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2.CADRE THEORIQUE

2.1. NOTION SUR LE PROCESSUS DE SOCIALISATION 1. La socialisation

2.5.3. Les 3 composantes (V.I.E)

L’examen par VROOM (1964) de la motivation en tant que processus se dirigeant vers l’action, met en évidence ces trois données fondamentales : la valence, l’instrumentalité, l’expectation (V.I.E)

La Valence (V) est la spécificité affective attachée par chacun aux résultats de ses activités. C’est la valeur personnelle subjective de chacun des éléments accordés à l’individu en échange de sa contribution. C’est la valeur positive ou négative, que l’on attribue à ses actions ou à sa performance. C’est ce qu’on obtient en retour de la performance accomplie (cela est-il important ou pas ?). Dans le cadre du travail, l’important pour certains peut être le niveau du salaire, pour d’autres d’avoir plus de temps libre. La valence est « l’importance que l’individu attache au résultat final qu’il cherche à atteindre par l’action », selon VROOM, in CARRE, (1997, p. 66).

L’instrumentalité (I) représente pour celui qui le réalise la meilleure façon d’obtenir les résultats recherchés en fonction des efforts déployés (promotion, salaire, primes, témoignages d’appréciation ou encore sentiment d’avoir accompli quelque chose de qualité), et la manière dont l’individu perçoit et comprend la liaison entre travail réalisé et avantages retirés. La performance est-elle en corrélation avec le résultat ? C’est la probabilité perçue du lien entre

la performance à atteindre et ce qui est escompté en retour. L’instrumentalité est « la relation que le sujet perçoit entre la performance à l’issue de l’action entreprise et l’obtention du résultat final du cycle d’action », (id.,).

L’expectation (E) il s’agit de l’opinion que chaque individu a de lui même, de ce qu’il croit être en mesure de réaliser en fonction de ses propres convictions et de ses possibilités d’atteindre un but donné, du moment qu’il accompli les efforts nécessaires, avec l’existence de l’aide, des outils et du matériel utiles à l’exécution de la tâche. L'effort accompli aboutira-t-il à une performance ? La mobilisation pour l’exécution de la tâche sera-t-elle l’objet d’un succès ? L’expectation est résumée comme, «la probabilité que le sujet s’accorde de réussir l’action qu’il entreprend en fonction de sa croyance en lui », (ibid.,).

Ces trois composantes fondamentales, valence, instrumentalité et expectation, constituent la source d’une motivation et représentent un ensemble indissociable. La réussite de l’individu passe par la vitalité de son entreprise, la perception du lien entre sa performance et le résultat recherché au regard de l’objectif de départ. Cela demande une réelle confiance en soi et en ses capacités de réalisation. La motivation sera paralysée ou nulle si une des trois composantes avait une valeur égale à zéro.

Tout en concevant l’importance du principe de la théorie (valence, instrumentalité, expectation), BANDURA (2003) précise qu’elle n’assure pas l’intention de l’individu d’entreprendre une quelconque action. Il développe quant à lui, « le sentiment d’efficacité personnelle », autrement dit l’aptitude à mobiliser les conduites et capacités afin de poursuivre un projet jusqu’à son terme. Pour cela l’individu doit identifier et évaluer les moyens et les capacités personnelles à les déployer et les mobiliser. A ce titre, cet auteur évoque quatre composantes de l’efficacité personnelle qui se traduisent par :

 « L’expérience active de maîtrise », concerne les réussites ou échecs du passé que l’individu aurait connus. Pour dynamiser son sentiment d’efficacité personnelle, il lui faut réaliser des expériences qu’il contrôle, et faire en sorte d’éviter l’échec, car celui-ci sera plus difficelui-cile à appréhender. La construction de sa croyance d’efficacelui-cité passe par l’organisation stratégique des efforts consentis pour aller au-delà de ses limites. Cette conviction n’est pas à confondre avec la performance car elle dépend de nombreux paramètres tels que la difficulté, le temps, le genre d’organisation cognitif. En organisant graduellement ses activités, l’individu construit durablement et solidement un sentiment d’efficacité personnelle.

 « L’expérience vicariante » ou l’expérience des autres. L’observation de ce que réalisent les autres, de leur manière de procéder, de l’application de leur propre méthode dans l’organisation d’une tâche permet à l’individu d’avoir des références en vue de suivre une voie, d’être guidé dans la réalisation d’une action, d’apprendre, d’être aidé pour aller au-delà de ses limites. Développer ses capacités pour se donner la possibilité d’accomplir le dépassement de soi dans le but d’aller vers un épanouissement personnel.

 « La persuasion verbale ». Etre confronté à des difficultés lors de la réalisation d’une activité et recevoir des encouragements qui émanent d’individus référents, est de nature à maintenir un sentiment d’efficacité. Le fait que d’autres personnes croient en la capacité de l’exécutant va influencer son sentiment d’efficacité personnelle. Cet impact sera néanmoins limité, car l’individu seul qui intervient doit soutenir l’effort de réalisation.

 « les états physiologiques et émotionnels », fournissent à l’individu des indications sur ses capacités. Celui-ci doit être en mesure de les traduire de manière positive, et non pas comme des indices de faiblesse. Cette forme de self évaluation à laquelle il se plie indiquera subjectivement son efficacité personnelle.

Pour poursuivre le développement du sentiment d’efficacité personnelle BANDURA (2003), met en exergue quatre mécanismes médiateurs du comportement humain : les processus cognitifs, les processus motivationnels, les processus émotionnels, les processus de sélection.

 Les processus cognitifs interviennent dans le mécanisme mis en place, défini à partir de son aptitude à se dépasser. Ces mécanismes seront proportionnels à la hauteur de son sentiment d’efficacité personnelle. La pensée anticipatrice intervient de manière décisive dans ce processus.

