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Première partie Les politiques linguistiques menées en Chine depuis 1949

Chapitre 3 Les politiques linguistiques à l’ère nouvelle

3.3 Les principaux travaux linguistiques menés depuis 1985

À l’issue de la Conférence nationale des travaux de la langue et de l’écriture ayant défini l’orientation à suivre pour les travaux linguistiques en 1986, outre les travaux législatifs, ceux du corpus ont été également avancés. Les priorités sont accordées, comme durant 1978-1985, à la normalisation des caractères chinois, à la diffusion du pinyin, à la généralisation du putonghua et au traitement informatique de la langue et de l’écriture chinoises. En 1997, s’est tenue à Beijing une nouvelle Conférence nationale des travaux de la langue et de l’écriture lors de laquelle les quatre priorités ont été maintenues.

3.3.1 Sur la normalisation des caractères chinois

La Commission nationale de l’Éducation et la Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture ont publié conjointement le 26 janvier 1986 la Liste des caractères d’usage fréquent du chinois moderne réunissant 2 500 caractères enseignés au niveau primaire et 1 000 au niveau secondaire. Le 25 mars a vu la publication de la Liste des caractères d’usage commun du chinois moderne comptant 7 000 caractères. Ces deux listes ont été utilisées jusque le 5 juin 2013 où la Liste générale des caractères d’usage commun normalisés s’est vu publiée par le Conseil des affaires de l’État. En se référant à la première liste de variantes de caractère de 1955, à La liste intégrale des caractères chinois simplifiés de 1986, aux deux listes susmentionnées et s’appuyant sur le corpus des 55 disciplines des sciences humaine et sociale, naturelle, la Liste de 2013 a enregistré 8 105 caractères organisés en trois catégories. 3 500 caractères dans la première catégorie sont utilisés essentiellement pour l’enseignement primaire et la

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vulgarisation de la culture ; 3 000 dans la deuxième catégorie sont destinés à la publication, au traitement informatique, tandis que 1 605 sont employés pour les noms propres, les termes scientifiques et la littérature traditionnelle. Enfin, cette liste est ouverte à d’éventuels ajouts et modifications avec le temps.68

De plus, la Commission nationale de l’Éducation et la Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture et la Délégation nationale de la presse et de la publication d’alors ont rendu au public le 7 avril 1997 les Normes sur l’ordre des traits des caractères d’usage commun du chinois moderne. La liste d’aménagement des premières variantes de caractères a été publiée le 12 décembre 2001 par le Ministère de l’éducation et la Commission nationale de l’Éducation et la Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture69.

3.3.2 Sur le projet du pinyin

3.3.2.1 Les Règles générales d’orthographe du pinyin

La Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture ainsi que le Comité de recherche sur la réforme de l’écriture de Shanghai, le Comité de l’Éducation de Hangzhou ont mené une expérimentation sur l’orthographe du pinyin ayant pour cobayes 104 372 mots dans 400 articles qui traitent des sujets divers dont critique politique, littérature et art, vulgarisation scientifique et application. Appuyées sur les statistiques de cette expérimentation, la Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture et la Commission nationale de l’Éducation ont publié le 1er juillet 1988 « Les Règles générales d’orthographe du pinyin ». Les Règles ont pour principes essentiels :

-l’unité d’orthographe est le mot ;

-les règles sont développées selon la fonction grammaticale des mots ;

68 http://www.gov.cn/zwgk/2013-08/19/content_2469793.htm, consulté le 27 février 2014.

69 http://www.china-language.gov.cn/wenziguifan/index.htm, consulté le 3 mars 2014.

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-les règles des homonymes sont laissées à étudier ultérieurement ;

-les règles spéciales telles que celles de la lettre en majuscule, de l’anthroponyme, du toponyme sont à discuter ultérieurement.

Le 22 janvier 1996 et le 1er octobre 2012, ces règles ont été modifiées à deux reprises afin de les adapter à la modernité.

3.3.2.2 D’autres résultats

Basée sur les Règles de translittération en pinyin des titres de publications en chinois de 1982 et les Règles générales d’orthographe du pinyin (voir supra), l’Administration nationale de la supervision de technologie d’alors a approuvé le 1er février 1992 les Règles de translittération en pinyin des titres de publications en chinois à la place de celles-là.

