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L’intertexte poético-philosophique

L’intertextualité dans tous ses états

2.6. L’intertexte poético-philosophique

Rachid Boudjedra semble obsédé par certains poètes et philosophes hérétiques qui revendiquent une manière de penser dissidente et marginale. Ainsi, Aboul’âlaa Al Maari (973 – 1057), Al Hallaj (857 – 922), Abou Nawas (747 – 815) ou encore Omar khayyam (1038 – 1124) entre

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autres, sont systématiquement convoqués dans les récits de Rachid Boudjedra. Un bref aperçu biographique de ces auteurs nous permettra de comprendre la dimension subversive dans les récits boudjedriens.

Né à Nichapour au Khorāsān en Perse, Omar khayyam a été tisseur de tentes dans une première vie, d’où son nom, Khayyam en référence à la khaima. (La tente en langue arabe). Par la suite, devenu mathématicien et érudit en sciences religieuses, il sera nommé par Malik Shah pour réformer le calendrier de l’ère Jalali, une version persane du calendrier grégorien. Bien qu’il soit versé dans la religion musulmane, Omar khayyam était un grand épicurien, sceptique qui préférait constamment soulever des interrogations métaphysiques, n’hésitant pas à remettre en cause certaines « véracités

coraniques ». L’un de ses vers les plus célèbres est sans équivoque :

Referme ton Coran. Pense et regarde librement le ciel et la terre167

Rachid Boudjedra semble obsédé par certains poètes et philosophes hérétiques qui revendiquent une manière de penser dissidente et marginale. Ainsi, Aboul’âlaa Al Maari (973 – 1057), Al Hallaj (857 – 922), Abou Nawas (747 – 815) ou encore Omar khayyam (1038 – 1124) entre autres, sont systématiquement convoqués dans les récits de Rachid Boudjedra. Un bref aperçu biographique de ces auteurs nous permettra de comprendre la dimension subversive dans les récits boudjedriens.

Né à Nichapour au Khorāsān en Perse, Omar khayyam a été tisseur de tentes dans une première vie, d’où son nom, Khayyam en référence à la khaima. (La tente en langue arabe). Par la suite, devenu mathématicien et

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érudit en sciences religieuses, il sera nommé par Malik Shah pour réformer le calendrier de l’ère Jalali, une version persane du calendrier grégorien. Bien qu’il soit versé dans la religion musulmane, Omar khayyam était un grand épicurien, sceptique qui préférait constamment soulever des interrogations métaphysiques, n’hésitant pas à remettre en cause certaines « véracités

coraniques ». L’un de ses vers les plus célèbres est sans équivoque :

Referme ton Coran. Pense et regarde librement le ciel et la terre168

Rachid Boudjedra semble obsédé par certains poètes et philosophes hérétiques qui revendiquent une manière de penser dissidente et marginale. Ainsi, Aboul’âlaa Al Maari (973 – 1057), Al Hallaj (857 – 922), Abou Nawas (747 – 815) ou encore Omar khayyam (1038 – 1124) entre autres, sont systématiquement convoqués dans les récits de Rachid Boudjedra. Un bref aperçu biographique de ces auteurs nous permettra de comprendre la dimension subversive dans les récits boudjedriens.

Né à Nichapour au Khorāsān en Perse, Omar khayyam a été tisseur de tentes dans une première vie, d’où son nom, Khayyam en référence à la khaima. (La tente en langue arabe). Par la suite, devenu mathématicien et érudit en sciences religieuses, il sera nommé par Malik Shah pour réformer le calendrier de l’ère Jalali, une version persane du calendrier grégorien. Bien qu’il soit versé dans la religion musulmane, Omar khayyam était un grand

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épicurien, sceptique qui préférait constamment soulever des interrogations métaphysiques, n’hésitant pas à remettre en cause certaines « véracités

coraniques ». L’un de ses vers les plus célèbres est sans équivoque :

Referme ton Coran. Pense et regarde librement le ciel et la terre169

Rachid Boudjedra semble obsédé par certains poètes et philosophes hérétiques qui revendiquent une manière de penser dissidente et marginale. Ainsi, Aboul’âlaa Al Maari (973 – 1057), Al Hallaj (857 – 922), Abou Nawas (747 – 815) ou encore Omar khayyam (1038 – 1124) entre autres, sont systématiquement convoqués dans les récits de Rachid Boudjedra. Un bref aperçu biographique de ces auteurs nous permettra de comprendre la dimension subversive dans les récits boudjedriens.

Né à Nichapour au Khorāsān en Perse, Omar khayyam a été tisseur de tentes dans une première vie, d’où son nom, Khayyam en référence à la khaima. (La tente en langue arabe). Par la suite, devenu mathématicien et érudit en sciences religieuses, il sera nommé par Malik Shah pour réformer le calendrier de l’ère Jalali, une version persane du calendrier grégorien. Bien qu’il soit versé dans la religion musulmane, Omar khayyam était un grand épicurien, sceptique qui préférait constamment soulever des interrogations métaphysiques, n’hésitant pas à remettre en cause certaines « véracités

coraniques ». L’un de ses vers les plus célèbres est sans équivoque :

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Referme ton Coran. Pense et regarde librement le ciel et la terre170

En plus d’Aboul’âlaa Al Maari, Al Hallaj, Abou Nawas, ou encore Omar Khayyâm de nombreux autres philosophes et poètes sont convoqués par Rachid Boudjedra. Nous pouvons citer à titre d’exemple AL Ghazali, Ibn Khaldoun, Ibn Batouta, Kaab Ibn Zoheir, Abou Ottman Amr Ibn Bahr, ... et bien d’autres.

