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Etudes empiriques sur l'impact des ressources sur la performance Le nombre d'études testant la validité des thèses de la théorie des ressources est en croissance

1.4.2.« The theory of the growth of the fmn », d'E Penrose (1959) rédéfinit la firme industrielle

D. l Positionnement, différences et proximités des approches théoriques contribuant

D.3. L'enrichissement de l'analyse de la performance à l'aide de l'approche

II.2.3. Etudes empiriques sur l'impact des ressources sur la performance Le nombre d'études testant la validité des thèses de la théorie des ressources est en croissance

continue. Toutefois, il n'en existe guère qui porte spécifiquement sur le lien entre les propriétés des ressources et des aptitudes et la perlormance. Trois thèmes se dégagent des études

empiriques, qui mettent en évidence la pertinence de l'examen des R&A. Le premier thème met l'accent sur l'importance de l'entreprise comme niveau d'analyse de leur succès économique. Cela est montré par deux moyens: soit en ne validant pas de différences significatives de performance entre secteurs ou groupes stratégiques, soit en mettant en avant les ressources idiosyncrasiques de certaines entreprises pour expliquer leur performance. Le deuxième thème met en rapport les liaisons entre les ressources détenues par la firme et la nature de sa diversification. Les tests effectués gravitent autour des formes de diversifications et de la performance, et autour de la notion de cohérence stratégique dans l'explication de la réussite de la diversification. -Enfin, le dernier thème étudie les. caractéristiques de comportements stratégiques pour lesquels la possession de ressources stratégiques est au cœur de la décision : le choix d'entrer dans un secteur, la fusion d'entreprises et la sortie d'un secteur.

II.2.3.a. L'importance de lafirme comme niveau pertinent d'analyse-·-

Une des pistes qui permettent d'apporter des éléments empiriques aux questions de recherche qui sont ressorties de l'examen de la théorie des ressources consiste dans un premier temps à valider la pertinence de la firme comme niveau d'analyse significatif de la performance. Cela Pe.\lt être effectué de deux manières. D'une part, en illustrant. que -les.-analyses-au·-niveau~ sectoriel ne procurent pas les explications attendues sur les divergences de performance observées. D'autre part, en montrant que des entreprises au succès incontesté possédent des R&A idiosyncrasiques, c'est-à-dire non transférables, non imitables et non substituables.

Concernant la première voie, il est intéressant à cet égard de noter que dans leur article de 1990, portant sur les contrastes de croissance et de performance des petites entreprises, Birley et Westhead ne trouvent pas de cycle commun aux différents types d'entreprises: «Certainement les firmes changent, mais pas nécessairement selon une séquence de phases préétablie. D'ailleurs, les données présentées dans cet article suggère que les chercheurs

devraient développer des théories qui décrirait de meilleure façon 'l'hétérogénéité des secteurs» (Birleyet Westhead, 1990). Leurlogique de recherche repose sur le paradigme S-C- P: ils proposent donc comme agenda de recherche l'approfondissement de l'analyse de l'hétérogénéité des secteurs. En utilisant des variables empruntées à ce type d'analyse, ces auteurs ne sont pas parvenus, comme ils le souhaitaient, à dégager des modes de croissance et de performance propres à certaines catégories d'entreprises. Une alternative à leur point de vue, inspirée par le Courant des Ressources, aurait été de tester l'hypothèse suivant laquelle les firmes ayant des ressources aux propriétés semblables ont le même cycle de croissance quel que soit leur secteur d'activité. Parce cas est illustré le changement considérable de perspective sur l'analyse des performance des firmes entraîné par la théorie des ressources : au lieu de mieux décrire "l'hétérogénéité des secteurs", c'est sur l'hétérogénéité des firmes qu'il aurait sans doute fallu diriger son regard.

Dans le même ordre d'idées, dans leur étude sur le lien entre la stratégie, les groupes stratégiques et la performance dans le secteur de l'épicerie de détail au Royaume-Uni, Lewis et Thomas (1990) trouvent que la définition' des groupes stratégiques ne permet pas d'expliquer de manière satisfm.sante les différences de performance observées.

