• Aucun résultat trouvé

Tel que nous l’avons vu au tableau 15, la mort toucha un peu plus de la moitié des patients ayant été internés à l’Asile de Beauport de 1845 à 1893. Les patients dont la vie s’acheva à l’Asile de Beauport étaient pour plusieurs parvenus à un âge assez avancé. Selon les différents rapports émis par les propriétaires, l’âge des patients au moment de leur décès varie, pour la grande majorité des cas, de 42 à 52 ans, sexes confondus444. Pendant toute la

période, on enregistra à l’Asile de Beauport une moyenne de 51 décès par année. Le nombre de morts augmenta de manière constante, avec quelques soubresauts comme lors de l’incendie du 29 janvier 1875, dans lequel 26 femmes perdirent la vie.

442 « Déposition de Jean-Baptiste Zacharie Bolduc devant la Commission royale d’enquête, op. cit., p.6. 443 BAnQ-Q, Fonds E4, Versement 1960-01-483-606, Extrait d’une lettre anonyme au Morning chronicle, 1848.

157

Graphique 5 - Nombre de décès à l’Asile de Beauport 1845-1893

Source : Rapport annuel sur le service de l’Asile de Beauport, 1894, p. 16.

Cette image de l’incendie, parue dans l’Opinion publique le 25 février 1875, témoigne de l’envergure du fléau qui ravagea le bâtiment principal occupé par les femmes et l’administration de l’Asile.

Figure 16 - L’incendie de l’Asile de Beauport du 29 janvier 1875

158

Les causes de décès furent multiples durant toute la période étudiée. Il est toutefois difficile d’établir un portrait global puisque les rapports des quinze premières années de l’Asile (1845-1860) ne font que très peu référence aux causes de mortalité de la population internée. Par contre, nous observons que l’une des causes les plus récurrentes de décès chez les patients est occasionnée par des maladies pulmonaires, en particulier la phthisie pulmonaire, aujourd’hui appelée la tuberculose, durant les années 1860-1893445. Dans leur

rapport pour les années 1872-1873, les propriétaires de l’Asile de Beauport y vont de l’observation suivante concernant cette maladie :

Dans les asiles d’aliénés, dans les hôpitaux comme aussi dans la pratique privée, à moins que ce soit par suite d’épidémies ou de fièvres contagieuses, la phthisie pulmonaire prédomine dans les causes de mortalité ; cette affection est considérée comme étant, souvent même chez un grand nombre de personnes, la cause déterminante de l’aliénation qui se montre généralement sous des formes dépressives. […] La paralysie, l’épilepsie, les maladies de l’encéphale et du système nerveux, considérées comme causes fréquentes de mortalité, proviennent du genre de maladies que nous avons à traiter, et viennent à la suite de la phthisie pulmonaire446.

Cette maladie très répandue à l’Asile de Beauport était, selon les propriétaires, responsables d’autres causes de décès. Cette situation ne fut pas unique à cette institution. Par exemple, à l’Asile de Toronto, des années 1846 à 1920, la principale cause de décès fut la tuberculose, qui causa la mort d’environ 73% des patients447. Vu les problèmes de

ventilation et l’espace restreint que nous avons dépeint dans le chapitre précédent, il n’est pas étonnant que ce type de maladie ait causé la mort de plusieurs patients. Durant toute la période étudiée (1845-1893), aucune épidémie de grande envergure ne toucha l’Asile de Beauport.

De tous ces patients décédés à l’Asile, nombreux sont ceux qui moururent dans l’anonymat. Rien n’aura survécu de ces personnes qui ont vécu dans un monde bien différent que celui dans lequel elles naquirent. Toutefois, certaines tranches de vie et quelques bribes d’histoires sont demeurées du passage de certains de ces malades internés à Beauport. Pour certains d’entre eux, nous avons retracé quelques pans de leur vie.

Lorsque la mort d’un patient était constatée, certaines dispositions étaient prises. On notait tout d’abord le moment de la mort et la cause présumée dans le registre des malades.

445 Rapport annuel sur le service de l’Asile de Beauport, 1872-1873, p. 81 et 1894, p. 30. 446 Rapport annuel sur le service de l’Asile de Beauport, 1872-1873, p. 82-83.

159

La cause de la mort était déterminée la plupart du temps par le médecin interne, ou par les médecins propriétaires, s’ils étaient présents à l’Asile. Une rapide autopsie était effectuée à cet effet. Selon la déposition d’Alfred Gauvreau Belleau, inspecteur pour les asiles, prisons et autres institutions lors de l’enquête de 1887, il n’y avait pas de morgue à l’Asile de Beauport. Il explique que : « On est obligé, les jurés sont obligés de monter dans le grenier, de monter plusieurs escaliers, il n’y a pas de lieu convenable pour placer les morts, ni l’été, ni l’hiver et ensuite, les jurés sont obligés de passer dans les salles des malades pour se rendre aux lieux où sont déposés les morts »448.

