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Pour mesurer la contradiction entre le développement et la durabilité, l’IDH a été choisi comme référence pour le développement humain. Cet indice évalue le développement en agrégeant des indicateurs complexes exprimant le revenu, l’éducation et la santé pouvant s’appliquer à une société, à un groupe social ou à un individu.

Un des raisons qui nous a poussé à choisir l’IDH est l’ample diffusion de ses résultats en tant que classement valable pour comparer le développement des pays. En dépit des limites de cet indice, l’IDH-M est largement utilisé au Brésil par l’IBGE et par l’IPARDES pour mesurer le développement des municipalités et les classer à l’échelle de

l’État et de la fédération. Cela contribue à son utilisation par les habitants qui peuvent ainsi avoir accèss à une référence comparative de développement entre les villes.

Cette popularité ouvre la possibilité d’inclure, avec l’IDH, d’autres indicateurs complexes sur des aspects importants - tels la justice sociale ou l’égalité de genre - ainsi qu’un indicateur environnemental capable d’exprimer la durabilité du développement humain. Malgré le manque de données pour calculer cet indice par des unités spatiales plus précises, sa popularité et la clarté de sa méthode d’élaboration ont contribué à son adoption comme référence méthodologique pour la construction d’un IDH partiel, ainsi que pour celle des autres indices et indicateurs par secteurs de recensement, comme décrit dans les pages qui suivent.

5.3 - Schéma général pour la construction des indices

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La construction des indices et indicateurs a été faite à partir des concepts analysés, en utilisant les données fournies par l’Observatório Ambiental, l’IBGE et la Mairie de la Ville de Maringá. Le besoin d’une réévaluation des concepts pour affiner les indicateurs et indices montre la nécessité du caractère continu de cette démarche, en fonction des résultats et de leur pertinence politique et démocratique (Boulanger 2004).

La multiplicité de dimensions du bien-être humain et de l’équilibre du milieu fait appel à la modélisation systémique, qui utilise des variables connues pour initier une première construction d’indicateurs et d’indices de durabilité. Dans le contexte de la planification, la construction des indicateurs tend à être revue continuellement en fonction de l’affinement des concepts et de l’incrémentation des variables. Pour cette recherche, il faut reconnaître les limites de temps et de disponibilité imposées par le contexte académique.

d’éfficacité des actions de mitigation ne s’applique pas à cette recherche.

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Boulanger distingue une hierarchie entre les indicateurs et les indices en considérant que ce dernier est composé par les premiers. Toutefois, il y a plus de deux niveaux de complexité pour les indices, tel que le demontre l’IDH qui utilise, à la fois, deux indices : l’indice de scolarité et l’indice d’esperance de vie, ainsi qu’une variable simple, le revenu. Pour éviter toute confusion, nous avons convenu dans cette étude d’utiliser indistinctement les deux comme équivalents.

Suivant la logique proposée par Boulanger (2004), le concept de santé a été décortiqué en deux dimensions, l’une humaine et l’autre biologique, qui sont aussi multidimensionnelles, contradictoires et correliées à la fois. Une construction des indicateurs réalisée à partir des dimensions de ce concept a été faite dans le sens contraire de ce qui est suggéré au Tableau 5.2. Autrement dit, ce sont les données disponibles qui ont été triées de façon à constituer des indicateurs ou des indices permettant d’établir une première mesure, sans, toutefois, avoir la prétention d’épuiser toutes les dimensions des concepts.

De manière générale, la composition de chaque indice est détaillée dans un tableau décrivant les variables, le code qui lui a été attribué, le poids selon l’importance accordée à chaque variable et une équation dont le résultat doit varier entre « zéro » et « 1 ».57

Tableau 5.2 - Construction des indices Concepts Analyse conceptuelle, modèle conceptuel

Données Identification et sélection des variables

Indicateurs Mesure (nominale, échelle, temporelle, etc.)

