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Les défis pour l’Afrique

Perspectives théoriques de

3.6. Les défis pour l’Afrique

Quelles sont les conséquences de tout ceci pour l’Afrique? L’un des principaux ensei-gnements à retenir de l’expérience européenne est la nécessité de mettre en place des institutions pour favoriser l’intégration régionale et l’union monétaire (CEA, 2006).

D’après Masson et Patillo (2004:11),

« Les problèmes institutionnels sont beaucoup plus complexes. Les banques centrales nationales existantes ne sont généralement pas indépendantes et les pays ayant leur propre monnaie ont souvent connu des périodes de forte inflation du fait que les banques centrales ont été contraintes de financer les déficits publics ou d’autres activités parafiscales. La question centrale qui se pose pour l’Afrique consiste à savoir si la création d’une banque cen-trale régionale peut permettre de résoudre les problèmes de crédibilité qui diabolisent les banques centrales en place. Si c’est le cas, une telle banque centrale régionale plus indépendante et à même d’exercer une discipline plus stricte, s’agissant des politiques budgétaires, que les banques centrales nationales pourrait devenir une « agence de régulation »… Cependant, l’histoire nous apprend qu’une telle agence nécessite d’autres appuis insti-tutionnels et n’est pas seulement une conséquence directe de la seule union monétaire » (Masson et Patillo, 2004:11)12.

Cette littérature dénote une méfiance fondamentale à l’égard du fonctionnement des institutions publiques et une tentative de dépolitiser la prise de décisions politiques.

Les pays africains devraient, toutefois, se demander si un tel objectif est souhaitable ou même faisable. Il y a une tendance à rejeter les arguments et à blâmer les « insti-tutions » pour ne pas avoir appliqué correctement la politique prescrite. Toutefois, comme le note la CNUCED (2001:114): « L’expérience des grands pays industrialisés en matière de taux flottants indique que l’instabilité, les retournements et les déséquilibres ne peuvent être imputés uniquement à l’absence d’institutions crédibles. Il s’agit plutôt de caractéristiques systématiques des marchés monétaires dominés par les flux d’arbitrage à court terme. »

12 Tous les analystes ne partagent pas cette affirmation concernant les banques centrales « indépendantes ». Voir Grabel (2000).

Les pays africains

Les pays africains pâtissent de l’absence dans la région d’un grand pays doté d’une monnaie de réserve. Comme le note la CNUCED (2005:110): « Peut-on demander aux pays (en développement) de résoudre leurs problèmes de taux de change de manière unilatérale quand on sait que l’ampleur, la direction et les termes et conditions des flux de capitaux sont, dans une large mesure, influencés par les politiques des grands pays détenteurs d’une monnaie de réserve, et que les marchés monétaires et financiers inter-nationaux sont dominés par des comportements spéculatifs et suivistes? » Cela étant, dans un discours prononcé en 2002 à la CEA, Robert Mundell a exprimé une opi-nion divergente en donnant un aperçu de la manière dont l’Afrique pourrait réussir l’union monétaire (encadré 3.3).

Encadré 3.3

Le mode d’emploi de Mundell pour l’intégration monétaire en Afrique

L’Afrique se porterait-elle mieux avec une intégration monétaire ou même une monnaie com-mune? Les arguments ne manquent pas pour répondre par l’affirmative. Il y a trente ans, j’avais affirmé que l’Afrique gagnerait à se doter d’une monnaie unique et d’une banque centrale continentale. Je n’ai pas changé d’avis.

1. Le premier point qu’il ne faut pas perdre de vue est qu’une monnaie unique signifie que tous les pays auront plus ou moins le même taux d’inflation mesuré par un indice des prix commun, ce qui ne veut pas dire que la stabilité est automatiquement assurée.

