• Aucun résultat trouvé

L’UMTS devra tirer profit des enseignements du GSM

Dans le document Enjeux économiques de l'UMTS (Page 160-162)

ALL.COMM.

2. L’UMTS devra tirer profit des enseignements du GSM

Le GSM constitue une prépréfiguration des tendances en matière de maîtrise des géographies d’accès aux services de télécoms car il est aux avant postes des comportements des opérateurs et des nouveaux modes de travail collectifs multi-opérateurs.

Comme l’UMTS se construira (c’est d’ailleurs cela qui fait sa force) par migration du GSM, avec une période de cohabitation entre les deux généra- tions qui sera longue, la qualité du travail mené sur le GSM est à voir comme un facteur de succès pour l’UMTS.

Les récentes analyses faites en France à partir de données indépendan- tes des sources d’informations des opérateurs montrent que les couvertures territoriales vraies des infrastructures GSM comportent encore des déficits géographiques importants.

ALL COMM a procédé à une modélisation pour la DATAR sur l’accès aux services GSM indoor à mi-2000 pour près de 4 400 communes du Massif Cen- tral. Les évaluations obtenues sont les suivantes ;

• nombres de communes couvertes par au moins un opérateur : 55 % ; • superficies de ces communes : 52 % ;

• populations de ces communes : 83 %.

L’ART a récemment développé une dynamique en la matière et a notamment procédé au cours du premier semestre 2001 à des premières estimations sur la base de mesures physiques pour un échantillon de territoires. Les résultats sont également éclairants en montrant des résultats très en deçà des présenta- tions publiques des opérateurs.

Les causes des déficits actuels de couverture GSM en France sont à rechercher dans de multiples directions. Structurellement, la préoccupation de la « géographie des accès aux services de télécoms » est quasiment absente des textes de la LRT de 1996 et des licences GSM. Ces textes font en effet essentiellement référence au critère de « pourcentage de popula- tion couverte » qui ne constitue qu’un piètre critère d’aménagement du ter- ritoire, a fortiori face à des problématiques de mobilité et d’usages tempo- raires ou occasionnels.

Les process de suivi externe de l’offre de services des télécoms mobiles (qualités de services, couvertures réelles...) qui en résultent sont encore insuffisants et s’inscrivent encore en France dans un contexte de faible transparence.

Pour justifier la faiblesse des investissements dans les zones hexagona- les à économies dispersées, les opérateurs GSM et des pouvoirs publics se sont trop longtemps (jusque vers mi-1999) abrités derrière la fausse théorie de la « couverture satellitaire interstitielle ». Le système Globalstar (en dif-

CONSEIL D’ANALYSE ÉCONOMIQUE 320

ficultés financières actuellement, après celles d’Iridium) était avancé comme la base de la solution alternative en réponse aux trous de couverture du système hertzien terrestre GSM dans l’hexagone.

Le métier d’opérateurs GSM est encore jeune et des zones progrès sont possibles pour mieux exploiter et valoriser les potentiels de trafics et de

cash flow des territoires à faible densité économique (notamment en ma-

tière de connaissances et de pertinences des méthodes de géomarketing pour ces territoires faiblement desservis). À cela s’ajoute, pour des raisons tant de cultures d’entreprises que de tactiques concurrentielles, la forte ré- luctance à faire appel en France aux solutions d’optimisation des coûts par partage des infrastructures entre opérateurs.

La France se caractérise en GSM par :

• l’importance des ingénieries de réseaux propriétaires, malgré le dévelop- pement à travers l’Europe d’exemples de coopérations techniques et/ou logistiques entre opérateurs ;

• le refus jusqu’à présent des opérateurs GSM hexagonaux français à s’en- gager dans les solutions à base « d’accords d’itinérance » ou « roaming de complément de couverture » couramment développés dans d’autres pays européens, y compris par des filiales des opérateurs français, comme au Danemark par exemple.

Jusqu’à présent, les ambitions des négociations entre collectivités terri- toriales et opérateurs GSM n’ont visé que des volumétries d’investissement modestes. Les négociations qui sont apparues à partir de l’an 2000 se sont par ailleurs révélées laborieuses et ont montré leurs limites, avec notam- ment des négociations quadripartites, réunissant les trois opérateurs GSM et une collectivité publique, qui ont globalement été lentes et peu productives.

Les pionniers en la matière ont notamment été les Conseils généraux – de Corrèze, de l’Indre, du Calvados, de l’Ardèche, de la Mayenne, avec des démar- ches centrées sur l’investissement de tout ou partie dans de sites passifs.

Ces projets départementaux ont visé des financements publics de l’ordre de la dizaine de millions de francs alors que :

• les évaluations menées par ALL COMM, dès 1996, pour la DATAR Mas- sif Central et à la base des valeurs retenues par le CIADT de juillet dernier, ont montré que l’unité de compte à retenir pour les investissements pu- blics de comblement de couverture est le milliard de francs ;

• les derniers accords entre le Gouvernement et deux opérateurs GSM pour assurer la couverture de 1 480 communes retenues comme non couvertes font état d’engagements, au total pour les trois, de presque 1,5 milliard de francs.

ENJEUX ÉCONOMIQUES DE L’UMTS 321

Les derniers accords de début décembre entre le Gouvernement et deux opérateurs GSM créent des conditions nouvelles en matière de comblement de trous de couverture GSM. Mais il reste néanmoins encore un travail important à accomplir pour créer en GSM au plan opératoire un véritable modèle de management géographique des accès des territoires à faibles densités aux services de télécoms mobiles et de gestion du comblement de trous de couverture.

3. Le management de l’UMTS demande la création d’un

Dans le document Enjeux économiques de l'UMTS (Page 160-162)