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concluent sur le fait que

«les différences entre les firmes de dotations en actifs et ressources, le pouvoir de marché et les qualifications pour mettre en œuvre efficacement les stratégies doivent l'emporter sur les effets au niveau des groupes stratégiques» (Lewis et Thomas, 1990, p396).

Montrer que le niveau d'analyse du groupe ou du secteur ne rend pas compte des différences de performance ne suffit pas à justifier la pertinence du niveau 'fume' ~ La seconde voie de démonstration porte sur des illustrations, la plupart du temps à partir d'études de cas, de l'intérêt de se focaliser sur les ressources idiosyncrasiques des fIrmes.

niveau de l'industrie des semi-conducteurs. L'article liste les sept principales qualifications requises dans les différents processus de production, puis les évalue en deux phases: d'abord les compétences coeur des différentes firmes sont évaluées, puis elles sont comparées à la liste définie dans la première étape. La troisième étape consiste en la mesure de la performance, estimée par la longévité des entreprises dans le secteur et par leur part de marché. TI ressort de l'analyse qu'aucune des entreprises de fabrication et d'assemblage n'a survécu en tant qu'entreprise indépendante. Ce résultat illustre l'importance, pour la performance durable de la firme du secteur des semi-conducteurs, soit de posséder en propre l'élaboration des matières premières soi t de maîtriser la relation avec les fournisseurs de matières premières, ce que l'on peut appeler la ressource de relation d'échange. En outre, plus les entreprises détiennent de ressources et d'aptitudes sur les sept principales, plus leur performance se révèle être bonne (longévité et part de marché). «Notre étude soutient l'argument normatif suivant :~les entreprises qui con~truisent leur stratégie autour de compétenc~s .cœllr sont plus susceptibles de réussir que les autres» (Walsh et al., 1996, pI61).

Dans la même veine, Bogner et Thomas (1994) élaborent un modèle d'explication de- la constitution d'un avantage concurrentiel dans l'industrie pharmaceutique américaine et européenne reposant explicitement sur la théorie des ressources. Les deux premières.questions_. --- de recherche qu'ils posent portent respectivement 1) sur l'influence déterminante de la firme ou de l'environnement concurrentiel dans l'émergence de 'compétences cœur' puis 2) sur la manière dont les fIrmes disposant de telles ressources perdent leur avantage concurrentiel. Bogner et Thomas étudient 41 fumes, dont 9 en profondeur. Sur cette base, ils estiment que la relation de détermination de la performance va du marché vers la firme. En revanche, conformément aux hypothèses de la théorie des ressources, les raisons pour lesquelles les firmes dominantes ont perdu leur avantage concurrentiel au cours des décennies passées résident dans leur absence de réinvestissement dans de nouvelles ressources idiosyncrasiques

(Reed et DeFilippi, 1990). Les auteurs concluent à la coexistence. des deux modes d'explication de la performance, à la manière d'une destruction créatrice schumpeterienne.

Recentrant l'objet d'étude, l'article de Hall (1994) s'intéresse spécifiquement aux aptitudes. II met en avant l'importance des facteurs intangibles dans l'explication de la performance. II illustre, à partir de cas d'entreprises de différents secteurs, le rôle joué par plusieurs variables sur leur performance: principalement, la réputation, le savoir-faire des employés, et la culture de l'entreprise. Par ailleurs, Hall insiste sur le fort degré d'interrelation entre ces notions.

Powell et Dent-Micallef (1997) étudient l'impact de l'introduction des technologies de l'information dans le commerce de détail. Ils montrent que la ressource informatique seule ne permet pas de dégager des performances supérieures tandis que la présence d'aptitudes humaines formées et engagées dans l'utilisation de la ressource informatique, ainsi que la présence de ressources complémentaires .. -notamment les relations avec les fournisseurs- améliorent significativement la performance des firmes qui en sont détentrices. Ainsi, l'.usage des services potentiels des technologies de J'information n'est effectif qu'en présence de R&A complémentaires.

