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Jl3 : plus fa non su6stitua6ifité tfes ressources et tfes aptitutfes tf'une firme est forte, plus sa performance est éf.evée

II.3.2. Les concepts évolutionnistes dans le Courant des Ressources.

Contributions à l'analyse de la performance

L'article de recherche de Hogdson(l995) met en perspective l'économie évolutionniste au sein du Courant des Ressources. TI distingue le Courant des Ressources des théories contractualistes et discute de la contribution de l'approche par les ressources au management stratégique. Poser la firme comme comportementale dans la gestion et l'allocation de ces R&A. conduit à la définir comme une entité de coordination économique à part. Notamment la conception en terme de ressources de l'activité productrice de la firme implique que les coûts de production et la fixation des prix est une dimension elle même intrinsèque à l'entreprise (Langlois, 1992). Plonger les R&A dans le processus concurrentiel, où elles subissent changements et mutations, conduit à.envisager la performance dans le cadre mouvant de, l'évolution des propriétés des R&A et la dynamique des actions et interrelations concurrentielles

évolutionniste correcte de la performance des entreprises doit intégrer une relation causale en boucle. La performance dépend de l'apprentissage, de la sélection et de la position concurrentielle des firmes, qui dépendent de la structure et de la stratégie suivie par celles-ci. De plus, le degré de concurrence est une incitation à l'évolution des structures et des stratégies individuelles. Mais l'extrême adaptation àl'environnement (l'alignement de Hofer et Schendel, 1978) peut-être préjudiciable en cas de changement brutal du contexte (dans le cas présenté, la dérégulation bancaire). Barnett et alii (1994) affIrment en outre la pertinence du conditionnement temporel des résultats :

«Deux organisations rencontrant les mêmes conditions de marché pourront avoir des performance relativement différentes si elles ont rencontré des degrés ou des types de concurrence différents par le passé. Dans des régimes stables, les entreprises qui ont connu de nombreux concurrents pourront avoir des performances supérieures à la moyenne [...]. En une phrase, une performance supérieure peut être due aux ressources distinctives des entreprises, et celles-ci évoluent indépendamment de la démographie des entreprises» (p25).

Teece (1990) retient de la perspective évolutionniste six concepts clefs, utiles au management stratégique: les régimes technologiques, la dépendance de sentier, la sélection, les opportunités technologiques, les régimes d'appropriation, les designs dominants et les phénomènes de 'lock-in'. Dosi et Nelson quant à eux (1994) insistent particulièrement sur la

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sélection, sur la dépendance de sentier et les rendements croissants d'adoption. Nous revenons sur ces principales notions évolutionnistes en ajoutant à l'apport des concepts l'apport méthodologique représenté par la simulation. Un tableau de synthèse résume les contributions à la suite de l'exposé des différentes notions.

II.3.2.a. La sélection

Pour les économistes évolutionnistes, la question centrale est celle de la sélection - interrogation commune à l'économie et à la biologie (Mokyr, 1990). Qu'ils fassent 'tourner - des modèles' ou qu'ils proposent des hypothèses à tester, à un moment ou à un autre, les

chercheurs doivent spécifier la procédure de sélection des entreprises en concurrence. A tel point que la sélection devient une métonymie de la concurrence. La plupart du temps, la sélection est exprimée en tenne de perfonnance : les entreprises dont la performance est inférieure à un certain seuil sont éliminées, les autres sont retenues pour le tour suivant (Zuscovitch, 1990).

Alchian (1950) avance que le hasard est un élément majeur dans le processus de sélection que subissent les entreprises. TIimagine que si toutes les entreprises tiraient au sort leurs décisions, certaines triompheraient -celles dont les actions sont adaptées aux conditions environnementales- et d'autres disparaîtraient -celles qui ne réalisent pas de profits. Pour Alchian, certaines entreprises sont 'chanceuses' selon une répartition donnée des ressources et malchanceuses selon une autre. Par ailleurs, la variété des actions orientées et réfléchies n'est pas plus grande que celle des actions effectuées aléatoirement. Donc, parmi des actions sans motivations effectuées au hasard, certaines seront adaptées à l'environnement En outre, un succès économique patent et durable ne constitue pas la preuve irréfutable que le hasard n'intervient pas dans le processus de sélection des entreprises qui survivent. Aussi, "les pendants de l'hérédité, des mutations et de la sélection naturelle en génétique sont en économie l'imitation, l'innovation et les profits réalisés".

