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Le libre-cours donné à la liberté d’entreprendre

Dans le document Les intermittents du travail (Page 190-196)

CONCLUSION DE LA SECTION

L ’ EXPERIENCE DE CHERCHEUR OBSERVATEUR PARTICIPANT

7.1. Réalité(s) de l’activité « artisane » : état des lieux, exemples et caractéristiques saillantes

7.1.2. Le libre-cours donné à la liberté d’entreprendre

La première de ces dimensions serait un libre-cours donné à la liberté d’entreprendre : liberté dans le choix de l’activité, liberté de la dimension utilitaire à donner ou pas au projet, liberté dans le choix de s’associer ou pas pour réaliser cette activité, liberté dans la modulation de l’investissement que l’individu veut y consacrer, parmi les principales.

Liberté sur le degré d’importance accordé à la dimension financière du projet

C’est le premier élément qui vient à l’esprit quand il s’agit d’analyser ces créations :

l’intermittent veut pouvoir « se reconnaître » et « être reconnu » à travers une activité dans laquelle il s’investit physiquement et psychiquement et qu’il « prend soin » à faire, sans que la question du bénéfice financier qu’il retire de cette activité entre en ligne de compte dans l’appréciation de cette activité – et par lui-même et par les autres. Il y a une réelle volonté, pour l’intermittent, de ne pas faire de la rémunération le mobile principal à la création, mais un mobile secondaire ou un non-mobile du tout – nous verrons plus bas que le non-respect de ce principe pourrait conduit certains intermittents à l’exclusion du groupe. L’élaboration de projets à visée non lucrative a ainsi autant sa place parmi ces créations que ceux à but lucratif. Et quand bien même il y aurait but lucratif, il ne doit pas être prioritaire.

Prenons le cas de l’exemple 1, le projet BMX land : ce projet est, aux yeux des intermittents qui le portent, une réussite. Ils ont pu, avec un investissement de base de zéro euros, et simplement à la force de leurs bras et de leur intelligence, arriver à le concrétiser. C’est sans aucun doute, à ce stade, un projet sans visée lucrative, que Michel tient pourtant comme sa plus belle réalisation. Ted aime à mettre l’accent sur leurs capacités de persuasion auprès des « investisseurs ». Michel, lui, n’en est pas étonné. Pour lui, c’est la sincérité de leur intention – parce qu’ils ont mis « du cœur à l’ouvrage », que ce terrain a pu voir le jour : « si ton projet

a une réelle utilité auprès de ceux que tu cherches à convaincre et qu’ils voient que tu te donnes à fond, alors ils feront tout pour t’aider à le réaliser ». Aujourd’hui, le trio jouit à

loisir de ce terrain qui commence à faire parler de lui auprès des passionnés. Des photos et des vidéos commencent à circuler sur le net. Des passionnés de BMX des quatre coins de la France demandent où se situent ce parc et les conditions d’accès. Aussi, le trio envisage à l’avenir d’ouvrir le terrain aux pratiquants extérieurs, l’idée étant de créer une association dont la cotisation annuelle donnerait accès au demandeur à un quota d’heures fixé et sur rendez-vous du terrain de BMX, créneaux que le bureau (les trois membres fondateurs + les « sponsors » du projet) auraient la charge d’attribuer et de gérer. Dans le même esprit, on peut citer le cas d’Arthur qui, grâce à son activité d’écrivain, prend d’abord du plaisir à l’ouvrage. Certes, s’il peut déboucher à terme sur une gratification en termes financiers, tant mieux, mais ce n’est pas la priorité pour lui : « joindre l’utile à l’agréable », comme il le dit plus haut, est certes souhaitable, mais pas nécessaire. Il en va de même pour le travail du surfeur. Aucun surfeur ne sera, aux yeux des intermittents, plus « grand » que celui qui cherche à dépasser les limites de son activité et trouver de nouvelles façons de l’exercer.

