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Comment mesure-t-on la croissance économique ?

Section I : La croissance économique : sources, formes cycles et étapes

1. La croissance économique

1.2. Comment mesure-t-on la croissance économique ?

La croissance économique est un phénomène économique, elle peut être déterminée en deux façons, directement sous forme de revenue, ou indirectement par l’action de disposer des biens publics par exemple : la santé, l’éducation, sécurité, infrastructure. Ainsi, cette croissance est considérée comme un phénomène quantitatif. De ce fait, on utilise des indicateurs de dimension pour sa mesure.

La mesure de la croissance économique ce fait par la comparaison des volumes de production des biens et services réalisés à différentes périodes successives dans un espace donné. En d’autres termes, la croissance économique étant un concept global, d’ordre quantitatif, son évaluation se fait par des agrégats de la comptabilité nationale. Pour mieux comprendre les différentes mesures de la croissance économique, nous traitons, en premier lieu, les agrégats en tant qu’indicateurs à savoir : le PIB (PIB réel, PIB nominal), le PNB. Puis, en second lieu, nous aborderons les limites des agrégats en tant qu’indicateurs. Et enfin, nous présenterons les indicateurs alternatifs tels que :

 Indice du développement humain (IDH).

 Indicateur Participation Féminine (IPF).

 Indicateur de la Pauvreté Humaine (IPH).

1.2.1. Les agrégats en tant qu’indicateurs

1 S. Kuznets, "population, capital and growth", new york, 1972, p.01 - 02.

2 J. Hairault, "la croissance (théorie et régularités empiriques) ", édition économica, Paris, 2004, p 23.

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Pour les économistes, le critère retenu pour évaluer la croissance d’une économie est l’observation de l’augmentation des deux quantités économiques principales, le PIB et le PNB1.

1. Le PIB

Le produit intérieur brut (PIB) est l’agrégat le plus utilisé pour mesurer la croissance économique et la richesse d’un pays. Il sert à mesurer tout ce que produit un pays dans une année. D’après T. Montabrial et al (2004), le PIB est « une mesure de la production économique à usage final d’un pays pendant un an, c’est également la mesure de la quantité de revenus qui ont été générés par la production durant la même période »2.

Cet agrégat est brut, car il ne tient pas compte de l’amortissement, qui est une forme de consommation intermédiaire. P. Deubel et al (2008) soulignent que « le PIB est la somme des valeurs ajoutées réalisées par les entreprises et les administrations résidant sur le territoire national, quelle que soit leur nationalité »3. Cet indicateur économique peut être calculé comme suit4 :

PIB = La somme des Valeurs ajoutées de tous ce que produit un pays + Droits de douane − Subventions sur les Importations

Pour une entreprise, la valeur ajoutée brute est la différence entre les valeurs au prix du marché des biens produits pendant une année et la valeur de consommation intermédiaire5. On distingue deux types de valeur ajoutée : la valeur ajoutée des produits non marchande et la valeur ajoutée des produits marchands. Pour la valeur ajoutée des produits non marchands, celle produite par les administrations comme la sécurité, l’éducation, enseignement. Ou bien par les associations comme l’information, sport. Par contre, la valeur ajoutée des produits marchands est la richesse produite par des entreprises privées ou publiques.

Par ailleurs, le taux de croissance se définit comme la variation relative du PIB en volume d’une année sur l’autre. Il est calculé comme suit :

PIB (Année N) − PIB (Année N − 1) PIB (Année N − 1) ∗ 100

Dans le cas où le taux de croissance est positif, alors il est traduit comme une croissance. Par contre, si ce taux est négatif, alors c’est une récession.

1 M. Hallouin et al, "économie générale ", édition bréal: Paris, 2002, p.110.

2 T. Montabrial et E. Fauchart, "introduction à l'économie ( microéconomie, macroéconomie)", édition dunod, Paris 2004, p.58.

3 P. Deubel, S. Agostino, et M. Montoussé, "Dictionnaire de sciences économiques et sociales", éditions Bréal, Paris, 2008, p.36.

4 Ibid, p.36.

5 A. Heertje, P. Pieretti, et P. Bartheleny, "principe d'économie politique", édition de boeck et larcier, Belgique, 1997, p.21.