Indice Agrégation

Modèle Pondération

Paramètres Identification de seuils

La précision des mesures a été fixée à quatre chiffres, afin d’utiliser la même précision que celle de l’ONU dans les rapports concernant l’IDH et d’autres indicateurs de développement. Toutes les unités de mesure sont quantitatives, dans le but d’obtenir un indice synthétique de santé écosystémique permettant de dégager les différences de durabilité entre les secteurs.

L’indice de durabilité a été conçu en vue d’harmoniser la qualité de vie humaine promue par la ville avec la capacité de charge de l’écosystème dont cette qualité dépend. La

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La construction des indicateurs et indices est expliquée dans les pages qui suivent. Toutefois, la composition de chacun est exposée dans le Chapitre 7, à coté des cartes qui décrivent leur repartition, de façon à faciliter la lecture. Des listes descriptives de données brutes avec unités de mesure et codes ont été mises en annexe, de même que les listes d’indices et indicateurs construits, incluant leurs codes et les équations utilisées pour chacun. En annexe figurent également les cartes de certaines variables utilisées pour la construction d’indices et indicateurs.

pondération égale signifie que la satisfaction des besoins humains doit être proportionnelle à la capacité de charge du milieu duquel la ville puise les ressources à cette fin. Cette pondération est issue du concept de développement durable proposé par l’ONU et WWF (WWF, PNUE et al. 1991) : un développement adéquat à la capacité de charge des écosystèmes. Dans cette définition, ce qui attribue la valeur durabilité au développement est l’équilibre entre la capacité de charge et l’impact du développement humain. Ainsi, lorsque le développement humain est obtenu au coût de la dégradation du milieu, sa durabilité est mise en péril. C’est à cause de cet équilibre que le poids de la santé humaine doit être égal à celui de la santé biologique, tout les deux pouvant être exprimés par la satisfaction de leurs besoins.

Par contre, la pondération utilisée comme mécanisme de différentiation de qualité des variables est parfois chargée d’arguments peu objectifs issus de la loi, tels l’évaluation de l’eau ou des APP, ou d’une estimative arbitraire telle l’adéquation du sol à l’utilisation urbaine. Ce problème semble être inhérente à l’incommensurabilité des domaines que l’on tente de mésurer (Boulanger 2004 p.12). La recherche d’une base théorique pour la pondération reste pertinente lors de la construction des indices de santé biologique. Lorsqu’on examine des situations urbaines réelles, la recherche de seuils de transition, de seuils critiques et de tranches de tolérance, constitue une piste intéressante et nécessaire pour une pondération objective des variables, à l’instar des implications pathologiques associées à la densité démographique.

La normalisation des unités a été faite en attribuant la valeur « 0 » à la valeur minimale et « 1 » à la valeur maximale. Ce procedé a ainsi été utilisé pour l’indice de proportions spatiales, comme avec le respect légal aux proportions des APP et RL ou de bi- parentalité.

La normalisation axiologique a été utilisée lorsque l’indicateur peut être évalué par rapport à un objectif idéal ou à une situation critique indésirable, Pour l’indice de santé économique et démographique, on attribue ainsi la la valeur « 1 » à la situation idéale et « zéro » à la situation dont on veut s’éloigner. La normalisation mathématique n’a pas été utilisée que pour le calcul de l’IDH partiel, puisque l’équation est préétablie par le PNUD.

Après avoir effectué le calcul des indices et indicateurs, ils ont été groupés par une opération de moyenne simple, sans pondération, en considérant chaque indicateur comme ayant la même importance, puis en composant des indices partiels de santé, comme celle des bassins, des APP et RL, la santé économique, sociale et physique. Les indices de santé relatives aux bassins ont été agrégés par une opération de moyenne simple pour déterminer l’indice de santé biologique. Les indices concernant les dimensions humaines ont été agrégés, par moyenne simple, pour calculer l’indice de santé humaine des secteurs de recensement.

L’unité spatiale de l’indice de santé biologique a été convertie en appliquant les valeurs du bassin sur les secteurs de recensement contenus par celui-ci. Après cette conversion, les résultats de santé biologique et de santé humaine ont pu être agrégés, par moyenne simple, afin de déterminer l’état de santé écosystémique des secteurs de recensement.