C’est donc dire que le corps du patient était transporté à travers les salles et les autres patients de l’Asile, il était ensuite monté sur un, deux, voire trois étages avant qu’il ne soit entreposé au grenier, chose qui ne devait pas être convenable l’été, alors que la chaleur y était très forte. Les propriétaires devaient alors attendre les volontés de la famille quant au transfert de la dépouille de leur malade. Lors des mois d’hiver, tous les corps devaient rester dans le grenier en attendant que le sol dégèle. D’ici là, un nombre probablement élevé – en moyenne on compta 51 décès par année à l’Asile de Beauport - avait dû être entreposé au grenier avant d’être enterré dans le cimetière derrière l’Asile.

En temps normal, lorsqu’un patient était malade, ou dont les médecins savaient la fin venir, il était transféré dans l’infirmerie. Par contre, des morts subites pouvaient avoir lieu la nuit dans les dortoirs des patients. Si la mort était constatée durant la nuit et qu’il y avait du personnel de disponible, le corps était transporté ailleurs. Sinon, le mort restait dans la salle jusqu’au matin avant d’être déplacé. Laissons Marceline Gravel, infirmière depuis 16 ans à l’Asile de Beauport au moment de la Commission Duchesneau en 1887, nous expliquer les procédures en cas de décès durant la nuit :

Quand l’heure est trop avancée, je n’ai pas aucun appartement, faut qu’il [le patient] passe la nuit dans la salle, mais le matin on le fait partir aussi, aussi matin que possible. Quand on peut trouver des hommes assez de bonne heure, on les fait sortir : ou après la façon depuis quelque temps de les faire passer dans un autre appartement, la salle à diner par exemple449.

448 Fonds Commission royale d'enquête sur les asiles d'aliénés, Archives nationales du

Québec, Québec, E104, « Déposition d’Alfred Gauvreau Belleau devant la Commission royale d’enquête », Témoin R, le 14 décembre 1887, p.9.

160

Il arrivait bien entendu certaines exceptions à la règle, comme en témoigne le Dr Larue en 1887 : « Il arrive que des malades nous supplient de les laisser dans leurs salles. Je me rappelle qu’une malade est morte dans sa salle dans une circonstance comme celle-là. Elle m’a supplié de la laisser dans sa salle. Comme elle était à l’article de la mort, je l’ai laissé là »450.

Ensuite, il fallait que les autorités de l’Asile de Beauport, soit les propriétaires, le médecin interne ou le préfet, communiquent avec la famille, ou avec ceux ayant procédé à l’internement du malade, la triste nouvelle. La formule variait selon l’auteur de la lettre, mais reprenait souvent la mention suivante : « Monsieur, j’ai le regret de vous informer que Marie Martin que vous nous avez envoyée dernièrement à l’asile est décédée ce matin, de débilité sénile. Si vous désirez réclamer le corps, vous êtes prié de le faire immédiatement »451.

Toutefois, certaines annonces de décès étaient d’abord envoyées par télégraphe, ne mentionnant généralement que le décès d’un patient aux personnes concernées. Les familles qui en faisaient la demande devaient ensuite défrayer le transport de la dépouille de leur malade, comme dans le cas de Margaret dont le décès est survenu en 1875 : « I telegraphed is you that I would claim the body of my sister Margaret. I now write to ask how much it will cost to get the body from Beauport to the express office in Quebec. If you will kindly undertake to have this done, and let me know the cost I will send you the money at once »

452.

Cependant, il arrivait que les frais de transport fussent trop élevés pour certaines familles très pauvres, comme la famille d’Adrienne, décédée à l’Asile de Beauport en 1875 également : « Je suis bien pènez en aprenant la mort de ma pauvre sœur Adrienne, mais il faut que je mi conforme a tant les épreuve que dieu menvoy, mais pour allez la charchez cest

450 « Déposition de Georges-Antoine Larue devant la Commission royale d’enquête », op. cit., p. 7. 451 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1877-1880, lettre #95, « Lettre du Dr Antoine Ulric Bélanger à Mr Alexis Montreuil », le 20 mai 1879.

452 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1874-1876, lettre #63, « Lettre d’Annie Moran à Clément Vincelette », le 5 février 1875.

161

un posible pour moi parceque le trajai du voyage est long jai pas les moyen pour le faire. Je vous doit mille remerciment et jespère que je vous serez reconnessans un jour »453.