Les articles cités permettent de mettre à jour, grâce aux études empiriques, un élément essentiel. Le choix de la firme comme niveau d'analyse apporte des éclairages remarquables à l'étude de la performance que ne permet pas l'étude sectorielle. Une illustration supplémentaire peut en être donnée par Conant et al. (1990). Reprenant la typologie de Miles et Snow (1978) qui distinguent, dans leur relation avec l'environnement économique, les entreprises défensives, prospectives, analysantes et réactives, Conant et al. (1990) montrent que la compétence dIstinctive de l'activité marketing est significativement différente des autres pour chaque type stratégique d'entreprise. ils tentent de relier ces différences avec des évaluations qualitatives de la performance des firmes considérées et montrent que les entreprises dites réactives sont les

moms performantes.

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s'agit donc d'une mesure relative de l'influence d'une activité distinctive (le marketing) sur la performance dans un secteur particulier.

En outre, trois points peuvent être signalés: 1) la ressource peut être caractérisée également comme une relation d'échange (Walsh~ 1996; Powell et Dent-Micallef, 1997); 2) la dissipation de l'avantage concurrentiel grâce à la théorie des ressources est peut-être mieux expliquée encore que sa constitution (Bogner et Thomas, 1994) ; 3) les aptitudes intangibles contribuent grandement à l'explication de la performance (Hall, 1994; Powell et Dent- Micallef, 1997). Toutefois, la taille des échantillons, et la relative simplicité des tests utilisés pour démontrer ces thèses constituent des limites très restrictives de ces travaux.

L'étude de Verdin et Williamson (1994) élargit la base de référence. Sur le plan empirique, l'échantillon repose un extrait de la base de la Small Business Administration et porte sur 377000 SBD. Sur,Je plan théorique, l'article repose sur la contribution de Dierickx et CooF (1989) pour définir les ressources comme des catalyseurs de l'accumulation des actifs. Les " quatre facteurs qui empêchent la substitution et l'imitation rapide et peu coûteuse ."des ressources stratégiques d'une firme sont: 1) les déséconomies de temps 2) la prééminence à la quantité d'actifs 3) l'interconnexion des actifs et 4) l'ambiguïté causale. Les indicateurs retenus pour estimer les ressources et aptitudes des firmes sont donnés dans le tableau n~7:-l:;a-variable-- - de performance étudiée est un différentiel d'estimation de la durée de vie des entreprises appartenant à deux sous échantillons : firmes ayant vécu moins de cinq ans ou plus de cinq ans. Verdin et Williamson montrent que l'établissement et la performance de nouvelles firmes est dépendante de la possession des ressources stratégiques. Notamment, ils comparent les entreprises ayant accès aux ressources d'un groupe déjà installé aux entreprises indépendantes. Dans les secteurs où le degré de fragmentation de la clientèle est important et où la

7 Nous reviendrons plus en détail sur cette contribution majeure lors du chapitre portant sur

standardisation des produits est faible, les entreprises indépendantes . souffrent d'un désavantage compétitif qui grève leur performance. Cet effet est relativisé par l'importance éventuelle de la publicité media, qui permet aux entreprises indépendantes investissant fortement sur cette· ressource de compenser partiellement leur désavantage. Verdin et Williamson soulignent par ailleurs qu'au bout de cinq ans, les entreprises indépendantes qui ne bénéficiaient pas des apports en ressources de groupes constitués, finissent par rattraper leur retard: elles ont elles mêmes bâti leur propre fonds de ressources et d'aptitudes. Dans les segments stratégiques où la demande des consommateurs exigent d'importants semces, l'appartenance à un groupe devient même un handicap pour les entreprises affiliées.

Tableau II.7. Indicateurs des ressources requises pour l'avantage concurrentiel Type de ressources Indicateur observable Ressources Consommateur

loyauté des consommateurs dépense de publicité media reconnaissance de la marque standardisation de processus

base installée fréquence d'achats

importance de l'achat

réseau de service exigence de service

qualité de service exigence de service

Ressources de canaux fragmentation des consommateurs réseau de distribution dépendance par rapport au distributeur loyauté du distributeur dépenses de marketing hors media Aptitudes de processus

savoir faire technologique intensité capitalistique expérience fonctionnelle niveau de qualification

stock de R&D dépenses de R&D

capital humain . importance de la masse salariale

Source: d'après Verdin et Williamson, 1994, plOO

Même si l'article de Verdin et Williamson n'offre pas un test direct de l'influence des

