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3.2 Routine quotidienne à l’Asile de Beauport

3.2.2 Le personnel soignant et le service médical

Dans cette section, il sera question de voir comment s’organisa le traitement médical des malades internés à l’Asile de Beauport. Pour ce faire, nous observerons qui composa le personnel soignant et comment s’articula l’application des différentes thérapies médicale dans la pratique quotidienne à l’Asile. Nous verrons que malgré les bonnes intentions des membres du personnel médical, de nombreux s’obstacles limitèrent grandement les soins apportés aux malades de Beauport.

106 3.2.2.1 Le médecin interne et le traitement moral

Le service médical à l’Asile de Beauport débutait le matin à 8h30283. Ce service était

réalisé par l’unique médecin interne pour la population totale de l’Asile. Sept médecins occupèrent ce poste de 1845 à 1893 tel qu’illustré dans le tableau suivant.

Tableau 14 - Liste des médecins internes de l’Asile de Beauport Anthony Von Iffland 1845-1849 Jean-Magloire

Turcotte

1869-1872

Laurent Catellier 1863-1865 Ulric-Antoine Bélanger

1872-1885

Dr. Wood 1865 Charles Salluste Roy 1885-au moins

1911

John Wallwork Pickup

1865-1869

Source : Tableau réalisé par l’auteur dans le cadre de la réalisation du chapitre 1.

Lors de l’ouverture de l’Asile en 1845, le Dr Anthony von Iffland fut embauché à titre de médecin interne. Lors de son départ en 1849, son poste resta vacant jusqu’en 1863 ! Cette tâche fut pendant cette période laissée au préfet, M. George Wakeham, et à son épouse Anne, comme le mentionnent les médecins propriétaires en 1858 : « Leur tâche est de pourvoir aux besoins sans nombre, et quotidiens, de près de 400 personnes ; celle plus difficile de surveiller la conduite de 45 serviteurs ; et celle, plus importante encore, de voir à la mise en pratique du traitement moral des aliénés, dans tous ses détails, et duquel tant de bien doit résulter »284.

Sans réelle formation en médecine, le préfet et son épouse durent apprendre leur travail sur le tas. Ils avaient toutefois été employés auparavant durant une année à la prison commune de Québec, soit en 1844-1845, ce qui put les aider dans leur fonction285. Après son

départ de l’Asile de Beauport en 1864, George Wakeham usa de l’expérience acquise et fonda

283 Nous traiterons principalement du service médical tel qu’il fut après 1872. Pour plus d’informations concernant la période antérieure, voir les rapports annuels des propriétaires de l’Asile de Beauport ainsi que le rapport du médecin interne Laurent Catellier, reproduit dans : « Report of the House-Surgeon of the Lunatic Asylum at Beauport », Sessional papers, 27 Vict., No. 39, 1864.

284 Rapport annuel sur le service de l’Asile de Beauport, 1858, p. 11. 285 Fyson, « Réforme carcérale et société carcérale », p.99.

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la même année le Belmont Retreat, un asile privé soignant principalement les malades aux prises avec des problèmes d’alcool286.

En dépit de ce qu’en dirent les propriétaires de l’Asile de Beauport dans les divers rapports annuels, insistant sur le fait que le couple participait aux traitements quotidiens, il reste difficile d’imaginer qu’ils furent présents à tous instants pour prendre soin des malades, étant donné leurs nombreuses occupations extérieures. À ce sujet, le Dr Jean Magloire Turcotte, y va des observations suivantes :

«

J’étais le médecin interne et j’avais à traiter toute cette population-là, huit cents malades à peu près […] Le docteur Roy était très souvent absent et le docteur Landry était plutôt le médecin des finances de l’établissement […] c’est très rare qu’il visitait les malades »287.

