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1.3. LES ENGAGEMENTS INTERNATIONAUX EN FAVEUR DE L’INSERTION DES PERSONNES HANDICAPEES

1.3.7. Le handicap à La Réunion

L’enquête Handicap Incapacité et Dépendance (HID) réalisée à La Réunion en 2004, publiée dans « l’Economie de La Réunion 2ème trimestre 2005», nous apprend que les handicaps sont plus fréquents et plus précoces à La Réunion qu’en métropole. Elle précise que les difficultés motrices rendent la vie quotidienne difficile : se lever, se coucher, s’asseoir, se déplacer, faire le ménage etc. les déficiences viscérales interviennent plus tôt. Les déficiences intellectuelles sont fréquentes, elles sont souvent liées à un trouble d’apprentissage. La moitié des personnes reconnues handicapées bénéficie d’une aide technique ou humaine. L’aide humaine est généralement assurée par un membre de la famille, la plupart du temps une femme. Au-delà

de la soixantaine précise l’enquête, les personnes ayant des déficiences physiques ou mentales augmentent. 11 500 personnes de plus de soixante ans ou plus ont des incapacités suffisamment importantes pour être en situation de dépendance. Leur nombre tend à augmenter considérablement.

Plus de 10 000 adultes handicapés perçoivent une allocation (AAH) et environ un millier d’individus sont placés en établissement dont une bonne moitié en Etablissement de Service Aide par le Travail (ESAT). L’Education Nationale quant à elle, accueille plus de 2500 élèves handicapés individuellement en classes ordinaires, soit dans des classes adaptées. La majorité est atteinte d’une déficience intellectuelle ou mentale, peu atteignent le collège et encore moins le lycée.

Cette enquête montre clairement que les déficiences et les handicaps sont plus fréquents à La Réunion qu’en métropole. Dès l’âge de 50 ans les réunionnais souffrent d’incapacités et de désavantages qui n’apparaissent que beaucoup plus tardivement en métropole. Les difficultés de déplacement et de gestion de tâches ménagères sont particulièrement fréquentes. Les déficiences qu’elles soient motrices, viscérales, sensorielles ou intellectuelles, surviennent principalement à partir de 50 ans et augmentent ensuite avec l’âge. Dès 50 ans, les réunionnais apparaissent en moins bon état de santé que les métropolitains, affirme l’enquête. Les déficiences constatées localement ont des taux de 20 points supérieurs à ceux des métropolitains. Les déficiences visuelles quant à elles présentent un écart de 10 points. D’une manière générale les taux de prévalence des incapacités sont nettement plus élevés à La Réunion, cette différence est particulièrement marquée entre 50 et 59 ans. Les différents milieux socioprofessionnels sont plus ou moins affectés par des déficiences physiques ou mentales poursuit l’enquête. Dans notre île, les personnes dépendantes de moins de 25 ans ont près de trois fois moins de probabilité d’être scolarisées qu’en métropole. Entre 15 et 49 ans elles ont beaucoup moins de chance d’occuper un emploi. Pour les personnes sans incapacité, le taux d’emploi est bien plus faible qu’en métropole et un taux de célibat plus fort. A tous les âges les départs en vacances et la participation à la vie associative sont beaucoup plus rares. Celles atteintes d’incapacités sont socialement plus isolées. Le poids des déficiences intellectuelles, plus importantes à La Réunion pourrait s’expliquer par le grand nombre d’illettrées classés comme personnes atteintes d’un « trouble des apprentissages », certifie cette enquête. Le tableau 11 suivant illustre les différences constatées.

Tableau 11 : Caractéristiques sociales selon le degré d’incapacité. Sans incapacité Incapacités légères Incapacités Plus affirmées

Moins de 25 ans scolarisés Réunion Métropole 75% 77% 80% 80% 20% 63% 15-49 ans qui travaillent Réunion

Métropole 45% 67% 28% 40% 6% 12% 30-69 ans célibataires Réunion

Métropole 33% 15% 38% 13% 45% 21% Vie en couple Réunion

Métropole 72% 83% 54% 71% 41% 65% Départ en vacances Réunion

Métropole 60% 73% 41% 42% 13% 23% Vie associative Réunion

Métropole 12% 35% 13% 33% 2% 17%

Source : enquête HID 2004 – AGEFIPH, Département, Drass, INSEE pour la Réunion. INSEE, enquête HID 1998 et 1999 pour la Métropole.

Note de lecture : A la Réunion 75% des jeunes de moins de 25 ans sans incapacité sont scolarisés, 80% des jeunes ayant des incapacités

légères le sont et seulement 20% des jeunes ayant des incapacités plus affirmées, selon la même source.

L’Observatoire Régional de Santé de La Réunion (ORSR), précise que le département compte une forte proportion de bénéficiaires de l’Allocation Adultes Handicapés (AAH) : 26 pour 1000 personnes âgées de 20 à 59 ans, taux supérieur de 18% par rapport à la moyenne nationale. Ce taux est en progression constante sur les dix dernières années. En 10 ans, le nombre de personne handicapées travaillant en milieu protégé (ESAT), a doublé. Les hommes étant plus nombreux à bénéficier de ce genre d’activité. Malgré cette forte progression, la capacité d’accueil en milieu protégé reste 3 fois moindre qu’en métropole. Par rapport à la métropole, notre région présente un déficit de places dans presque tous les établissements. Le taux d’équipement pour les foyers de vie est 7 fois inférieur à la situation nationale. La région ouest de l’île est la plus défavorisée car elle est dépourvue de foyers d’hébergement, de foyer de vie et de foyer d’accueil médicalisé indique l’ORSR. Cet organisme fait apparaître que la part des personnes en difficulté de santé et/ou handicapées augmente avec l’âge et que la moitié des personnes se sentant handicapées ou ayant des problèmes de santé ont plus de 54 ans. Selon la Direction du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de La Réunion (DTEFPR), 2100 personnes sont demandeuses d’emploi reconnues travailleurs

handicapés en 2010 à La Réunion. Cette même source précise que le profil de ces personnes est marqué par une prédominance d’hommes (62%). La part des personnes âgées de 50 ans et plus, est en augmentation régulière. Les personnes concernées peuvent, pour la plupart, évoluer en milieu ordinaire de travail.