En théorie, une banque centrale africaine pourrait, au même titre que les banques centrales actuelles, être une source d’inflation et d’instabilité. Le choix des instances chargées de superviser la banque centrale africaine et la manière de la gérer sont des questions d’une extrême importance. L’un des points les plus importants à préciser est l’objectif monétaire de la banque. Il peut s’agir du taux de change ou de celui de l’inflation. En l’absence d’un consensus sur l’objectif essentiel de l’autorité monétaire, l’union monétaire ne peut être réalisée. L’une des solutions consisterait à adopter un panier monétaire commun. Le faitque 14 pays sont actuellement liés à l’euro pourrait favoriser le choix de cette monnaie comme référence pour l’ensemble du continent, mais il existe un risque de voir l’euro subir d’importantes fluc tuations par rapport au dollar. L’Afrique pourrait probablement s’accommoder d’une dévaluation de l’euro par rapport au dollar mais pas d’une forte réévaluation. En raison de l’endettement croissant et de l’important déficit du compte courant des États-Unis, il y a de fortes chances d’assister à une importante diversification en dehors de la sphère du dollar et une forte appréciation de l’euro. Si, par exemple, on considère que le dollar a atteint son niveau le plus élevé par rapport à l’euro, l’Afrique pourrait trouver là une bonne raison d’opter pour cette monnaie, la plus importante du vingtième siècle. Comment choisir entre les deux options? Il me semble que la question est en partie de nature politique. Comment l’Afrique voit-elle les choses? Aurait-elle davantage intérêt à s’allier à l’Europe ou aux États-Unis? Quel serait l’avenir des relations en matière de commerce et d’emprunts avec l’Europe par rapport aux États-Unis? Il aurait mieux valu que l’Afrique ne soit pas obligée de faire un tel choix. Je considère que le meilleur ancrage à long terme serait celui des droits de tirage spéciaux (DTS) qui pourraient devenir l’unité de compte mondiale.

2. Dans un deuxième temps, il s’agirait de définir l’indice des prix (ou du taux de change) qui doit être stabilisé. Les taux d’inflation nationaux diffèrent dans une zone moné-taire commune car les biens et services ont des poids différents dans l’indice natio-nal. L’Europe a résolu ce problème, en mettant au point ce qu’elle appelle l’indice harmonisé des prix à la consommation qui sert à mesurer le taux d’inflation au sein de l’Union monétaire européenne.

En théorie, une

3. En troisième lieu, il s’agira de définir la monnaie africaine. Par analogie avec l’euro, on pourrait la baptiser «afro» ou lui donner un nom d’animal, comme le lion ou l’aigle.

Il faudrait ensuite trouver l’unité de référence pour en mesurer la valeur. On pourrait l’aligner sur les DTS ou d’autres unités, voire sur l’or. Quelle que soit son appellation, la nouvelle monnaie devra être facilement comprise et clairement définie.

4. Dans une quatrième étape, il faudra bloquer les taux de change. Les banques centra-les nationacentra-les pourraient, dans un premier temps, aligner leur monnaie sur « l’afro », en l’achetant et en le vendant en tant que de besoin pour bloquer le taux de change.

Aucune autre mesure n’est nécessaire ou souhaitable. Le système d’ajustement du conseil de la monnaie fera son office.

5. La cinquième étape consistera, pour la banque centrale africaine, à définir une poli-tique monétaire pour l’ensemble de la région. Il s’agira essentiellement d’acquérir des avoirs et d’assurer l’augmentation de l’offre monétaire nécessaire pour atteindre les objectifs de stabilisation fixés pour les banques centrales. Durant les phases ini-tiales de l’union monétaire, tout milite en faveur de l’alignement sur une monnaie de référence extérieure, par exemple l’euro, le dollar ou les DTS, en attendant que la nouvelle banque puisse acquérir l’expérience nécessaire et maintenir la confiance durant la période de transition.

6. La sixième étape consistera à mettre au point un mécanisme pour partager les béné-fices ou le seigneuriage de la banque centrale africaine. Il s’agira probablement de titres participatifs comme c’est le cas pour la Banque centrale européenne. Ces titres sont fonction du PIB.