propriétés des R&A sur la performance, il montre que la détention de certaines ressources

permet d'expliquer la performance des entreprises américaines en terme de survie. TI présente en outre une opérationnalisation des ressources et aptitudes, et en teste les effets à grande échelle. La détention de ressources ayant certaines propriétés n'a pas que des conséquences sur

la survie, mais également au niveau de la structure de capital des fIrmes. Balakhrishnan et Fox (1993) montrent ainsi que la constitution de ressources non transférables place la fume face à une opportunité (dégager des rentes plus importantes) et un problème (le moyen de ft.nancerla non transférabilité des ressources). Les résultats de l'analyse statistique sur 295 fumes manufacturières procurent un fort soutien à l'hypothèse de financement sur fonds propres de la ressource non transférable. La non transférabilité, est opérationnalisée d'une part par les dépenses de R&D et d'autre part par les dépenses de publicité. TI est intéressant de relever que alors que l'intensité en R&D conft.rmebien la tendance à supporter pour la fume le coût de la non transférabilité, l'intensité des dépenses en publicité a un effet compensateur: la réputation de la fIrme, qui peut s'exprimer avec cette variable, a un effet limitatif sur le risque envisagé par les banques de fmancer un actif non transférable.

La pertinence de l'étude des ressources idiosyncrasiques, c'est-à-dire non transférables, non imitables et non substituables, pour expliquer le niveau de performance des ft.rmesa été mise en évidence à l'aide d'études empiriques de différents types. Mais d'autres travaux, portant sur la diversift.cation, ont illustré également ce point. L'importance de la fume en tant que niveau d'analyse valide-est en effet manifeste dès lors que la performancedes-entreprises--diversift.ées-m

est reliée à la détention des R&A idiosyncrasiques dans les différents segments où se déroule la diversift.cation

II.2.3.b. Ressources, diversification, cohérence et performance

La question de recherche traitée est la suivante: des ressources partagées permettent-elles ou non d'atteindre des économies d'échelle ou de gamme? (Teece, 1982 ; Hill et alii, 1992). Cela revient à poser la question du lien entre les différentes activités d'une entreprise, les R&A

qu'elle détient, et ses résultats .•Les réponses apportées se heurtent aux difficultés de mesure de la «distance» entre les diverses activités de la firme àpartir des statistiques et nomenclatures classiques (Montgomery, 1982; Pitts et Hopkins, 1982).

Dans un travail précurseur, Rumelt (1974) a montré qu'il existait des différences de performance entre les fumes à activité unique, à activité dominante, à activités liées et à activités non liées. Ses résultats font référence: les firmes a) dominantes diversifiées et b) diversifiées reliées, dont la diversification repose sur une ressource spécifique principale sont les plus performantes alors que les fumès a) dominantes intégrées verticalement b) diversifiées autour d'un groupe de ressources distinctes et surtout c) diversifiées non liées le sont le moins. Rumelt met ainsi en évidence les liens entre la diversification, la détention de ressources spécifiques et la performance.

De même, pour Teece (1982), la probabilité qu'un excès de R&A permette de dégager des rentes sur une nouvelle activité est plus forte si le nouveau marché est liéaùxactivités de base . de la firme. Bettis (1981) note que l'étude de Rumelt (1974) se concentre sur des variables propres aux entreprises et laisse de côté des variables de secteurs (indices de concentration par exemple), ce qui en limite la portée. Les effets typiques observés au niveau des acteurs (effets S-C-P, Henderson (1978» ne sont pas pris en compte. Les groupes stratégiques et les différences intra-secteurs ne le sont pas non plus (Hatten, Schendel et Cooper, 1978). Enfin, les· caractéristiques exhibées portaient plus sur les ressemblances entre secteurs que sur les caractéristiques différentes de chaque secteur industriel (Bettis, 1981).

Le travail de Bettis (1981) conforte toutefois partiellement celui de Rumelt (1974, 1982) /~puisqu'en moyenne les firnies diversifiées reliées ont des performances supérieures aux firmes diversifiées non reliées. D'autres différences significatives apparaissent (influence des publicité, de R&D, de l'intensité capitaIistique). Bettis souhaite distinguer les effets dus aux

caractéristiques des fIrmes et les effets dus aux propriétés de l'industrie. fi conclut à la prépondérance des effets de barrières à l'entrée, permettant dans un second temps aux différences entre fIrmes de s'exprimer, et conduisant aux différentes performances. Bettis reste donc dans le paradigme S-C-P, et intègre les «core-skills » ou qualifIcations clés de Rumelt (1974).

