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d’études supérieures

5.1. Calendriers sociaux de sortie du système d’enseignement

5.1.2. Différences selon le milieu social

Nous avons retenu deux niveaux : celui du ménage et celui de la section censitaire. La situation des hommes et des femmes est examinée à chaque niveau.

Nous avons regroupé les sections censitaires en trois grandes catégories selon la part de résidents adultes ayant connu un accès à l’enseignement supérieur105F105F

106. Les jeunes entre 18 et

106 Comme expliqué dans la première section du deuxième chapitre (page 73), la première catégorie « de faible

accès au supérieur », regroupe les sections ayant jusqu’à 30% d’adultes avec accès ; la deuxième catégorie « à accès moyen », regroupe les sections avec entre 31 et 50% d’adultes dans cette situation ; finalement, les sections « à accès répandu » sont celles où plus de la moitié des adultes ont démarré une formation dans le supérieur.

29 ans sont répartis de façon égale dans chacun des trois catégories de section ; en d’autres termes, un tiers de ceux-ci habite dans chaque catégorie de section.

Pour ce qui est du ménage d’appartenance, l’analyse porte sur les différences selon le niveau éducatif et le niveau socioéconomique. Les ménages sont regroupés selon le niveau d’instruction le plus élevé des responsables du ménage106F106F

107 et en quartiles

107F107F

108 selon le niveau

socio-économique. Les ménages appartenant au quatrième quartile (Q4) sont les plus aisés et ceux appartenant au premier quartile (Q1) les moins aisés.

Pour les calendriers, les tranches d’âges concernées ne sont pas les mêmes selon le niveau d’analyse. En raison de la représentativité des données, au niveau des sections, nous analysons l’étape entre 18 et 29 ans, cependant pour l’analyse des caractéristiques de ménage on s’arrête à 24 ans. Etant donné qu’un de nos principaux buts est d’analyser les calendriers de transition et de les mettre en lien avec l’analyse multivariée, à chaque niveau l’analyse

commence par une présentation de la répartition des jeunes à 24 ans. Nous allons ainsi arriver à une idée précise de la part d’hommes et de femmes ayant suivi des études techniques ou universitaires à la fin de l’étape observée.

5.1.2.1. Différences selon l’éducation dans le quartier

Comme le représente la figure 12, on observe des écarts considérables entre les trois types de sections analysées, en termes d’accès et de niveau d’instruction. Les sections ayant un accès restreint à l’enseignement supérieur ont les plus faibles proportions de jeunes étant passés par une formation de niveau supérieur ; les deux filières d’études confondues, à 29 ans, moins d’un tiers a eu accès à une formation. Dans les sections à accès moyen, la moitié a commencé une formation, tandis que ce fut le cas pour près de 80% dans les sections à accès répandu.

107 Comme expliqué au chapitre 4, section 1.3 (page 130), les ménages ont été regroupés en trois catégories : la

première regroupe les ménages ayant un niveau d’instruction secondaire complète ou inférieur ; la deuxième et la troisième incluent ceux ayant un diplôme d’enseignement supérieur technique et universitaire respectivement. Les responsables du ménage sont le « chef du ménage » et le « conjoint du chef de ménage ».

108 L’indicateur de niveau socioéconomique mesure le niveau socioéconomique d’un ménage en termes d’accès

aux services de base (électricité, eau, etc.) et de possession d’équipements (électroménager, véhicules, etc.). Les détails sont présentés en section 1.3 du chapitre 4, à la page 130.

Figure 12. Part d’étudiants techniciens et universitaires par rapport au total d’individus de 24 ans, selon le sexe et le profil du quartier en termes d’accès à l’enseignement supérieur (ES)

Source : CPV-Lima, 2007. Effectifs : Restreint 46 991, Moyen 46 921, Répandu 46 621. Sont inclus les 24 ans inscrits dans l’enseignement supérieur (de 1er cycle), sauf RM

indépendants.

En ce qui concerne les filières, les jeunes issus de sections à accès moyen ou faible au supérieur passent davantage par des instituts techniques. Dans les sections à faible accès, l’inscription en institut technique est deux fois plus fréquente qu’à l’université, et seuls 11% des jeunes sont allés à l’université.

Les étudiantes sont davantage inscrites dans des formations techniques, les écarts plus importants s’observent dans les sections à accès répandu au supérieur. Les hommes sont plus enclins à suivre des cursus universitaires, et les femmes des cursus techniques. Nos observations contredisent une étude précédente (Papadópulos et Radakovich, 2006) qui fait état d’une différence moindre par sexe du niveau d’études dans les milieux plus éduqués.