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En ce sens, incapable de signifier son détachement de l’aspect financier de son activité, le surfeur de compétition tient lieu de contre-modèle pour les intermittents : s’il est admiré pour l’hygiène de vit qu’il s’impose à lui même, son « bon état d’esprit » et la régularité de son investissement (ex : Kelly Slater), il le sera toujours moins que celui qui, sans nécessairement avoir de carottes « matérielles » à la clé (rémunération & médiatisation), cherchera chaque jour davantage à dépasser les limites de son sport : découvertes de nouvelles vagues, dépassement du record de taille de vagues surfées, essais de nouvelles figures, développements de nouvelles capacités physiques : allongement des temps d’apnée, gain de souplesse, et mentales : amélioration de la concentration de la lecture de vagues, des capacités de prévisualisation. Laird Hamilton ou à un niveau plus local, Sancho – deux « surfeurs de gros », dépasseront toujours les 40 premiers surfeurs mondiaux du circuit ASP162 dans l’échelle de valeurs des intermittents. Pour reprendre l’aphorisme Nietzschéen (cf. introduction), les intermittents seraient bien de ceux qui voient « le gain des gains dans le

travail même ». Maxime (exemple n°2) le confirme : projet pour lui, « c’est plus qu’un

travail », « travail » dans sa bouche à attendre comme emploi, activité rémunérée, la référence ici étant faite au travail qui était le sien avant et qui ne mobilisait pas autant d’énergie – physique et intellectuelle de sa part, que la mise en place de ce projet. Il nous le dit : ce fut difficile, il était seul, il a du jouer tous les rôles, il doit apprendre encore aujourd’hui beaucoup pour parvenir à un résultat honorable. Mais c’est dans cet effort qu’il s’épanouit aujourd’hui, avant celui du gain financier qu’il pourrait éventuellement en retirer. A noter qu’à l’heure où j’écris cette thèse, Maxime a vendu ses premiers reportages à des chaines de la TNT et aurait obtenu un financement d’une équipe de tournage pour de prochains films ; l’effort peut donc s’avérer, à terme, payant.

Liberté d’association et nouvelle division du travail : une invitation à une utilisation plus judicieuses de la ressource humaine

Une seconde liberté est celle de l’association, conditionnant une approche particulière et compréhensive de la division du travail. En effet, l’intermittent veut pouvoir se réserver la possibilité de pouvoir choisir entre travail individuel et travail collectif, sans subir de sanction de la part du collectif. Ce principe se nourrit des déceptions du travail collectif dans leur précédente expérience, soit parce que le travail n’était pas ce qu’il prétendait être, soit parce qu’il ne permettait pas d’aboutir aux résultats escomptés. Dans leur ancien travail, existait, selon eux, un « diktat » du travail en équipe, dont la réalité s’avérait décevante et se soldait souvent par un travail isolé, individuel et déconnecté de ceux à qui ils auraient pu se lier pour arriver à un meilleur résultat. En second lieu, ils conservent également une image plutôt négative du travail en équipe qui en était réellement un : beaucoup d’énergie perdue à faire coïncider des attentes et à se mettre d’accord, pour un résultat qui n’était souvent qu’une solution dégradée de ce que le collectif aurait pu accomplir. Le temps des délibérations empiétait souvent sur celui de la conception et l’urgence de rendre un livrable à l’échéance conduisait souvent à négliger sa réalisation. Aussi l’intermittent en est-il venu à la conclusion que, contrairement à ce qu’on lui avait appris en école, mieux vaut travailler seul qu’en équipe si l’on veut aboutir à un travail de qualité, à moins que les rôles qui incombent à ce collectif soient clairement attribués et définies par avance, selon le degré d’investissement que chacun voudra bien consentir au projet et leurs affinités et compétences respectives.

