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État actuel de la coopération et de l’intégration régionales dans le secteur des TIC

Évolution de l’intégration

2.5.2. État actuel de la coopération et de l’intégration régionales dans le secteur des TIC

Les TIC sont à la base de l’amélioration de la communication intra et inter-institu-tionnelle entre les organismes en charge de la coopération régionale et favorisent le commerce, la coopération et la rationalisation financières dans les secteurs clefs, à savoir l’agriculture, la santé et l’éducation. Les États membres qui ont mis en œuvre des réformes dans le secteur des TIC pour en améliorer le fonctionnement et attirer les investissements privés ont, à des degrés divers, harmonisé leurs cadres politiques et réglementaires afin de créer un marché intégré des TIC et de consolider la connec-tivité régionale.

2.5.2. État actuel de la coopération et de l’intégration régionales dans le secteur des TIC

La CEA a mis en place l’infrastructure régionale d’information et de communication (RICI) pour permettre aux CER d’harmoniser les stratégies nationales au niveau sous-régional. Cet organisme s’occupe des politiques régionales en matière de com-munications, ainsi que des questions financières et réglementaires pour favoriser le développement de l’infrastructure de l’information et des communications, tout en renforçant les capacités et en mettant en place une masse critique à même de faciliter l’intégration économique régionale par le biais des TIC. En un mot, la mise en place d’une infrastructure fiable et moderne dans le domaine des TIC au niveau régional est indispensable pour l’intégration régionale.

La CEA prête son concours à plusieurs CER, notamment le Marché commun pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe (COMESA), la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), l’Union économi-que et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et l’Union du Maghreb arabe (UMA) dans le cadre des initiatives liées à la mise en place de l’infrastructure des TIC.

Dans diverses sous-régions, l’intégration réglementaire a permis la création et le renforcement d’associations de régulateurs, facilitant ainsi l’interopérabilité entre pays, l’investissement régional, ainsi que l’intégration et l’élargissement des mar-chés. Des associations de régulation existent à présent en Afrique de l’Ouest (West African Telecommunications Regulatory Association (WATRA), en Afrique australe (Communications Regulatory Authority of Southern Africa (CRASA), et au sein du Marché commun d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe (COMESA) (Associa-tion of Regulators for Informa(Associa-tion and Communica(Associa-tions for Eastern and Southern Africa) (ARICEA).

En septembre 2006, Celtel International, première compagnie panafricaine des télé-communications mobiles, a pris une mesure historique en transcendant les frontiè-res et en offrant à ses clients au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda (Communauté

Les TIC en général et le commerce électronique en particulier pour favoriser les échanges région et attirer les investissements étrangers directs en Afrique de l’Ouest.

d’Afrique de l’Est), l’occasion de se déplacer librement d’un pays à l’autre sans avoir à payer des taxes supplémentaires d’itinérance et sans payer pour recevoir des appels.

Cette initiative, intitulée One Network (réseau unique), premier réseau de téléphonie mobile transnational, a été étendue, en juin 2007, à la République du Congo, au Gabon et à la République démocratique du Congo. Ainsi, dans le cadre de cette initiative, les frais d’itinérance habituels ont été supprimés et les clients bénéficient des mêmes services qu’ils ont chez eux ou à l’étranger, notamment le transfert du crédit (pour les services prépayés), la boite vocale et le service client dans leur langue locale.

Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) – stratégie pour une administration électronique

En 2006, la Communauté d’Afrique de l’Est a élaboré un plan d’action pour mettre en place une administration électronique, dans le cadre d’une feuille de route tou-chant à des domaines stratégiques et appuyée par un environnement juridique pro-pice, une infrastructure d’information fiable et des ressources humaines qualifiées.

À cet effet, on a prévu un examen et une adaptation de la législation à l’échelon national et à celui de la communauté pour assurer l’interopérabilité, la compétitivité et la réduction des obstacles juridiques aux services en ligne dans les domaines ci-après: douane et contrôle de l’immigration, activités parlementaires, santé, services bancaires, passation de marchés, commerce, tourisme et, enfin, l’information sur les conditions météorologiques et les marées.

Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)- intégration régionale par le commerce électronique

En dépit des efforts déployés pour libéraliser le commerce au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA, le commerce à l’intérieur de la région de l’Afrique de l’Ouest demeure insignifiant, en partie à cause du manque d’informations sur les marchés, de la faiblesse des structures de communication, de la lourdeur des procédures et des méthodes d’échange. L’intégration régionale en Afrique de l’Ouest vise, entre autres objectifs, à démanteler les barrières tarifaires et non tarifaires afin de stimuler le com-merce intra-régional. Pour ce faire, il faudrait mettre en place et exploiter les TIC en général, et le commerce électronique en particulier, afin de favoriser les échanges dans la région et d’attirer les investissements étrangers directs. Ainsi, un programme est en cours pour encourager l’intégration régionale par le biais du commerce élec-tronique, mais un cadre juridique harmonisé est nécessaire pour réguler les TIC et le commerce électronique.

Le commerce intracommunautaire se renforce de plus en plus, même si le volume total des échanges intra-africains tourne autour de 10 à 13

% et demeure en dessous de la barre des 15 % depuis deux décennies.

Sous-région de l’Afrique centrale

Une stratégie régionale pour l’instauration de la société de l’information et du savoir est en cours d’élaboration dans les deux CER de la région, en l’occurrence La Com-munauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) et la Commu-nauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). C’est ainsi que l’objectif

«e-CEMAC 2010» consiste à encourager l’utilisation des TIC dans cette sous-région pour consolider l’intégration régionale, le développement socioéconomique et la réduction de la pauvreté. Ce projet envisage de nouvelles initiatives concrètes et des projets sous-régionaux susceptibles de favoriser la connectivité et la participation active à l’économie du savoir.

Union du Maghreb arabe (UMA)

Des activités sont en cours en vue de la création d’une plate-forme en ligne pour le commerce électronique, afin de faciliter et de favoriser le commerce et les partena-riats entre les pays d’Afrique du Nord grâce aux TIC pour améliorer l’accès à l’in-formation et au savoir. Le commerce entre les pays d’Afrique du Nord ne représente actuellement que 6 % du volume total des échanges de la région et demeure l’un des plus faibles du monde.

Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)

En août 2001, les chefs d’États de la SADC ont signé la Déclaration de la SADC sur les techniques de l’information et des communications qui définit les domaines d’intervention prioritaires comme cadre réglementaire pour le développement des TIC et de l’infrastructure y afférente. Cette Déclaration engage également les États membres à accorder la priorité aux TIC dans le cadre du développement socioéco-nomique aux niveaux national et régional et propose une politique visant à créer une économie de l’information dans la sous-région de la SADC pour éviter aux pays membres d’être exclus de l’économie mondiale.

Une stratégie en matière de TIC est en cours d’élaboration au sein de la SADC dans le cadre de l’appui de la CEA à cette communauté. Cette stratégie porte sur les questions liées à la convergence, à l’harmonisation des indicateurs des TIC, à la connectivité et à l’accès aux services informatiques dans les États membres et entre eux, et vise à favoriser l’utilisation des TIC au service de l’intégration économique régionale. Par ailleurs, des progrès remarquables ont été faits avec l’installation de liaisons de télécommunications grâce à la participation du secteur privé.

Les CER doivent

De manière générale, des progrès tangibles ont été enregistrés dans la connectivité des réseaux de télécommunications et dans la mise en place de cadres harmoni-sés dans les domaines des politiques, de la législation et de la réglementation dans les différentes CER. La coordination régionale permettra au continent d’élargir son marché, actuellement limité, d’atteindre une masse critique et de faire des économies d’échelle. Les énormes investissements nécessaires pour instaurer une société de l’in-formation seront facilités grâce à une coordination à l’échelle régionale de la mobili-sation des ressources. En outre, l’adoption d’une approche commune peut améliorer les perspectives de généralisation des applications de l’informatique dans tous les domaines (commerce, administration, santé, éducation) dans le cadre d’autres ini-tiatives et stratégies régionales. Les CER devraient continuer à jouer un rôle moteur dans les consultations régionales et dans l’élaboration de stratégies régionales dans le domaine de l’informatique liées aux stratégies nationales et conçues pour prendre en charge, dans un souci d’harmonisation, les questions liées aux politiques de commu-nications, au financement et à la réglementation au niveau régional.

2.6. Conclusion

Le présent chapitre a montré que l’Afrique avait progressé dans la création d’espaces économiques régionaux communs. Des politiques communes sont élaborées dans les domaines du transport, des ressources en eau et de l’énergie. Le commerce intra-communautaire se renforce de plus en plus, même si le volume total des échanges intra-africains tourne autour de 10 à 13 % et demeure en dessous de la barre des 15

% depuis deux décennies. Il reste encore beaucoup à faire pour renforcer les échan-ges intrarégionaux et alléger les contraintes qui entravent la compétitivité au niveau international. Il faudra harmoniser davantage les politiques en matière de commerce et d’intégration des différentes CER pour créer un espace économique et un marché plus unifiés, et prendre des mesures pour renforcer les liens économiques et produc-tifs axés sur la transformation du potentiel en ressources naturelles de l’Afrique de manière à la fois complémentaire et mutuellement profitable.