Edith Penrose (1952;1953) répond que la sélection de l'environnement peut être une sanction comme le prétend Alchian, mais qu'elle est souvent aussi le résultat de la concrétisation d'opportunités de production par des entreprises: l'entreprise, qui est active, influe sur la technologie, sur la découverte de ressources (humaines, naturelles, etc.) dont elle a besoin. De plus, comment comparer innovation et mutation biologique? L'une est volontaire, orientée, maîtrisée, destinée à l'environnement, et l'autre est une altération aléatoire intrinsèque et durable de .'la constitution héréditaire d'un organisme : «Competition cannot reasonably be expected to exist if men are presumed to act randomly» (Penrose, 1953, p605). Ce point de

vue est vivement critiqué par Alcbian (1953) : «The significant point is that the new optimum is approached even in the absence of foresight appropriate adaptative behavior of individual economic units » (Alchian, 1963, p60l).

Metcalfe définit la sélection comme «le processus qui modifie l'importance économique relative des diverses alternatives en concurrence» (Metcalfe, 1994, p933). « Market selection is a dynamic process which operates· in three principal ways: through the entry of new firms each with their own mix of competitive traits ; by the elimination of unprofitable firms from the active population ; and, by changes in the relative importance .of surviving, profitables technologies.» (Metcalfe, 1994, p936). TI établit le lien entre la diversité (variety) des alternatives disponibles à un moment donné sur le marché, la sélection, la performance des firmes et le bien-être social (Metcalfe, 1994). Par ailleurs, «However many dimensions there are to the sources of competitive advantage, it is these two factors of variety and selection which determine how the economic world changes» (Metcalfe,,1992, p6l).

Pour obtenir une définition complète de l'environnementsélectif, on peut revenir au travail précurseur. Nelson et Winter pour leur part (1982, p263) ont distingué quatre propriétés de l'environnement sélectif d'une innovation : i) la nature des coûts et bénéfices relatifs à l'adoption d'une innovation par rapport à une autre ; ii) la manière dont :les' préférences-des---- agents économiques et les règlements influencent la définition de la rentabilité ; iii) la relation entre le profit et ses conséquences sur les unités organisationnelles en terme d'expansion (resp. contraction) ; iv) la nature de l'apprentissage par les organisations des conditions du succès d'une innovation. lis résument en une phrase leur position: "We propose that a rigourous general model of the selection environment can be' built from the specification of these four elements : the definition of "worth" or profit that is operative for the firms in the sector, the manner in which consumer and regulatory preferences and roles influence what is profitable, and the investment and imitation processes that are involved" (Nelson et Winter, 1982, p266).

TI ressort de cette définition que la performance des entreprises- apparaît 'moins comme le résultat de leurs actions passées que comme la condition de leur survie future. Selon que l'on se place au niveau de l'environnement économique général ou non, la règle de la sélection est conçue comme étant endogène au processus concurrentiel ou aux entreprises elles-mêmes. Envisager la disparition d'une entreprise comme l'application d'un principe de sélection extérieur aux fIrmes revient à occulter d'une part les sous-jacents idiosyncrasiques de la performance que sont les ressources et d'autre part à mépriser le rôle de l'accumulation, de l'érosion et de l'obsolescence des propriétés des R&A détenues, en un mot à minimiser le rôle du temps dans le processus concurrentiel. L'économie évolutionniste place au centre de l'analyse de la performance sous l'angle de la théorie des ressources la question de la valeur future des R&A détenues en tant que condition de la performance. Elle souligne le fait que la sélection· s'opère continuellement au cœur des entreprises par les choix stratégiques retenus et les engagements pris, avant d'être effective au niveau du secteur (Barnett et Burgelman, 1996).

II.3.2.b. Les régimes, paradigmes et trajectoires technologiques.