Cette liberté d’association soutient donc une division du travail plus équitable au sein de l’équipe-projet, qui tiendrait moins compte des compétences supposées et/ou déclarées - comme le seraient celles attestées par le diplôme ou le CV -, que les compétences récemment

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éprouvées et démontrées dans les expériences de la phase transitoire, la réputation que l’individu s’est forgée durant cette période permettant de valider auprès de l’équipe leur véracité. Cette division du travail entend également prendre en compte les désirs de chacun et l’investissement en temps et en énergie que chacun déclare vouloir y consentir. C’est très clair dans le projet BMX land (exemple 1) : malgré une très bonne entente et des complémentarités de compétences entre les membres du trio, l’investissement horaire et la place qu’occupe ce projet dans leur vie respective diffèrent, sans pour l’instant soulever de griefs au sein du trio. Chacun semble comprendre et accepter ces différences. Ainsi, Michel est de loin le plus investi, même s’il préfère laisser aux deux autres la charge administrative de la création de l’association. Lui est plus investi sur l’aspect « physique » du travail – l’entretien du terrain (remodelage des tremplins, nettoyage des pistes, etc.), ce qui représente, comme aime à le dire Michel, un travail à temps-plein (il peut y passer jusqu’à 35 heures par semaine), tâche ingrate que seule la passion pour ce qu’elle rend possible légitime: le plaisir et la fierté de s’adonner à 5h hebdomadaires de sport sur un terrain que l’on a soi-même construit. Ainsi, même si Ted et Michel n’ont pas les mêmes compétences et le même niveau d’investissement à y consentir, ce principe de division du travail, bien que tacite, semble accepté et respecté. Le principe sous-jacent est qu’à un certain niveau d’investissement équivaut un niveau de retour sur investissement. On peut supposer, mais je ne dispose pour l’instant pas d’assez de preuves pour en juger, que si l’association venait à aboutir, et si le succès était au rendez-vous, obligeant les fondateurs à se limiter dans l’usage du terrain pour laisser des créneaux libres aux autres membres, Michel, qui est, unanimement et publiquement reconnu par les fondateurs comme le membre le plus engagé dans le projet, se verrait rétribuer par un créneau d’accès au terrain plus conséquent que celui des deux autres.

La même idée se retrouve défendue dans un projet de jardin collectif à Capbreton, projet porté par une dizaine d’intermittents, et dont le lancement est prévu à la fin de l’automne 2013. Le terrain a été repéré, l’équipe de « travailleurs bénévoles » qui ne seront rémunérés que par les fruits de leur travail a été constituée. Pour l’outillage, il a été convenu de faire appel à une mise en commun « gracieuse » de ceux qui en possèdent. Deux questions cruciales et qui touchent notre propos ici restent à trancher, bien que des options se dessinent aujourd’hui clairement : la première est de savoir auprès de qui et comment se fournir en matières premières, en d’autres termes qui va payer pour les graines et le terreau. La seconde est celle du comment se répartir les fruits de la récolte. Est-ce celui qui a payé la graine, même s’il ne l’a pas travaillée ni cueillie, à qui revient le fruit ? Est-ce au dernier qui le travaille, i.e. celui qui le cueille, qu’il doit revenir ? Ou est-ce qu’il doit être placé dans un panier « collectif » et redistribué, indépendamment de celui qui le paye, le travaille et le cueille, en fonction de l’investissement (en termes de travail horaire) que chacun aura mis dans le travail du jardin ? Il semblerait, sans surprise, que les intermittents s’orientent vers cette dernière solution, avec un calendrier définissant les plages horaires de travail du jardin de chacun, tenant compte de leur desirata et contraintes personnelles (ex : séjour à l’étranger) établi pour l’année, et révisable à chaque assemblée générale de l’association (pour l’instant la périodicité est mensuelle). Pour l’achat des matières premières, l’association est en train de voir si la mairie, enthousiaste au projet et qui a déjà mis le terrain à sa disposition, peut faire un geste dans ce sens. Sinon, ce serait la cotisation à l’association – égale, là, pour chacun des membres – qui permettrait de financer ces achats. Il est proposé que chaque travailleur reçoive un pourcentage de la récolte en fonction du temps programmé de leur investissement.

