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Maurice II : produit de l’ « idéologie » des Plantagenêts ?

PREMIÈRE PARTIE : LA GENÈSE D’UN LIGNAGE(XI e – XIIIe

FONTAINE – DANIEL

3.1 Dans le sillage des Plantagenêts : des seigneurs fidèles et courtois

3.1.1 Une prise de position à contre-courant de l’aristocratie angevine mais relevant d’un système de valeurs familiales système de valeurs familiales

3.1.1.2 Maurice II : produit de l’ « idéologie » des Plantagenêts ?

André Debord238 a mis en avant les moyens utilisés par le Plantagenêt afin de mener à bien sa politique de territorialisation, c’est-à-dire de soumission du baronnage et de contrôle des territoires et dégagé trois orientations choisies par Henri II pour imposer son autorité sur ce vaste ensemble territorial : l’occupation de sites stratégiques, la soumission des seigneurs récalcitrants et la défense des frontières. Un des moyens utilisés était de fidéliser des compagnons d’armes et ainsi de pouvoir compter sur un vivier de seigneurs, qui lui devaient leur rang et leur puissance, reposant sur un mariage intéressant, des gains territoriaux et des émoluments.

Pour sa fidélité, Maurice II de Craon pouvait attendre une récompense qui l’assurerait d’une position et de ressources stables. Le décès de Geoffroy de Mayenne, intervenant en 1169, faisait d’Isabelle de Mayenne une jeune veuve âgée d’une vingtaine d’années.239

Isabelle était la fille de Galeran, comte de Meulan et d’Agnès de Montfort. Cette famille possédait d’immenses domaines en Normandie, dans le Vexin, Île-de-France, Beauce, Orléanais et en Berry et plusieurs de ses membres étaient possessionnés en Angleterre en qualité de barons.240

238

Les fortifications dans les domaines Plantagenêts XIIe – XIVe siècle, Actes du Colloque international tenu à

Poitiers du 11 au 13/11/1994, Centre d’études supérieures de Civilisation Médiévale, 2000. Voir l’article de A. Debord, La politique de fortifications des Plantagenêts dans la deuxième moitié du XIIe siècle, p. 11.

239

Isabelle de Mayenne est décédée dans les années 1220 : on peut conclure qu’elle devait avoir une vingtaine d’année au moment du décès de son époux intervenant en 1169.

240

É. Houth, « Géographie des fiefs des comtes de Meulan », Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1610)

Robert II († 1118) ∞ Élisabeth de Vermandois

Galeran II Robert Hugues Dreux Adeline Alix Aubrée Weve Élisabeth Haunoise Agnès comte de baron comte ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ Meulan, de de Bedford Hugues Guillaume Amaury comte de comte baron sire Leicester ∞ de Neuchâtel d’Ivry de Montfort Pembrok de d’Aunay de Beaumont Élisabeth cte d’Evreux IIème Gloucester

(† en 1163) d’Estouteville connétable

∞ Agnès d’Irlande, Hervé de de Montfort Montmorrency

Robert II Amaury Roger Valeran Raoul Étienne- Isabeau Marie Amicie Galeran III cte de de Meulan victe cte de Hugues ∞ I ∞ Hue ∞ Henri ∞ 1179 Meulan sire de d’Evreux Worchester Geoffroy Talbot baron Marguerite ∞ Mathilde Gournay de Mayenne baron de de Ferrières fille de Cornouailles ∞ II Maurice de Cleville de Raoul Craon († 1196) de Fougères

Tableau 20 : Tableau de filiation des Meulan241

Or, la coutume autorisait le souverain à donner en mariage les veuves de ses vassaux décédés, lui permettant d’assurer un contrôle des mariages et de récompenser ses serviteurs les plus fidèles.242 C’est ainsi que Richard cœur de Lion récompensa la fidélité de Guillaume le Maréchal en lui accordant la main d’Isabelle de Clare, la riche comtesse de Pembroke,