Questionner sur l’ampleur du travail et des responsabilités du médecin interne, les Drs Turcotte, Bélanger et Roy furent unanimes : il y avait énormément de travail à faire. Le Dr Charles Salluste Roy résumait, lors de l’enquête de 1887, les attributions du médecin interne de l’Asile de Beauport de la manière suivante :

Je suis le seul à faire le service régulier […] Mes attributions sont de voir au bien-être des malades, à l’hygiène, voir à ce que la nourriture soit saine, enfin tout ce qui a rapport au bien-être des malades […] C’est moi qui m’occupe de la tenue du registre médical, qui fais tout ce qui se rapporte au traitement médical, soit correspondre avec les parents, classification, etc288.

Le médecin devait aussi passer dans chacune des salles, observer tous les patients, donner les remèdes et demander aux gardiens un rapport depuis la visite précédente. Le Dr Catellier explique aussi qu’il devait porter une attention particulière aux patients étant : « sick or indisposed »289 À l’infirmerie la même année, une infirmière était employée elle aussi

au bien-être des malades. Son travail touchait en grande partie le soin des patients malades

286 Véronique Lépine, « Belmont Retreat [1864-19--] », Guide des archives hospitalières de la région de

Québec 1639-1970, Janviers 2003,

http://www.banq.qc.ca/ressources_en_ligne/intruments_rech_archivistique/hopitaux/index.html, consulté le 15 août 2016.

287 « Déposition de Jean Magloire Turcotte devant la Commission royale d’enquête », op. cit., p.2. 288 Fonds Commission royale d'enquête sur les asiles d'aliénés, Archives nationales du

Québec, Québec, E104, « Déposition du Dr Charles Salluste Roy devant la Commission d’enquête », Témoin D, le 1er décembre 1887, p.1.

289 “Report of the House-Surgeon of the Lunatic Asylum at Beauport”, Sessional papers, 27 Vict., No. 39, 1864.

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ou des vieillards qui avaient l’habitude d’y être logés. Elle faisait en sorte que les diètes prescrites soient respectées et elle pouvait elle-même administrer les remèdes prescrits290.

Médecins et gardiens étaient appelés, en fonction du traitement médical voulu par les propriétaires de l’Asile, à faire preuve de sentiments bienveillants envers les malades291.

Dans une lettre écrite à un membre de la famille d’une malade internée à l’Asile, le Dr Landry explique sa vision du traitement moral quotidien qui reposait ainsi sur : « Les sentiments que nous observons à faire naître dans l’esprit et le cœur de nos malheureux sont des sentiments de confiance et d’affection et nous réglons notre conduite envers eux de manière à obtenir ce résultat. Nos malades ne nous craignent pas, mais ils nous aiment […] »292.

Sa définition rejoint en partie celle des aliénistes qui prévoyaient : « la création d’un milieu qui visait avant tout à favoriser la restauration du « moral » de la personne souffrant de folie »293. Par contre, avec une population asilaire qui ne fit qu’augmenter pour atteindre

une moyenne de presque 1000 patients traités dans l’institution en une année, le médecin interne ne put, comme prévu, réaliser ce traitement nécessitant ce contact entre les patients et leur médecin. Le Dr Bélanger n’y va pas par quatre chemins afin d’illustrer cette situation lors de sa déposition devant la Commission Duchesneau :

R. Voici ce qu’il y a à blâmer, surtout dans mon département : il y avait insuffisance de surveillance médicale, je trouvais que je ne pouvais pas rendre justice à mes malades.

Q. Un médecin ne suffisait pas ?

R. Non, un médecin ne suffisait pas. J’avais toute la besogne et même je ne pouvais pas compter sur le Dr Roy ; il venait une journée et l’autre il ne venait pas, ou bien il venait et ne faisait pas de visite ; et il fallait que mon service se fasse. J’étais seul, et je ne pouvais pas donner… avec l’idée qu’on a du traitement médical… je ne pouvais consacrer…294

L’application même du traitement moral295, pour le peu que l’on sait, fut limitée, à ceux

qui avaient une chance de guérir. En effet, vu la charge de travail du médecin interne, il fallut

290 Fonds Commission royale d'enquête sur les asiles d'aliénés, Archives nationales du

Québec, Québec, E104, « Déposition de Marceline Gravel devant la Commission d’enquête », Témoin M, le 14 décembre 1887, p. 3.

