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2.CADRE THEORIQUE

2.1. NOTION SUR LE PROCESSUS DE SOCIALISATION 1. La socialisation

2.3.3. Lutter contre l’exclusion par l’éducation et la formation

La Commission des Communautés Européennes (CEE), préconise la mise en place d’un plan d’action visant à prendre en considération les personnes qui sont désavantagées par rapport à leur faible niveau d’alphabétisation, de l’inadéquation de leurs aptitudes professionnelles et /ou de leur manque de capacité à s’insérer avec succès dans la société. Il peut s’agir de

migrants, de personnes âgées, ou de personnes handicapées selon le livre blanc de cette institution dont le plan d’action indique la nécessité de mettre en place un système d’éducation et de formation des adultes de grande qualité et accessible à tous. Il s’agit pour l’Europe selon la commission, de relever les défis suivants :

 « Réduire les pénuries de main-d’œuvre en raison de l’évolution démographique en relevant les niveaux de qualification de la main-d’œuvre en général et en améliorant les compétences des travailleurs peu qualifiés.

 S’attaquer au problème du nombre de jeunes qui quittent prématurément l’école, en offrant une seconde chance à ceux qui entrent dans l’âge adulte sans posséder de qualification.

 Lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale qui subsiste parmi les groupes marginalisés. L’amélioration de la compétence des individus passe par l’éducation et la formation en vue d’activer une autonomie personnelle.

 L’éducation et la formation des adultes offrent diverses actions adaptées pour faire progresser l’individu dans différents domaines tels que les langues, la validation ou la reconnaissance de qualifications antérieures et contribuent au processus d’intégration.

 Inciter à la participation à l’apprentissage tout au long de la vie. Dans le contexte actuel de relèvement de l’âge actif moyen en Europe, il est impératif que la participation des travailleurs âgés à l’éducation et à la formation augmente en parallèle ».

Dans cette approche, « afin d’endiguer le processus de marginalisation, les Etats membres ont mis en œuvre une série de mesures. Elles reposent pour l’essentiel d’une part sur la multiplication de stages de formation ou de retour vers l’emploi et, d’autre part, sur des formules au demeurant variées de réinsertion des personnes les plus en difficulté à travers l’action d’associations locales », indique le livre blanc (1995, p. 48).

A travers cette analyse, il est facilement observable que le plan d’action proposé repose largement sur l’efficacité du secteur de l’éducation et de la formation des adultes. Il s’agit à cet effet, d’accroitre la participation des adultes peu qualifiés à la formation en cernant les

possibilités d’accès de ces personnes aux activités de formation et les caractéristiques de leur participation à ces activités, et de déterminer les moyens de les encourager. « Il n’y a pas, d’un côté, des phénomènes sociaux qui expliqueraient les processus de rejet des personnes dites de bas niveau et, de l’autre, des difficultés d’apprentissage de ces mêmes personnes qui seraient redevables d’une approche psychologique. Il n’y a pas d’un côté les causes et de l’autre les remèdes », souligne MERLE in GINSBOUGER, MERLE, VERGNAUD, (1992, p. 29). Faisant partie de l’un des principaux soutiens des politiques du développement européen mais aussi national, l’éducation et la formation assurent l’acquisition, l’actualisation et le relèvement du niveau des connaissances, d’aptitudes et de compétences des individus. A cet effet la formation professionnelle en direction des adultes, et notamment celle destinée à ceux de bas niveau, se caractérise par un défi orienté vers le marché du travail, là ou la discrimination par l’âge est fortement pressentie. Le remodelage sensible de la formation professionnelle en vue de répondre à la problématique de discrimination s’est concentré sur certaines populations défavorisées sur le marché du travail. Ainsi que le préconise le livre blanc sur l’éducation et la formation, il s’agit de placer l’individu au centre des préoccupations dans une perspective d’éducation et de formation tout au long de la vie. « Face au grand projet d’éducation permanent intégrant la formation initiale et les formations continues dans un grand service public destiné à permettre à chacun d’apprendre selon ses besoins et durant toute sa vie, les structures pluralistes et personnalisées de la formation professionnelle continue à la française relèvent, jusqu’à présent, d’une autre conception privilégiant le droit du travail sur le code de l’éducation, la coupure statutaire entre « élève » ou (étudiant) et « travailleur » (ou salarié) sur la continuité des apprentissages pendant le cycle de la vie, et la concurrence plus ou moins régulée d’organismes très divers sur la coordination des services publics », estime DUBAR (2004, p. 7).