L'économie évolutionniste porte son attention principalement sur les ressources et aptitudes technologiques. Les choix technologiques effectués au niveau des entreprises ne sont pas aléatoires; ils sont conditionnés, de même qu'ils conditionnent les développements techniques à venir.

En effet, les changements technologiques possibles au mveau du secteur ne sont pas indépendants des situations passées: ils se passent dans le "voisinage" des états acquis, dans le prolongement de "trajectoires naturelles" : "Natural trajectories are specifie to a particular technology or broadly defmed "technological regime'''' (Nelson et Winter, 1982, p258). Un régime technologique correspond aux croyances qu'ont les techniciens sur les performances et les améliorations qu'il est possible ou au moins utile d'essayer d'atteindre. Une fois les procédures de recherche engagées, l'environnement sélectionne les organisations en fonction

des résultats qu'elles auront obtenu.

Rosenberg (1976) a introduit la notion de «trajectoires» technologiques, qui décrit les structures techniques et d'apprentissage sous-jacentes au changement technologique. Nelson et Winter (1977) redéfinissent à leur tour le concept en parlant de trajectoires naturelles et de régimes technologiques. Dosi (1982, 1988) introduit la notion de «paradigme technologique », en référence à la structure des révolutions scientifiques de Kuhn (1965) : «En faisant une analogie avec la définition donnée par Kuhn d'un paradigme scientifique, nous définirons un 'paradigme technologique' comme un 'modèle' ou une 'figure' des solutions de problèmes technologiques choisis, basés sur des principes sélectionnés provenant des sciences naturelles et sur des technologies sélectionnées. [...] Nous définirons une trajectoire technologique

comme le modèle jugé 'normal' des activités de résolution .de problèmes reposant un paradigme technologique» (Dosi, 1982, p152).

Ces différents termes expriment l'idée selon laquelle les changements technologiques, à l'origine de l'évolution économique et de la sélection des firmes, suivent des modes de développement dépendant des possibilités techniques, des connaissances et des croyances à un moment t (Gille, 1978).

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Christensen et· Rosenbloom (1993) proposent une interPrétation de la performance ·des entreprises entrantes à l'aide de leur dotation en ressources et du concept de paradigme technologique, dans le secteur des disques durs informatiques. Périodiquement, dans cette industrie, des firmes entrent et finissent par supplanter les firmes installées. La raison essentielle en est que les R&A détenues par les firmes installées suivent des trajectoires de développement technologique qui sont inférieures en potentiel de performance technique et économique. Les entreprises entrantes, en rupture avec la trajectoire suivie par les entreprises installées développent de nouvelles R&A (technologiques mais pas seulement, notamment la relation

avec la clientèle 'et la résolution des problèmes utilisateurs)· qui déplacent le paradigme technologique en l'adaptant à de nouvelles générations de produits (mainframe, miniordinateur, micro ordinateur, portable, notebook). L'avantage développé par l'attaquant sur les nouveaux marchés fmit par se retourner contre les entreprises installées sur les segments de produits de la génération précédente. Ayres (1994) propose d'autres exemples industriels (engins à vapeur, fibre de verre, etc.) dans la même logique d'une' dynamique non linéaire et d'un progrès technologique non continu.

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ressort de ces analyses queles services potentiels rendus par les R&A n'ont qu'une valeur relative par rapport au contexte technologique dans lequel les R&A ont été acquises ou construites. Les potentialités de perfectionnement de. l'usage des services, ainsi que l'amélioration consécutive de la performance, sont bornées de manière intrinsèque.

II.3.2.c. Designs dominants

Un autre conditionnement des R&A jouerait un rôle sur la performance .des entreprises. Au, niveau de l'industrie, l'engagement trop précoce ou trop tardif d'une firme nuit à . la constitution de R&A idiosyncrasiques à même de dégager des rentes. Pour rendre compte de cette sorte de cycle de vie industriel, (Abemathy et Utterback, 1978) ont introduit le concept de design dominant. Au début du cycle, les entreprises se concentrent sur des innovations de produits, cherchant à se concurrencer sur les volumes et les parts de marché. Une fois qu'un design dominant a émergé (ce phénomène est à rapprocher de celui de standardisation), les concurrents focalisent leur attention sur les déterminants plus qualitatifs du.produits, les outils de production devenant plus spécialisés, plus spécifiques. Ainsi, il ne sert à rien à une firme d'introduire une innovation majeure si elle ne parvient pas àimposer son design (Rosenbloom et Cusumano, 1987; Lieberman et Montgomery, 1988). Suarez et Utterback (1995) illustrent la pertinence de la variable techp.ologiqu,.. e dans l'explication des transformations de la structure industrielle et des probabilités de survie des firmes: «l'émergence d'un design dominant dans