291 Selon les règlements de l’institution dans le Rapport annuel sur le service de l’Asile de Beauport, 1874, p. 20 à 30.

292 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1865-1872, p. 141, « Lettre des Drs Jean-Étienne Landry et François-Elzéar Roy à M. MacDonagh », le 25 janvier 1869.

293 Cellard et Thifault, op. cit., p. 39.

294 « Déposition du Dr Antoine-Ulric Bélanger devant la Commission royale d’enquête », op. cit., p.3-4. 295 Voir note 264.

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revoir la priorité de l’Asile, c’est-à-dire conserver un bon taux de guérison. Ainsi, le Dr Charles-Salluste Roy laissait entendre qu’une sélection était opérée afin de savoir quel patient devait être suivi vu son état de santé mentale.

Q : Cela dépend de la population de l’Asile ?

R : Oui, ça dépend de la population de l’Asile et de l’état des malades. Tous les cas que je considère comme graves sont soignés.

Q : Est-ce que vous instituez des traitements spéciaux pour des cas guérissables ?

R : Oui. Quand on croit que le cas est guérissable, il y a des cas ou on institue un traitement moral. Le fait de la réclusion est suffisant quelquefois pour guérir un malade. Chaque fois qu’il y a lieu de croire qu’un malade peut être guéri…296

Les traitements offerts aux patients pourraient nous paraître aujourd’hui relever de l’essai-erreur selon ce qu’en disaient les propriétaires de l’Asile à la lumière de leurs rapports. Par exemple, les Drs Landry et Roy mentionnent dans leur rapport annuel de 1872-1873 que :

La médecine mentale est essentiellement expectante, et le succès du traitement qui s’y rattache est presque toujours très difficile à obtenir, parce qu’il n’y a aucun agent de la thérapeutique dont on puisse dire avec certitude qu’il réussira dans tel cas donné. On tente une épreuve, on surveille l’effet d’un médicament, et, parfois, l’évènement attendu trompe nos prévisions. Jamais nous ne pouvons espérer un de ces résultats prompts et éclatants que, dans toutes les autres affections, nous obtenons par un traitement scientifique297.

Toujours selon ce même rapport, les propriétaires considèrent l’isolement, les exercices manuels et les amusements pour traiter les aliénés. Alors que nous reviendrons sur les deux derniers plus loin dans ce chapitre, nous aborderons ici le cas de l’isolement. Sans être une pratique destinée à emprisonner l’aliéné, l’isolement serait plutôt une manière de guérir l’esprit confus du malade par l’ordre et la discipline. Cette thérapie nécessite donc de retirer le malade du milieu dans lequel est apparu la folie et de le mettre dans des conditions où : « il a besoin de subir l’action d’une meilleure influence, d’une discipline à la fois sage, douce et stable ; et ce n’est que dans un asile qu’il trouvera ce moyen salutaire de guérison »298.

Dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsque les chances de guérison n’étaient pas favorables, il semble qu’autant du côté du médecin que des gardiens, peu était fait dans l’optique du traitement des patients. Les cas chroniques, comme nous le verrons un peu

296 « Déposition du Dr Charles Salluste Roy devant la Commission royale d’enquête », op. cit., p.1-2. 297 Rapport annuel pour le service de l’Asile de Beauport. 1872-1873, p. 106.

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plus loin, étaient souvent laissés à eux-mêmes dans leurs salles en attendant que les journées se terminent.

Sans contexte favorable pour appliquer le traitement médical moral pour soigner l’esprit dérangé des patients, le médecin interne placé sous l’autorité des propriétaires devait de plus se charger de la classification des malades dans les diverses salles de l’Asile. À ce sujet, le Dr Bélanger précise comment les malades étaient classés :

La distribution des malades dans les salles, si vous voulez, la classification des malades, ça se faisait suivant leur état de sociabilité. La règle générale était que les dangereux ou violents ou turbulents étaient classés dans le département des cellules, et les cas tranquilles étaient classés dans les grandes salles, sans avoir égard beaucoup au genre de maladie dont ils souffraient. Voilà ce qui a été toujours suivi et ce qui l’est encore. [...] et aujourd’hui, les gâteux âgés, les femmes surtout, on a fait une salle spéciale pour les isoler299.