Les différents pays doivent également résoudre le problème de l’application incom-plète des résolutions et décisions des CER qui a entravé l’ensemble du processus d’intégration. Les CER doivent mettre l’accent sur le renforcement de leurs propres capacités, l’amélioration de la coordination de la politique macroéconomique et la mise en place d’un mécanisme de règlement des différends pour garantir la crédibi-lité des politiques et résoudre les différends épineux relatifs à la règle d’origine.

Références

Banque africaine de développement (BAD), “Africa in the Global Trading System:

African Development Report 2004”, BAD: Abidjan

Club CEDEAO/Sahel et Afrique de l’Ouest, 2005. “Medium and Long-Term Regio-nal Development Perspectives in West Africa” travaux d’un symposium organisé à l’occasion de la célébration du 30eme anniversaire de la création de la CEDEAO ________ Rapport annuel 2005. CEDEAO: Abuja, (Nigéria)

Nwuke, K. 2006. “Africa’s Recent “Development Plans” and the Increasing Role of China in Africa” Document présenté à la Conférence de l’IPPR sur la Chine et l’Afrique, Trafalgar House, Londres, (Angleterre), 28 juin 2006

Stevens, H. 2004, Transport Policy in the European Union. Londres: Palgrave-Mac-millan

Swann, D. 2000. The Economics of Europe: From Common Market to European Union.

Nouvelle édition. Londres: Penguin Books

Commission économique pour l’Afrique (CEA), 2006. État de l’intégration régionale en Afrique: Rationalisation des communautés économiques régionales. CEA: Addis-Abeba, (Éthiopie)

________ 2003. Évaluation de l’intégration régionale en Afrique. CEA: Addis-Abeba, (Éthiopie)

Références en ligne

Revue de la SADC sur www.sadcreview.com www.ecowas.int

www.eachq.int

www.african-union.org

Le coût énorme des crises financières qui ont frappé l’Asie, l’Argentine et le Brésil, à la fin des années 90 et au début des années 2000, a mis en relief l’importance de la stabilité.

3.1. Introduction

L

’instabilité des arrangements monétaires internationaux est une donnée que tous les décideurs ont intégrée depuis la faillite des Accords de Bretton Woods au début des années 70. La décennie 80, en particulier, a été caractérisée par un désé-quilibre exceptionnel entre les principales devises. Durant ces années-là, on a assisté à des fuites massives de capitaux en provenance du monde en développement vers les États-Unis et d’autres pays industrialisés, en particulier au lendemain des crises de la dette et de l’arrêt des prêts. Les politiques macroéconomiques ont connu une amé-lioration dans la plupart des pays en développement durant la décennie 90, mais la croissance s’est fait attendre, tout au moins au niveau prévu par les observateurs. Par ailleurs, une série de crises financières a sérieusement freiné la croissance et aggravé la pauvreté (Banque mondiale, 2005:95). Le coût énorme des crises financières qui ont frappé l’Asie, l’Argentine et le Brésil, à la fin des années 90 et au début des années 2000, a mis en relief l’importance de la stabilité.

Pourtant, il ne faut pas perdre de vue le fait que les choses ne se sont pas toujours passées ainsi. Dans les années 50 et 60, les économies de la plupart des pays les plus développés (Amérique du Nord, Japon et Australie), ainsi que celles de bon nombre de pays en développement, ont connu un bond en avant sans précédent, plus connu sous l’appellation de « l’âge d’or », caractérisé par un faible taux de chômage, une inflation réduite et des niveaux de vie en progression constante. Les accords moné-taires conclus à la fameuse Réunion de Bretton Woods, en 1944, avant dernière année de la seconde guerre mondiale, étaient à la base de cette prospérité. Dans la mesure où ils ont permis d’éloigner le spectre de l’insécurité économique mondiale qui prédominait dans les années 30, ces arrangements ont parfaitement rempli leur rôle. Comme le montre le tableau 1, le taux de croissance moyen de la production et des échanges commerciaux a atteint des niveaux sans précédent dans l’histoire, soit plus de trois fois le niveau d’avant guerre pour la production, et quinze fois celui des échanges commerciaux. À noter que le coefficient de variation, qui reflète la dis-persion autour de la moyenne des résultats de ces variables, a également fortement baissé durant la période des Accords de Bretton Woods.