Direction de la Prévision
1. Le chiffre daffaires
1.1. Quelles perspectives de demande ?
Les analystes prévoient un doublement de la pénétration de la téléphonie mobile ce qui induit un doublement entre 1999 et 2004 de la part des servi- ces de télécommunications dans la consommation des ménages.
1. LUMTS (Universal Mobile Telecommunication System) est la norme européenne de la troisième génération de téléphonie mobile (« 3G ») et succès au GSM (Global System for Mobile Communications) qui est la norme européenne de deuxième génération (« 2G »). 2. Ce complément sappuie dans une large mesure sur létude de la banque HSBC « European Telecoms » de février 2001 qui présentait notamment des éléments relatifs à la structure de coût dun opérateur de réseau UMTS ainsi que des prévisions de pénétration et de revenus de la téléphonie mobile.
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Le marché français de la téléphonie mobile représente, en 2000, 8 milliards deuros de chiffres daffaires pour une pénétration moyenne de la population de 40 %. Lévolution de ce marché dépend de deux paramè- tres : la pénétration en terme de nombre de ligne par habitant et le chiffre daffaires moyen par utilisateur (qui dépend des services offerts et des modes de tarification).
Au niveau européen, la pénétration de la téléphonie mobile en 2004 est estimée par HSBC à 105 % dont 20 % pour la troisième génération (et 120 % en 2007 dont 60 % pour lUMTS). La France se situe aujourdhui légèrement en deçà de la moyenne européenne mais lécart se réduit entre les différents pays et on peut penser que la France se situera à partir de 2004 dans la moyenne européenne. Les estimations de HSBC semblent cependant particulièrement optimistes ; et il semble désormais préférable de retenir un taux de pénétration de 80 % en 2004, plus conforme avec les prédictions récentes des analystes aujourdhui.
Le revenu moyen par utilisateur (ARPU) devrait être de lordre de 45 euros par mois en tenant compte de la plus faible pénétration de lUMTS par rapport au GSM au sein des abonnés mobiles :
le chiffre daffaires moyen par utilisateur (ARPU) du GSM a diminué de moitié entre 1997 et 2000 : il représente aujourdhui près de 45 euros par mois. Lors de la décennie à venir, il devrait continuer à décroître ;
le chiffre daffaires moyen par utilisateur de lUMTS devrait se situer autour de 50 euros par mois et rester relativement constant dans le temps (au moins jusquen 20093).
3. La quatrième génération mobile est annoncée par les équipementiers aux environ de 2012.
1. Évaluation de la part des services de télécommunications dans la consommation des ménages français
Sources : INSEE et HSBC.
1999 2004
Consommation totale par ménage (en euros courants par an)
39 063 43 582 Consommation des ménages en services
de télécommunications (en euros courants par an)
512 1 193
Part des télécommunications dans la consommation des ménages
1,31 % 2,74 % Part de la téléphonie mobile
dans la consommation en services de télécommunications
72 % 87 %
ENJEUX ÉCONOMIQUES DE LUMTS 309
Avec ces niveaux dARPU, chaque abonnement de téléphonie mobile augmente la consommation dun ménage denviron 550 euros par an. Un taux de pénétration de 80 % dans la population revient à considérer quil y a en moyenne un peu plus de deux abonnements par ménages. La consom- mation moyenne par ménage en téléphone mobile serait donc proche de 1 200 euros par an en 2004. Ces chiffres sont considérables, si on les com- pare à la consommation des ménages en services de télécommunications en 1999 qui est de 512 euros par an4. La part des services de télécommunica-
tions dans la dépense des ménages devrait donc passer de 1,3 % en 1999 à 2,7 % en 2004.
1.2. Quelles perspectives de développement des services ? Une part importante du chiffre daffaires de lUMTS résidera dans lof- fre de services à valeur ajoutée, qui constituera un enjeu essentiel pour les opérateurs de réseaux et les fournisseurs de contenus.
LARPU de lUMTS devrait à terme être largement supérieur à lARPU GSM. Cette différence sexplique par loffre de service additionnelle, dont la valeur ajoutée sera partagée entre les opérateurs de réseau et fournisseur de service, selon des règles qui restent à définir.
Il est difficile de déterminer aujourdhui si lactivité de conception des services sera ou non externalisée par les opérateurs de téléphonie. Une tendance serait pour ces derniers de développer en interne les services et de sapproprier le marché de fournisseur de contenus et de services. Cette stratégie aurait pourtant un impact fortement négatif sur linnovation, vue la structure oligopolistique du marché des opérateurs de réseaux. La nature exacte des relations entre les opérateurs et les fournisseurs de contenus sera sans doute au cur du plan daffaires de lUMTS. En effet, il semble- rait que les opérateurs européens envisagent aujourdhui de proposer eux- mêmes des services. On peut penser que, à terme, ils se concentreront sur lactivité dopérateur de réseau et peut-être de fournisseur daccès et quils ouvriront laccès aux fournisseurs de services. Cest le modèle du kiosque sur le minitel mais également de modèle de li-mode au Japon, qui a aujourdhui plus de vingt millions dabonnés. Il revient alors aux opérateurs de proposer aux fournisseurs de services des systèmes de facturations et de modèles économiques adaptés et incitatifs. Un modèle gratuit pourrait être envisagé si les opérateurs estiment que le seul fait quun service soit fourni sur leur réseau et induise un trafic de voix ou de données suffit à rémunérer lopérateur.
4. Les données sur la consommation des ménages sont issues de lINSEE Résultats sur la consommation des ménages en 1999. Les services de télécommunications y sont réunis sous le poste N12 de la nomenclature par produit.
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