Le Dr Roy fit remarquer par ailleurs qu’il pouvait être assez difficile d’organiser une distribution adéquate des malades, dans chacune des salles :

Souvent, il faut changer plusieurs fois un malade de salle avant de lui trouver un milieu qui lui convient. Un malade sera bien dans une salle, tandis que dans une autre salle il ne sera pas paisible […] Généralement, les plus violents, autant que possible, sont mis ensemble, bien que ce ne soient pas tous des violents qui soient ensemble, il y a souvent quelques malades assez paisibles avec ces violents-là, quand ce sont des cas chroniques et que le contact des autres malades ne peut les influencer aucunement300.

Jusqu’en 1885, le contrôle du service médical demeura entre les mains des propriétaires, déléguant la pratique quotidienne au médecin interne. Lorsque cette tâche passa aux mains des médecins du Bureau médical la même année, plusieurs reproches furent adressés aux soins médicaux prodigués aux patients. Le Dr Larue, surintendant du Bureau médical, ne semble plus croire à l’application du traitement moral à l’Asile de Beauport, lorsqu’il s'explique devant la Commission Duchesneau en 1887 :

Q : De sorte que vous avez pu constater par vous-même qu’il y avait des patients propres au travail, en voie même de guérison, qui n’ont pas reçu les soins nécessaires pour compléter cette guérison-là ?

R : Je crois que la guérison est laissée en grande partie à la nature, c’est mon opinion de la chose. Q : Par conséquent, il n’y a pas de traitement moral ni médical ?

R : Je vais réfléchir et songer à la chose. À part quelques doses de bromures et de chloral que l’on donne pour faire dormir les malades, je ne vois pas en quoi consiste le traitement301.

299 « Déposition du Dr Antoine-Ulric Bélanger devant la Commission royale d’enquête », op. cit., p.11. 300 « Déposition du Dr Charles Salluste Roy devant la Commission royale d’enquête », op. cit., p. 4. 301 « Déposition du Dr Arthur Vallée devant la Commission royale d’enquête », op. cit., p. 12-13.

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Ainsi, le traitement à l’Asile de Beauport ne fut réalisé que dans les limites du possible selon le personnel présent pour sa clientèle malade. Considérant le nombre élevé de malades pour un seul médecin, celui-ci s’en tint au traitement médical minimal, c’est-à-dire de soigner le corps et non l’esprit des malades. Cette situation ne fut toutefois pas unique à l’Asile de Beauport, alors qu’au tournant du XXe siècle, les médecins surintendants de l’Asile Saint-

Jean-de-Dieu et du Protestant Hospital se plaignent du manque de personnel pour assurer le traitement de leurs patients302. Dans son ouvrage, Moran mentionne lui aussi les problèmes

en ce qui a trait à l’application du traitement moral. Il mentionne que:

In Ontario and Quebec as elsewhere, the theory behind the architectural component of moral treatment could not easily be put into practice. Although in both provinces similar problems with the asylum as curative architecture emerged, Quebec more closely approximated the ideal in this aspect of asylum therapeutics, at least until Confederation303.

À ce sujet, l’espérance de guérir céda à la désillusion dans bien des cas. Les médecins interrogés durant les travaux de la Commission Duchesneau en vinrent même à remettre même en cause le fait qu’il existait réellement une manière de guérir l’aliénation mentale.

