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Méthodologie et données

4.1. Volet quantitatif

4.1.2. Les marqueurs de transition

Les marqueurs de transition sont les variables qui nous indiquent la situation de l’individu concernant la transition éducative et professionnelle. C’est pourquoi ils nous informent sur l’état de chaque individu au moment de la collecte de données, c’est-à-dire en 2007. En termes statistiques, ces marqueurs sont les variables « à expliquer », appelées aussi « dépendantes ».

Pour ce qui est de l’enseignement, les données censitaires renseignent trois informations essentielles : le niveau éducatif, la dernière année achevée dans le secondaire et l’inscription dans un centre d’enseignement. Ces informations sont utiles pour présenter un panorama général des niveaux atteints par les individus de la cohorte analysée. Les catégories du niveau éducatif atteint incluent la spécification « achevé » ou « inachevé », ainsi que le niveau des études supérieures : « techniques » ou « universitaires ». Avec ces éléments, nous utilisons plusieurs formes opérationnelles pour appréhender la transition postscolaire en éducation. Par la suite nous décrivons ces formes selon chaque objectif spécifique correspondants à la première question de recherche (section 3.2.1.).

Pour le premier objectif –analyser les différences dans la sortie du système d'enseignement et d’entrée dans le marché de l’emploi selon le sexe et le milieu social– nous utilisons principalement la question 12 du recensement : « Actuellement, vous assistez à un établissement d’enseignement secondaire, à un institut supérieur ou à l’université ? ». L’aspect central est donc le fait d’être étudiant selon l’âge. La sortie du système éducatif est un événement significatif car il met un terme au statut de dépendance vis-à-vis des figures

adultes, notamment les responsables de ménage. C’est pourquoi, à partir de 18 ans, la perte du statut d’étudiant expose les individus à davantage d’attentes sociales en tant qu’adulte. En particulier, en ce qui concerne le fait de travailler et de construire une indépendance économique. Ainsi, l’analyse des calendriers sociaux de sortie du système d’enseignement est basée sur la participation à l’enseignement secondaire ou supérieur de premier cycle.

Pour le second objectif –analyser l’association entre transitions postscolaires, caractéristiques individuelles et circonstances sociales–, nous nous focalisons sur le niveau d’enseignement supérieur. Pour ce faire, nous utilisons trois critères. Le premier est le fait d’avoir accédé ou pas à l’enseignement supérieur, qui découle de la question 11 du recensement : « Quel a été le dernier niveau, section ou année d’enseignement que vous avez validé ? »87F87F

88. De cette question

découle aussi le deuxième critère qui est celui d’avoir achevé la formation entamée. Nous considérons inachevée une formation, quand l’individu déclare qu’il a un niveau d’études « inachevé » et qu’il n’est pas inscrit dans un établissement d’enseignement. Ceci concerne des effectifs plus restreints, puisqu’on prend en compte uniquement les jeunes ayant accédé à l’enseignement supérieur. Finalement, pour l’estimation des associations selon le groupe d’âge, nous utilisons le même critère que pour le premier objectif, c’est-à-dire le fait d’être étudiant, mais en le limitant aux études supérieures de premier cycle. C’est-à-dire on inclut uniquement les étudiants universitaires en licence et les étudiants en formations non spécialisées dans un institut technique.

Pour ce qui est de l’emploi, nous focalisons l’ensemble d’analyses sur le fait de participer au marché de travail. Cette information découle de la question 13 du recensement : « La semaine dernière, avez-vous réalisé un travail rémunéré d’au moins une heure ? ». De même que pour les questions sur l’éducation, c’est la formulation standard utilisée dans toutes les enquêtes et sondages du système national de statistiques. Par ailleurs, il convient de constater que le recensement n’offre aucune information sur la trajectoire professionnelle de l’individu (à la différence de la dimension éducative qui peut être approchée par la question 11 sur le niveau d’enseignement). Nous retenons les informations sur les caractéristiques de l’emploi pour rendre compte de la diversité de situations des jeunes selon le sexe et le milieu social. Cependant notre but n’est pas de fournir une caractérisation détaillée des conditions de travail,

88 Comme le détaille le Manuel de l’Enquêteur (INEI, 2006), dans le cas où un individu a eu accès aux deux

filières différentes, uniquement la filière la plus élevée est recensée. En l’occurrence, si un jeune au cours de sa trajectoire éducative a accédé à une formation technique et à une formation universitaire, seule la formation universitaire est retenue.

avec le recensement nous n’en avons pas les moyens ; il est plutôt axé sur la participation au marché de l’emploi car c’est ce qui fait sens au niveau social et individuel. Nous l’avons vu, l’emploi rémunéré est une dimension constitutive, parmi d’autres, de la vie adulte. Du fait de son activité rémunérée, le jeune majeur a accès à des rapports et des espaces différents ; par ailleurs, avec le temps l’identité professionnelle se forge.

Par ailleurs, le fait de ne pas avoir de caractéristiques sur la scolarisation est une des restrictions majeures des données du recensement. Nous ne pouvons pas savoir si la gestion de l’établissement scolaire est de type publique ou privée, ou quelle est la performance académique ; deux aspects largement discutés dans la littérature spécialisée dans la région. Concernant l’emploi, une information sensible manquante est le nombre d’heures travaillées, qui aurait permis de mieux caractériser les conditions d’emploi parmi les jeunes de la cohorte.

Si les données censitaires présentent des limites concernant des informations pertinentes, elles permettent cependant d’observer en détail les tendances pour des sous-groupes d’individus par âge. Cet atout n’existe pas dans une enquête par échantillon car cela induirait des biais. Puisque nous sommes intéressés par les tendances agrégées à travers le temps, le fait que le questionnaire ait été appliqué à toute la population rend possible une analyse des stocks de population à chaque âge88F88F

89. Ainsi, nous avons établi un compromis acceptable entre détail des

informations et représentativité des données, puisque notre premier objectif est d’observer la dimension temporelle des transitions.

Par ailleurs, le fait de ne pas avoir de caractéristiques de la scolarisation est une des limitations majeures des données du recensement. Nous ne pouvons pas prendre en compte les caractéristiques du type de gestion de l’établissement scolaire, par exemple publique ou privée, ou la performance académique, deux aspects largement discutés dans la littérature spécialisée dans la région. Concernant l’emploi, une information sensible manquante est le nombre d’heures travaillées, qui nous aurait permis de mieux caractériser les conditions d’emploi parmi les jeunes de la cohorte.

89 Par ailleurs, si le questionnaire n’a pas été conçu pour des suivis individuels de longue durée, on a une série de

variables qui nous permettent de retracer quelques éléments du passé individuel, par exemple la date de naissance du premier enfant pour les femmes, le lieu de naissance et de résidence cinq ans avant le jour de l’enquête. On les verra en détail dans la sous-section suivante.

Si les données censitaires présentent des limites concernant des informations importantes, elles nous permettent d’observer en détail les tendances pour des sous-groupes d’individus par âge. Ce ne serait pas possible pour une enquête par échantillon car cela induirait des biais. Puisque nous sommes intéressés par les tendances agrégées à travers le temps, le fait que le questionnaire ait été appliqué à toute la population rend possible une analyse des stocks de population à chaque âge89F89F

90. Ainsi, nous avons établi un compromis entre détail des

informations et représentativité des données qui nous convient, puisque notre premier objectif est d’observer la dimension temporelle des transitions.