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Logiciel mobile

Dans le document Rapport de Mission (Page 100-105)

Le taux de pénétration des téléphones intelligents est actuellement est très élevé, soit 84 % en Corée (Lee, 2014) et 55 % au Canada (Catalyst, 2014). En plus du nombre croissant d’usagers, le temps quo-tidien d’utilisation est également en aug-mentation. En 2014, un Coréen passait en moyenne 3,6 heures par jour sur son télé-phone intelligent (Sung-won, 2014b), tandis qu’un canadien passait 2,5 heures (Oliveira, 2014). Cette augmentation est en autre liée à l’augmentation de la performance des té-léphones intelligents qui permettent d’exé-cuter une infinité d’applications.

De plus, les innovations en télécom-munications et le déploiement des réseaux assurent des connexions plus efficaces sur de vastes territoires. Cette accessi-bilité facilite la distribution de nouveaux logiciels nécessitant une connexion Inter-net, résultant en une explosion de l’offre et de la demande d’applications mobiles à l’échelle mondiale.

La présente section s’intéresse d’abord aux systèmes d’exploitation des téléphones intelligents, suivi des plate-formes de distribution d’applications mo-biles, pour conclure avec le marché effer-vescent des applications mobiles ainsi que les éléments favorisant leur dévelop-pement et leur monétisation.

SE mobiles

Le marché des systèmes d’exploitation (SE) mobiles et des fabricants de télé-phones intelligents est intiment lié. La liai-son est encore plus explicite pour les SE avec des codes sources fermées, car le SE et le téléphone vont de paire. Ainsi, si le téléphone connaît un grand succès, il en va de même pour le système qui y est intégré. Autrement, pour un système avec des sources ouvertes (open source), le lien avec les fabricants est plus souple, le sys-tème pouvant être installé dans des télé-phones de différents fabricants.

Les systèmes d’opération mobiles évoluent très rapidement par l’entremise

de mises à jour fréquentes. Ils deviennent ainsi plus performants et intuitifs, mais également plus lourds et exigeants. Ain-si, la durée de vie utile des téléphones intelligents est réduite à cause de cette évolution rapide des SE qui finissent par congestionner les appareils et encou-ragent l’utilisateur à acheter un nouveau téléphone.

La plupart des SE sur le marché ont des codes sources fermés, notamment iOS d’Apple, Windows Phone de Microsoft et Blackberry OS de Research In Motion.

Ces systèmes sont disponibles sur les appareils de fabricants sous licence uni-quement. Cela permet de sélectionner et restreindre les fabricants pouvant utili-ser le SE. Par exemple, iOS ne peut pas être installé sur un téléphone Samsung.

Ces systèmes sont connus pour être plus stables et sécuritaires. Ils limitent néan-moins l’apport de développeurs externes en restreignant l’accès à leur interface de programmation (API).

Interface de programmation (API) Un API facilite le développement d’un pro-gramme informatique. Il regroupe des outils, des méthodes et des fonctions pour aider le développer à construire son programme.

Par exemple, une société de transport en commun peut utiliser l’API de Google Maps pour développer son application mobile.

Système d’exploitation

Le Système d’exploitation, abrégé SE (en anglais Operating System, abrégé OS), est l’ensemble de programmes central d’un ap-pareil informatique qui sert d’interface entre le matériel et les logiciels. Il permet de contrôler la mémoire, les processeurs, la connexion, etc. C’est ce système qui fait en sorte que l’appareil est utilisable.

Deux catégories de SE sont disponibles sur le marché, soit des codes sources dit ouvert (open source) ou fermés (closed source). Les codes sources ouverts comme l’Android de Google sont disponibles pour le publique.

Il est ainsi possible de le modifier et de l’implémenté librement dans un appareil con-trairement au codes fermés. développer son application mobile.

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Autrement, les systèmes comme Android de Google, avec des codes sources ouverts, peuvent être implé-mentés dans des appareils de différents fabricants, comme Samsung, LG, Moto-rola et plusieurs autres. Ainsi, chaque fabricant peut utiliser le SE, le modifier afin de l’adapter à ses besoins et l’im-plémenter dans ses appareils mobiles.

