Le Mécanisme da la création de la monnaie

Le mécanisme de la création de la monnaie se fait à travers toutes les opérations qui contribuent à l’augmentation de la masse monétaire en circulation.

Les trois principaux types d’acteurs du système financier, la banque centrale, les banques de second rang ou banques commerciales et le trésor public, interviennent dans le processus de la création monétaire. Selon M. Ruimy (2004), « la création de la monnaie est une opération qui consiste en la transformation de créances sur les agents non bancaires, sans pouvoir libératoire immédiat sur le marché des biens et services, en moyen de paiement utilisable pour effectuer des règlements »3.

1 Document en ligne : https://fr.scribd.com/doc/130807836/La-Masse-Monetaire-Et-Ses-Contreparties-Suite. Date de consultation : 19-06-2016.

2 M. Diemer, "économie générale, 4ème partie: le financement de l'économie", l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres d'Auvergne, economie - gestion, France, 2009, p 431.

3 M. Ruimy, "économie monétaire", édition ellipses, paris, 2004, p 31.

Créances des agents non

41 La création monétaire permanente conduit à la création de richesses matérielles, elle permet le financement de l’activité économique, en plus, le système bancaire est la seule personne responsable de l’encadrement de cette création monétaire. De ce fait, la création de monnaie est fournie par trois institutions financières : la banque centrale, les banques commerciales, et le trésor.

5.1.L’émission de la monnaie par la Banque Centrale

La banque centrale est l’organisme public ou parapublic légalement mandaté, de façon explicite et exclusive, pour créer une quantité de monnaie suffisante pour faire face aux besoins des agents économiques. Elle joue un rôle déterminant dans le processus de création monétaire. Elle peut émettre de la monnaie centrale sans lien direct avec les besoins de trésorerie des banques, c’est ce que l’on peut appeler la monnaie centrale non empruntée. Cette dernière peut émettre de la monnaie en fonction des besoins des banques, c’est la monnaie centrale empruntée¹.

La banque centrale est l’institution responsable de la conduite de la politique monétaire, elle crée de la monnaie à travers trois types d’opérations 2:

- L’émission de billets et pièces. - Les opérations sur devises.

- Le refinancement du système bancaire : la banque centrale permet la création nette de monnaie centrale au profit des banques commerciales ou soldes créditeurs des banques. La monnaie crée par la banque centrale est appelée monnaie centrale (base monétaire), c’est une monnaie émise par l’institut d’émission ou banque centrale, elle prend deux formes3 :

- La monnaie fiduciaire : ce sont essentiellement les billets et la monnaie divisionnaire qui sont en circulation, c’est-à-dire des billets détenus par les ménages, les entreprises et l’état, ce sont des billets détenus par les agents non bancaires.

- La monnaie centrale scripturale : les réserves en monnaie centrale comme les billets et comptes courants auprès de la banque centrale, détenus par les banques de second rang.

Les opérations génératrices de la monnaie créée par la banque centrale peuvent être identifiées à partir de son bilan.

1 M. Mourgues (1993), Op.cit p 66.

2 P. Narassiguin (2004), Op.cit p 61.

3 A. Heertje, P. Pieretti, et P. Bartheleny, "principe d'économie politique", édition de boeck et larcier, belgique, 1997, p 70.

42 Exemple d’un Bilan simplifié d’une banque centrale :

Figure 14: Bilan simplifié d’une Banque Centrale

Actif Passif

- Devise.

- Créance sur l’état. - Créance sur l’économie. - Divers.

- Billets détenus par les agents non bancaires. - Réserves bancaires

- Divers

Source : A. Heertje et al, "Principes d'économie politique", édition de Boeck, Belgique, 2003. p70

D’après le Bilan simplifié d’une Banque Centrale, la monnaie créée étant un élément du passif, il est évident qu’elle a des contreparties qui figurent à l’actif.

5.2.Création de la monnaie par les banques du second rang

La création monétaire des banques du second rang est liée à leur activité de crédit, c’est-à-dire que les banques du second rang créent de la monnaie scripturale qui contient les dépôts effectués par les agents économiques auprès des banques commerciales et circule sous la forme de chèques, virements, titres universels. La forme la plus importante de création de monnaie scripturale est l’octroi des crédits aux ménages et aux entreprises. C’est le mécanisme de multiplicateur1.

5.2.1. Qu’elle est le rôle du diviseur de crédit et multiplicateur de crédit ?

C’est à travers ces deux indicateurs que le lien entre création monétaire et besoins des banques en monnaie centrale est établi, et il permet de rendre compte des faits en monnaie centrale.

Donc, diviseur de crédit permet d’appréhender le besoin en monnaie centrale résultant d’un certain volume de création monétaire.

La formulation de l’équation du diviseur de crédit peut être représentée selon l’équation suivante ² :

𝑄 = 𝑑 ∗ 𝑞 = [(𝑏 + 𝑟) − (𝑟 ∗ 𝑏) ∗ 𝑞] Q : Supplément de monnaie à procurer.

q : quantité de monnaie créée.

b : les billets détenus par les agents (à court terme est constants) r : le taux de réserve obligatoire.

d : diviseur de crédit.

1 Ibid, p 71.

43 Sous l’hypothèse d’une politique monétaire expansionniste, la banque centrale décide par exemple d’acheter des titres aux banques, ce qui se traduit par l’augmentation de leurs avoirs en compte à la banque centrale. Ce supplément de monnaie centrale Q permet aux banques de distribuer au supplément de crédit q^\ = m * Q^\.

Avec m : (multiplicateur de crédit=1/d).