3.2.2.2 La thérapie par le travail

Une fois de retour dans leurs salles, après les repas du matin et du midi, les employés des ateliers allaient trouver les malades afin de les faire travailler avec eux. Pour certains travaux spécifiques, comme le travail dans les champs, des gardiens devaient accompagner les patients. Depuis son ouverture en 1845, le travail comme thérapie est considéré comme central pour le succès du traitement moral. En effet, James E. Moran mentionne que: « work, and exercise it generated, was recommended both to divert alienated mind from the morbid associations connected with a patient’s insane condition and to regulate the digestive and respiratory systems. In an era which there was a close diagnostic relationship between patient’s mental and physical condition, work therapy was seen to be of tremendous benefit »304. Cette vision prévaudra tout au long de la période à l’étude. En effet, de l’avis de tout le

personnel médical de l’Asile de Beauport questionné lors des audiences de la Commission

302 Cellard et Thifault, op. cit., p. 87.

303 Moran, Committed to the State Asylum, p. 84. 304 Ibid., p. 92.

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Duchesneau, l’occupation des patients à des travaux manuels était considérée favorable à leur guérison.

Selon les rapports des propriétaires ainsi que les témoignages entendus durant la Commission Duchesneau en 1887, près de 30%305 des malades de Beauport furent employés

à un travail de manière plus ou moins quotidienne. La quantité et la nature du travail variaient selon le moment de l’année, le sexe du patient et son état mental. C’est au courant de l’été qu’il y avait le plus grand nombre de patients au travail. En effet, comme le rapporte le Dr Catellier: « in order to facilitate-the employment of the patients, and further its beneficial effects on the patients, the proprietors purchased, long since, a fine farm immediately contiguous to the establishment, the largest, beyond question, possessed by any similar institution in Canada or anywhere else »306.

Les hommes étaient fort majoritairement employés à des travaux extérieurs, tandis que les femmes étaient attitrées à des tâches intérieures. Le Dr Catellier explique que:

The numerous and various kinds of occupation afforded to the male patients, in the summer season, by the cultivation and care it requires may be imagined, and this species of employment is the more salutary that it allows of their living in the free open air, and is more agreeable to their inclinations and tastes. The women- being employed chiefly in the house and the laundry can be furnished with continuous-occupation, almost as well as in summer; but the men are more seantly provided with employment in the former season.307

Bref, le type de travail offert était très varié, selon le Dr Charles Salluste Roy : « Toutes espèces de travail : il y en a qui s’occupent à fendre du bois, d’autres travaillent au ménage, d’autres qui travaillent à la menuiserie, d’autres travaillent avec l’ingénieur, d’autres

305 Différentes statistiques parues dans les rapports corroborent généralement ce que les différents témoins affirmèrent durant la Commission Duchesneau. Cependant, un travail comme laver le plancher une fois de temps en temps était considéré comme le fait qu’un patient était traité par la thérapie du travail. De sorte que, selon le Dr Arthur Vallée, pas plus qu’une centaine de patients sur un total de 900 étaient réellement assignés à un travail quotidien toute l’année.

Ce pourcentage demeure toutefois nettement inférieur à ce qui prévalait dans les asiles en Ontario, où pour la même année, le pourcentage de patients mis au travail était de 56,37% à Toronto, 77,84% à London, 68,26% à Kingston et 61,49% à Hamilton. Voir Geoffrey Reaume, op. cit., p. 135.

306 “Report of the House-Surgeon of the Lunatic Asylum at Beauport”, Sessional papers, 27 Vict., No. 39, 1864.

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travaillent dans la buanderie […] il y en a un nombre considérable dans le temps des foins et des récoltes ou qui travaillent au jardin »308.

Les propriétaires avaient établi une liste des travaux réalisés par les patients. Elle consistait en sept catégories : mobilier, jardins et champs, couture et tricot, ateliers, buanderie et lingerie et cuisine309. On employa les patients un peu partout, assistant des employés déjà

embauchés par les propriétaires dans l’entretien et les tâches quotidiennes de l’Asile.

Figure 13 - Un groupe de patients employés au travail des champs

Source : Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, vers 1900.

Cette thérapie par le travail n’était toutefois pas recommandée pour tous et devait respecter certaines conditions. En effet, comme le note le Dr. Roy, propriétaire de l’Asile de