Observons maintenant la part des jeunes inscrits dans le système éducatif, année après année, entre 18 et 29 ans. Les figures ci-dessous montrent le rythme de la sortie des jeunes selon le

19,7 11,1 28,9 22,3 28,1 48,2 21,1 11,8 31,3 22,8 31,7 44,0 0 10 20 30 40 50 60

Sup. Technique Sup. Universitaire

Sup. Technique Sup. Universitaire

Sup. Technique Sup. Universitaire Restreint Moyen Répandu

%

Accès à l'ES dans la section

type de quartier : les trajectoires masculines sont illustrées en figure 13 et les féminines en figure 14. Chaque ligne de tendance représente la proportion d’étudiants par rapport à l’ensemble d’individus de la cohorte. On observe un écart significatif entre la part d’étudiants des sections à accès éducatif répandu et les deux autres catégories. Dans les sections à accès faible et moyen, le rythme de sortie est plus intense entre 18 et 21 ans. Par exemple, la part d’étudiantes passe de 60,7% à 18 ans à 38% à 21 ans. Par contre, les sorties du système d’enseignement dans les sections plus éduquées sont plus fréquentes entre 22 et 25 ans.

Figure 13. Evolution de la part d’étudiants selon le profil du quartier

(hommes)

Figure 14. Evolution de la part d’étudiantes selon le profil du quartier

(femmes)

Source : CPV-Lima, 2007. Sont inclus les individus inscrits dans l’éducation secondaire et supérieure (dans une formation de premier cycle).

L’âge de 21 ans représente un seuil dans le calendrier des jeunes issus des sections à accès répandu, car au-delà la sortie du système s’accélère jusqu’à 25 ans. En effet, à 21 ans, 60% des hommes sont étudiants et 56% des femmes étudiantes dans les quartiers plus éduqués,

0 10 20 30 40 50 60 70 80 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 % Age Restreint (0-30%) Moyen (31-50%) Répandu (51-100%) 0 10 20 30 40 50 60 70 80 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 % Age

contre 40% et 38% dans les sections à accès moyen, et 28% pour les deux sexes dans les sections à faible accès au supérieur108F108F

109.

Les différences entre les deux sexes sont également notoires selon le type de quartier. Comme l’illustre la figure 15, dans les quartiers moins éduqués, jusqu’à l’âge de 21 ans la part d’ étudiants hommes est plus importante que la part d’étudiantes femmes, mais les différences se réduisent au fil de l’âge. A partir de 22 ans, la situation s’inverse : les différences se réduisent et se stabilisent. Si la courbe relative aux jeunes des sections à accès moyen suit ce schéma, celle des jeunes relevant des quartiers plus favorisés se différencie nettement. Pour ce dernier groupe, entre 18 et 20 ans l’écart entre sexes est pratiquement nul, puis il se creuse sensiblement jusqu’à 24 ans, au détriment des femmes ; finalement, il se réduit à nouveau – tout en restant au détriment du sexe féminin– et se rapproche des différences observées dans les deux autres types de quartiers.

Figure 15. Evolution des écarts entre la part d’hommes étudiants et la part de femmes étudiantes, selon profil du quartier

Source : CPV-Lima, 2007. Sont inclus les jeunes inscrits dans l’enseignement secondaire et supérieur (de 1er cycle).

109 Par ailleurs, les différences entre types de quartier sont plus marquées autour des 21 ans, et parmi les

hommes. Pour ces âges, l’écart moyen entre quartiers « extrêmes » est parmi les hommes est de 20 points et pour les femmes de 16 points. On voit que cette différence répond à plus de trajectoires de continuité éducative des femmes des quartiers à faible accès au supérieur.

-9 -7 -5 -3 -1 1 3 5 7 9 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 Diff éren ce (%f em m es - %ho m m es) Age Restreint (0-30%) Moyen (31-50%) Répandu (51-100%) Dava nt ag e d' ho m m es Dava nta ge de fe m m es

5.1.2.2. Ecarts selon le niveau d’instruction des parents

A Lima, 44,7% des responsables des ménages ont eu accès au supérieur et 30,7% seulement ont achevé leur formation et sont diplômés. Seulement 3 ménages sur 10 sont dirigés par des diplômés, dont 46% au niveau technique et 54% au niveau universitaire109F109F

110

(CPV, 2007).