2.4. L’IDENTITE

WELNOWSKI-MICHELET, s’accorde avec GIUST-DESPRAIRIES, pour définir l’identité comme : « un processus complexe d’ajustement continu entre les logiques psychiques et des logiques sociales, qui s’inscrit dans le temps, dans des espaces, dans des situations. Elle est une confrontation et une négociation renouvelée entre réalité et idéal, entre intérieur et extérieur. L’identité ne répondant pas exclusivement à des invariants sociaux et des déterminismes psychiques, le sujet n’est pas seulement le produit d’une histoire, il se construit aussi selon des modes d’appropriation d’objets sociaux choisis. Le sujet rencontre

une histoire, des temps, des contextes qui lui donnent ou non la possibilité de poursuivre cette construction identique, de réaliser ou d’innover à partir de celle-ci ». (2008, p.70).

Dans l’optique de KAUFMANN, (2004), l’identité est un mode d’entrée à l’analyse de l’individu en propre, voire plus généralement, aux modalités de la socialisation. Cet auteur cite ELIAS (1991), qui précise que « l’individu est un processus dynamique, ouvert, où le social et l’individuel sont intiment imbriqués, dans des configurations complexes ». « C’est pourquoi il faut donner toute son importance à la socialisation dans l’analyse de l’individu. Car ce dernier, n’est pas une sorte d’entité plus ou moins autonome qui subirait plus ou moins l’influence de divers cadres sociaux. Les cadres sociaux ne sont pas extérieurs. L’individu est lui-même de la matière sociale, un fragment de la société de son époque, quotidiennement fabriqué par le contexte auquel il participe, y compris dans ses plis les plus personnels, y compris de l’intérieur », soutient KAUFMANN, (2004, p. 49).

Du point de vue de TAP, (2004), l’identité est l’ensemble des représentations et des sentiments qu’une personne développe à propos d’elle-même et ce qui permet de rester le même, de se réaliser soi-même et de devenir soi-même, dans une culture donnée et une relation avec les autres. Il distingue à ce propos six composantes qui traduisent la formation et la dynamique identitaire.

 La « continuité » est le premier élément de l’identité, rester le même au fil du temps, rester identique ou au moins semblable à soi-même.

 La représentation d’une structuration et d’une stabilité personnelle par rapport aux autres. Se comporter selon un certain style, qui dénote unité et cohérence du moi.

 « Sentiment d’être unique et d’être original », c'est-à-dire se vouloir être différent, incomparable. C’est un élément positif qui peut devenir négatif en entraînant une fermeture sur soi, associé au déni d’autrui.

 « Sentiment de se diversifier », être plusieurs personnages en une même personne c'est-à-dire de disposer et de gérer un dispositif d’identités multiples. Cette facette représente une richesse, mais aussi un éclatement, un éparpillement de soi.

 La réalisation de soi par l’action traduit le fait de devenir soi-même par le biais d’activités, d’engagements, de responsabilités. Ceci implique la capacité de gérer un paradoxe, celui du changement de soi dans la continuité.

 « Sentiment d’autonomie et d’affirmation de soi », nécessite l’estime de soi pour une vision positive de soi. Le besoin de développer un sentiment de valeur à ses propres yeux et aux yeux d’autrui.

Ces divers sentiments de l’identité sont parfois malmenés par nos échecs, ruptures et dévalorisation que nous renvoient les autres ou que nous attribuons à nous mêmes. « Certains aspects de l’identité peuvent se trouver en conflit avec d’autres, ce qui oblige l’individu à cloisonner sa vie, pour éviter de laisser émerger des oppositions des désirs ou des valeurs contradictoires ou, mieux, à articuler des conduites, des croyances ou des sentiments très différents. Ainsi l’identité constitue un effort constant pour gérer la continuité dans le changement, ce qui n’est pas toujours facile », (id., pp. 57, 58).