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Conjoncture économique

Dans le document Rapport de Mission (Page 38-41)

bud-gétaire ainsi que la politique monétaire.

Les situations du Québec et du Canada sont aussi présentées en guise de compa-raison.

Conjoncture économique

Comme il a été mentionné aupara-vant, la Corée du Sud a vécu un redresse-ment spectaculaire au cours des 50 der-nières années, passant du statut de pays pauvre à celui de puissance mondiale.

Cette progression est principalement attri-buée à la montée en puissance des chae-bols sur la scène mondiale avec l’aide im-portante du gouvernement.

La situation générale de l’économie co-réenne au courant des dernières années sera observée en analysant des éléments tels le comportement du pays durant la crise et la Grande récession asiatique, le PIB, ainsi que le taux de chômage.

La crise économique asiatique et la Grande Récession

Afin de comprendre les données écono-miques ainsi que les politiques mises en place, il est nécessaire de connaître les

évènements marquants de l’histoire éco-nomique récente de l’Asie.

Les deux principaux évènements sont la crise financière asiatique (CFA) de 1997 ainsi que la Grande Récession de 2008.

Au cours de ces deux évènements, la Banque Centrale de Corée (BCC) et le Fond monétaire international (FMI) ont joué un rôle crucial pour que la Corée puisse se remettre des turbulences économiques encourues.

Une des raisons majeures ayant mené à la CFA est le manque de coopération entre les différentes instances financières, mo-nétaires et gouvernementales asiatiques avant la crise.

L’ASEAN Plus Trois (APT) ou Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Associa-tion of Southeast Asian Na(Associa-tions, abrégé ASEAN) ainsi que la Chine, le Japon et la Corée ont décidé conjointement

d’amélio-Introduction

Les géants tels Samsung, Hyundai et LG parviendront-ils à soutenir l’économie coréenne à eux seuls? © MC

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rer leur communication et de coordonner certaines politiques monétaires et finan-cières pour éviter de revivre une situation similaire.

La crise financière asiatique de 1997 a commencé en Thaïlande avant de rapi-dement se propager dans toutes les ré-gions avoisinantes. Un afflux massif de ca-pitaux étrangers qui s’était accumulé dans la région s’est brusquement retiré suite à l’éclatement de la bulle financière en Thaï-lande, ce qui a causé un déséquilibre de la monnaie des différents pays.

L’expansion rapide de la crise a été favo-risée par la méfiance des investisseurs étrangers dans les autres pays de la zone à la vue des évènements se déroulant en Thaïlande.

Rapidement, la Thaïlande, l’Indonésie et la Corée ont eu besoin d’être secourues fi-nancièrement par le FMI. Ce qui distinguait ces trois pays des autres pays de la région qui n’ont pas eu besoin de l’aide du FMI est le fait que leur ratio de dette étrangère sur leurs réserves en devises étrangères dépassait 100 %. En Thaïlande, ce ratio était de 110 %, en Indonésie de 167 %, tandis qu’en Corée il s’élevait à 195 % (Sussangkarn, 2014).

Ces pourcentages sont dangereux dans le cas où ces dettes ne soient pas renou-velées en raison d’une perte de confiance des investisseurs. En effet, le niveau de réserves en devises étrangères est impor-tant pour un pays afin d’assurer une sécu-rité dans le cas où sa propre monnaie se dévalue, par exemple dans des périodes de turbulences financières.

Suite à ces évènements l’APT a mis en place l’initiative Chiang Mai (Chiang Mai initiative, abrégé CMI) qui assure un fonds de réserve en devises étrangères qui at-teint maintenant 240 milliards $US en plus d’établir un mécanisme d’échange de devises étrangères efficace entre les pays membres (McGillivray et Carpenter, 2013).

Un autre changement fut d’instaurer un groupe nommé Asian Bond Market Initia-tives (Sussangkarn, 2014). Cette instance a pour but de s’assurer que les marchés d’obligations asiatiques se développent de manière efficace et que les épargnes soient utilisées pour des investissements régionaux (Kawashima, 2013).

Ces deux nouvelles instances permettent aujourd’hui aux pays asiatiques d’être moins dépendants du FMI comme c’était le cas précédemment.

En effet, au cours de la crise asiatique, les pays comme la Corée qui ont dû se plier aux demandes du FMI pour obtenir une aide financière de l’organisme à cause du peu d’influence qu’ils possédaient auprès de ce dernier. De ce fait, ils n’ont pas eu leur mot à dire sur la nature et les conditions im-posées, et ont dû accepter des politiques monétaires restrictives qui ont causé des problèmes sociaux. Les conditions n’ayant pas été pensées en fonction du pays, elles ont mené à des tensions politiques et cultu-relles en plus d’engendrer une réforme de restructurations corporatives rapides qui a

C’est en Thaïlande que commence la crise asiatique de 1997. © MC

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particulièrement touché les chaebols.

Finalement, le FMI a demandé aux pays concernés par les crises d’assurer des ga-ranties complètes pour les prêteurs d’ins-titutions financières (Sussangkarn, 2014).