Par exemple, l’interface du nouveau Galaxie S6 Edge de Samsung présente une barre de menu latérale. Samsung a ainsi modifié le code source d’Android afin de l’adapter à son nouveau télé-phone. Donc, un même SE peut varier d’un téléphone à l’autre. Par exemple, Naver, l’équivalent coréen de Google, a rencontré plusieurs problèmes lors du développement de leur application mo-bile sur Android, justement à cause des différences entre les versions d’Android sur différents téléphones.

Du point de vue d’un développeur, commercialiser un SE ouvert permet de rejoindre une grande variété de fabri-cant. Ainsi, l’avenir du SE ne dépend pas de quelques fabricants sous licences.

De plus, cela permet à l’entreprise de se concentrer uniquement sur le déve-loppement et l’amélioration du SE. Les systèmes ouverts offrent également la possibilité aux fabricants émergents de commercialiser leurs appareils sans avoir à développer leur propre SE. Ce concept s’avère très efficace pour Android.

En effet, Android croît au même rythme que le taux de pénétration des téléphones intelligents. Celui-ci se situe en tête du marché mondial de SE avec 77 % des parts de marché, suivi d’iOS d’Apple avec 19,7 %. Les 3,7 % restants sont partagées entre Windows Phone, Blackberry OS et d’autres joueurs (0,5  %) (Statista, 2015d). L’ascension d’Android a également entraîné la chute du système Symbian de Nokia, un SE originalement développé pour des télé-phones mobiles de base. Le 1er janvier 2014, Nokia a officiellement cessé toute activité de Symbian. Par la fermeture de Symbian, Nokia désire se concentrer sur la fabrication.

En Corée, Android domine le marché avec 85 %. Cette avance est directement liée aux parts de marché importantes de Samsung et LG qui opèrent avec Android.

Malgré ses 14 % de marché, iOS s’impose de plus en plus en Corée, surtout depuis la mise en marché du iPhone 6 (Statista, 2014). Il est à noter que Samsung Electro-nics a fait son entrée sur le marché des SE mobiles au début de l’année 2015 avec le lancement de l’appareil Z1 utilisant le SE Tizen, développé par Samsung, en Inde et au Bangladesh. Cette entrée agressive dans ces marchés émergents montre l’in-térêt de Samsung pour le développement de SE mobiles (Jin-young, 2015).

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Marché mondial Marché coréen Marché canadien

Autres Blackberry OS Windows Phone iOS

Android

Le marché canadien reste très nationaliste source : Statista, 2014; 2015ad

Android domine le marché des systèmes d’exploitation mobiles.

source : Statista, 2015d

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Au Canada, le marché est essen-tiellement partagé entre iOS, Android et Blackberry OS. Blackberry OS demeurent bien présents au Canada, contrairement au reste du monde. Tout de même, leurs parts de marché s’effritent continuelle-ment depuis 2009 (Statista, 2015ab).

Distributeurs d’applications mobiles

L’industrie des applications mobiles connait une véritable explosion depuis l’apparition d’interfaces en ligne de vente d’application. Depuis, tout propriétaire de téléphone intelligent peut aisément et ra-pidement télécharger une panoplie d’ap-plications lui permettant d’adapter son appareil à ses besoins. Les plateformes de distribution connaissant le plus de succès

sont développées conjointement aux sys-tèmes d’exploitation, soit Google Play sur Android et le App Store sur iOS. D’autres plateformes indépendantes comme Ama-zon App Store et GetJar, compatibles avec la plupart des SE, gagnent en popularité.

Également, certaines plateformes de dis-tribution indépendantes visent un marché spécifique pour survivre, que ce soit par le type d’application, en distribuant seule-ment des jeux par exemple, ou encore en ciblant une région, comme SK T-Store et Naver App qui se concentre sur les utilisa-teurs coréens.

Les revenus de ces plateformes pro-viennent majoritairement des ponctions sur les ventes, couramment 30 % du prix de chaque application payante, le 70 % restant allant au développeur. Ce modèle s’avère très lucratif. En 2013, les revenus combinés du App Store et de Google Play s’élevait à 13,83 G$ (Marsal, 2015). Depuis leur mise en œuvre, le nombre de télé-chargements et donc leur chiffre d’affaires connaissent une croissance inlassable.

Depuis son inauguration en 2012, Google Play domine en matière de télécharge-ments, mais l’App Store demeure chef de file en termes de revenus. En effet, les uti-lisateurs d’Apple semblent plus enclins à débourser pour des applications mobiles (Wednesday et al., 2015).