Dans le cas où personne ne voulait de la dépouille du malade, un cimetière était situé derrière l’Asile, où nombre de patients trouvèrent leur dernier repos454. Toutefois, certaines

demandes tardives arrivèrent aux autorités de l’Asile, afin que soit amenée auprès de leur famille la dépouille des malades qui avaient été ensevelis avec les autres. Ces demandes étaient difficilement réalisables, surtout que les morts étaient inhumés ensemble, et ce, en même temps, dans les cas où les malades étaient morts durant l’hiver et qu’il fallait attendre la fin du printemps pour les enterrer. C’est ce qui se produisit dans le cas de John, pour qui la demande de récupérer le corps de son fils James fut exaucée un mois après sa mort survenue en 1878 :

Sir, you wish to remove your dead son James from his burying ground to Montréal. The young man died one month ago as he was buried a week after with all those dead during the last winter, it would be hard to find his body among the others. Moreover, I could not allow the opening of the burying ground without an order of the superior count455.

Plusieurs familles, malgré les raisons qui les poussèrent à laisser partir l’un des leurs au loin pour être interné à l’Asile, restèrent attachées à ce malade jusqu’à la toute fin. Ce fut le cas de Katherine, vivant dans l’état du Maine, lorsqu’elle demande en 1881 la dépouille de son frère décédé plusieurs années auparavant :

I would like to know any particulars of his death which you can give me, and if he left any debts, I will pay them. I must have this removal made if it is possible, for my brother who was very dear to me, and I want to be laid beside him myself. I do not expect to live to have gray hairs, and I must attend to this or no one will456.

Les familles qui apprirent la nouvelle de la mort d’un proche eurent à passer par une gamme variée d’émotions. Pour Marie Lajoie, l’internement de son frère dut être une véritable délivrance. En effet, dans sa lettre écrite à Clément Vincelette en 1880, on ne peut

453 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1874-1876, lettre # 254, « Lettre de Edouard Nadeau à Clément Vincelette », le 10 novembre 1875.

454 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1876-1879, p. 261, « Lettre de Clément Vincelette au Révérand L. A. Masson », le 4 juillet 1878.

455 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1876-1879, p. 221, « Lettre de Clément Vincelette à John McValley », le 14 mai 1878.

456 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1881-1885, lettre # 83, « Lettre de Katherine Munch au Dr Landry », le 18 décembre 1881.

162

s’empêcher d’observer comment elle est redevable à l’Asile de Beauport pour ses soins à son frère, dont elle prend la peine de s’informer sur ses derniers moments :

La bonté et l’obligeance avec laquelle vous avez toujours répondu aux lettres qui vous ont été adressées concernant mon pauvre frère François Lajoie me font espérer que vous voudrez bien vous rendre à mes désirs en me donnant quelques détails sur ses derniers temps : nous aimerions a savoir s’il a eu sa connaissance, s’il a paru avoir son jugement avant de mourir, de quelle maladie il est mort, s’il était fidèle a ses devoirs de religion, s’il a pu recevoir les sacrements avant ce grand passage du temps à l’éternité, s’il vous a donné bien de la misère dans ce long séjour qu’il a fait parmi vous. Oh merci mille fois merci pour les soins charitables que vous lui avez prodigués : le tout est juste il ne vous laisse pas sans récompense de votre côté nous vous conservons une éternelle reconnaissance457.

Savoir comment s’est effectué le passage à la mort d’un des membres de sa famille à l’Asile de Beauport fut une demande récurrente. Pour E. E. Blanchard, l’annonce de la mort de son père et les mesures qui furent prises par la suite par les autorités de l’Asile de Beauport le laissèrent bien amer. Alors qu’un employé de l’Asile venait chez lui pour lui remettre les effets personnels de son frère en 1885, il fut déçu que nombre de biens appartenant à son frère ne lui soient pas remis et qu’aucune information au sujet de la mort et des derniers moments de la vie de son père ne lui soit communiquée, et ce malgré des demandes antérieures : « Je croyais aussi que vous daigneriez nous donner des nouvelles des derniers moments de mon frère et de la manière dont il est mort, nous avions essayé par trois fois à l’Asile, d’avoir de ces détails, mais nous avons pu rien savoir »458.

Ce chapitre marque la fin de l’expérience asilaire que nous avons pu documenter concernant la population internée à l’Asile de Beauport. Nous avons d’abord mis en perspective que le bilan curatif à l’Asile de Beauport est resté faible comparativement à celui des autres asiles canadiens. Au contraire d’une institution de guérison, l’Asile joua plutôt le rôle de garde-malades et la majeure partie de sa population ne put espérer un rétablissement prochain.

Tout comme ce fut le cas lors des deux premières étapes de l’internement, la famille du malade à l’Asile de Beauport joua, pour certains patients, un rôle déterminant pour mettre fin à leur séjour à l’Asile. Les demandes des proches du malade afin qu’il leur

457 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1877-1880, lettre #235, « Lettre de Marie Lajoie adressée à Clément Vincelette », le 11 août 1880.

