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Les indicateurs d’analyse des études d’impacts

DEMARCHE METHODOLOGIQUE

3) La tension comme vecteur de changement

3.2. LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE LA THESE

3.2.3. Le traitement des données

3.2.3.3. Les indicateurs d’analyse des études d’impacts

Après la collecte des données, certains aspects seront étudiés pour évaluer les impacts socio-économiques des stratégies des producteurs face à la crise cotonnière au Cameroun. Ainsi, les données collectées sur la situation après et pendant la crise cotonnière à travers l’enquête seront utilisées pour évaluer l’impact actuel des stratégies.

Il est important ici d’apporter tout d’abord des éclairages par rapport à cette notion d’impact. La définition de l’impact se rapporte le plus souvent aux changements apportés suite à l’introduction, dans un système social et économique existant, d’une nouvelle activité et/ou technologie, en fonction des objectifs ou des stratégies initiaux.

Ainsi, on peut assez facilement distinguer différentes « échelles » d’impact : échelle individuelle ou « micro » (amélioration de revenus ; de position sociale ou de capacités), échelle sociétale (structuration du tissu socioéconomique, services financiers accessibles), échelle mixte (la promotion des femmes constitue un impact mixte).

En outre, Birkhaeuser, Evenson et Feder (1991) ; Picciotto et Anderson (1997) affirment que l’analyse des impacts des interventions et des actions prend en compte des éléments suivants : les indicateurs d’impacts et les tests statistiques. D’autres auteurs tels que Abadie (2005) ; Bertrand, Duflo et Mullainathan (2004) ; Buckley et Shang (2003) affirment que les indicateurs sont utilisés pour l’analyse des impacts lorsque les données sont collectées à travers des enquêtes et des observations.

Plusieurs indicateurs répartis en groupe sont généralement utilisés pour évaluer les effets multidimensionnels des interventions ou des politiques. Dans le cadre de cette étude, nous utiliserons les indicateurs relatives aux outputs tel que : revenu, bien être, productivité et le type de matériels agricoles utilisés pour évaluer les impacts des stratégies des producteurs tant sur le plan économiques que sur le plan social.

Tableau 6: Groupe et indicateurs d’évaluation de l’impact socio-économique Groupe Indicateurs d’évaluation

Revenu net total du ménage Revenu net des activités agricoles Revenu des activités extra agricoles Dépenses totales annuelles du ménage Dépenses de consommation du ménage Dépenses totales de l’exploitation Revenu et bien être

Type de matériels agricoles Superficies cultivées

Rendement des cultures par exploitation : coton, sorgho, mil, arachide, muskwuri…

Ratio input/output

Productivité et

technologie

Index de diversification

Enfin, pour réaliser l'enregistrement et le traitement des données, un ensemble de bases de données articulées a été conçu en cohérence parfaite avec la méthodologie décrite précédemment. Il permet d'une part l'exploitation des données à l'échelle d’exploitation et d'autre part la même exploitation à l'échelle nationale, à partir de la consolidation des différentes méthodes de collecte des données utilisées : enquêtes, entretiens et observations directes. Pour le faire, nous avions faits dans la majorité des cas des analyses statistiques descriptives et multi variées, à travers les logiciels (EXCEL et SPSS ("Statistical Package for the Social Sciences")).

CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre de la thèse nous a permis de faire une étude empirique et conceptuelle de la coordination, pour éclairer la compréhension et la perception de cette notion. En plus, nous avons présenté les différents méthodes et outils utilisés pour la collecte et l’analyse des données. La thèse est bâtie sur un cadre conceptuel qui prend en compte le rôle joué par la coordination dans l’organisation et la gestion de la filière.

L’insatisfaction à l’égard des théories traditionnelles du fonctionnement du marché a conduit les économistes à explorer la portée de la notion de contrat. La notion de contrat fournit les bases d’une théorie dans laquelle les dispositifs de coordination résultent des réactions décentralisées et rationnelles des agents. Elle se substitue à la notion de marché walrassien et le système économique est perçu comme un immense réseau de contrats.

La coordination comme « un ensemble d’efforts ou des mesures – publiques ou privées – visant à faire agir les acteurs dans un système de marché de manière commune ou complémentaire ou vers un objectif commun ». La poursuite d’une coordination efficace « peut nécessiter des mesures conçues pour empêcher les acteurs de poursuivre des objectifs ou chemins contraires ». Dans l’idéal néoclassique de concurrence parfaite, la seule coordination exigée est la coordination verticale entre les acteurs aux différents niveaux de la filière. Cette coordination est entièrement matérialisée par le mécanisme des prix. La coordination entre les acteurs au niveau du système – coordination horizontale - n’apparaît pas dans ce modèle. En réalité, le besoin évident de coordination horizontale provient d’au moins deux facteurs négligés par la perspective néoclassique : la spécificité´ des biens (biens qui ont peu ou pas de valeur en dehors de la raison pour laquelle ils ont été achetés, comme une égreneuse de coton) et la fourniture de biens collectifs spécifiques au secteur (recherche, vulgarisation, qualité du coton).

L’examen approfondi des contrats a donc conduit à identifier certaines des limites de cette notion. On s’est donc penché sur les raisons de l’existence et les propriétés d’autres mécanismes. Trois catégories d’entre eux ont particulièrement intéressé les économistes :

- les organisations qui sont des unités économiques de coordination ayant des frontières identifiables et fonctionnant de façon continue en vue d’atteindre un ensemble d’objectifs partagés par les membres de l’organisation ;

- les conventions qui sont des normes de comportement ou des systèmes de référence propres à une communauté et auxquelles les individus se réfèrent pour se coordonner ;

- Les institutions qui sont des instances sur lesquelles les individus n’ont pas de prise directe et qui édictent des règles ou administrent des dispositifs au sein desquels les individus se coordonnent.

Il ressort de l’observation du monde économique que la production s’accroît lorsque les individus coopèrent, se spécialisent dans des activités de production précises, et échangent les biens et services désirés. C’est là que se pose le problème de l’organisation : lorsqu’on a affaire à des producteurs spécialisés qui ont besoin

d’échanger, il est nécessaire que leurs décisions et actions soient coordonnées pour réaliser leur contribution à l’activité coopérative. L’existence d’organisations formelles ainsi que les détails spécifiques relatifs aux structures, aux politiques et aux procédures mises en place, témoignent de cette recherche d’efficacité à travers la coordination et la motivation (Milgron et Roberts, 1997).

Cette thèse qui repose sur des études empiriques qui ont été menée au Cameroun et principalement en zone cotonnière, couvrant deux régions : le Nord et l’Extrême Nord.

Cette zone est choisie du fait que la culture du coton constitue la principale culture de rente et procure plus de la moitié du revenu des producteurs, en plus elle est le bassin cotonnier du Cameroun. Les données ont été collectées auprès des principaux acteurs de la filière coton (SODECOTON, OPCC-GIE, producteurs, …) entre 2006 et 2009.

Après la présentation de l’approche théorique et méthodologique dans ce chapitre de la thèse et clôturant la première partie. Elle permet ainsi d’amorcer la deuxième partie de cette thèse, consacrée à la présentation et l’analyse des principaux résultats obtenus.