A l’entrée du XXIe siècle où l’on se sert de plus en plus d’ordinateur, la plupart des initiaux et des finals peuvent être saisis sur le clavier universel du fait de la romanisation de l’écriture chinoise. Cependant, certaines lettres et les tons n’avaient pas de touches correspondantes. Différentes méthodes de saisie ont créé leur propre façon dus saisir, elles se différencient l’une de l’autre. Pour se sortir de cet imbroglio, l’autorité s’est décidée à établir le Standard pour le schéma de la saisie du pinyin sur le clavier universel. Le 2 février 2001, la Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture a publié le Standard dans lequel on saisit ü par la touche u ou v, les quatre tons et le ton neutre sont saisis par les touches 1-5.70

3.3.3 Sur la généralisation du putonghua

70 http://www.china-language.gov.cn/wenziguifan/managed/034.htm, consulté le 5 avril 2014.

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Outre que l’autorité continue de généraliser le putonghua dans les activités commerciales, économique et touristiques, à partir d’octobre 1994, la Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture, la Commission nationale de l’Éducation ainsi que le ministère de la Radio, de la Cinématographie et de la Télévision d’alors ont mis en place Le Putonghua Shuiping Ceshi (PSC, Test d’Évaluation du putonghua) qui a pour objectif d’évaluer le niveau du putonghua des candidats.

Présentateur, enseignant et personnel de l’organisme public doivent passer le PSC et atteindre chacun le niveau requis par l’État. Sur sa lancée, la Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture a publié en 1997 les Critères des niveaux de références du putonghua selon lesquels on a établi trois niveaux qui comptent chacun deux sous-niveaux. Le Niveau 1 veut dire que le candidat parle putonghua standard ; le Niveau 2 le putonghua assez standard et le Niveau 3 le putonghua passable. L’évaluation de PSC est portée sur la prononciation, l’intonation, l’expression orale en continu.

Présentateur, acteur et comédien doivent atteindre le Niveau 1 tandis que, enseignant et étudiant doivent atteindre le Niveau 2 et fonctionnaire, employé du service public Niveau 3.71

Les travaux en cette matière ont pris de l’ampleur avec la création en 1998 de la Semaine nationale de la généralisation du putonghua. En 1997, le Conseil des affaires de l’État a approuvé la mise en place de la Semaine nationale de la généralisation du putonghua qui se tient annuellement durant la troisième semaine de septembre. La 1ère édition a été organisée en 1998 et cet événement, doté d’un sujet chaque année, se poursuit sans cesse jusqu’aujourd’hui sous la direction des 9 départements concouru par les autorités locales et constitue l’une des plus importantes plates-formes pour sensibiliser les citoyens à l’importance de la généralisation du putonghua.

71 Selon les Critères des niveaux de références du putonghua, le résultat supérieur à 92 points est classé au Niveau 1, le résultat entre 80 et 91,99 au Niveau 2 et le résultat entre 60 et 79,99 au Niveau 3.

http://psc.shyywz.com//pthcejj/159.htm, consulté le 7 avril 2014. À noter que, les enseignants et les élèves des spécialités de théâtre, de film, de télévision et de présentateur et les enseignants de chinois doivent avoir un niveau plus exigé.

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3.3.4 Sur le traitement informatique de la langue et de l’écriture chinoises

Depuis les années 1980, l’autorité a été consciente de l’essor informatique qui a commencé à exercer une influence de plus en plus marquée sur la société dans tous les milieux dont la langue. Pour répondre aux besoins de l’échange informatique des caractères, ont été mis en place ensemble de jeux de caractères de codage, matrices de caractères, méthodes de saisie qui servent de base pour le développement du traitement informatique de la langue et de l’écriture chinoises.