Les bibliothèques d’applications mo-biles disponibles influencent la vente des téléphones intelligents. Les téléphones Android ou iOS permettent de téléchar-ger une grande variété d’applications sur Google Play et le App Store. À l’opposé, BlackBerry OS, par exemple, possède une banque d’applications très limitée, ce qui limite également l’utilisation du téléphone.

Logiciel freemium

Logiciel gratuit (free) qui pousse vers un ser-vice haut de gamme (premium) pour en amé-liorer l’utilisation (ex : acheter plus d’espaces sur un Cloud), pour prolonger une période d’essai gratuite, pour acquérir de nouvelles fonctionnalités (ex : acheter des options de jeux supplémentaires) ou encore pour amélio-rer l’expérience d’utilisateur (ex : payer pour retirer les bannières publicitaires). développer son application mobile.

Le nombre d’applications téléchargées sur l’App Store est en croissance exponentielle depuis juillet 2008.

En 2012, les plateformes Google Play et App Store dominaient le marché.

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Un consommateur friand de techno-logie optera nécessairement pour un télé-phone lui offrant un vaste choix d’applica-tions. Ce fut d’ailleurs le slogan de l’iPhone en 2009 « There’s an App for that! » (Van Grove, 2010). Ainsi, plus de consomma-teurs optent pour les plateformes Google Play et App Store, vu le vaste choix. De ce fait, plus de développeurs tentent d’y commercialiser leurs applications, ce qui contribue à gonfler la bibliothèque de ces plateformes, qui attirent donc plus de consommateurs, et ainsi de suite.

Développement d’applications mobiles

Les téléchargements d’applications mo-biles devraient atteindre près de 180 mil-liards de téléchargements en 2015, ce qui devrait générer plus de 58 G$ (Statista, 2015c). Les applications mobiles se di-visent en deux catégories, soient les appli-cations comme produit et celles comme support à un produit.

Les applications comme support à un produit sont celles qui permettent de faciliter la vente d’un produit ou l’utilisation d’un service, par exemple l’application de Korail (Société coréenne de transport fer-roviaire) permettant de visionner les ho-raires de train et d’acheter des billets. La présente section du rapport se concentre cependant uniquement sur les applica-tions comme produit. L’analyse de celles-ci est plus pertinente étant donné que le produit est l’application en tant que telle.

Les applications comme produits incluent entre autres les applications de jeux, de messagerie et d’enseignement.

À l’heure actuelle, le marché des ap-plications mobiles est tellement large et accessible qu’il s’approche d’un modèle de concurrence pure et parfaite (CPP). Le nombre d’applications offertes dépasse le million et le nombre de consommateurs potentiels est tout aussi important. De ce fait, aucune application n’a suffisamment de poids pour influencer le marché. La disponibilité des interfaces de program-mation (API) des différents SE permet le développement d’application mobile par quiconque. Donc, les barrières à l’entrée

de ce marché sont quasi inexistantes. De plus, toutes les informations concernant le marché des applications sont faciles d’ac-cès grâce aux plateformes de distribution.

Ainsi, aucun développeur n’est réel-lement avantagé par rapport à un autre.

Autrement, les ressources principales du développement d’application mobile sont humaines, et celles-ci sont libres de se déplacer vers de meilleures opportunités en fonction du marché, assurant ainsi la

2013 Revenus en 2013 Téléchargements en

2014 Revenus en 2014 Téléchargements indexés Chiffre d'affaire indexé

AppStore Google Play

Les utilisateurs de produits Apple sont plus portés à mettre la main au porte-monnaie pour acheter des applications.

source : App Annie, 2015

Apps gratuites Apps payantes Revenus des Apps

La croissance des téléchargements et des revenus est soutenue.

source : Statista, 2015

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choix des consommateurs. Sur les millions d’applications offertes, certaines sont très rarement téléchargées par les utilisateurs vu leur inanité (Pierrot, 2015).

Les applications payantes peuvent s’avérer très lucratives lorsque celles-ci ont une valeur ajoutée importante, telle que du contenu exclusif. Autrement, la majorité des applications n’ont pas suffi-samment de valeur ajoutée pour se per-mettre d’être payante et doivent adopter d’autres méthodes pour être monétisées.

