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Introduction au Courant des Ressources: présentation de la théorie des ressources et de l'économie évolutionniste

1.4.2.« The theory of the growth of the fmn », d'E Penrose (1959) rédéfinit la firme industrielle

D. l Positionnement, différences et proximités des approches théoriques contribuant

D.3. L'enrichissement de l'analyse de la performance à l'aide de l'approche

II.1.1. Introduction au Courant des Ressources: présentation de la théorie des ressources et de l'économie évolutionniste

Le Courant des Ressources, à partir duquel une analyse de la performance individuelle des entreprises peut se développer, partage avec le paradigme S-C-P une caractéristique. Comme ce dernier au sein duquel l'économie industrielle se distingue de son application au management initiée par Porter, le Courant des Ressources se décompose en deux approches théoriques. L'une, directement héritière des travaux de Penrose et des premières contributions en management stratégique (Selznik, 1957 ; LCAG, 1969; Ansoff, 1971) est appelée la théorie des ressources et a pour domaine de validité la stratégie d'entreprise et le management. L'autre a pour précurseur Schumpeter et Nelson. et Winter (1982). Son champ d'analyse et d'application est plus orienté vers J'économie ainsi que l'indique son nom: l'économie évolutionniste.

Cette spécialisation des approches, Economie vs. Management, se double d'une second particularité. La dimension proprement dynamique est spécifiquement étudiée par l'économie évolutionniste tandis que la théorie des ressources analyse de manière plutôt statique ou relative la situation des entreprises en concurrence. En fait, de même que Schumpeter séparait le fonctionnement du circuit économique des modifications susceptibles de déplacer l'état d'équilibre, la théorie des ressources est au niveau de l'entité de coordination économique 'firme' la base sur laquelle peut se construire une économie de l'évolution technique et de la dynamique concurrentielle (Foss et alii, 1995).

Figure Il.1. Les approches théoriques de base du Courant des Ressources

COURANT DES RESSOURCES nouvelle conception de la fiIme analyse renouvelée du comportement concurrentiel et des déterminants de la

performance

APPROCHE STRATEGIQUE LA THEORIE DES RESSOURCES plus axée sur les ressources stratégiques

plus centrée sur la recherche de rentes plutôt statique

APPROCHE ECONOMUQUE L'ECONOMIE EVOLUTIONNISTE

plus axée sur le changement technique plus centrée sur l'innovation

dynamique

L'élément fondamental de la théorie des ressources est le principe d'hétérogénéité des fumes. Les entreprises sont «dotées de beaucoup plus d'attributs que ceux possédés par la firme néoc1assique, et la pertinence de ces attributs n'est pas adéquatement représentée par les courbes de coûts et de revenus» (Penrose, 1959, pI4). Les ressources nécessaires à la définition et à l'implémentation des stratégies sont distribuées de manière hétérogène parmi un ensemble de firmes en concurrence (Barney, 1991)..

Ainsi, la théorie des ressources élabore une conception de la firme en rupture avec les considérations économiques traditionnelles. Sur plu~ieurs points, elle tente même de se poser en alternative, avec pour objectif des applications pratiques de ses enseignements. On distingue généralement les ressources, qui peuvent rendre certains services, des aptitudes susceptibles d'exploiter les services des ressources (Amit et Schoemaker, 1993). Pour que des rentes puissent être dégagées de son activité, et qu'elle construise un avantage concurrentiel soutenable, la firme doit posséder des ressources et aptitudes ayant certaines propriétés

primaires et secondes qui seront détaillées dans ce chapitre.

Ensuite, contrairement à la représentation que donne par exemple Spulber (1992) des théories en management stratégique, un point de vue 'interne' sur l'entreprise ne se limite pas à une vision micro-économétrique de calculs d'utilités individuelles. D'autres moyens permettent de considérer l'influence des caractéristiques idiosyncrasiques sur les performances de marché des firmes. Collis (1991) offre l'illustration de l'application de l'analyse par les ressources sur un secteur industriel mondialisé, 'global', -les roulements à bille.

n

rattache l'analyse stratégique interne à la firme au tronc commun constitué par les travaux de l'école de Harvard (Learned et alii., 1969). Dans l'analyse par les ressources, les entreprises recherchent plutôt la constitution de rentes que celle des profits (rent-seeking vs profit-seeking) comme c'est le cas dans les analyses inspirées de l'économie industrielle (Rumelt, 1987).

Spulber (1994) réduit d'autre part l'applicabilité de la stratégie à trois cercles, délimités par les frontières du management, de l'organisation et du marché.

n

fait l'hypothèse que ce·sont les déficiences du manager, du système de production et du marché qui constituent les limites à l'action stratégique, à la performance et à l'efficience de l'économie en général. La théorie des ressources postule quant à elle que c'est l'utilisation des servicespotentiels des ressources qui définit la performance de l'entreprise (penrose, 1959, p25), avant même les limites rappelées par Spulber.

Enfin, la théorie des ressources cherche à rendre compte non seulement de position stratégique, mais aussi de processus stratégique (McGrath et· alii, 1995), c'est-à-dire de la constitution au cours du temps de ce qui permet à la firme de construire des «compétences distinctives» (Ansoff, 1965 ; Andrews, 1971), ou des «compétences coeur» (Prahalad et Hamel, 1990), qui sont à la source de ses performances. L'introduction de la dimension temporelle dans l'analyse -en plus de l'hétérogénéité foncière des firmes- rapproche

directement l'analyse par les ressources de l'économie évolutionniste (Nelson et Winter, 1982). Ainsi, la théorie des ressources contient en elle-même les fondements d'une analyse évolutionniste de la stratégie. Les prises en compte de l'innovation et de l'apprentissage dans la constitution de l'avantage concurrentiel et de la préservation des rentes en sont les meilleures illustrations.

L'économie évolutionniste expose les raisons pour lesquelles les développements temporels des actions engagées peuvent prédominer par leurs effets sur les caractéristiques industrielles et économiques classiques. En outre, elle développe une conception de la firme différente de l'économie orthodoxe, et qui a de profondes ressemblances avec le point de vue fondé sur les ressources. Elle concentre sa réflexion autour de la problématique du changement technique et technologique, des phénomènes de variation et de sélection des entreprises, et des effets de conditionnement etd'iriéversibilités temporelles. Ainsi, l'économie évolutionniste peut être analysée comme «le prolongement d'une critique des postulats néoc1assiques de rationalité substantive et de maximisation du profit [et comme] le dépassement du champ de la firme et des configurations d'équilibre en information incomplète» (Kirat, 1991, pSI).

Les bases communes et les proximités conceptuelles des développements de la théorie des ressources et de l'économie évolutionniste, en un mot laconstitutionà-l'lieureactüëllechI---- . Courant des Ressources, sont illustrées par exemple par l'ouvrage collectif de Montgomery (1995) et celui de Foss et Knudsen (1996). D'autres chercheurs tentent de réunir sous une .étiquette plus large encore, «l'économie néo-autrichienne », les deux approches constitutives

du Courant des. Ressources. Dans la section suivante, nous nous démarquons de cette tentàtive.

II.1.2. Distinctions entre le Courant des Ressources et

1'«

école néo-

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