Nous voyons, à travers cet exemple, qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un « tout collectif », mais d’un travail collectif « pragmatique », i.e. pensé collectivement, mais agi individuellement. Le degré d’investissement que l’individu estime pouvoir consentir dans le travail, à partir de ses préférences et intentionnalités, est défini dès le départ dans un contrat

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collectif – renégociable en cours d’action, et devrait servir de base à la rémunération de l’individu tout en protégeant le collectif de futures déconvenues sur la répartition des « bénéfices ». Notons que nous trouvons également dans cet exemple l’effort d’harmonisation, de cohérence entre le travail-investissement et la rémunération de ce travail/cet effort.

En outre, la possibilité serait offerte à ceux qui ont du temps et en ont envie, par plaisir, de consacrer plus de temps que l’investissement programmé au travail du jardin, d’obtenir une « compensation » dont la teneur sera décidée et votée par l’assemblée. Cette caisse «compensatoire » serait alimentée par les extras de ceux qui refuseraient tout ou partie des fruits qui seraient censés leur revenir : certains intermittents disent vouloir travailler le jardin pour le seul plaisir de voir leur travail « pousser » - plaisir rappelons-le qu’ils n’ont pas connu avant, en raison de l’invisibilité des résultats de leur travail, de sa non-reconnaissance.

Nous revenons ici au premier principe évoqué : ceux-là voient le gain des gains dans le travail même, dans l’investissement, et non pas dans le retour sur investissement. Travailler pour des fruits que d’autres mangeront, c’est déjà, en soi et pour eux, faire un travail qui a du sens. 7.1.3. Une activité guidée par le sens et le principe de plaisir

En manque cruel de sens dans son expérience du travail normal et normé et pas complétement satisfait sur ce point non plus dans l’expérience transitoire de l’intermittence du travail, l’individu va chercher à créer un travail dans lequel « il se reconnaît » : sens qu’il va soit chercher à l’extérieur, par la participation à une mission de bien-être public, ou sens qu’il va d’abord se donner à soi, à travers le plaisir qu’il va prendre au travail.

Du sens : la participation à une mission de « bien-être public » (sociale ou de santé)

Effectivement, la constante, au travers de toutes ces initiatives, qu’elles soient rémunérées ou pas, est sans aucun doute la question de leur utilité, dimension, on l’a vu, trop souvent absente de leurs anciennes activités. Les créations font sens, à leurs yeux d’abord, aux yeux du collectif ensuite, si elles ont une visée sociale ou de santé. C’est l’idée que, par elles, l’intermittent aide son prochain à vivre mieux, physiquement et/ou psychiquement, ou contribue à l’amélioration de son environnement de vie local. Ainsi, les intermittents sont de plus en plus nombreux à entreprendre dans ce sens, faisant du « vivre mieux », du « manger mieux », du « prendre le temps de vivre » leur slogan. C’est par exemple, la création d’un « espace d’éveil » où trois praticiens des médecines douces (un sophrologue, un acupuncteur et une nutritionniste/ aromathérapeute) se sont regroupés pour proposer à leur patient « partagé » une « promenade initiatique à travers la découverte de soi et de son corps » (dixit leur brochure).

Parmi les initiatives les plus originales et qui rencontrent le plus franc succès, on peut également citer l’entreprise « Life163 », créée par Johanna. Ancienne consultante ayant baigné quelques années dans le modèle transitoire de l’intermittence, à l’instar des autres intermittents, elle a très vite décidé d’investir son intelligence et son énergie dans un projet plus stimulant à ses yeux. Inspiré par le principe de la conciergerie d’entreprise, mais devant le constat qu’il n’y avait pas suffisamment de grandes entreprises dans la région pour constituer un débouché porteur à cette activité, elle décide de lancer, en 2009, un concept qui s’en rapproche dans l’esprit mais qui s’applique là aux particuliers également, pas seulement aux entreprises. Johanna aurait eu vent, par des recherches documentaires personnelles, de