 Les processus motivationnels interviennent dans les situations désirées par l’individu pour se transformer en motivateurs et régulateurs actuels du comportement.

 Les processus émotionnels forment les impressions personnelles de l’individu au regard des évènements. Ceux-ci seront traduits différemment en fonction de chaque individu. Les optimistes augmenteront leur efficacité alors que les autres perdront en partie l’intensité de leur sentiment d’efficacité personnelle.

 Les processus de sélection interviennent dans les choix de l’individu pour ses activités et ses projets en fonction de ses aptitudes et convictions. Il adhèrera plus facilement à

une action qu’il se sent en mesure de réaliser en fonction de la hauteur de son sentiment d’efficacité personnelle. Plus celui-ci sera élevé plus son implication sera importante.

NUTTIN (2005) décrit le modèle conceptuel de la motivation sur deux points : l’origine de l’activité comportementale et les développements de distinction et de construction cognitive de cette activité en motifs, buts, et projets d’action. Il précise que dans cette vision, la conduite est conceptualisée comme l’action intentionnelle d’un sujet sur le moi du perçu et du conçu. En considérant la vision psychologique, cet auteur montre que le dynamisme du comportement s’observe en terme de relations comportementales avec des objets et non en termes d’états psychologiques, ni comme une série de besoins indépendants. Ce même auteur précise que ce dynamisme fonctionne intrinsèquement à l’être vivant, évolue et se maintient en se mettant en liaison avec certaines catégories d’objets de son environnement. Ces relations, selon lui, sont « requises » à la hauteur des diverses possibilités pratiques de l’individu qui définit des « besoins ».

Le besoin pour NUTTIN (2005), ne recourt pas obligatoirement à un manque mais à une activité de travail. Pour cette raison l’origine de l’activité ne peut être un besoin qui se traduit par une déficience, une insuffisance, une lutte ou un manque de stabilité. Le besoin est un accord psychologique, une vitalité, il indique l’aspect dynamique de la possibilité du fonctionnement humain.

Dans cette approche, l’activité inhérente qui distingue l’être vivant envahie toutes les possibilités fonctionnelles d’un organisme. Du moment que les possibilités de fonctionnement social et cognitif, aussi bien que les fonctions physiologiques, prennent part à cette activité. A l’opposé des théories de MASLOW, NUTTIN soutient que le dynamisme des fonctions « supérieures » ou spécifiquement humaines ne doit pas être considéré, avant tout, comme « secondaire » en comparaison des besoins physiologiques.

La motivation selon LEVY-LEBOYER (1999), est le déclencheur d’une activité déterminée pour la diriger vers certains buts et la prolonger tant que ces buts ne sont pas atteints. En désaccord avec les théories de MASLOW, elle précise que néanmoins «Il faut accorder à MASLOW le mérite d’avoir été le premier à proposer une analyse des ressorts de la motivation, mais reconnaître que le modèle qu’il propose, et qui n’était d’ailleurs pas conçu pour être appliqué aux situations professionnelles, ne permet pas d’expliquer comment se

développe la motivation au travail, ni rendre compte des différences interindividuelles concernant les sources et l’intensité de la motivation » (op.cit., p. 41).

Pour soutenir ses affirmations l’auteur met en exergue plusieurs paramètres dont résulte la motivation, et en relève les quatre plus importantes :

 L’image de soi qui implique la certitude de sa faculté de parvenir. Par exemple, dans le cas ou on n’est pas prêt à s’investir fortement dans un travail important, en étant persuadé de ne pas disposer des moyens et des capacités suffisantes pour réussir. La conséquence de cette face serait en réalité que l’image de soi est dépendante des informations que les autres nous renvoient

 L’instrumentalité, c’est à dire le rapprochement entre l’aboutissement des efforts et ce que les autres (la société, l’institution, l’entreprise) offrent en échange. Cette sensation doit être formulée par les autres, sans cela l’individu estimera au préalable l’effort inutile. Ce lien doit aussi être ressenti comme juste pour éviter l’impression d’injustice et de singularisation de l’individu envers les autres. Le sentiment d’objectivité est construit par chacun d’entre nous par rapport au parallèle établi avec d’autres individus dont nous évaluons la participation et les récompenses obtenues.

 Le mérite individuel accordé par chacun aux récompenses que l’activité va fournir, car les besoins se diversifient par rapport à l’expansion de ses activités, de sa position sociale, familiale. Ces récompenses affectées à la consolidation de la motivation ne sont pas restreintes aux gratifications, aux salaires et aux avancements. Elles peuvent résider en de vagues qualifications, indices de considération, d’admiration ou de prestige, tendant à consolider un certain symbole d’aboutissement.

 L’individualité visant spécialement le degré d’angoisse qui distingue la personne et qui peut préciser sa confiance en elle. Les particularités individuelles forment des excitants ou des modérateurs de la motivation. Autrement dit, elles adaptent la confiance en soi et la représentation des entraves. Le pari à cette hauteur est le « lieu de contrôle » de la liaison de l’examen interne qui se rapporte au fait de percevoir son aptitude à contrôler son désir. De la liaison de l’examen externe qui, à l’opposé du premier, se rapporte à la prédisposition à estimer que les faits qui nous arrivent sont surtout issus des causes externes, comme l’agissement des autres ou le fruit du hasard. CARRE (1998), montre quant à lui, qu’il existe dix formes de motivation qu’il appelle « motifs d’engagement en formation », représentées dans la figure 14 suivante.

APPRENTISSAGE

EXTRINSEQUE INTRINSEQUE

PARTICIPATION