7. Dans la septième étape, la dernière du processus de mise en place de l’union, les monnaies nationales seront remplacées par la nouvelle monnaie.

Quelle serait l’étendue de la zone couverte par la monnaie « africaine »? Couvrira-t-elle les pays francophones et les pays anglophones? Le terme Afrique signifie-t-il Afrique subsa-harienne? Une autre question concerne le rôle des centres de pouvoir. Les pays qui aspirent à devenir des chefs de file régionaux ou mondiaux ont tendance à centraliser l’activité politique internationale au niveau de leur capitale politique. Chaque zone monétaire indépendante tend à être liée à un centre de pouvoir. La question des centres de pouvoir est-elle à l’ordre du jour en Afrique? Où sont ces centres et que pouvons nous attendre à l’avenir? Y a-t-il une attente ou un espoir de voir la nouvelle Union africaine devenir le vecteur d’un gouvernement africain qui sera un centre de pouvoir à partir du lieu où il sera installé et ce gouvernement sera-t il également un centre financier?

…..Avec une meilleure organisation économique en Afrique, la voie sera dégagée pour un

«Plan Marshall» dont le continent a tellement besoin. La stabilité monétaire n’est pas une fin en soi mais, sans elle, le reste n’a aucune importance. L’intégration monétaire peut favoriser une meilleure organisation dans la sphère économique et servir de catalyseur pour l’intégration dans la sphère politique. La nouvelle Union africaine ouvre la voie à des possibilités exaltantes et pourrait trouver dans l’intégration monétaire le moyen dont elle a besoin pour introduire un certain degré de centralisation politique en Afrique.

Source: CEA, 2002

Contrairement à l’opinion exprimée par Mundell, Masson et Patillo (2004:7) esti-ment que les pays africains devraient réaliser l’intégration monétaire en utilisant les piliers existants, en particulier la zone CFA (voir annexe 1):

«L’élargissement (et la transformation) de la zone CFA permettrait aux pays qui la rejoignent d’assurer la stabilité par rapport à l’euro, tout en bénéficiant de la crédibilité considérable associée au franc CFA. Il serait

Depuis quelque temps, on accorde beaucoup d’attention à l’hypothèse selon laquelle les pays doivent opter soit pour des taux très rigides (union monétaire au moins) soit pour des taux flottants, les régimes intermédiaires n’étant pas viables.

naturel d’envisager que l’Union européenne assume le rôle de la France qui consiste à garantir la parité de la monnaie. Cependant, les partenaires de la France au sein de l’UE ne se sont pas montrés très enthousiastes à ce sujet, surtout qu’une zone CFA élargie pourrait avoir pour l’Europe des conséquences aux plans budgétaire et monétaire beaucoup plus graves qu’à présent. La question se posera alors pour les pays africains de savoir s’il faut continuer à aligner le franc CFA sur l’euro et, dans ce cas, comment procéder pour ce faire. Les solutions possibles consisteraient à opter pour un flottement concerté, en mettant en place un conseil de la monnaie avec un alignement sur l’euro, ou pour une « euroisation », c’est-à-dire l’adoption pure et simple de l’euro par les pays africains comme monnaie officielle.

Dans le premier cas, la monnaie s’appuierait uniquement sur la discipline et l’indépendance de la banque centrale et l’on aura un ancrage monétaire interne crédible. Dans le second cas, les pays abandonneraient toute possi-bilité d’indépendance monétaire vis-à-vis de l’Europe, ce qui ne manquera pas de raviver la notion de dépendance coloniale.»

En ce qui concerne les risques associés aux régimes “intermédiaires,” Masson et Patillo (2004:7) affirment que les dilemmes qui se posent aux décideurs africains ont peut-être été exagérés. «Depuis quelque temps, on accorde beaucoup d’attention à l’hypothèse selon laquelle les pays doivent opter soit pour des taux très rigides (union monétaire au moins) soit pour des taux flottants, les régimes intermédiaires n’étant pas viables. Le principal argument est lié à la tendance vers la libéralisation du compte de capital qui rend difficile le maintien d’une parité parfaitement crédible.

