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L’héritage simonien 144

L’intertextualité dans tous ses états

2.3. L’héritage simonien 144

Cette passion de l’intertextualité chez Rachid Boudjedra, celle d’aller se ressourcer dans d’autres cultures, d’autres littératures ; « ces traces

dissimulées à l’intérieur du texte représentent, comme des clins d’œil »145et surtout un hommage rendu par l’écrivain à certains auteurs dont les œuvres ont plus que nourri son univers romanesque.

A la question posée par Jany Fonte Le Bacon sur une sorte d’angoisse qui le rapprocherait de Faulkner, Rachid Boudjedra répond :

Oui, certainement ; mais à l’heure actuelle je me sens plus simonien que faulknérien ou célinien. Claude Simon est plus proche de moi.146

Rachid Boudjedra à clairement rendu hommage à Claude Simon lors d’un colloque tenu en Allemagne, plus précisément à Cologne :

Pour moi, le plus grand écrivain du monde de cette deuxième partie du XXème siècle s’appelle Claude Simon […]qui raconte, dans ses livres, comment les gens vivaient dans le Midi de France, dans les années trente. C’est un peu comme vivent aujourd’hui les gens de mon pays[…}. Finir par une confession n’est pas très courant, mais c’est un hommage que je rends à mon maitre Claude Simon.147

144 Nous signalons avoir été inspiré par la thèse de 3e cycle de Sonia Zlitni Fitouri, intitulé « Les

métamorphoses du récit dans les œuvres de Rachid Boudjedra et de Claude Simon ». Publications de la

Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, Tunis, 2007, 342 p.

145 Rachid Boudjedra, Le Matin 24 juin 2003. Les chroniques de Rachid Boudjedra. La fascination de la forme.

146 Jany Fonte Le Bacon, Le narcissisme littéraire dans l’œuvre de Rachid Boudjedra, thèse de 3ème cycle, Renne,1989, p 307.

147 Rachid Boudjedra, Pour un nouveau roman maghrébin de la modernité. Communication donnée à L’Institut de Cologne en juin 1998, reprise dans Cahier d’études maghrébines, N°1,1989, p.47.

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L’écriture boudjedrienne reste avant tout un vaste champ ouvert à toutes les influences linguistiques et culturelles car de nombreuses références intertextuelles, une mosaïque de noms d’auteurs arabes et occidentaux et une infinité de titres d’ouvrages y sont convoqués.

Cette passion de l’intertextualité chez Rachid Boudjedra, celle d’aller se ressourcer dans d’autres cultures, d’autres littératures ; « ces traces

dissimulées à l’intérieur du texte représentent, comme des clins d’œil »148et surtout un hommage rendu par l’écrivain à certains auteurs dont les œuvres ont plus que nourri son univers romanesque.

A la question posée par Jany Fonte Le Bacon sur une sorte d’angoisse qui le rapprocherait de Faulkner, Rachid Boudjedra répond :

Oui, certainement ; mais à l’heure actuelle je me sens plus simonien que faulknérien ou célinien. Claude Simon est plus proche de moi.149

Rachid Boudjedra à clairement rendu hommage à Claude Simon lors d’un colloque tenu en Allemagne, plus précisément à Cologne :

Pour moi, le plus grand écrivain du monde de cette deuxième partie du XXème siècle s’appelle Claude Simon […]qui raconte, dans ses livres, comment les gens vivaient dans le Midi de France, dans les années trente. C’est un peu comme vivent aujourd’hui les gens de mon pays[…}. Finir par une confession n’est pas très courant, mais c’est un hommage que je rends à mon maitre Claude Simon.150

148 Rachid Boudjedra, Le Matin 24 juin 2003. Les chroniques de Rachid Boudjedra. La fascination de la forme.

149 Jany Fonte Le Bacon, Le narcissisme littéraire dans l’œuvre de Rachid Boudjedra, thèse de 3ème cycle, Renne,1989, p 307.

150 Rachid Boudjedra, Pour un nouveau roman maghrébin de la modernité. Communication donnée à L’Institut de Cologne en juin 1998, reprise dans Cahier d’études maghrébines, N°1,1989, p.47.

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L’écriture boudjedrienne reste avant tout un vaste champ ouvert à toutes les influences linguistiques et culturelles car de nombreuses références intertextuelles, une mosaïque de noms d’auteurs arabes et occidentaux et une infinité de titres d’ouvrages y sont convoqués.