Depuis 1986, l’Administration nationale de la supervision de technologie d’alors a rendu au public successivement l’Ensemble des matrices de caractères 36×36 (1989), 48×48 (1989), 128×128 (1992, 1993), 256×256(1992, 1993) et l’Ensemble de données matricielles pour les polices de caractères72. À la différence des Ensembles publiés en 1985 et 1986 qui constituent GB (norme nationale) à caractère obligatoire, ceux publiés après relèvent de GB/T (norme nationale recommandée). De plus, l’Ensemble des mots d’usage commun pour la saisie des caractères sur ordinateurs a été publié en 1995 par l’Administration nationale de la supervision de technologie afin de rendre la saisie plus efficace et de la standardiser.

Avec un déferlement de produits numériques, le développement d’Internet et de technologie et le besoin d’une communication rapide, on a abordé la saisie par le son.

Des développeurs ont créé des applications permettant de saisir les caractères sur ordinateurs et téléphones portables par le truchement d’une énonciation telles que la Méthode de saisie par l’énonciation en chinois, la Méthode de saisie par l’énonciation de Xunfei. Mais le taux d’encodage est variable l’une de l’autre surtout en ce qui concerne la saisie des phrases. Dans la circonstance où le traitement informatique des caractères se

72 Les polices de caractères concernées sont : kaishu (style régulier), songti (style de la dynastie des Song), heiti (style noir) et fangsongti (imitation du songti).

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développe peu à peu vers celui des mots et des phrases, il est nécessaire d’établir des répertoires de phrases types et le corpus en mesure de favoriser la compréhension de la langue.

Consciente de l’importance de la toile dont le développement en Chine est retardé par rapport aux pays industrialisés, l’autorité met en accent sur l’héritage et la diffusion culturelle chinoise sur la Toile qui nécessite la prise en compte de l’emploi de la langue. Pour ce faire, le Département de gestion de l’information de la langue et de l’écriture a pris l’initiative d’établir l’Ensemble des jeux de caractères chinois réunissant tous les signes et écritures chinois véhiculant la culture chinoise à dessein de mieux sauvegarder la culture chinoise et à construire des bibliothèques et des archives numériques. En 2004, le projet du Grand ensemble des jeux de caractères chinois réunissant tous les signes et écritures chinois a été inscrit dans les projets majeurs du Ministère de l’éducation et il est toujours en construction.

3.4 Les travaux terminologiques

La Commission nationale de révision des termes des sciences naturelles une fois mise en place en 1985, le Conseil des Affaires de l’État s’est mis d’accord sur l’autorité des termes publiés par la Commission dans l’usage de l’enseignement, la recherche et les activités de production. Les termes révisés se voient publiés dans le périodique bimestriel La Terminologie des sciences et technologies de la Chine, apparu également en 1985, qui, en réunissant les efforts de la part des scientifiques et des linguistes, se veut une référence pour les travaux terminologiques dans la communauté

« sinophone ».

Le 23 juin1990, le Comité national des Sciences, l’Académie des Sciences, le Comité national de l’Éducation ainsi que la Délégation nationale de la presse et de la

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publication d’alors ont publié L’Avis sur l’emploi des termes scientifiques publiés par la Commission nationale de révision des termes des sciences naturelles selon lequel les établissements de presse et les maisons d’édition doivent employer les termes publiés dans leurs publications dont les ouvrages de référence et toutes les méthodes en particulier.73

La coopération avec Taïwan a débuté dans les années 1990. En juin 1996, s’est tenu à Huangshan organisé par la Commission nationale de révision des termes des sciences naturelles le Colloque sur les termes astronomiques employés des deux côtés du Détroit de Taïwan et en juillet de la même année, la Commission a participé au Colloque sur les termes de la navigation maritime employés des deux côtés du Détroit de Taïwan, organisé à Taipei.

En 1997, la Commission, devenue la Commission nationale de révision des termes des sciences et technologies, a publié les premiers termes informatiques. Pour mieux diffuser les termes scientifiques publiés, la Commission a créé son propre site web officiel en 2004 sur lequel plus de 300 mille termes révisés sont accessibles.

En 2008, le fait que la Chine est devenue membre permanent de l’ISO dont le représentant est l’Administration nationale de Standardisation renforcerait la coopération de la Chine et des autres pays membres pour la normalisation des termes.