241

G. Martin, Histoire et généalogie de la maison d’Harcourt, 1994.

242

Les Rouleaux de dames, filles et garçons demeurent à ce titre un document exceptionnel. Dressé vers 1185, sur ordre d’Henri II, il recense la liste des veuves et orphelines les plus en vue de douze comtés anglais afin de disposer de leur mariage (Rotuli de dominabus …Cf . E. Van Houts, « Gender and Authority of Oral Witnesses in Europe (800-1300) », Transactions of the Royal Historical Society, 6th Series, 9, 1999, p. 208-209.

possessionnée en Angleterre, au pays de Galles et en Irlande.243 Le mariage apparaissait alors comme une transaction entre deux parties et comme un instrument politique destiné à récompenser les fidèles serviteurs ou à s’attacher des fidélités. Et il est vraisemblable que Maurice II de Craon, âgé de trente-cinq ans environ au moment du décès de Geoffroy de Mayenne, a pu profiter de ses bonnes relations avec Henri II pour lui demander la main d’Isabelle de Meulan, veuve de Geoffroy de Mayenne. Ce n’était pas un mariage aussi prometteur que celui qui avait été conclu par Guillaume le Maréchal : Isabelle de Meulan n’était pas l’unique héritière de la famille de Meulan mais elle était issue d’une famille comtale, l’une des plus importantes de Normandie, dont la renommée rejaillirait sur les Craon. Cette alliance lui permettait, de surcroît, d’étendre ses relations dans deux directions : celle des Meulan et celle des Mayenne, puisque le fils et héritier d’Isabelle de Meulan et de Geoffroy de Mayenne, Juhel de Mayenne, mineur au moment du remariage de sa mère, fut placé sous la tutelle de sa mère et de son beau père, Maurice II de Craon, comme l’attestent les nombreux actes émanant de Juhel, une fois devenu seigneur de Mayenne, où figurait le couple en tant que témoin. Henri II y gagnait l’appui d’un réseau aristocratique largement transrégional.

Nous ne connaissons pas la nature de la dot apportée par Isabelle de Mayenne ; nous savons, en revanche, que Maurice II de Craon avait acquis des biens en Angleterre comme le montre le testament244 qu’il rédigea vers 1191. En cas de décès des enfants mâles, il confierait à Avoise la seigneurie de Craon et Châtelais, alors qu’Agnès possèderait les fiefs situés en Angleterre. Il s’agissait des terres de Ham, de Waleton, d’Ewell qui passèrent, par la suite, entre les mains de ses fils Maurice III puis Amaury I et Pierre de Craon. Divers mandements, issus des Rotuli litterarum clausarum, mentionnent la possession de ces fiefs par la famille de Craon depuis Maurice II. Le premier, daté du 10 mai 1215, annonçait aux tenanciers de Burnes que Jean sans Terre avait rendu ce fief à Pierre de Craon, qui auparavant avait appartenu à son père, Maurice245 ; le second, émanant d’Henri III, prescrivait le 10 novembre 1221, de remettre à Amaury I les terres de Ham, Walton, Burne, possessions de la famille de Craon.246

La fidélité du seigneur de Craon envers Henri II avait ainsi été récompensée : non seulement il avait obtenu l’alliance d’un riche parti, certainement fort convoité par les fidèles du

243

D. Crouch, William Marshall : Court, Career and Chivalry in the Angevin Empire, 1147-1219, Londres, 1990.

244

Ch. J. Beautemps-Beaupré, Coutumes et institutions de l’Anjou et du Maine antérieures au XVIe siècle, t. III,

p. CIII, 1877-1897 ; Bodard de la Jacopière, Chroniques craonnaises, p. 596.

245

Rotuli litterarum clausarum, p. 135.

246

Plantagenêt, mais encore il reçut des fiefs en Angleterre. Ces seigneurs, habilement « casés » étaient alors « utilisés » lors des opérations militaires pour faire face aux révoltes baronniales mais pouvaient être placés dans des points stratégiques afin d’en conserver la mainmise. C’est ainsi que Maurice II de Craon se vit confier la forteresse d’Ancenis en 1174 à la suite d’une longue période de prise en main par les Plantagenêts, entamée par l’occupation de Nantes dès 1158.