Comme le montre la figure 16, pour la cohorte analysée, à 24 ans, 38% des enfants de non diplômés ont eu accès au supérieur, contre 74% des jeunes issus des ménages de diplômés techniques et 84% des jeunes issus de ménages de diplômés universitaires. Par ailleurs, les différences entre sexes sont plus importantes parmi les jeunes issus de ménages non diplômés : 42% des hommes et 34,7% des femmes ont eu accès à une formation à 24 ans.

L’accès à l’université des enfants est fortement marqué par l’accès à l’université de leurs parents : la proportion d’enfants d’universitaires ayant accédé à l’université (65%) est deux fois plus élevée que celle pour les enfants de parents ayant eu une formation supérieure technique, et plus du triple pour les enfants de parents sans diplôme.

110 Par rapport à d’autres villes de la région, l’accès au supérieur parmi les adultes n’est pas très élevé. Cette

situation est le résultat d’une expansion éducative plus tardive par rapport à des villes comme Buenos Aires, Santiago ou Bogota (CEPAL, 2001).

Figure 16. Part d’étudiants techniciens et universitaires par rapport au total d’individus de 24 ans, selon le sexe et le niveau d’instruction des parents

Source : CPV-Lima, 2007. N = Ménage Ed. Sec. 66 622, Ménage EST 27 433, Ménage ESU 46 499. Sont inclus les 24 ans inscrits dans l’enseignement supérieur (de 1er cycle), sauf RM

indépendants.

Par ailleurs, on constate parmi les enfants de parents ayant eu une formation supérieure technique une prédilection pour les mêmes formations techniques. Par rapport aux autres niveaux d’instruction des responsables de ménages, le pourcentage est deux fois plus élevé chez les garçons et trois fois plus chez les filles. A souligner par ailleurs que pour les filles de ce type de parents l’accès à l’université s’avère à peine plus élevé que pour les filles de parents sans diplôme (17,3% contre 15,5%).

Finalement, les différences de filière d’études selon le sexe se révèlent plus importantes entre les fils et filles de parents ayant eu une formation supérieure technique, avec une prédominance marquée pour les études techniques chez les femmes. Les écarts entre sexes sont minimes parmi les enfants de non diplômés. Parmi les enfants de diplômés universitaires, on note que les filles suivent en peu plus des formations techniques et les garçons suivent un peu plus des formations universitaires. Il est difficile d’aller plus loin concernant les spécialités suivies par hommes et femmes, puisque les principales études concernant les types

23,0 19,4 44,0 30,6 19,6 64,8 19,2 15,5 58,0 17,3 21,7 62,1 0 10 20 30 40 50 60 70 80

Technique Universitaire Technique Universitaire Technique Universitaire Ménage Education Secondaire Ménage Education Sup.

Technique

Ménage Education Sup. Universitaire

%

Niveau d'instruction des parents

Hommes Femmes

de formations techniques et universitaires (Arregui, 1998 ; Diaz, 2005 ; INEI, 2010 ; Rodriguez et Montoro, 2007) ne distinguent pas les formations selon le sexe.

Les figures 17 et 18 montrent les pourcentages d’inscrits dans le système éducatif entre 18 et 24 ans, pour chaque sexe. Elles révèlent qu’à 18 ans, alors que près de 8 enfants sur 10 de parents diplômés universitaires sont étudiants, ce n’est le cas que pour la moitié des jeunes issus de ménages sans diplôme. De plus, la part d’étudiants se maintient au-dessus de 70% pour les enfants d’universitaires entre 18 et 20 ans, ce qui n’est pas le cas pour les autres. Parmi les enfants de techniciens, la sortie du système est plus prononcée entre 18 et 20 ans, et elle l’est encore plus pour les enfants de non diplômés. Parmi ces derniers, la part d’étudiants passe de la moitié à 18 ans à un tiers à 21 ans.

Ces différences dans le rythme de sortie du système éducatif peuvent être attribuées à au moins deux aspects. D’un côté, les enfants des non diplômés ont moins de chances d’accéder au supérieur ; d’un autre côté, ils affrontent plus de difficultés –académiques et autres– pour avancer dans les formations. Comme nous l’avions noté au chapitre 2, parmi les jeunes issus de ces ménages, les taux d’abandon sont plus élevés.

Figure 17. Evolution de la part d’étudiants selon le niveau d’instruction des parents

(hommes)

Figure 18. Evolution de la part d’étudiantes selon le niveau d’instruction des parents

(femmes)

Source : CPV-Lima, 2007. Sont inclus les individus inscrits dans l’enseignement secondaire et supérieur (de 1er cycle), sauf RM indépendants.

