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2.CADRE THEORIQUE

2.1. NOTION SUR LE PROCESSUS DE SOCIALISATION 1. La socialisation

2.2.3. Aspect sociologique de l’insertion

Le concept d’insertion concerne principalement le domaine professionnel puisqu’il s’agit d’analyser les mécanismes liés au marché du travail. Il concerne également d’autres domaines

tels que celui du social, du scolaire. Ainsi que nous l’avons déjà précisé, l’insertion professionnelle passe par l’insertion sociale les deux sont complémentaires voire indissociables dans certains cas d’exclusion. Nous notons à cet effet que de GAULEJAC et TABOADA LEONETTI (1994), soutiennent que « l’intégration et l’exclusion sont deux pôles du processus par lequel les individus s’insèrent de diverses manières, dans la société dans laquelle ils vivent », (op.cit., p.54). A ce propos, ces auteurs dégagent trois dimensions principales qui favorisent l’insertion.

 Une dimension économique qui autorise l’insertion et la participation sociale à travers des activités de production et de consommation ; il s’agit alors de travail et de ressources.

 Une dimension sociale qui se traduit par l’intégration au sein de groupes primaires et dans la société globale à travers des liens sociaux institutionnels.

 Une dimension symbolique définie par des normes et des valeurs communes, et de représentations collectives définissant les places sociales.

Pour LABBE, « l’insertion est fréquemment présentée comme le pendant de l’exclusion, cette dernière pouvant être définie comme la mise hors des processus normaux de participation à la vie de la société », (op.cit., 2003, p. 177). Cet auteur parle de la notion d’insertion, d’intégration ou d’inclusion, qui place l’insertion du côté de l’interaction et l’intégration du côté de l’absorption d’une entité par un système. Il cite à ce sujet un auteur, qui précise que « lorsqu’on insère une pièce métallique à un morceau de bois, l’opération modifie le rapport entre l’ensemble des éléments : le bois doit s’écarter pour laisser entrer la pièce. Tel n’est pas le cas dans une procédure d’intégration où l’élément différent est englobé pour devenir similaire à chacun des autres éléments ». PETICLERC in LABBE, (2003, p. 167). L’intégration, selon LABBE, contrairement à l’insertion, laisserait plus ou moins d’autonomie au sujet. Mais, précise-t-il, quels que soient les termes utilisés, la différence est très mince. Il soutient que la plupart des études et recherches réalisées dans le domaine de l’insertion concluent à la polysémie du terme, « notion floue, contours indéfinis, définitions multiples et incertaines […] pour rappeler que l’insertion n’est a minima une notion stabilisée » LABBE, (2003, p. 164). Selon cet auteur, le terme insertion, après une décennie d’utilisation intensive mais anarchique, fait partie d’un ensemble de pratiques floues mais qui sert d’étendard, qui, au lieu d’être bien visible tombe dans l’opacité. Alors que, NICOLE-DRANCOURT et ROULEAU-BERGER, estiment que l’insertion « reste une boite noire très observée mais peu analysée », (op.cit., in LABBE 2003, p. 164). MEYER, indique que pour lui « l’insertion tout

comme l’exclusion, sont des catégories de pensées renvoyant à des situations polymorphes » (op.cit., in LABBE 2003, p. 164). Alors que CANALS, soutient que « le vocabulaire relatif à l’insertion reflète un phénomène protéiforme renvoyant à des critères d’identification différents », (op.cit., in LABBE 2003, p. 164). D’autres termes d’auteurs différents extraits de la même source qualifient l’insertion de « processus plus ou moins long, complexe et aléatoire », ou encore, « il s’agit alors non pas d’en faire une référence rigoureuse, mais au contraire d’en utiliser la plasticité et la généralité à des fins de volonté de projet, d’action et de mobilisation plus que d’analyse ». Pour CASTRA (2006), « le flou de la notion d’insertion tient en partie au fait qu’elle désigne autant un processus que son résultat final » (op.cit., p. 10). A ce titre cet auteur différencie le « processus » comme un passage, une transition d’un état à un autre c'est-à-dire de la fin du système scolaire et visant toutes les possibilités d’accès ou de retour à la vie professionnelle (insertion des jeunes, des handicapés, réinsertion des chômeurs de longue durée, des prisonniers, ou des malades mentaux). Le « résultat final », évoqué désigne une participation « normale » à la vie de la cité, et tout particulièrement au plan des rôles économiques (production et consommation) et sociaux, voire médicosociaux (habitat, santé, citoyenneté). Pour cet auteur « la notion d’insertion appartient donc avant tout à une catégorie du débat social et politique, qui reste sémantiquement floue mais qu’on peut, par contre, situer historiquement, voire géographiquement, puisqu’elle semble être en grande partie une spécificité hexagonale », (op.cit., p.10). En d’autres termes, souligne LABBE (2003), la visée de l’insertion qui est l’intégration s’appuie sur l’acquisition d’une capacité dialectique du sujet entre son propre système de valeur – et, en amont, la stabilisation de celui-ci – et le système social. Ainsi, poursuit-il, le concept d’intégration a un sens, que l’on peut discuter, critiquer, travailler. L’on sait qu’il concerne l’instance culturelle et se situe à mi-chemin entre le processus de « personnalisation » et la dynamique de changement/production de la cohésion sociale. Encore faut-il que le sujet ait les moyens, déjà économiques, de cette ambition. Enfin que cette interaction sujet-société ne soit pas empêchée par des ségrégations, des reproductions d’inégalités. Pour LABBE (2003), « le processus d’insertion est donc une problématique d’inversion du mouvement – de la désorganisation vers la construction –, une problématique de traction et d’attraction : de déliaison à liaison, de disqualification à qualification, de désinsertion à insertion. Somme toute, l’insertion part de l’hypothèse que la situation de non-inclusion ou d’exclusion recouvre un enferment dans un système où la combinaison des facteurs produit de la souffrance, consciente ou non, accommodée ou non en culture de l’aléatoire. Cet enfermement peut d’ailleurs, au bout d’un

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2.3. L’EXCLUSION

La loi n° 98-657 du 28 juillet 1998 relative à l’exclusion définit celle-ci comme l’incapacité à accéder aux droits sociaux fondamentaux. L’article 1 de cette loi précise que « la lutte contre l’exclusion est un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l’ensemble des politiques de la nation ».

Cette loi s’applique à l’ensemble du territoire, elle garantit à tous des droits fondamentaux tels que l’accès à un emploi, au logement, à la protection de la santé, à la justice, à l’éducation, à la formation et la culture, à la protection des familles et de l’enfance.

L’application de cette loi relève de l’Etat qui finance les collectivités territoriales ainsi que les institutions sociales et médico-sociales chargées de la mise en œuvre de ses principes en vue de prévenir et supprimer les cas de figure pouvant engendrer des situations d’exclusion. A cet effet, ces institutions ont en premier lieu un rôle d’information auprès des citoyens de l’étendue de l’ouverture des droits qui leur sont conférés, en matière d’aides et d’accompagnement personnalisé, pour l’aboutissement rapide des démarches administratives ou sociales relatives à l’application et au bénéfice des droits fondamentaux. Les entreprises, les organisations professionnelles ou syndicales, les organismes de prévoyance, les mutuelles, les associations qui œuvrent dans le cadre de l’insertion et de lutte contre l’exclusion, mais aussi les citoyens et l’ensemble des acteurs de l’économie solidaire et sociale peuvent concourir à la lutte contre l’exclusion. « La lutte contre l’exclusion ne relève pas seulement de notre responsabilité, j’y vois tout simplement notre devoir », AUBRY9 (1998).