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La didactique aujourd’hui

A- Le texte littéraire dans "Archipel"

Elaboré à partir de 1976-1977 par J. Courtillon et S. Raillard, Archipel était destiné, selon H. Besse (1985, p.134), « aux besoins spécifiques du public de l'Institut de la Mission laïque français à Thessalonique, en Grèce. »

Cet ouvrage présenté sous forme d'unités d'enseignement, avec des conseils aux utilisateurs, s'inscrit par ses présupposés méthodologiques dans la mouvance de la méthode structuro globale audiovisuelle et dans la problématique du "système d'unités capitalisables" et ses inventaires notionnels fonctionnels.

L'apprentissage porte essentiellement sur la langue de communication orale, avec une sensibilisation à la langue des médias et la langue littéraire. Dans chaque unité, il y a deux séquences dont l'une, "à lire et à découvrir", propose une série de documents "pour se poser des questions" et l'autre des "activités de production libre".

Ainsi, chaque unité contient, en principe, le vocabulaire, la grammaire, les expressions, la pragmatique fonctionnellement indispensables aux échanges relevant d'un type d'expression donné, (Besse, 1985, p.136).

Quant aux objectifs déclarés, nous pourrons lire dans l'introduction de "Archipel" 3, (1986, pp 3-6), citée par H Besse, ce qui suit:

"A ce niveau d'apprentissage, il s'agit non seulement de perfectionner ses connaissances linguistiques, d'affiner et de nuancer son expression, mais également d'acquérir un savoir-faire dans un domaine de communication avancé."

Si nous supposons un certain nombre de textes littéraires qui sont autant de regards poétiques portés sur le monde, les hommes, leurs sentiments et leurs rêves, c'est que nous pensons que l'émotion esthétique est un facteur de motivation pour approfondir la connaissance d'une langue.

En outre, "Archipel" emprunte à la méthode SGAV son option "globaliste" issue de l'école Saint-Cloud/Zagreb, son option "structurale" et non strictement "structuraliste". Cette option est réinterprétée en termes piagétiens: « Nous avons opté pour les principes de type

apprenant, qui construit lui-même sa compétence, est au centre de l'apprentissage. »

(Introduction, Archipel, p.13)

Il emprunte aussi aux travaux du Conseil de l'Europe, l'idée que tout le dispositif doit être centré sur l'apprenant, c'est-à-dire qu'il doit permettre à chaque apprenant de construire son propre parcours d'apprentissage en suivant le rythme qui est le sien, et lui permettre de prendre en charge, lui-même cet apprentissage.

« Le premier objectif, écrit Raillard, est de mettre l'élève au centre de la classe et de laisser l'enseignant s'effacer. »

L'enseignant a, de ce fait, perdu son statut de seul et unique détenteur de savoir, et que désormais son rôle essentiel réside, pour ainsi dire dans la facilitation et la fluidité des échanges entre les élèves. Il n'est plus le maître; il est plutôt l'animateur, le facilitateur apte à se mettre en retrait quand il faut et d'accepter de n'être des fois qu'un des participants.

L'apprenant doit se prendre en charge lui-même: il aura à prendre en charge son apprentissage, compte tenu de ses besoins, de sa créativité, de sa capacité, de son affectivité et surtout des relations qu'il aura à nouer avec les autres membres du groupe classe.

Les auteurs d'Archipel proposent des activités de classe pour accélérer l'apprentissage: ü l'inférence de sens qui consiste à faire des hypothèses en fonction du

contexte: il faut donc écouter ou lire, puis tenter d'interpréter le sens (le travail se fait en groupe de deux);

ü le repérage des formes qui permet de mémoriser les nouvelles combinaisons en parcourant un texte pour y rechercher des informations;

ü la recherche d'équivalence de sens: une activité métalinguistique qui permet de fixer les sens des termes et de mobiliser les acquis dans la mesure où la réflexion se fait sur la synonymie;

ü la comparaison de son point de vue avec celui de ses partenaires: elle est source de prises de parole, d'interactions, de discussions, donc d'autonomie; ü la réflexion sur la forme, ou comment utiliser positivement l'erreur: elle se

traduit en classe par "l'auto inter correction", qui assure la participation de tous à la recherche de la forme exacte.

ü la formulation des règles explicites par les élèves au moyen d'exercices dits de "conceptualisation";

ü la création linguistique, à l'aide d'activités qui favorisent le jeu avec les mots, de créer des combinaisons "inattendues" ou humoristiques dans un but purement esthétique qui permettrait l'accès à la langue avec plaisir. Ces activités appelées souvent de "créativité" apportent détente et plaisir, si elles sont convenablement dosées.

Le processus d'enseignement apprentissage suivi pourrait se résumer ainsi:

1- faire lire ou écouter un texte ou une bande, suivi d'une question de compréhension,

2- demander une équivalence pour vérifier la compréhension,

3- faire saisir que l'apprentissage implique un temps de structuration en poussant l'élève à réfléchir, soit au niveau du sens, soit au niveau de la forme,

4- faire pratiquer, après chaque activité une autocorrection ou une inter correction en stimulant la reformulation,

5- conceptualiser la règle,

6- proposer des exercices de créativité liés aux textes étudiés (lorsque ceux-ci s'y prêtent).

1- Supports didactiques

Selon les concepteurs d'Archipel, l'appropriation linguistique se déroule essentiellement sur deux phases : l'une axée sur la compréhension et la mémorisation, l'autre sur la production, autrement dit sur l'activité de l'apprenant.

Pour concrétiser cela, les outils didactiques dont dispose l'enseignant sont les dialogues. Ils sont enregistrés avec des intonations et un débit proches du naturel pour faciliter à l'apprenant l'accès au sens.

Pour conclure, nous disons que la "méthode" Archipel a permis aux enseignants et aux apprenants, par les options SGAV (structuro globale audiovisuelle), ou notionnelles fonctionnelles et le projet interactionniste dans lequel elle d'inscrit, de "nouer" des relations basées sur le désir, le besoin de communiquer pour une appropriation régulière et rigoureuse.

Aussi l'enseignant est-il considéré comme un régulateur des enseignements, car la classe de langue est considérée comme un lieu où il (l'enseignant) enseigne moins que ce que

l'apprenant doit acquérir par lui-même, tout en veillant néanmoins, à remodeler constamment cette acquisition afin de l'aider à restructurer ses perceptions et ses actions langagières.

2- Place du texte littéraire dans Archipel

Comme énoncé plus haut, Archipel se préoccupe essentiellement de l'aspect communicatif de l'apprentissage, tous textes confondus.

Ils sont alors interrogés de la même façon pour arriver au sens. Il n'y a en fait pas de réel. L'étude du texte littéraire va permettre l'acquisition d'un lexique riche et servira de tremplin à la lecture. On pratiquera des exercices de créativité qui pourraient apporte plaisir et

détente.

"Plaisir" et "détente": voilà deux termes que les concepteurs ont réservé au texte littéraire. C'est-à-dire que l'enfant, après un long et périlleux périple didactique, a le droit de se "reposer" et se "ressourcer" pour reprendre le plus important, à savoir, communiquer et…communiquer.