Les écarts maximaux entre les trois catégories de ménages se situent à 21 ans, ils réduisent ensuite progressivement. Cette réduction est l’effet de la sortie plus rapide des enfants d’universitaires en comparaison avec le rythme de sortie du reste de jeunes. Le rythme de sortie du système pour les enfants de milieux non diplômés peut être lié à une moindre synchronisation des parcours de formation. Par exemple, il est possible qu’après la sortie de l’école un nombre non négligeable d’entrées à l’enseignement supérieur se fasse plus tardivement. Par ailleurs, ceci peut être causé par des trajectoires plus étalées dans le temps, c’est notamment le cas des jeunes qui s’inscrivent dans un minimum de cours par semestre pour avoir la possibilité de travailler et/ou parce que leur budget mensuel ne leur permet pas de suivre l’intégralité des cours. Par ailleurs, dans les milieux moins aisés il est plus fréquent que les jeunes aient des trajectoires discontinues, avec un ou plusieurs semestres « de césure » en raison de contraintes financières.

Si ces tendances sont assez similaires entre hommes et femmes, néanmoins quelques écarts méritent d’être soulignés. La figure 19 montre comment entre 18 et 20 ans, parmi les enfants de parents non diplômés, le pourcentage de femmes étudiantes est supérieur à celui d’hommes

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 18 19 20 21 22 23 24 % Age Education Secondaire Education Sup. Technique Education Sup. Universitaire

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 18 19 20 21 22 23 24 % Age

étudiants. Après cette étape initiale, les écarts disparaissent parmi les enfants de non diplômés et s’inversent pour les enfants de diplômés, avec un pourcentage d’inscrits plus élevés chez les garçons que chez les filles. Ceci peut être attribué à une sortie plus prononcée des femmes du système d’enseignement à partir de 21 ans. Ce phénomène est plus intense dans les milieux plus éduqués. A l’âge de 23 et 24 ans, les fils de parents ayant eu une formation supérieure technique et universitaire sont significativement plus présents dans des formations de premier cycle.

Figure 19. Evolution des écarts entre la part d’hommes étudiants et la part de femmes étudiantes, selon le niveau d’instruction des parents

Source : CPV, 2007. Sont inclus les individus inscrits dans l’enseignement secondaire et supérieure (de 1er cycle), sauf RM indépendants.

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 18 19 20 21 22 23 24 Différence (% fem m es - % ho m m es) Age Education Secondaire Education Sup. Technique Education Sup. Universitaire

Dava nt ag e de fem m es Dava nt ag e d' ho m m es

5.1.2.3. Différences selon le niveau socioéconomique

La figure 20 nous montre que l’accès à l’enseignement supérieur augmente en fonction du niveau socioéconomique du foyer. Le principal constat qu’on peut faire est que si on compare les trois premiers quartiles, la part d’étudiants passe de 43% (Q1) à 60% (Q3) du total des jeunes, puis on observe une forte augmentation concernant le quartile plus aisé (Q4). La proportion de garçons appartenant au quatrième quartile est d’au moins 20 points au- dessus du troisième quartile, tandis que les différences entre le reste des quartiles sont au maximum de 7 points.

Figure 20. Part d’étudiants du total d’individus de 24 ans, selon le sexe, la filière d’études et le niveau socioéconomique

Source : CPV, 2007. N= Q1 33 630, Q2 42 901, Q3 47 562, Q4 47 166. Tous les individus de 24 ans, sauf RM indépendants.

Par ailleurs, il s’avère que les jeunes des deux quartiles les moins aisés sont plus nombreux à suivre des parcours techniques. Les jeunes issus du troisième quartile sont dans une situation

23,8 20,5 26,4 22,9 28,6 30,5 25,4 53,4 24,0 16,3 28,0 20,9 31,6 28,7 29,4 46,8 0 10 20 30 40 50 60

Technique Universitaire Technique Universitaire Technique Universitaire Technique Universitaire Q1 (moins riche) Q2 Q3 Q4 (plus riche)

% Niveau socio-économique Hommes Femmes (plus aisé) (moins aisé)

intermédiaire, avec une parité dans la répartition des jeunes selon le niveau d’études. Enfin, dans le quartile le plus aisé la grande majorité va à l’université.