458 Archives IUSMQ - CIUSSS de la Capitale-Nationale, série documentaire, LAC, volume 1881-1885, lettre # 222, « Lettre de E. E. Blanchard à Clément Vincelette », le 14 juin 1885.

163

soit rendu forcèrent la main des propriétaires qui durent procéder à des renvois avec et même sans amélioration. Pour les propriétaires, cette situation eut l’effet de réduire le taux de guérison459 puisque nombre de patients furent réadmis, constituant une part

significative des admissions annuelles.

Pour ceux qui ne furent jamais guéris, la fin de l’internement prit alors différents tournants, dont l’évasion. Le décès fut au final, le dénouement du séjour d’internement d’un peu plus de la moitié des patients internés.

459 Rappelons que le taux de guérison était calculé selon le nombre d’admissions durant l’année de la rédaction du rapport et non selon le total de patients traités durant la même année.

164

Conclusion

Les pratiques quotidiennes des acteurs du milieu sont au cœur de la compréhension du monde asilaire et plus largement, du traitement de l'aliénation mentale. Le portrait que ces pratiques permettent de dresser offre une vision différente, unique, afin d’appréhender sous cet angle cette histoire qui nous est si méconnue.

L'objectif visé était de poursuivre le travail déjà enclenché par plusieurs chercheurs qui ont travaillé à ce que le quotidien, les pratiques effectives et l’expérience vécue à l'Asile de Beauport puissent nourrir nos connaissances sur l'histoire du traitement de la folie. L’étude du cas de l’Asile de Beauport constitue notre contribution personnelle à cette historiographie récente qui, souhaitons-le, aura été d'ouvrir les portes d'une autre institution à travers lesquelles nous avons pu observer ce qui est longtemps resté dans l'ombre, en redonnant la parole aux acteurs du milieu.

En s'intéressant d'abord au fondement même de l'Asile de Beauport et de ses propriétaires qui en tirèrent les rênes, il a été possible de clarifier et d’approfondir les pistes que certains auteurs avaient très bien perçues concernant l'avènement du premier asile au Bas-Canada et au Québec. L'Asile de Beauport aura été, au milieu du XIXe siècle, une institution de santé

dans laquelle l’objectif thérapeutique céda la place au profit d’une entreprise lucrative pour ses propriétaires et, semble-t-il,avantageuse pour l’État. Pendant toute la période étudiée, allant de 1845 à 1893, les propriétaires de l’Asile ont tenté de préserver le caractère administratif particulier de l’institution, marqué par le système d’affermage et les ententes contractuelles passées entre l’État et ces derniers. Les logiques d’une entreprise lucrative de la folie visant à s’assurer des bénéfices en réduisant les coûts de fonctionnement auront imprégné les conditions de travail du personnel de l’institution et limité les soins accordés aux patients. Cette première conclusion nous amène toutefois à identifier certaines limites de ce mémoire. Comme nous l’avons souligné en introduction, nous avons laissé de côté les lettres concernant les affaires de l’Asile de Beauport. Leur contenu aurait pu soutenir notre hypothèse concernant la dimension lucrative de cet asile. Cette hypothèse s’est imposée en cours de rédaction et aurait mérité une recherche à elle seule. Cet angle de recherche mériterait d’être approfondi par d’autres chercheurs pour combler cette lacune de notre étude.

165

L’analyse du cas de l’Asile de Beauport à travers la vision de ses acteurs et lors des trois grandes étapes de l’institutionnalisation des aliénés : l'admission, l'internement et la décharge, aura permis d’en constater toutes les répercussions. Notre œil a dû s'habituer à ce changement de vision en vertu duquel nous nous sommes infiltrés parmi ces hommes et ces femmes qui ont travaillé et vécu à l'Asile de Beauport.

L’analyse approfondie de la population de l’Asile de Beauport entre 1845 et 1893 a permis d’identifier deux périodes distinctes. Dans une première phase, qui va de 1845 jusqu’au début des années 1870 l’Asile admit un nombre fort important d’Irlandais et de malades venant principalement des prisons du Bas-Canada. Dans la seconde, la population de l’Asile prend de plus en plus les traits démographiques caractéristiques de la ville et de la région de Québec. Les sources consultées révèlent que les principales raisons menant à l’institutionnalisation furent la pauvreté, la dangerosité et la présence (ou non) d’un protecteur pour prendre soin de l’aliéné. L’Asile s’est révélé être l’institution de prédilection pour nombre de familles souvent incapables elles-mêmes ou par d’autres moyens de prendre soin de leurs aliénés.

La secondeétape de l’institutionnalisation des aliénés témoigne des fortes répercussions qu’eut le système d’affermage sur le moment de l’internement. On y remarque que malgré la