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Première partie Les politiques linguistiques menées en Chine depuis 1949

2.4 Les efforts pour la généralisation du putonghua

À l’instar des travaux des caractères et du pinyin, ceux du putonghua avaient piétiné pendant dix ans et ont repris d’ampleur après.

2.4.1 Le renouvellement des instances et la généralisation inscrite dans la constitution

En vertu de ce qu’a stipulé la Note sur le renforcement de la Commission de la réforme de l’écriture de mars 1980, la généralisation du putonghua a été à la charge du Ministère de l’éducation à compter du mois d’octobre 1980. Ce dernier a en outre en 1982 créé le Bureau pour la généralisation du putonghua. Dorénavant, la généralisation du putonghua a pour acteur principal le Ministère de l’éducation et la Commission nationale de la réforme de l’écriture le seconde dans les travaux en question. Sur cette lancée, les collectivités au niveau de province ont mis en place des organismes et ont sélectionné des cadres chargés de cette cause nationale l’un après l’autre. Le nombre des collectivités était de 16 à la fin de 1985.43

En 1982, une progression spectaculaire a été réalisée en matière du statut du

42 La réforme de l’écriture dans la Chine d’aujourd’hui, op. cit.,p. 135.

43 La réforme de l’écriture dans la Chine d’aujourd’hui, op. cit.,p. 288.

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putonghua. Adoptée par la 5e session de la 5e législature de l’Assemblée populaire nationale le 4 décembre 1982, la quatrième Constitution de la RPC44 a proclamé dans l’alinéa 5 de l’article 19 que « L’État généralise le putonghua.45 » C’est la première fois depuis la fondation de la RPC que la généralisation du putonghua ait été inscrite dans le marbre de Constitution, laquelle est la loi fondamentale du pays. Après les grands troubles, l’État s’est remis au dressement dans tous les milieux dont ceux de la société et de la culture. Soucieuse de la construction du socialisme nécessitant la civilisation matérielle et spirituelle, l’autorité centrale a été déterminée à généraliser vigoureusement le putonghua, favorable à l’élimination de l’incompréhension dialectale, à l’unité du pays et du peuple.

Ce faisant, 15 unités administratives publiques dont le Ministère de l’éducation, la Commission nationale de la réforme de l’écriture, le ministère de la Culture, le ministère du Commerce ont publié à l’unisson La lettre d’initiative proposant à tout le monde de parler putonghua dans le Quotidien du peuple du 23 décembre 1982. Au mois d’octobre 1983, le ministère de la Culture et le ministère du Commerce ont tenu conjointement à Fuzhou de la province du Fujian un séminaire sur la généralisation du putonghua dans les milieux de commerce de certaines provinces et municipalité (Jiangsu, Zhejiang, Guangdong, Fujian et Shanghai) pour l’amélioration du niveau du putonghua des employés de commerce et de service.

Le statut constitutionnel des travaux aidant, cette cause sera reprise d’une plus grande ampleur durant cette période.

2.4.2 Les travaux repris de la généralisation du putonghua

44 Depuis 1949, la RPC a eu la Constitution de 1954, de 1975 et de 1978.

45 http://www.gov.cn/gongbao/content/2004/content_62714.htm, consulté le 10 février 2014 et http://www.chinalawedu.com/falvfagui/fg21752/10928.shtml, consulté le 25 janvier 2014. Le premier lien est la Constitution révisée depuis le 14 mars 2004, le deuxième la version de 1982, l’alinéa portant sur le putonghua ne fait pas l’objet d’amendement.

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Le Ministère de l’éducation a signé en août 1978 une note sur le renforcement de l’enseignement du et du pinyin dans les établissements scolaires dans laquelle celui-là a insisté sur l’importance qu’il a accordée à la formation des enseignants en la matière et a également décidé de rouvrir la classe de formation du putonghua transformée en classe d’étude du putonghua et puis en stage de perfectionnement du putonghua dès octobre 1980.Toutes confondues, la formation a été organisée dix fois en l’espace de dix ans avec 353 stagiaires46 qui se sont lancés après dans la diffusion du putonghua aux collectivités locales.

Pour les établissements scolaires, la cinquième démonstration des résultats de l’enseignement du putonghua a été organisée du 11 au 20 août 1979 à Beijing réunissant plus de 300 participants à travers le pays. En septembre 1983, le Ministère de l’éducation a fait passer La note relative au renforcement de diffusion du putonghua et du pinyin dans les écoles normales secondaires exigeant que « Tous les élèves normaliens doivent maîtriser le pinyin et le putonghua pendant leurs études et peuvent enseigner le pinyin et enseigner en le putonghua à l’issue de leurs études. […]Les objectifs définis s’appliquent aussi dans les écoles normales supérieures. »47 Le 26 juillet de l’année suivante, a été publiée La note relative au renforcement de la formation du putonghua réservée aux enseignants des écoles primaires et secondaires intégrant ainsi la formation du putonghua dans le programme général de formation des enseignants des écoles primaires et secondaires. Dans cet esprit, les provinces, régions autonomes et municipalités ont renforcé les travaux : dans la province du Yunnan par exemple, le département de l’Éducation a organisé en 1985 un examen du putonghua pour les enseignants des établissements scolaires (de l’école maternelle à l’université), il y avait environ 160 000 candidats qui ont passé l’écrit, l’oral et le langage d’enseignement en putonghua et de l’ordre de 130 000 enseignants ont réussi.

46 La réforme de l’écriture dans la Chine d’aujourd’hui, op. cit.,p. 296.

47 Ibid., p. 313.

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Enfin, la révision de la prononciation des mots polyphones du putonghua. En mars 1983, la Commission nationale de la réforme de l’écriture a récréé le Comité pour la révision de la prononciation du putonghua dont a été convoquée le 26 juin la première session plénière décidant de réviser La liste générale de trois groupes de mots polyphones du putonghua publiée en 1963. La liste de révision de la prononciation des mots polyphones du putonghua s’est vue définitivement publiée en décembre 1985 après avoir été adoptée par la Commission nationale des travaux de la langue et de l’écriture, la Commission nationale de l’Éducation et le ministère de la Radio et de la Télévision d’alors et a servi la prononciation standard des mot polyphones du putonghua utilisés par les services de la culture, l’éducation, la publication et l’audiovisuel. Sans prendre en considération la prononciation des anthroponymes, celle des toponymes et la question du ton neutre, la révision a pour principes le regroupement des prononciations et la distinction de la prononciation des lemmes dans les mots polysyllabiques de la langue écrite et orale. Par exemple :

呆子(dāizi, idiot), 呆板(dāibǎn, auparavant : ǎibǎn, inflexible, rigide)

翘尾巴(qiàowěibā, se rengorger, oral), 翘楚 (qiáochǔ, personne remarquable, écrit).48

Cette liste de 1985 constitue toujours à nos jours la prononciation standard pour tous les acteurs sociaux et les citoyens.

2.5 L’aménagement linguistique dans un nouveau domaine :