Cette passion de l’intertextualité chez Rachid Boudjedra, celle d’aller se ressourcer dans d’autres cultures, d’autres littératures ; « ces traces

dissimulées à l’intérieur du texte représentent, comme des clins d’œil »151et surtout un hommage rendu par l’écrivain à certains auteurs dont les œuvres ont plus que nourri son univers romanesque.

A la question posée par Jany Fonte Le Bacon sur une sorte d’angoisse qui le rapprocherait de Faulkner, Rachid Boudjedra répond :

Oui, certainement ; mais à l’heure actuelle je me sens plus simonien que faulknérien ou célinien. Claude Simon est plus proche de moi.152

Rachid Boudjedra à clairement rendu hommage à Claude Simon lors d’un colloque tenu en Allemagne, plus précisément à Cologne :

Pour moi, le plus grand écrivain du monde de cette deuxième partie du XXème siècle s’appelle Claude Simon […]qui raconte, dans ses livres, comment les gens vivaient dans le Midi de France, dans les années trente. C’est un peu comme vivent aujourd’hui les gens de mon pays[…}. Finir par une confession n’est pas très courant, mais c’est un hommage que je rends à mon maitre Claude Simon.153

151 Rachid Boudjedra, Le Matin 24 juin 2003. Les chroniques de Rachid Boudjedra. La fascination de la forme.

152 Jany Fonte Le Bacon, Le narcissisme littéraire dans l’œuvre de Rachid Boudjedra, thèse de 3ème cycle, Renne,1989, p 307.

153 Rachid Boudjedra, Pour un nouveau roman maghrébin de la modernité. Communication donnée à L’Institut de Cologne en juin 1998, reprise dans Cahier d’études maghrébines, N°1,1989, p.47.

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L’écriture boudjedrienne reste avant tout un vaste champ ouvert à toutes les influences linguistiques et culturelles car de nombreuses références intertextuelles, une mosaïque de noms d’auteurs arabes et occidentaux et une infinité de titres d’ouvrages y sont convoqués

Cette passion de l’intertextualité chez Rachid Boudjedra, celle d’aller se ressourcer dans d’autres cultures, d’autres littératures ; « ces traces

dissimulées à l’intérieur du texte représentent, comme des clins d’œil »154et surtout un hommage rendu par l’écrivain à certains auteurs dont les œuvres ont plus que nourri son univers romanesque.

A la question posée par Jany Fonte Le Bacon sur une sorte d’angoisse qui le rapprocherait de Faulkner, Rachid Boudjedra répond :

Oui, certainement ; mais à l’heure actuelle je me sens plus simonien que faulknérien ou célinien. Claude Simon est plus proche de moi.155

Rachid Boudjedra à clairement rendu hommage à Claude Simon lors d’un colloque tenu en Allemagne, plus précisément à Cologne :

Pour moi, le plus grand écrivain du monde de cette deuxième partie du XXème siècle s’appelle Claude Simon […]qui raconte, dans ses livres, comment les gens vivaient dans le Midi de France, dans les années trente. C’est un peu comme vivent aujourd’hui les gens de mon pays[…}. Finir par une confession n’est pas très courant, mais c’est un hommage que je rends à mon maitre Claude Simon.156

154 Rachid Boudjedra, Le Matin 24 juin 2003. Les chroniques de Rachid Boudjedra. La fascination de la forme.

155 Jany Fonte Le Bacon, Le narcissisme littéraire dans l’œuvre de Rachid Boudjedra, thèse de 3ème cycle, Renne,1989, p 307.

156 Rachid Boudjedra, Pour un nouveau roman maghrébin de la modernité. Communication donnée à L’Institut de Cologne en juin 1998, reprise dans Cahier d’études maghrébines, N°1,1989, p.47.

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L’écriture boudjedrienne reste avant tout un vaste champ ouvert à toutes les influences linguistiques et culturelles car de nombreuses références intertextuelles, une mosaïque de noms d’auteurs arabes et occidentaux et une infinité de titres d’ouvrages y sont convoqués

Nous pensons pour notre part que Rachid Boudjedra, en plus de vouloir rendre hommage à son maitre, veut montrer qu’il peut rivaliser avec ce dernier sinon le dépasser.