Nous estimons que ce facteur ne jouera pas un rôle décisif dans le choix du régime de la plupart des pays africains qui ne sont toujours pas bien intégrés aux marchés internationaux de capitaux. Si c’est le cas, le choix entre tous les régimes possibles, notamment les parités ajustables, reste ouvert.»

3.7. Conclusion

Comme le note Bradford (2005:1), l’expérience récente en matière de politique économique dans les pays en développement a amené de nombreux observateurs à conclure qu’il n’existe pas de «marge de manœuvre» pour l’adoption d’autres politi-ques économipoliti-ques et/ou que la politique économique généralement suivie est forte-ment déflationniste. L’absence de choix semble affaiblir le processus démocratique dans les pays en développement, en limitant le rôle du débat et du dialogue publics dans la prise de décisions en matière de politiques. De même, la priorité accordée à la stabilité financière, par rapport aux objectifs économiques réels de croissance

Les arrangements monétaires entre pays africains offrent une occasion unique de recouvrer une partie de la «marge de manœuvre» en matière d’autonomie macroéconomique perdue dans les années 80 pendant la crise de la dette.

économique et d’emploi, fait penser qu’il existe des déviations dans le processus de mondialisation et dans ses institutions financières internationales.

Les arrangements monétaires entre pays africains offrent une occasion unique de recouvrer une partie de la «marge de manœuvre» en matière d’autonomie macro-économique perdue dans les années 80 pendant la crise de la dette. Si les autorités nationales adoptent une démarche responsable en matière d’élaboration de la poli-tique macroéconomique, en définissant leurs propres priorités concernant le taux de change, la politique budgétaire et les taux d’intérêt, cela serait certainement un pas dans la bonne direction. Cependant, notre bref tour d’horizon historique de l’expérience de l’Europe et du système international indique clairement que de telles politiques de coordination comportent de nombreux risques. Les décideurs doivent être pleinement conscients de ces risques et des conséquences des éventuelles erreurs, avant de se lancer dans un projet de coordination monétaire.

Les arguments en faveur d’une coordination renforcée, avancés par Mundell, pré-conisent l’adoption d’un calendrier plus ambitieux. Les pays africains doivent s’im-pliquer dans ce processus s’ils veulent mettre en place une architecture financière favorable à la croissance. Pour l’Afrique, ni l’expérience du SME, ni les critères de Maastricht ne sont appropriés pour réaliser une union monétaire. Au vu des données relatives à ce que Michael Stewart (1983) qualifie de « déviation déflationniste » dans l’architecture financière internationale actuelle, il faudrait établir un cadre macroé-conomique plus favorable à la croissance.

Il faut assurer une plus grande coordination macroéconomique entre pays africains pour atteindre cet objectif, à condition que certaines conditions préalables soient rem-plies, notamment la consolidation de la base d’imposition. Étant source de revenus, la politique monétaire indépendante est à présent un mécanisme trop précieux pour que la plupart des gouvernements puissent songer à l’abandonner. La deuxième priorité consiste à accélérer le rythme d’intégration commerciale, en supprimant les barrières qui entravent les échanges. Un renforcement de la synchronisation des cycles économi-ques est nécessaire et le meilleur moyen pour ce faire est l’intégration commerciale.

Il y a de bonnes raisons de douter des statistiques officielles sur les flux commer-ciaux intra-africains et de penser que, si les flux du commerce non structuré étaient comptabilisés, on pourrait raisonnablement penser que le niveau réel d’intégration serait beaucoup plus élevé que l’on croit. Néanmoins, beaucoup de progrès restent à faire dans le démantèlement des barrières commerciales d’ordre procédural ou structurel. Dans le cas de l’Europe, l’union douanière initiale a été réalisée avant l’échéance prévue dans les années 60. Des progrès similaires sont nécessaires en Afrique avant de passer à l’étape suivante, celle de la coordination de la politique macroéconomique.

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