Mais ce n’est pas seulement par intérêt que Maurice II de Craon avait conservé sa loyauté à l’égard d’Henri II, il aurait pu louvoyer au gré de ses intérêts dans une période difficile pour le Plantagenêt et profiter du conflit avec ses fils et des rivalités avec le roi de France, d’autant que sa belle-famille, les Meulan, menait une politique tortueuse. La loyauté de Maurice II s’explique par la nature de la relation entre le seigneur de Craon et le comte d’Anjou, devenu roi d’Angleterre, c’est-à-dire le lien féodal. Il lui fallait être fidèle à son suzerain, le comte d’Anjou, à qui la famille de Craon devait tout et en premier lieu la possession de la seigneurie et c’était au comte d’Anjou, plus qu’au roi d’Angleterre, que les Craon avaient octroyé leur fidélité. La loyauté est une composante du système auquel adhèrent les Craon : c’est une des valeurs essentielles de la famille quelle que soit la personne à la tête de la seigneurie et quel que soit le contexte. En effet, pendant la longue période de minorité des héritiers qui se succédèrent entre 1138 et 1154, les Craon n’ont pas réagi aux révoltes de l’aristocratie angevine face à l’appesantissement du pouvoir comtal. Plus tard, avec Maurice II, nous avons vu comment le seigneur de Craon avait maintenu son soutien et rempli son devoir féodal à l’égard d’Henri II.

À la mort d’Henri II, le 6 juillet 1189, tous ses domaines passèrent légitimement à Richard cœur de Lion, qui prit en main le gouvernement et le comté d’Anjou, bien qu’il ne fût pas le centre de ses préoccupations et se fit couronner duc de Normandie le 20 juillet 1189 puis roi d’Angleterre le 3 septembre 1189. Maurice II, qui survécut à Henri II jusqu’en 1196, se trouvait, dès lors, aux côtés de Richard. C’est ainsi qu’il était auprès de lui lors de la troisième croisade à la suite de la prise de Jérusalem par Saladin en 1188, comme l’atteste une charte figurant dans le cartulaire de la Roë : « post captionem igitur sancte civitatis Jerusalem a

paganis facta sub Saladino rege Babilonis, ego Mauricius de Creon Hugonis filius cum regibus et principibus christanis crucem meam tollens ut irem post Christi vestigia et desiderans Jerosolimitane terre pro facultate (…) ».247

L’armée de Richard cœur de Lion et

247

celle de Philippe Auguste se rassemblèrent à Vézelay seulement en juillet 1190, mais Richard cœur de Lion ne leva l’ancre de Sicile qu’en avril 1191.

Richard cœur de Lion ne gardait pas de rancœur à l’égard du seigneur de Craon qui l’avait combattu au moment de la rébellion de 1173 : son devoir avait été de servir Henri II et il n’avait pas failli à sa mission. Dorénavant, son rôle était de prendre le parti de Richard cœur de Lion, ce qu’il fit, permettant au nouveau roi de disposer d’un chevalier d’expérience et de grande loyauté. Henri II Plantagenêt avait procédé de la même manière à l’égard de Guillaume le Maréchal.248 En effet, lors de la révolte de 1173 et du soulèvement du baronnage contre l’affirmation de la puissance royale, Guillaume le Maréchal avait suivi son suzerain, Henri le Jeune, fils aîné d’Henri II, qui avait entraîné avec lui son frère Richard, soutenus par le roi de France. En 1174, une fois la paix revenue, Henri II accorda son pardon à l’égard de son fils, Henri, mais également à Guillaume, malgré la réserve de fidélité qu'il aurait dû respecter envers le roi.

3.1.1.3 Un tournant en 1199

Ce « loyalisme » prit brutalement fin à la mort de Richard Cœur de Lion : les Craon, comme les autres seigneurs angevins et poitevins, ne se positionnèrent pas pour Jean sans Terre, reconnu duc de Normandie puis roi d’Angleterre en avril-mai 1199.