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- Le PIB Nominal : selon P. Krugman et R. Wells (2009), « le PIB nominal est la valeur de tous les biens et services finaux produits dans l’économie au cours d’une année donnée calculée en utilisant les prix courants de l’année de production »1. Cet agrégat est mesuré le (PIB) aux prix qui prévalent au moment où les biens et services sont produits.

- Le PIB Réel : P. Krugman et R. Wells (2009) mentionnent que , « le PIB réel est la valeur totale de tous les biens et services finaux produits dans l’économie au cours d’une année donnée calculée en utilisant les prix d’une année de base choisie »2. Cet agrégat mesure le (PIB) aux prix constants, tient compte de l’inflation dans la mesure où le PIB de différentes années est mesuré aux prix qui prévalaient à une période précise, dite année de base3. Autrement dit, le PIB réel est la mesure de la quantité produite qui est évaluée aux prix constants de l’année de base.

- Le déflateur du PIB : à partir du PIB nominal et du PIB réel, on peut calculer le troisième indicateur économique : le déflateur du PIB. Il mesure le prix d’une unité de production par rapport à son prix au cours de l’année de base. Il peut être calculé comme suit 4:

Déflateur du PIB = PIB Nominal PIB réel⁄

2. Le PNB

Le PNB est considéré comme la valeur marchande des biens et services finaux nouvellement produit pendant un an par l’ensemble des agents économiques. Elle est nationale, car l’agrégat prend pour critère, l’appartenance nationale d’entreprise qui produit la valeur ajoutée5. De ce fait, on peut dire que le PNB est un indicateur du niveau d'activité économique, c’est la valeur marchande de production réalisée par les unités de production nationales. T. Montabrial (2004) souligne que, « le PNB vise à prendre en compte le critère de nationalité des produits, il s’obtient en ajoutant au PIB le solde entre les revenus du travail, de la propriété et de l’entreprise reçus du reste du monde et les revenus de même nature versés au reste du monde»6. Il peut être calculé comme suit :

PNB = PIB + Revenus reçus du reste du monde − Revenus versés au reste du monde

1 P. Krugman et R. Wells, "macroéconomie", édition de boeck, Belgique, 2009, p.334.

2Ibid p 334.

3 B. David, S. Fischer, et R. Dornb, "macro économie", édition dunod, Paris, 2002, p.79.

4 G. Mankiw, "macroéconomie", édition de boeck, Belgique, 2003, p.28.

5 M. Nouschi et R. Bénichi, "la croissance : histoire économie contemporain", édition hazan, Paris, 1990, p.46 - 52.

140 1.2.2. Les limites des agrégats en tant qu’indicateurs

Toutefois, ces indicateurs sont considérés comme des agrégats imparfaits, car ils ne prennent pas en compte dans leurs mesures un certain nombre d’éléments tels que1 : le travail non déclaré, le travail souterrain comme le travail noir, les productions domestiques et le problème de l’économie informelle. À cet effet, on voit bien que ces indicateurs ne permettent pas de mesurer la croissance avec exactitude.

1.2.3. Les indicateurs alternatifs

Il y a plusieurs indicateurs qui viennent compléter l’indicateur de PIB à savoir : IDH, IPF, IPH, mais l’indicateur le plus connu c’est le IDH.

1. IDH : C’est l’indice de développement humain élaboré en particulier par le prix Nobel

d'économie A. Sen (1998), et calculé depuis le début des années 1990 par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), il vient prendre des paramètres qui ne sont pas économiques et qui permettent une mesure de bien-être d’une population et de son développement2. Cet indice de développement humain prend en compte : le niveau d’accès à l’éducation pour une population, son niveau de santé et l’espérance de vie.

M. Bialès et al (2007) montrent que , l’IDH prend en compte trois séries de facteur qui peuvent être représentées selon le shéma suivant :

Figure 22: Indice de développement humain

Source : M. Bialès et al. "L'essentiel Sur L'économie.", édition In Berti, 2007. p.320

2. IPF : c’est l’indicateur de la participation des femmes qui mesure les inégalités de genre

dans la participation économique et politique dans la prise de décision3.

3. IPH : c’est l’indicateur de pauvreté humaine qui mesure de la pauvreté humaine dans

un pays.