une industrie a une forte influence sur la survie des firmes» (p416). L'entrée dans un secteur où un design dominant n'est pas apparu ou l'entrée tardive après son émergence augmente la probabilité de survie. Leurs résultats portent sur six cas d'industrie : la machine à écrire, l'automobile, la télévision, les tubes cathodiques, le transistor et les machines à calculer.

Tushman et Anderson (1986) ont suggéré que le changement technologique est caractérisé par une série de cycles. Chaque «discontinuité» est suivie par une «époque d'effervescence» ("era of ferment") durant laquelle la concurrence est vive autour des améliorations techniques et qualitatives apportées au produit. Un design dominant finit par émerger qui évolue au rythme des innovations incrémentales, jusqu'à ce qu'une nouvelle discontinuité radicale introduise une nouvelle période d'effervescence. «Because industry standards are not known in advance and are influenced by interorganizational dynamics, organizations must be able to combine technological capabilities with the ability to shape interorganizational networks and coalitions to influence the development of industry standards» (Anderson et Tushman, 1990). Pour Saviotti et Mani (1994), l'apparition des designs dominants est le résultat des processus de diffusion de l'information dans les systèmes ouverts économiques et scientifiques: TI s'agirait en fait d'un processus d'auto-organisation. Metcalfe et Miles (1994) relèvent le double rôle des phénomènes de standardisation·: d'une part, ils-permettent de réduire-l'énorme--- quantité de combinaisons de production possibles et proposées sur le marché (<< the tyranny of combinatorial explosion », p253) ; mais d'autre part, ils permettent d'explorer de nouvelles voies et d'introduire des innovations différentes, réamorçant le processus de variété propre aux marchés : «the central feature of standards is that they permit the generation of variety because they set limits on that variety » (Metcalfe et Miles, 1994, p266).

Suivant le moment où s'engage le processus de création ou de recherche de ressources et d'aptitudes non transférables, non imitables et non substituables, les probabilités de

performance diffèrent Ce n'est qu'après l'époque d'effervescence mettant à jour le design dominant que la focalisation sur les propriétés des R&A permet à la firme de se différencier de ses concurrentes et de retirer de meilleures performances qu'elles. L'entrée trop précoce dans la concurrence risque d'entraîner la sélection d'actifs aux propriétés ne garantissant pas l'appropriabilité des rentes, soit en raison de leur potentiels de services trop faibles soit à cause de leur forts degrés de transférabilité, d'imitabilité et de substituabilité. L'entrée trop wdive empêche la·constitution des ressources et des aptitudes nécessaires à la réussite : le temps passéet l'accumulation d'expérience ne sont pas rattrapables.

II.3.2.d. La dépendance de sentier, rendements croissants d'adoption et phénomènes de lock-in

En effet, les économistes évolutionnistes mettent l'accent sur une propriété fondamentale des processus d'évolution économique: un pas effectué .le long des trajectoires technologiques conditionne le pas suivant, et certains pas particuliers conditionnent l'ensemble du développement futur ; ces derniers sont désignés comme irréversibles. La dépendance de sentier (path-dependency) caractérise le. conditionnement temporel des -développements technologiques le long des trajectoires. Elle dépend de la notion d'irréversibilité temporelle. Willinger et Zuscovitch (1993) distinguent selon le stade de développement technologique deux irréversibilités différentes : l'irréversibilité aIlocative correspondant aux conséquences déterminées de choix nécessaires, et l'irréversibilité cumulative correspondant à l'accumulation par l'apprentissage des expériences et possibilités d'une technologie donnée.