Ce sont les applications de type free-mium, majoritairement des jeux, qui

génèrent le plus de revenus. En effet, les microtransactions résultant de ces applications totalisent des sommes co-lossales. Ce type d’application consti-tue 98 % des revenus de Google Play en 2014 (Perez, 2014).

Le marché des applications mobiles poursuit sa croissance et les revenus sont estimés à plus de 304 milliards de dollars en 2017 (Statista, 2015c). Autant en Co-rée qu’au Canada, il semble que le déve-loppement d’applications mobiles victo-rieuses réussisse davantage au sein de petites entreprises comme les start-ups.

L’ambiance à la fois détendue et proac-tive de ces dernières semble stimuler la créativité et générer un climat favorable pour le développement d’applications (Atelier, 2014). Plusieurs infrastructures sont présentes à l’échelle mondiale pour soutenir le développement de start-ups, telles Real Ventures ou Angel Investors.

Autrement, les grosses entreprises tentent souvent de simuler un environ-nement de start-ups pour stimuler la créativité de leurs employés. En Corée, où le marché des logiciels mobiles est dominé par les grosses entreprises, comme Naver et Daum-Kakao, ainsi que par les chaebols, tel Samsung et LG, certains programmes de formation et de recherche sont mis en place par ces grosses entreprises pour promouvoir l’innovation. Ces entreprises investissent également plusieurs millions de dollars annuellement pour le développement de start-ups (SeongJun, 2015).

Cependant, malgré l’économie créative soutenue par le gouvernement actuel, peu de PME réussissent à per-cer dans le domaine des logiciels. La présence des chaebols est si forte que Samsung Electronics expose dans sa salle de montre d’light au plein cœur

du quartier Gangnam à Séoul ses nouveaux produits au public. © MC

Le succès de KakaoTalk

KakaoTalk est l’application utilitaire la plus populaire en Corée avec plus de 160 mil-lions d’utilisateurs. En 2013, cette application de messagerie gratuite freemium a généré 247 M$ par la vente d’autocollants virtuels et de microtransactions lié aux jeux mobiles Ka-kaoGames (Wee, 2014).

Le modèle freemium génère 98 % des revenus de Google Play.

source : App Annie, 2014

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les jeunes développeurs talentueux ne voient pas l’intérêt de contribuer à une PME lorsqu’ils ont la possibilité de tra-vailler pour les géants Samsung, LG ou Naver. Ainsi, les géants bénéficient d’un énorme bassin d’experts motivés pour développer leurs applications à l’interne (SeongJun, 2015; Youlim, 2015).

Au Canada, surtout à Montréal, il est plus facile pour les start-ups de percer, puisqu’il n’y a pas d’entreprises dominantes accaparant le marché. En effet, le marché montréalais des TIC est composé à 90 % de PME. Cependant, cette absence de grosses entreprises entraîne un exode vers les marchés plus dynamiques. Tout de même, Montréal bénéficie de plusieurs avantages com-paratifs par rapport à la côte est améri-caine, notamment par la présence d’une multitude de programmes de soutien au développement des start-ups ou des PME en TIC. Par exemple, l’organisme non lucratif TechnoMontréal offre un ser-vice de coaching et de suivi auprès de plusieurs PME et le programme intensif d’accélération de start-ups FounderFuel permet éventuellement d’obtenir du fi-nancement.

Dans un autre ordre d’idée, l’uti-lisation actuelle du téléphone intelli-gent permet de recueillir une panoplie d’informations sur son utilisateur que ce soit sa position géographique, son profil Facebook, son calendrier person-nel ou encore sa musique préféré. Ces informations, sous forme de données,

permettent de personnaliser les appli-cations et de les adapter à son utilisa-teur mais celles-ci peuvent également entraver la vie privée.

Près de 75 % des applications mo-biles veulent accéder aux informations personnelles de l’usager. La plupart des applications demande la permission de l’usager avant d’accéder aux informa-tions. Néanmoins, bien que cela ne soit illégal, certaines le font l’insu de l’utili-sateur. Dans tous les cas, ces données sont une source précieuse d’informa-tions et présente un énorme potentiel dans toutes les industries.

Naver, le « Google coréen » est le chef de file des moteurs de recherche et des portails web. © MC

Dans le document Rapport de Mission (Page 100-105)