En ce qui concerne les écarts dans l’accès au supérieur selon le sexe, les extrêmes présentent les plus grandes différences. Les ménages plus pauvres ont un écart de 4 points et les plus aisés de 2,6 points, alors que les quantiles intermédiaires ont moins d’un point de différence. Et puis, les écarts entre sexes sont marqués selon le milieu social. Les voici, par ordre d’importance. Premièrement, à l’intérieur des milieux plus aisés, une plus grande proportion d’hommes suit des études universitaires et une plus grande proportion de femmes suit des études techniques. Deuxièmement, dans les milieux moins aisés, la part d’hommes qui suit des formations universitaires est supérieure à celle des femmes. Ces résultats indiquent que les écarts entre sexes sont plus évidents dans les milieux extrêmes, et parmi ces extrêmes ils sont plus significatifs parmi les plus aisés.

Si les différences d’accès à l’université sont grandes, il n’en va pas de même pour l’accès aux études techniques. Environ un quart des jeunes de chaque quartile est passé par un institut technique. Il faut noter que les études techniques font aussi partie des trajectoires des jeunes des milieux aisés. Cependant, selon le niveau socioéconomique, les jeunes ne suivent pas les mêmes parcours techniques. Par exemple, certaines filières comme les arts appliqués, la communication, la mode sont enseignés principalement dans des instituts privés élitistes.

Comme le montrent la figure 21 pour les hommes et la figure 22 pour les femmes, les tendances de sortie du système selon le niveau socioéconomique sont proches de celles selon les niveaux d’instruction des parents. C’est à 21 ans qu’apparaissent les différences les plus importantes entre catégories de ménage. Cependant, les écarts sont légèrement moins importants que celles observées selon la section censitaire et le niveau éducatif.

Les quartiles intermédiaires sont considérablement plus proches du quartile moins favorisé, et le quartile le plus aisé se différencie significativement du reste. Concernant l’âge médian de sortie, pour les jeunes des ménages du premier quartile, il se situe à 18 ans et pour le quatrième quartile à 23 ans.

Figure 21. Evolution de la part d’étudiants selon le niveau socioéconomique

(hommes)

Figure 22. Evolution de la part d’étudiantes selon le niveau socioéconomique

(femmes)

Source : CPV-Lima, 2007. Sont inclus les individus inscrits dans l’éducation secondaire et supérieure (1er cycle), sauf RM indépendants.

En comparant les proportions d’étudiants et d’étudiantes, on voit que le quartile le plus aisé affiche des différences minimales selon le sexe jusqu’à 22 ans, puis un léger écart se fait jour, favorable aux hommes. Comme pour les différences selon le niveau d’instruction des ménages, on retrouve une sortie plus précoce des femmes (avant 21 ans).

Une permanence prolongée dans le système éducatif est une expérience privilégiée, qui caractérise le milieu plus aisé. La différence par rapport aux niveaux intermédiaires est marquée : il y a trois ans de différence dans l’âge médian de sortie, entre le quartile le plus aisé et le suivant.

À propos des écarts entre sexes, la figure 23 illustre l’évolution des différences entre la part d’étudiants et d’étudiantes selon le niveau socioéconomique. A l’exception du quartile le plus aisé, le pourcentage des étudiantes apparaît toujours supérieur à celui des étudiants, l’écart se réduisant néanmoins au fil des années. Dans l’ensemble, l’écart entre sexes diminue du quartile le moins aisé au plus aisé, en particulier parmi les ménages plus aisés, où l’écart s’inverse carrément entre 20 et 21 ans. Dans ce milieu social, un élément d’explication provient des différences selon le sexe dans la filière. Comme analysé ci-dessus (figure 20), les

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 18 19 20 21 22 23 24 % Age

Quartile 1 (moins riche) Quartile 2

Quartile 3

Quartile 4 (plus riche)

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 18 19 20 21 22 23 24 % Age (plus aisé)

femmes suivent davantage des formations techniques dans les ménages plus aisés. Pour le quartile le moins aisé, on retrouve la situation inverse, la proportion d’étudiantes est supérieure à celles des étudiants quel que soit l’âge. Ceci peut être l’effet de trajectoires masculines davantage interrompues, d’entrées et de sorties du supérieur et de parcours de formation inachevés. Ainsi, plus d’hommes ont accès à l’enseignement supérieur mais ils se maintiennent moins dans la durée. Une des principales raisons mise en avant est le fait qu’ils ont plus de pression que les femmes pour travailler et assurer des revenus à leur ménage