Chapitre 3

L’autocitation

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3.1. L’intertextualité restreinte

L'analyse méthodique de l’ensemble de l'œuvre de Rachid Boudjedra nous dévoile la profonde cohérence qui caractérise la production littéraire de cet auteur. À partir de ses toutes premières créations littéraires et jusqu'à son tout dernier roman, Rachid Boudjedra fait preuve d'une très grande capacité de rapporter d'un ouvrage à l'autre les mêmes thèmes, images, mots et expressions.

En outre, il cite dans nombre de ses romans des passages entiers de ses romans et fait habité son monde imaginaire des mêmes personnages-types. Tous les romans de Rachid Boudjedra, se font échos et constituent un vaste réseau intratextuel.

Celui qui pénètre cet espace textuel constate rapidement qu'il s'agit là d'un seul univers imaginaire. C’est bien le même univers. Et pourtant... pourtant ce n'est pas vraiment le même. « Tout texte est absorption et

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transformation d'un autre texte »171 et c'est cette idée de transformation qui se trouve à la base du processus intratextuel. Tour à tour, dans chaque texte, l'écrivain, tout en reprenant et réécrivant ce qui a été écrit antérieurement, l'anéantit mais pour que naisse de ses cendres un texte inédit qui se trouve transformé esthétiquement :

Le texte poétique est produit dans le mouvement complexe d'une affirmation et d'une négation simultanée d'un autre texte.172

L'intertextualité restreinte est formée des rapports qui existent entre les différents textes du même auteur. Le but de notre recherche est d'analyser quelques aspects de l'intertextualité restreinte (l’intratextualité) dans l'œuvre de Rachid Boudjedra. Et c'est précisément le pressentiment de ces rapports entre les différentes œuvres de Rachid Boudjedra qui nous a incités à entreprendre le travail présent.

La perception de ces liaisons suppose une lecture méticuleuse de l'ensemble des écrits de l'auteur ainsi qu'une dialectique mémorielle entre le texte que nous avons sous les yeux et les autres textes que nous rappelons à la mémoire. Les constantes communes à l'œuvre entière nous sont ainsi dévoilées. Peu sont les critiques qui se sont penchés sur les rapports intratextuels qui se tissent entre les textes de Rachid Boudjedra. Toutefois, jusqu'ici aucune étude intratextuelle importante n'a été effectuée sur l'ensemble de son œuvre.

171 Julia Kristeva, Sémiotikè. Recherche poux une sémanalyse, Éditions du Seuil, Paris. 1969, p. 146.

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C'est cet examen minutieux que nous avions d'abord aspiré à réaliser. Si vaste, pourtant, est le réseau intratextuel dans l'œuvre de Rachid Boudjedra que nos recherches préliminaires nous ont rapidement convaincue de la nécessité de délimiter notre travail.

Ainsi, nous avons restreint le champ de nos recherches à quelques romans. Outre cela, à l'intérieur des textes choisis, il a fallu de nouveau se limiter, car, trop vaste, notre analyse aurait dépassé les bornes d’une thèse de doctorat.

Ainsi, le choix s'est effectué. Nous avons ensuite procédé à une lecture minutieuse de l'ensemble de l'œuvre. Il s'agit maintenant de prendre et de parcourir un texte choisi où certains éléments déclenchent des associations mémorielles.

L'écrit original est désormais perçu comme le transformé d'un intertexte, le summum des jeux de langage, c'est-à-dire comme un texte littéraire. Il ne suffit pas, pourtant, de se tenir à la seule identification de l'intertexte. Etant donné que « les transformations intertextuelles comportent toujours une modification de contenu"173, il faut analyser l'insertion de l'élément reconnu dans le nouveau contexte.

Toutefois, les textes en prose sont liés les uns aux autres et partagent une structure commune, constituant ainsi un vaste réseau semblable à une énorme toile d'araignée.

Après avoir repéré ces traces intratextuelles, d'en analyser ensuite les répétitions, les modifications qu'elles subissent et leur assimilation dans les autres textes qui, ensemble, constituent l'intertexte. C'est donc la voie de l'intratextualité, le contraire de la lecture linéaire, qui va orienter

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notre déchiffrage des œuvres. « C'est le mode de perception du texte qui gouverne la production de la signifiance, alors que la lecture linéaire ne gouverne que la production du sens »174

Des images réitérées, celles de l'arbre, retiendra notre attention. Notre intention est d'accéder à la signification profonde de l'œuvre Rachid Boudjedra.

Marc Eigeldinger a signalé « que l'intertextualité est de construire un univers relationnel.175 » Le but de notre travail est précisément de faire ressortir et, ensuite, d'analyser les rapports et les correspond ances entre différents textes de Rachid Boudjedra. Ce faisant, nous tenterons de montrer l'unité profonde qui existe dans l'œuvre de Rachid Boudjedra.

Enfin, notre étude cherchera â montrer comment, à partir de ses tous premiers ouvrages jusqu'à son dernier roman Rachid Boudjedra, comme l'araignée qui tisse un chef- d'œuvre de connexions complexes, crée une toile fascinante d’intertextualité.