1 M. Hallouin et al.(2002), Op.cit p.110.

2 D. Perkins, S. Radelet, et D. Lindauer, "économie du développement", édition de boeck, Belgique, 2008, p.69.

3 Programme des Nations unies pour le développement, "rapport mondial sur le développement humain: approfondir la démocratie dans un monde fragmenté. 2002", édition de boeck, Belgique, 2002, p.35.

Le niveau de santé représenté par l’espérance de vie à la naissance.

Le niveau d’éducation qui tient compte : - du taux d’alphabétisation des

adultes.

- du nombre moyen d’années d’études

Le revenu moyen obtenu à partir du PIB par habitant corrigé par la non prise en considération des revenus les plus élevés.

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Après avoir donné une présentation générale sur la mesure de la croissance économique, dans ce qui suit, nous allons présenter les différents termes qui se rapprochent de la croissance économique.

1.3.Les termes qui se rapprochent de la croissance économique

J. Muller et al (2000) montrent que, la croissance économique est considérée comme une notion quantitative, elle peut être définie comme l’augmentation soutenue sur une longue période de la production d’un pays1. De son côté, I. Samson (2009) souligne que : l’expansion, développement, et progrès sont considérés comme les trois notions souvent employées comme quasi-synonymes de la croissance économique2.

L’objectif de ce point est d’essayer de montrer les différents termes qui se rapprochent de la croissance économique.

Avant d’entamer l’étude, il convient, dans un premier temps, de présenter l’expansion économique. Dans un second temps, nous nous intéresserons au développement économique. Et enfin, nous traiterons le progrès économique.

1.3.1. Expansion économique

J. Muller et al (2000) mentionnent que, l’expansion économique est considérée comme une notion quantitative de sorte que celle-ci se distingue de la notion de croissance. Elle peut être définie comme l’augmentation conjoncturelle de la production d’un pays3. À cet effet, on peut dire que l’expansion économique est la croissance économique ou bien l’augmentation du PIB à courte période (entre 2 ans à 3 ans). Elle désigne aussi un phénomène analogue mais limité à une période plus courte4.

1.3.2. Développement économique

I. Samson (2009) souligne que, le développement économique nécessite la croissance économique ou bien augmentation du (PIB) quantitative et qualitative, il exprime aussi des changements structurels, donc qualitatifs. En d’autres termes, le développement économique est la transformation qualitative des structures économiques et sociales du pays5. De son côté F. Perroux (1961), écrit que le développement économique peut être défini comme « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rend apte à faire croitre, cumulativement et durablement son produit réel global »6. De ce fait, on peut dire que

1 J. Muller, P. Vanhove, et C. Viprey, "économie (manuel et applications)", édition dunod, Paris, 2000, p.144.

2 I. Samson, "leçon d'économie contemporaine", 2 ème édition, édition dalloz, Paris, 2009, p.238.

3 J. Muller et al (2000), Op cit p.144.

4 M. Nouschi et R. Bénichi (1990), Op.cit p.45.

5 I. Samson (2009), Op.cit p.238 - 239.

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le développement économique est considéré comme un phénomène qualitatif observable sur une longue période de sorte que celui-ci est l’ensemble des transformations économiques, démographiques et sociales lié à la croissance économique1.

1.3.3. Le progrès économique

D’après J. Muller et al (2000), « le progrès économique correspond à l’ensemble des améliorations, dans les domaines économiques et sociaux, qui accompagnent la croissance »2. Il est considéré comme un produit des activités de la recherche fondamentale, appliquée, et de développement. Pour cela, on peut dire que ce progrès est lié au progrès scientifique de sorte que celui-ci est une condition nécessaire de la croissance économique.

Compte tenu de ce qui précède, on conclut que la croissance et l’expansion relèvent d’une vision quantitative de l’évolution économique. Par contre, le développement et le progrès économique associent les approches quantitatives et qualitatives. Cette conclusion peut être représentée selon le tableau suivant :

Tableau 1 : Comparaison entre les termes rapprochant de la croissance économique

Quantitatif Qualitatif

Croissance X

Développement X X

Expansion X

Progrès X X

Source : Schéma réalisé par l’auteur

Après avoir donné une présentation des termes qui se rapprochent de la croissance économique, on étudiera maintenant les sources de la croissance économique.