Les rendements croissants d'adoption traduisent le fait que l'utilité d'un produit acquis par n consommateurs sera plus grande pour le (n)ième utilisateur que pour le (n-l)ième. Ils correspondent à une forme particulière d'extemalités de réseau ou de rétro-actions positives (David et Foray, 1994). Le lock-in exprime le fait que, à cause des rendements croissants d'adoptionnotamment~ le standard retenu par le maréhé n'est paS nécessairement le meilleur en

termes absolus (effet de «bouclage» du marché, de 'lock-in', sur le produit A) alors qu'un produit B avait peut-être de meilleures qualités. Balmann et al. (1996) montrent que, même en l'absence de rendements croissants d'adoption ou d'extemalités de réseau, la dépendance de sentier peut conduire au lock-in si deux conditions sont réunies: la complémentarité des ressources de la firme et d'importants coûts enfouis

David (1985) a illustré le lock-in par le cas désormais célèbre du clavier QWERTY, qui se serait imposé du fait de l'importance des anticipations des consommateurs et des effets de réputation, malgré l'existence d'un clavier plus performant. Par ailleurs, Arthur (1989) montre que les extemalités de réseau sont à l'origine de phénomènes d'auto-renforcement et de dépendance de sentier, tels que la compétition entre deux technologies se ramène précisément aux choix des premiers utilisateurs ou à des 'événements mineurs' (<<insignificant» ou «small» events) . Les premiers utilisateurs déterminent l'accroissement des rendem~nts associés à la technologie choisie et influent donc directement sur le choix des adopteurs suivants (Mangematin et Callon, 1995). Pour ces auteurs, les rendements croissants d'adoption (ReA) trouvent leur source dans l'apprentissage par l'usage, les extemalités de réseau, les économies d'échelle, les rendements croissants d'information et les interrelations technologiques (Foray, 1989).

Les modèles de diffusion utilisant ces propriétés conjuguées (rendements croissant d'adoption, dépendance de sentier et lock-in) développés par Arthur et David, repris par Dosi et Foray, conduisent au caractère irréversible et imprévisible du standard finalement vainqueur. Katz et Shapiro (1985) et Farrell et Saloner (1985) posent le problème de la compatibilité des technologies rivales en cas de rendements croissants d'adoption. Katz et Shapiro (1985) montrent qu'en cas de concurrence bi-standard, la sponsorisation d'une innovation, c'est-à-dire de promotion de cette innovation par son propriétaire, le lock-in survient. En revanche si les deux technologies en présence sont 'sponsorisées', la meilleure s'imposera.

Liebowitz et Margolis dans·une série d'articles (Liebowitz et Margolis, 1990 ; 1994 ; '1995) mettent en garde contre un paradoxe résultant de l'introduction de la temporalité et du consommateur dans les modèles de standardisation technologique. lis s'en prennent spécifiquement aux hypothèses de sous-optimalité résultant des situations de lock-in technologiques, dans les cas où les standards retenus par le marché ou les consommateurs ne sont pas objectivement les meilleurs. Deux cas de figure peuvent se présenter : soit à la fin du processus, le standard retenu correspond au standard qui à l'origine était de quelque manière "favorisé" ; soit on se trouve en présence du cas opposé, le lock-in. Dans le premier cas, il s'agit d'une simple actualisation de la supériorité intrinsèque d'un standard. Dans le second en revanche, une proposition surprenante est établie: la sous-optimalité d'une standardisation est possible.. Or, soulignent Liebowitz et Margolis, parvenir à légitimer cette sous-optimalité ne peut se faire qu'au prix de la démonstration qu'à chaque pas de la diffusion un. choix meilleur que celui qui a été effectivement retenu était permis. J;1srejettent cette possibilité en estimant qu'il est hors de portée du chercheur de donner les raisons pour lesquelles un choix n'a pas été effectué: il est possible de reconstituer les raisons qui président à un choix, mais déterminer les raisons pour lesquelles on n'a pas retenu une possibilité est irréalisable. Cela se ramènerait à la constitution d'une chronique des erreurs et des oublis, et il est impossible par définition de rédiger une histoire de ['ignorance.

Sans revenir sur cette controverse, les concepts d'irréversibilités temporelles, de rendements croissants d'adoption et de lock-in peuvent contribuer à enrichir l'analyse des conditions de

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