Avant de mourir le 26 mars 1199, Richard cœur de Lion déshérita son neveu Arthur, fils de Geoffroy, comte de Bretagne, qui avait des droits à sa succession et il laissa toutes ses possessions à son frère Jean. Les seigneurs d’Anjou, du Maine et de Touraine et en premier lieu le seigneur de Craon, Maurice III, fils de Maurice II, proclamèrent Arthur comme seigneur car, selon leur coutume249, c’était lui qui devait hériter puisque son père, Geoffroy, était l’aîné de Jean sans Terre. Pendant qu’Arthur se mettait sous la protection de Philippe Auguste, Jean commença aussitôt la guerre. Mais, lors du traité du Goulet en mai 1200, Philippe Auguste abandonnait Arthur, rendait à Jean toutes les possessions de Richard et recevait son hommage.

Au printemps 1202, Jean enlevait la fille du comte d’Angoulême, fiancée au comte de la Marche ; ce prétexte permit à Philippe Auguste, soutenu par les seigneurs poitevins, d'envahir les terres de Jean, qui s’empara d’Arthur et le fit prisonnier250

. Les seigneurs angevins, dont Maurice III, mais aussi ceux originaires du Poitou prêtèrent alors hommage au roi de France,

248

G. Duby, Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde, Fayard, 1986.

249

Ch. J. Beautemps-Beaupré, t. I, p. 288.

250

en mars 1203 mais sous certaines conditions : « si Arthur est délivré, Maurice sera son homme, tant qu’Arthur ne violera pas les conventions arrêtées entre lui et le roi de France. De plus, Maurice sera l’homme de la sœur d’Arthur, si cette princesse est mariée au gré du roi de France. Philippe Auguste s’engage, en contrepartie, à ne faire ni paix, ni trêve avec Jean sans Terre, sans y comprendre Maurice de Craon ». Un acte identique, stipulant les mêmes engagements, était pris par Guillaume des Roches, Juhel de Mayenne, Bernard de la Ferté, Rotrou de Montfort, le sire de Montoire, le comte de Vendôme, Robert de Pernai, Guillaume de Mauléon, Geoffroy de Lusignan. L’assassinat d’Arthur par Jean sans Terre permit à Philippe Auguste de prendre possession du Maine, de l’Anjou et de la Touraine.

L’attitude des seigneurs angevins est intéressante. Sans doute avaient-ils saisi l'occasion de rejeter Jean sans Terre afin d'affaiblir le pouvoir comtal, comme cela s’était produit trois décennies plus tôt, mais, se plaçant du côté de ce qu’il leur semblait être le « bon droit », ils prirent aussi le parti d’Arthur dans le but de défendre la légitimité de ses revendications. Surtout, et à la différence des seigneurs poitevins, c’est ensemble qu’ils décidèrent de suivre Arthur, puis Philippe Auguste au lieu de se diviser, de se déchirer, ce qui laisse entrevoir des contacts réguliers et une cohésion nouvelle, dans un respect affiché au seigneur naturel, au droit féodal et à la coutume.251 Cela nous permet de souligner la pérennité du lien féodal en ce début du XIIIe siècle et de prendre du recul sur l’évolution sociale et politique dégagée par J. Boussard, qui affirmait que le pouvoir était devenu de nature « monarchique » dès la fin du XIIe siècle.

La fragilité des relations existant entre les seigneurs angevins et le Plantagenêt a été démontrée par tous les historiens mais cette vision nous paraît réductrice lorsque l’on se place du côté du seigneur de Craon et de ses alliés. Maurice II de Craon constitue en effet un contre – exemple intéressant dans la mesure où la documentation nous en donne l’image d’un vassal proche et fidèle d’Henri II, s’acquittant d’une part du service militaire, à la tête de son ost, lui rendant d’autre part le service de plaid et figurant en tant que témoin de ses chartes. Cela permet de relativiser l’idée d’une aristocratie unanimement révoltée et de nuancer la vision d’une élite angevine peu représentée parmi les intimes des Plantagenêts.

La cour royale, l’administration centrale et locale s’étaient en effet efforcées d’asseoir la domination des Plantagenêts utilisant pour cela les moyens les plus divers.252 Chroniqueurs,

251

D’ailleurs, selon, J. Boussard, les seigneurs angevins avaient pris l’habitude de l’autorité comtale (J. Boussard, Le comte d’Anjou sous Henri Plantagenêt (1151-1204), Paris, 1938).

