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Texte littéraire et compétences de production

C- Formes de lecture

Nous vivons dans un monde qui n’accorde aucune importance, aucune considération à l’illettrisme. Nous vivons dans une civilisation de l’écrit et à chaque fois nous sommes sollicités par l’activité de lecture qui peut s’inscrire soit dans un projet de recherche, soit pour le plaisir de lire. Denrée rare chez nos apprenants et même chez nos étudiants !

De ces activités lectorales, nous pouvons énumérer plusieurs formes de lecture. Dans ce cas, la lecture est une compétence déjà acquise ou du moins elle l’est en grande partie.

1- Savoir lire

La compétence de lecture, en effet, peut se définir, selon S. Moirand (1979, p.22) comme étant « la capacité de trouver dans un texte l’information que l’on y cherche, capacité d’interroger un écrit et d’y repérer des réponses, capacité de comprendre et d’interpréter les documents de manière autonome.

La compétence de lecture reposerait alors sur une triple compétence : une compétence

linguistique qui relèverait des modèles syntactico-sémantiques de la langue ; une compétence discursive qui reposerait sur la connaissance des types d’écrits (leur organisation rhétorique) et leurs dimensions pragmatiques (les situations d’écrit) ; enfin une connaissance des références extralinguistiques des textes (l’expérience vécue, les savoir-faire, le bagage socioculturel et perception « cultivée » que l’on a du monde) […]. »

La compétence de lecture, indispensable dans tout processus d’enseignement apprentissage, acquise, il faut mettre en évidence les différentes formes (situations) de la lecture.

S. Moirand (1979, p.18) relève plusieurs formes de lecture :

« […], il faudrait distinguer la lecture captive d’une lecture volontaire qui seule relèverait d’une décision ou d’un besoin conscient. En effet, lorsqu’on flâne dans la rue, ou que l’on prend le métro, on perçoit un certain nombre d’écrits, même sans l’avoir voulu […]. Il arrive cependant que dans la rue, le métro ou au supermarché, par exemple, la lecture devienne volontaire si l’on cherche un endroit précis, une information ou un objectif défini. La limite entre la lecture captive et lecture volontaire n’est pas toujours aisée à cerner (le moment, le lieu, le type de référents ne sont pas forcement des éléments pertinents). ».

L’acte de lire doit donc être conscient, voulu et désiré, autrement il serait absurde de demander à une personne de lire si tel n’est pas son désir. Il peut le faire, mais sans aucun plaisir ni investissement personnel.

Les raisons qui nous poussent à lire sont au nombre de deux, selon S. Moirand (1979, p. 18), « […] soit on lit par plaisir et il s’agit de la lecture détente, de la

lecture loisir […] ; soit on lit pour s’informer, pour chercher une information, au sens large du terme […] ».

2- Lecture silencieuse

La forme de lecture la plus utilisée est la lecture silencieuse, car elle est bien plus rapide, bien plus efficace que la lecture à haute voix qui oblige l’œil à suivre le texte lettre après lettre, son après son.

La lecture silencieuse, personnalisée, permettra à l’apprenant de faire des va-et-vient dans "son" texte afin de :

ü comprendre le texte par l’intermédiaire de plusieurs sortes d’hypothèses d’ordre sémantique qui interviennent principalement dans la reconstruction du sens du texte,

ü travailler la langue dans le but de maîtriser les modèles syntactico-sémantiques et les schémas d’organisation textuelle gage d’une production écrite future basée sur l’aspect formelle de la langue.

3- Types de lecteurs

Ceci nous mène directement vers l’identification des lecteurs du texte littéraire qui pourront être classés et dénommés suivant les types suivants :

ü il y a en premier lieu le lecteur ordinaire qui lit un texte littéraire mais sans autant produire une œuvre semblable ou un métatexte sur le texte lu ;

ü d’autre part, il existe un autre lecteur, le lecteur écrivain qui lit pour écrire. Dans ce cas, il pastiche, copie, cite, parodie, imite, traduit, résume, commente, explique et s’inspire des textes déjà lus ;

ü le troisième type de lecteur est le lecteur critique. Celui-ci est considéré comme un lecteur averti. Son point de vue découlant de ses lectures sous forme de réponses imprimées, joue un rôle important et légitime quand il contribue à décerner des labels de distinction littéraire ;

ü le lecteur didacticien est considéré, en milieu didactique comme expert. Son rôle est de choisir les textes à lire par les apprenants, il les commente, le analyse, les explique ;

ü le dernier type de lecteur est le lecteur apprenant. On lui impose des textes à lire dans le contexte didactique, textes qu’il n’a pas choisis. Il peut devenir un lecteur scripteur qui écrit pour une finalité didactique. Aidé dans sa mission par le lecteur didactique (qui lui facilite la tâche en lui fournissant les éléments nécessaires à l’accès au texte), le lecteur scripteur exerce des activités lectorales (même si parfois elles ne lui sont pas nécessaires à l’image de la lecture orale) afin de réaliser un projet selon des modalités pré-établies.

Il est parfois considéré comme un lecteur assisté, mais cet assistanat s’avère être indispensable, du moins tout au début dans la mesure où il favorisera (s’il est bien mené)

l’acquisition des techniques lui permettant de devenir plus tard un bon lecteur scripteur travaillant en autonomie.

Aussi doit-on signaler pour terminer que l’activité de lecture des textes littéraires dans le cadre du projet didactique, doit être menée dans le but de permettre à l’apprenant d’élaborer dès les débuts des apprentissages ses propres outils de décodage et d’interprétation. Ceci lui donnera l’envie d’exercer ses facultés lectorales au service de l’écrit en y intégrant tous les aspects de la langue travaillée au préalable. Ces aspects sont bien évidemment de nature linguistique, culturelle et artistique.