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PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE

CHAPITRE 1. L’EVENEMENT ET LA PRESSE ECRITE EN QUESTIONS

1.7 LA PRESSE ECRITE ARGENTINE : HISTOIRE

1.7.2 LES JOURNAUX NATIONAUX DU CORPUS

1.7.2.4 L’HISTORIQUE DE LA PRENSA

La Prensa paraît pour la première fois le 18 octobre 1869 sous grand format. Fondé par José C.

Paz, il a été publié l’après-midi jusqu’en 1871. La légende accompagnant son nom lors de sa

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Avocat, juge et journaliste argentin, auteur notamment du livre «Contra Mitre, los intelectuales y el Poder : de Caseros al ‘80».

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Dans «Historia presente, el diario La Nación », documentaire présenté par Enrique Vázquez. Buenos Aires : Media Rota Producciones. Trad : « un porte-parole historique de la classe propriétaire des terres et de l’élevage argentin ».

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SIDICARO, Ricardo (1993) La política mirada desde arriba. Las ideas del diario La Nación (1909-1989). Buenos Aires : Editorial Sudamericana, p. 88.

Une du premier numéro de La Nación Source : Internet

sortie affirmait que c’était un quotidien «noticioso, político y comercial»316. Par ailleurs, la première édition soutenait que :

«saludamos afectuosamente a toda la prensa argentina, de la que nosotros también entramos a formar parte (…) La independencia, el respeto al hombre privado, el ataque razonado al hombre público y no a la personalidad individual formarán nuestro credo. (…) Verdad, honradez : he aquí nuestro punto de partida. Libertad, progreso, civilización. He aquí el fin único que perseguimos»317

Son tirage était de 77 000318 exemplaires à la fin du XIXème siècle et de 100 000 au début du XXème siècle. Le journal a connu des changements selon les gouvernements, mais il n’a pas dérogé aux fondamentaux de sa ligne éditoriale « une défense à outrance du modèle économique libéral, et une ferme opposition à tout genre de droit ou de revendication de la classe ouvrière »319. En 1943, il s’est opposé ouvertement au péronisme en critiquant sa politique économique et l’organisation syndicale. En avril 1951, le Congrès de la Nation Argentine, à majorité péroniste, a approuvé l’expropriation du journal par la loi 14.021 et l’a laissé entre les mains de la CGT dominée aussi par le péronisme. Cette expropriation a propulsé les ventes de Clarín qui a décollé à partir de ce moment-là. Le journal a été fermé pendant plusieurs mois et sa nouvelle parution en 1951, a été saluée par Evita :

«En esta primera edición argentina de La Prensa, ahora del pueblo, hago votos porque la infamia de la antipatria que durante tantos años predicó la injusticia y la explotación del Pueblo, sea superada en el tiempo y en la eficacia por la prédica de los trabajadores, inspirada en la Doctrina Peronista, levantando por cada página de mentiras, una página de verdades y luchando permanentemente por la consolidación de los

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ULANOVSKY, Carlos, op. cit., 2005 a page 19. Trad : « informatif, politique et commercial ».

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Ibidem, p 19. Trad : « nous saluons affectueusement toute la presse argentine, dont nous commençons aussi à faire partie (…)

Notre crédo sera l’indépendance, le respect de l’homme privé, l’attaque raisonnée à l’homme public et non à la personnalité individuelle (…). La vérité, l’honnêteté : voici notre point de départ. La liberté, le progrès, la civilisation. Voici le seul but que nous poursuivons ».

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Ibidem, p. 21.

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PANELLA, Claudio (1999) LA PRENSA Y EL PERONISMO. CRITICA, CONFLICTO, EXPROPIACION. La Plata : Ediciones de Periodismo y Comunicación, page 19.

Derechos del Pueblo en nuestra tierra y por el advenimiento de la hora de los pueblos, en el mundo de la nueva era justicialista de Perón»320

Pendant ces années-là, LP a évidemment été dominée par les idées de la CGT et du péronisme. En 1956, la famille Paz a repris le journal. Au début de la dictature de Videla, LP a soutenu le régime pensant qu'il devrait libérer l’Argentine du péronisme. Or, assez vite le journal a publié un communiqué de presse pour réclamer le retour des disparus de la dictature, mais tout en publiant des courriers de lecteurs pro-dictature. Les plumes qui y signaient des articles défendaient des idées « très libérales, anti-péronistes et anti-communistes »321. En 1983, le journal a subi une grave crise financière car, en 1978, il n’avait pas intégré l’entreprise Papel

Prensa322. En 1992, la famille Paz a vendu le journal à Esteban Reynal y Carlos Agote. En 1993, Amalia Lacroze de Fortabat l’a racheté pour le vendre à Florencio Iglesias en 1997. Le journal possède également une version en ligne.

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La Prensa, 19/11/1951. Cité partiellement par ULANOVSKY, Carlos, op. cit. 2005a : p. 138) et intégralement par Sabrina Ajmechet « La Prensa en las elecciones de 1954, organizando a la comunidad » p.8. consulté le 15 mars 2017.

http://www.unsam.edu.ar/escuelas/politica/centro_historia_politica/publicaciones/Ajmechet/La%20Prensa%20en%20las%20elec ciones%20de1954%20%20organizando%20a%20la%20comunidad.pdf

Trad : « Dans cette première édition argentine de La Prensa, désormais du peuple, je souhaite que l’infamie des anti-patries qui ont prêché l’injustice et l’exploitation du Peuple pendant de longues années soit dépassée dans le temps et dans l’l’efficacité du discours des travailleurs, inspiré par la Doctrine Péroniste. Il faut établir, face à chaque page de mensonges, une page de vérités et lutter, en permanence, pour la consolidation des Droits du Peuple sur notre sol et pour l’avènement de l’heure des peuples, dans le monde de la nouvelle ère justicialiste de Perón ».

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Selon Eduardo Blaustein dans «Historia Presente. El diario La Prensa», documentaire présenté par Enrique Vázquez. Buenos Aires : Media Rota Producciones.

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Lors de la dévaluation de 1981, le coût du papier importé était trop élevé ce qui entraîna une crise sans précédents au sein du journal en raison de son refus d’intégrer Papel Prensa.