252

L’objectif des Plantagenêts paraissait être la communication et à ce titre ils s’efforçaient de porter à la vue et à la connaissance de tous les images favorables à la dynastie. Ces moyens ont été mis en valeur par Martin Aurell, cela passait par les inscriptions épigraphiques latines, par la peinture murale, la sculpture, le chant (notamment

poètes, qui leur étaient favorables, transmettaient une image positive destinée à être diffusée le plus largement possible. Dans son ouvrage sur les Plantagenêts, M. Aurell253 évoque le terme de « propagande » pour souligner le travail effectué autour de la dynastie dans le double but de laisser dans la mémoire collective une trace de la générosité et du patronage de la famille mais aussi de frapper l’imaginaire collectif, en louant les valeurs chevaleresques et guerrières de ses membres et des gens attachés à leur service. L’Histoire de Guillaume le

Maréchal254 met ainsi en relief ce personnage qui incarnait de façon indéniable les valeurs guerrières les plus prisées par la noblesse. Celle-ci devait respecter les règles d’une morale présente dans tous les récits et les chansons. Faire preuve de loyauté était la première exigence de cette éthique. Dans son étude sur Guillaume le Maréchal255, G. Duby insiste sur cette obligation à laquelle était tenu le chevalier : elle représentait le fondement d’un système et en assurait la cohésion.

Ce système de valeurs dépassait bien entendu l’espace Plantagenêt et concernait l’ensemble de la chevalerie ; l’idéologie diffusée par les Plantagenêts peut nous permettre de comprendre la prise de position du seigneur de Craon, probablement influencé par l’habile communication effectuée par les agents royaux mais cela ne suffit pas à expliquer cette loyauté sans faille, visible également à travers la poésie.

3.1.2 « Fine amours claimme en moi par hiretage » : l’émergence d’une mémoire culturelle à connotation politique

Cet ensemble de valeurs comme la fidélité, l’honnêteté, la largesse sont les concepts fondamentaux de la notion de courtoisie, « une conception à la fois de la vie et de l’amour »256

, qui tire son origine du transfert de la notion de service. Les vertus de loyauté et de prouesse correspondent à une éthique, celle de la chevalerie, véhiculée par la littérature courtoise qui valorise la vaillance chevaleresque. Ce type de littérature est représenté en les sirventes, les chansons politiques), les élégies funèbres, les poèmes… (M. Aurell, L’Empire des Plantagenêts

1154-1224, Perrin, 2003, p. 96-106 ; La vielle et l'épée, troubadours et politique en Provence au XIIIe siècle,

Aubier, collection historique, 1989, p. 12-18).

253

M. Aurell, L’Empire des Plantagenêts 1154-1224, Perrin, 2003, p. 96. Ce concept de propagande est évoqué à maintes reprises par Martin Aurell dans ses ouvrages. Dans La vielle et l'épée, il précise que les dirigeants de la société au Moyen Âge "devaient avoir systématiquement recours à la propagande pour imposer dans les esprits de leurs sujets une domination qu'ils n'arrivaient pas toujours à établir dans les faits" (La vielle et l'épée,

troubadours et politique en Provence au XIIIe siècle, Aubier, collection historique, 1989, p. 11) et s'appuie en

cela sur les travaux de B. Guenée "Tout au long du Moyen Âge, à qui voulut un pouvoir solide, il fallut une active propagande" (B. Guenée, Histoire et culture historique dans l'Occident médiéval, Paris, 1980, p. 332).

254

(Jean le Trouvère), L’Histoire de Guillaume le Maréchal, éd. et trad. fr. P. Meyer, Paris, 1891-1901.

255

G. Duby, Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde, Fayard, 1984, p. 106.

256

M. Zink, Littérature française du Moyen Âge, Paris, PUF, « Premier cycle », 1992, 2ème édition, revue et mise à jour, 2001 ; Le Moyen Âge, Littérature française, coll. « Phare », Presses Universitaires de Nancy, 1990, 167p.

langue d’oïl par les chansons des trouvères, comme Guiot de Provins, Conon de Béthune, Thibaud de Champagne257 ou encore Robert de Sablé et les seigneurs de Craon à qui l’historiographie mais aussi les contemporains attribuent un certain nombre de poèmes.