclaré le docteur Pierre Tremblay, médecin travaillant à la Direction régionale de santé publique de la Montérégie.

«Les gens ont oublié les effets de la rougeole - ils ont oublié que c'est un virus ayant des effets graves sur la santé.»

Les symptômes courants de la rougeole incluent la fièvre, la toux, le nez qui coule ou les yeux rouges et une éruption cutanée de taches rouges qui apparaît plusieurs jours après que la fièvre ait commencé. La rougeole peut entraîner une otite, une pneumonie, un œdème cérébral, et dans certains cas, la mort.

L'année dernière, un garçon de quatre ans a contracté le virus après un voyage dans le sud-ouest des États-Unis et a été hospitalisé pendant plusieurs jours. Il n'avait pas été vacciné.

Ce cas est relié à une épidémie de rougeole qui a touché une demi-douzaine de personnes dans la région, la plupart étant des enfants.

«Les gens refusent le vaccin pour un certain nombre de raisons,» dit le docteur Tremblay, «mais les médecins entendent certains arguments plus souvent que d’autres.»

«Les parents craignent que le vaccin contienne des ingrédients dangereux ou s’inquiètent que le fait de recevoir plusieurs vaccins en même temps puisse surcharger le système immunitaire de leur enfant», dit-il.

Un autre argument commun est que le vaccin peut causer l'autisme. Les preuves scientifiques réfutent cette affirmation. Le docteur Tremblay mentionne toutefois que le fait que certaines célébrités répètent ce mythe et le fait que les enfants commencent souvent à montrer des signes d'autisme autour du moment où ils reçoivent le vaccin font en sorte que les médecins tentent continuellement de déconstruire cette fausse croyance.

«Ce qu’il faut craindre ici, ce n’est pas le vaccin, c'est le virus», a déclaré Dr Tremblay. «Des décennies de recherches menées à travers le monde appuient le fait que le vaccin RRO [rougeole, rubéole et oreillons] est sécuritaire et efficace.»

La direction de santé publique a récemment alloué une partie importante de son budget de promotion de la santé à une campagne visant à encourager la vaccination. Cette campagne de promotion de 80 000 $ visera à distribuer des dépliants dans les écoles locales et les bureaux des médecins. Un message vidéo de 30 secondes sera diffusé à la télévision locale, et des messages sur les réseaux sociaux cibleront des milliers de personnes en ligne.

«Nous espérons que la campagne aidera à rééduquer le public», a déclaré Catherine Michaud, directrice générale de la campagne. «Pendant des années, la rougeole n'était pas un problème, et maintenant

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que nous voyons plus de cas, nous devons rappeler aux gens que la vaccination est le moyen le plus sécuritaire de prévenir cette infection.»

La campagne présente le slogan «Les vaccins, ça fonctionne!» ainsi que des informations destinées à combattre les fausses croyances sur la vaccination.

«La décision d'un parent de refuser le vaccin affecte la communauté», a dit le docteur Tremblay. «Si les taux de vaccination tombent en dessous d'un certain niveau, l'immunité collective ne s'applique plus et il y a un risque plus élevé d’épidémies», dit-il. «Ceci augmente également le risque pour ceux qui ne peuvent pas être vaccinés pour des raisons médicales.»

Les autorités de santé publique recommandent que les enfants reçoivent leur première dose du vaccin contre la rougeole à l’âge de 12 mois.

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