Pour ce qui est du cas particulier de la Corée, à la veille de la crise financière asiatique le taux d’endettement des chae-bols atteignait 500 % de leurs avoirs alors que la dette nationale s’élevait à 150 G$US dont 60 % de ce montant était à moins d’un an d’échéance. De plus, les réserves en devises étrangères n’étaient que de 8 G$US.

À la suite d’une sortie massive de capitaux étrangers, la Corée est tombée en crise et celle-ci a engendré les faillites succes-sives de banques et d’entreprises.

Le plan de sauvetage du FMI s’est élevé à 47 G$US et il fut finalement remboursé en 2001. Le succès de la reprise venait entre autres des mesures mises en places par la BCC, et la libéralisation de l’économie coréenne sous la direction du FMI.

Au travers de cette crise, la Corée a pu en-trevoir les limites de son économie, et a pu restructurer celle-ci pour la rendre viable.

La grande récession de 2008 fut la dernière grande crise qui a affecté les pays asiatiques.

Grâce aux discussions plus intensives de l’APT, mais aussi grâce aux structures déjà mises en place lors de la précédente crise,

certains pays ont pu réduire l’impact de la récession.

Ce fut notamment le cas de la Corée qui connut une courte période de récession avant de reprendre sa croissance.

Au-delà des structures déjà en place, un des autres facteurs importants fut la né-gociation de nombreux accords de libres-échanges avec les principaux pays impor-tateurs des produits coréens. Ces accords couplés à la faible valeur du won ont fa-vorisé les exportations qui sont le moteur économique du pays.

La production coréenne, signe d’une croissaince effrénée

Le PIB de la Corée se situait à 260 $US par habitant au lendemain de la guerre de Corée, et était comparable aux produits intérieurs bruts de pays sous-dévelop-pés d’Afrique et d’Asie (Consulat général à Montréal de la République de Corée, 2015). Il était inférieur à celui de la Corée du Nord.

En 2014, ce même PIB par habitant s’éle-vait à 28 739 $US (OCDE, 2014). La pro-gression fut d’autant plus marquée avec la présence du président Park Chung-hee au pouvoir, de 1962 à 1979. Il privilégia une économie basée sur l’exportation et per-mit l’arrivée des fonds japonais pour ap-puyer l’industrialisation du pays, grâce au traité nippo-sud-coréen de 1965.

Malgré les progrès spectaculaires, le PIB de l’année 2014 ne se situe que dans la

Comparaison de la variation de croissance du PIB.

Il est possible de voir ici que la variation du PIB coréen est supérieure à ceux des autres présentés.

sources : OCDE, 2014; Gouvernement du Canada, 2014; Institut de la statistique du Québec, 2013

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moyenne de l’OCDE et est inférieur au PIB canadien, qui est de 37 000 $US per capita (OCDE, 2014).

Le poids des chaebols Samsung et Hyun-dai dans le produit intérieur brut est important. En effet, ces derniers repré-sentent respectivement 23 % et 12 % du PIB national, ce qui illustre la dépendance du pays à ses chaebols (BusinessKorea, 2014). croissance du PIB de 3,5 % en 2014, alors que celui de l’OCDE n’était que de 1,8 %.

À titre de comparaison, la croissance ca-nadienne a été de 2,4 % sur cette même année (OCDE, 2014). Pour ce qui est du Québec, on observe une croissance du PIB plus faible que celles précédemment présentées, avec 1,5 % en 2014. (Institut de la statistique du Québec, 2013; Gouver-nement du Canada, 2014).

Chômage et emploi

Le taux de chômage représente la partie de la population active qui est sans emploi mais qui en cherche activement un. Dans cette optique, la Corée semble avoir des résultats satisfaisants, avec un taux de chômage de 3,5 % en 2014, alors que les taux de l’OCDE et du Canada sont

respec-tivement de 7,3 % et de 6,9 % durant la même année (OCDE, 2014).

Cependant, cette impression est à relativi-ser selon différents aspects.

Premièrement, la proportion de travailleurs temporaires est de 24 %, soit deux fois plus que la moyenne de l’OCDE (OCDE, 2014). Cela dénote une faible sécurité de l’emploi. partie ce chiffre. En effet, les jeunes travail-leurs vont souvent préférer travailler dans un chaebol à cause de cette distinction.

Cependant, le manque d’opportunités dans les chaebols combiné au peu d’en-gouement envers les petites et moyennes entreprises (PME) sont donc des éléments qui expliquent le chômage important chez les jeunes.

De plus, la rude concurrence causée par la quantité de personnes de la tranche 25-34 ans possédant un diplôme universi-taire (environ 67 % de cette tranche) est un autre élément qui vient gonfler ce chô-mage (Reuters UK, 2015).

Ce problème pourrait être résolu par l’en-couragement de la création des start-ups par le gouvernement. Ce phénomène tend à se développer dernièrement en Corée dans le but de favoriser l’innovation au tra-vers de l’économie créative.

Le taux de chômage coréen est deux fois plus faible que la moyenne des pays de l’OCDE

sources : OCDE, 2014; Gouvernement du Canada, 2014; Institut de la statistique du Québec, 2013

Samsung et Hyundai

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