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l’existence d’un tel concept aux Etats-Unis. En quelques mots, Life est une plate-forme de mise en relation avec un positionnement haut de gamme. Toujours à la recherche du bien-être, de la qualité et de la simplicité, Life « a pour vocation d’alléger votre quotidien et de vous

offrir confort et sérénité : livraison de courses / garde d'enfants / gardiennage / bien-être (massage, coiffure, et esthétique à domicile) » (in site web de l’entreprise). La plate-forme

permet de mettre en relation un demandeur et le pourvoyeur de service. La rémunération s’effectue à la commission sur la mise en relation. Johanna propose également la possibilité d’un forfait trimestriel ou annuel si l’usager est régulier. Au démarrage, Johanna travaillait depuis son domicile. L’activité étant en forte expansion, elle a du recruter une assistante et s’installer dans un local dédié. Elle vient de franchiser son concept. Johanna, que je croise de temps en temps, est très heureuse de la tournure positive que prend son activité. Elle profite de la demande croissante de services à la personne dans le coin, demande renforcée par les avantages fiscaux dont peuvent bénéficier ses clients. Elle n’aurait pas cru, quelques années auparavant, être capable de se lancer dans l’entrepreneuriat. Elle a trouvé ainsi un moyen efficace d’éprouver le sentiment de rendre service aux gens, tout en étant rémunérée pour cela, rémunération qu’elle estime par ailleurs tout à fait juste et modeste en vue du service qu’elle rend. Elle ne gagne toujours pas autant qu’avant, mais elle se sent mieux et plus utile : à tous ces clients à qui elle rend service d’abord, mais aussi et surtout à cette amie à qui elle a tendu la main en lui offrant un emploi d’assistante. Elle espère avoir très vite l’opportunité d’ouvrir de nouveaux postes. La satisfaction d’offrir un travail à quelqu’un dont on sait qu’il est « bon », est selon elle, équivalente au bonheur de donner la vie (mais notons que Johanna n’est pas encore mère).

Du plaisir et des sensations fortes : culture, arts, gastronomie & sports extrêmes

En cohérence avec une règle fondamentale que les intermittents appliquent à leur vie quotidienne et que j’ai nommée « l’obligation de plaisir », l’intermittent va également chercher à donner du sens à son activité par le plaisir qu’il pense éprouver en la réalisant. Dans la vie quotidienne, cette obligation de plaisir passe par la recherche de l'épanouissement individuel immédiat, via un rapport plus authentique à soi, aux autres et à l'environnement. Dans la vie de tous les jours, cela se traduit par une volonté d'abolir toutes les contraintes, d'effectuer au plus vite les corvées (le travail étant la principale) pour dégager le plus de temps possible aux activités épanouissantes (sports de glisse, interactions sociales, musique, sexe). L'intermittent a pour devoir de cesser toute activité à partir du moment où elle ne lui procure plus de plaisir. Cette règle tient aussi pour le rapport aux autres: la fidélité ne tient que tant que les sentiments sont réels. A la moindre ombre, au moindre sentiment de lassitude, ou à la moindre sensation de se sentir « enfermé » dans une relation, qu'elle soit de nature familiale, amicale, amoureuse ou de travail – souvenirs trop mauvais de leur ancienne vie, l'intermittent y met fin, ceci par volonté de ne plus mentir, ni à lui-même, ni aux autres, comportement qui n’est pas sans rappeler le concept de relations liquides (Aubert, 2010). A ce comportement s’ajoute une volonté d'abolir toutes les barrières morales ou légales, si celles-ci doivent permettre d'accéder à une promesse de plaisir, d'où une tendance forte aux pratiques sexuelles subversives et à la consommation de stupéfiants (marijuana, alcool).

Dans ses projets d’activité « artisane », l’intermittent va chercher à faire coïncider son intérêt marqué pour un domaine particulier qu’il n’avait, jusque là, pu développer que de façon

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