Palepu (1985) apporte une autre contribution au problème de la relation entre la diversifIcation des fumes et leur niveau de performance. L'originalité de son approche consiste à combiner deux types généraux de mesures: l'un repose sur les indices de diversifIcations tiré des bases de données statistiques américaines, et l'autre s'inspire de Rumelt (1974) quant aux variables sélectionnées. La notion de pouvoir de marché essentielle dans la première approche n'est pas mise en avant dans la seconde inspiration de recherche. Au lieu de reprendre les indices simples de diversification u.tilisés par ses prédécesseurs, Palepu recourt à l'indice de d'entropie,de Jacquemin-Berry (1979) qui permet le degré de liaison (re1atedness) entre les différents segments. Par ailleurs, au lieu de considérer la performance en' niveau, Palepu mesure les

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variations de performance en association avec les caractéristiques des fIrmes. Le résu,ltat principal est que bien qu'en statique les différences de performances entre' fIrmes diversifIées reliées et non reliées ne soit pas signifIcatives, l'étude dans le temps montre que Jes_variations---- de performances sont à l'avantage des fmnes diversifIées reliées. Ces deux propositions confirment donc à la fois les tenants de l'approche d'économie industrielle qui ne mettaient pas en évidence les différences de performance, et les chercheurs de management stratégique, tels Rumelt et Bettis, qui les justifIaient par le degré de liaison entre les activités diversifIées. En outre, ce résultat ouvre à une vision dynamique de l'étude de la performance des entreprises, puisque la détention de ressources idiosyncrasiques liées procure apparemment un avantage soutenable.

méthodologique (quel niveau de liaison retenir) peut se ramener nous semble+il à un point de vue théorique. Suivant la meslire retenue, les hypothèses testables différent, et par conséquent le modèle théorique sous-jacent également Montgomery et Wemerfelt (1988) et Wemerfelt et Montgomery (1988) montrent que la diversification est une réponse de la firme à un excès de

«facteurs sujets à des imperfections du marché». Ils en tirent le corollaire que les entreprises

diversifiées qui dépassent leurs capacités de ressources mobilisables doivent avoir une performance moyenne inférieure. aux entreprises qui maintiennent une liaison entre leurs diversifications. Ils utilisent pour tester leurs hypothèses le q de Tobin comme estimateur des rentes. Pour les auteurs, la diversification est un inoyen de s'approprier des rentes ricardiennes, c'est-à-dire des facteurs ayant les propriétés de spécificité, de non-transférabilité et d'imitabilité incertaine. Cette appropriation sera d'autant plus forte que les opportunités d'entrer dans un secteur seront grandes. fi faut remarquer que les décisions de diversifier s'opèrent selon les auteurs de manière optimale. Le q de Tobin est le ratio de la valeur de marché de la firme sur le coût de remplacement de la firme. fi s'agit d'une mesure mixte: le numérateur est une variable fmancière tandis que le dénominateur est une variable comptable. L'écart par rapport à l'unité du q de Tobin mesure l'écart des rentes possédées par la firme et leur valorisation (supposée juste) par le marché. Les résultats obtenus montrent que plus les entreprises s'éloignent des ressources qu'elles ont en excès pour se diversifier, moins leur performance est bonne en moyenne. Ce résultat est confirmé par ChatteIjee et Wemerfelt (1991) dont le travail établit qu'une diversification liée correspond à un excès de ressources et d'aptitudes pour la firme tandis qu'une diversification non liée est plutôt associée à une présence de fonds ou une capacité d'endettement inutilisées. Par ailleurs, Wemerfelt et Montgomery (1988) tentent de mesurer les effets du secteur et des entreprises sur leurs performances respectives~Ils trouvent que l'influence du secteur est prépondérante: elle expliquerait 9/10 des 20% de la variance totale, le dixième restant étant dû à des effets propres aux firmes.

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