La formulation de l’équation du multiplicateur de crédit peut être représentée selon l’équation suivante 1 :

𝑚 = 1/[(𝑏 + 𝑟) − (𝑟 ∗ 𝑏] Donc, tous dépend de r puisque à court terme b est constante.

5.2.2. Le mécanisme de la création

D’après P. Corpron (2004), « les banques commerciales sont les principales acteurs de la création monétaire et créent de la monnaie lorsqu’elles accordent un crédit à un agent économique. Cela se réalise lorsqu’une banque rachète un crédit octroyé par un agent à un autre (escompte de créances commerciales) ou lorsqu’elle octroie directement des crédits »2.

On parle de la création monétaire par les banques de second rang lorsqu’une banque accorde un crédit à un agent, elle crédite son compte et crée, par ce biais, un droit à utilisation d’une certaine quantité de monnaie, c’est-à-dire que la banque crée ainsi de la monnaie scripturale par une inscription au crédit du compte à vue de la personne qui a obtenu le prêt³. Ainsi, il y a la destruction monétaire lors du remboursement du prêt (débit du compte du client de la banque). Les opérations génératrices de la monnaie créée par la banque centrale peuvent être identifiées à partir de son bilan.

Exemple d’un bilan simplifié d’une banque ordinaire :

Figure 15: Bilan simplifié d’une banque ordinaire

Actif Passif - Réserve bancaire. - Devise. - Crédit. - Divers - Dépôt à vue. - Dépôt à terme. - Divers.

Source : A. Heertje et al (2003), op.cit. p71

1 Document en ligne : les documents de travail économique du sénat français (2009), Op.cit.

2 P. Corpron, "l'indispensable en économie et histoire des sociétés contemporaines: 1re année", éditions bréal, paris, 2004, p 74.

44 D’après le bilan simplifié d’une banque ordinaire, la monnaie créée étant un élément du passif, il est évident qu’elle a des contreparties qui figurent à l’actif. Cela constitue une des sources de fuite de monnaie centrale.

Cependant, lors des paiements entre les organismes financiers, une partie de la monnaie est détenue par les organismes et fait l’objet d’une compensation globale de ces mouvements et peut le traduire par une augmentation des dépôts qui a son tour augmente les réserves obligatoires qui, à son tour est susceptible de donner lieu à des prêts ce qui crée donc une fuite.

Ce mécanisme de multiplicateur effectué par les banques commerciales a eu lieu dans le cadre d’une politique monétaire expansive afin de relancer l’économie.

À cet effet, les fuites nettes sont compensées par des ressources en monnaie centrale qui provient du¹ :

- Marché interbancaire, où les banques commerciales peuvent s’endetter entre elles, il s’agit d’emprunter de la monnaie scripturale aux banques excédentaires en contrepartie du paiement d’un intérêt2.

- Banque centrale, car les banques ont la possibilité de se refinancer directement auprès de la banque centrale soit en leur donnant des titres en pension soit en leur vendant, sachant que c’est à partir de ce marché, que la banque centrale exerce ses pouvoirs d’autorité monétaire en imposant aux banques du second rang les objectifs et les instructions de la politique monétaire adoptée selon la phase économique endurée par l’économie nationale. et c’est à partir de l’Open Market, instrument de la politique monétaire que la banque centrale intervient sur le marché national revêtant l’aspect du vendeur des titres spéciaux entre les transactions banque centrale/banques du second rang dans le cas d’une économie inflationniste afin d’absorber la masse monétaire en surplus, mais aussi, la banque centrale peut acheter ces titres dans le cas de déflation afin de relancer l’économie et d’injecter de la liquidité.

5.3.Création de la monnaie par le trésor public

Le rôle du trésor public dans la création monétaire est essentiellement un rôle d’orientation. En effet, c’est lui qui choisit la part des besoins de l’état qui sera financé par la création monétaire³.

1 Document en ligne : les documents de travail du sénat français (2009), Op.cit.

2 A. Diemer, « Systèmes monétaires et financiers », support de cours chapitre II (Le marché de la monnaie), MCF Université d’Auvergne, Faculté de Sciences économiques et de Gestion, 2ème année DEUG, 2012, p 2 - 3. Disponible à l’adresse : http://www.oeconomia.net/private/cours/monnaie/chapitre22.pdf. Consulté le 14/02/2016.

45 D’après O. Hueber (2005), « le trésor public est l’agent financier ou bien le banquier de l’état, un caissier puisqu’il reçoit les recettes publiques (impôt) et exécute les dépenses. Or, les impôts ne sont pas perçus de manière régulière alors que les dépenses principales doivent être réglées très régulièrement. C’est le cas du plus gros poste de dépense du trésor public, à savoir, le paiement des salaires des fonctionnaires. Anticipant les recettes futures, le trésor public crée de la monnaie scripturale lorsqu’il effectue ses dépenses »1. Pour cela, on peut dire que le trésor public ne donne pas des prêts, mais peut créer de la monnaie divisionnaire, il joue le rôle de percevoir les recettes publiques (les impôts) et d’exécuter les dépenses, en plus, d’assurer le financement du déficit budgétaire. Le trésor public peut aussi créer de la monnaie scripturale dans le cas où il effectue des opérations sur le compte du CCP.

Après avoir présenté la masse monétaire, ses agrégats et le mécanisme de la création de la monnaie, il y’a lieu de détailler le rôle et les fonctions de la banque centrale notamment la banque centrale, ses fonctions et son rôle. Cette analyse fera l’objet de la section III.

1 O. Hueber (2005), Op cit p 86.

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