Hangni Alemdjrodo relève cette même idée de dépassement et d’appropriation de certains procédés d’écriture simoniens hérités de la tradition du Nouveau Roman :

Contre des procédés dont l’application aveugle risquaient de n’en faire qu’un piètre imitateur, Rachid Boudjedra choisit d’inscrire sa démarche dans une logique architextuelle, négation pure et simple des formes élaborées du Nouveau Roman, qu’il considère non-closes sur elles-mêmes et sous-tendues par un principe dynamique de variabilité structurante, le caractère polymorphe du genre romanesque autorisant le passage du simple mimotexte à l’architexte, défini par Genette comme la relation d’inclusion qui unit chaque texte aux divers types de discours auxquels il ressortit.157

Les différents passages sélectionnés ci-dessus illustrent le travail de réécriture de Rachid Boudjedra faisant de tous ses romans un carrefour de références externes où il garde des traces de lectures qu’il a reproduites systématiquement qui se manifestent dans le traitement des thèmes mais

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aussi dans les techniques scripturales en multipliant les espaces, en brouillant les voix narratives, mais surtout dans le travail de la mémoire et l’exploitation des souvenirs.

L’un des aspects de la pratique métannarative de Rachid Boudjedra est la désignation de l’intertexte simonien qui génère un récit-labyrinthe, proliférant, et sans dénouement possible. En fait, les allusions à la pratique textuelle de Claude Simon sont nombreuses. La référence à Claude Simon pour Rachid Boudjedra est une sorte de signe de reconnaissance de son modèle avoué.

Ainsi, Rachid Boudjedra reconnaît clairement l’apport décisif de certains écrivains, et pas les moindre dans la production de son entreprise scripturale :

On apprend le métier dans la fréquentation assidue et la pratique patiente des textes. Il y a d’abord les auteurs qui non seulement sont mes auteurs préférés mais certainement mes maîtres aussi. Toute la littérature nouvelle, tout le roman nouveau, non seulement en France mais aussi bien en Amérique qu’ailleurs dans le monde. Je pense à Flaubert, Proust, Joyce, Faulkner, Dos Passos, Claude Simon, Günter Grass, etc. Ce sont là essentiellement des auteurs qui m’ont beaucoup aidé dans l’apprentissage de mon métier, simplement par la fréquentation de leurs propres textes. On se fabrique aussi ses propres instruments selon sa propre nature, sa propre sensibilité, sa propre culture.158

La stratégie boudjedrienne est un processus de lecture et de relecture des textes de ceux qu’il s’est donné pour maîtres puis à se les rapproprier

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dans son entreprise scripturale. Sa technique d’écriture relève de l’adoption de stratégies narratives ayant, par ailleurs, déjà bénéficié de l’attention voire de la reconnaissance de la critique littéraire.

L’un des aspects de la pratique métannarative de Rachid Boudjedra est la désignation de l’intertexte simonien qui génère un récit-labyrinthe, proliférant, et sans dénouement possible. En fait, les allusions à la pratique textuelle de Claude Simon sont nombreuses. La référence à Claude Simon pour Rachid Boudjedra est une sorte de signe de reconnaissance de son modèle avoué.

Ainsi, Rachid Boudjedra reconnaît clairement l’apport décisif de certains écrivains, et pas les moindre dans la production de son entreprise scripturale :

On apprend le métier dans la fréquentation assidue et la pratique patiente des textes. Il y a d’abord les auteurs qui non seulement sont mes auteurs préférés mais certainement mes maîtres aussi. Toute la littérature nouvelle, tout le roman nouveau, non seulement en France mais aussi bien en Amérique qu’ailleurs dans le monde. Je pense à Flaubert, Proust, Joyce, Faulkner, Dos Passos, Claude Simon, Günter Grass, etc. Ce sont là essentiellement des auteurs qui m’ont beaucoup aidé dans l’apprentissage de mon métier, simplement par la fréquentation de leurs propres textes. On se fabrique aussi ses propres instruments selon sa propre nature, sa propre sensibilité, sa propre culture.159

La stratégie boudjedrienne est un processus de lecture et de relecture des textes de ceux qu’il s’est donné pour maîtres puis à se les rapproprier

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dans son entreprise scripturale. Sa technique d’écriture relève de l’adoption de stratégies narratives ayant, par ailleurs, déjà bénéficié de l’attention voire de la reconnaissance de la critique littéraire.