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Indécidabilité autobiographique

La représentation de soi

2.1. Indécidabilité autobiographique

2.1. Indécidabilité autobiographique

La fonctionnalisation de la vérité historique est étroitement liée à la problématique postmoderne de relativisation de la vérité historique mais aussi et surtout de remise en cause de L’Histoire. Il s’agit alors de la

déréalisation de l’entreprise auto(bio)graphique en mettant sur le même pied

d’égalité la fiction et la réalité.

Or, pour Philippe Lejeune, c’est l’acte performatif du « pacte autobiographique »49, c’est-à-dire le stricte engagement de l’écrivain à se présenter « dans toute la vérité de sa nature »50, à « dévoiler son intérieur »51

à la façon de Jean-Jacques Rousseau, qui confère au texte la nature autobiographique : l’identité réelle entre l’auteur , le narrateur et le personnage, qui s’incarne dans le nom, certifie l’autobiographie véritable par rapport au simple roman autobiographique ou autofictionnel entre autres.

49 Philippe Lejeune, L’autobiographie en France, Paris, Librairie Armand Colin, 1971. p.33.

50 Idem, p .34.

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Mais tout cet aspect du genre autobiographique est dilué dans le cas de Rachid Boudjedra même si tout son œuvre converge vers l’élaboration d’une image de soi.

L’écriture auto(bio)graphique est omniprésente dès le premier roman de Rachid Boudjedra : le héros Rachid est l’alter ego de l’auteur. Rachid Boudjedra va transposer vers son personnage-héros de nombreuses caractéristiques auto(bio)graphiques plus ou moins biaisées.

Il ne s’agit nullement d’une inspiration autobiographique mais d’un projet conscient visant la construction d’une identité à travers les stratagèmes les plus variés de l’écriture. Il devient alors nécessaire de désigner un vocable nouveau pour distinguer cette posture générale en face de l’écriture, de ce qu’il est convenu d’appeler stricto sensu autobiographie. Dans le cas de Rachid Boudjedra nous proposons l’expression d’intervalle autobiographique52et d’autographie.53

Nous allons voir comment l’identité boudjedrienne s’élabore et se décline au carrefour de plusieurs discours et modes d’écriture. La représentation de soi par l’écriture et l’élaboration d’une personne qui, en s’exhibant, masque et dissimule un “moi” plus “réel” ou la vérité plus intime d’un “moi” originel.

Cette ambivalence entre l’auteur et l’individu, qui se cristallise dans les variations pseudonymiques du nom propre, les déficiences de sa mémoire et les confusions entre le réel et la fiction met l’entreprise auto(bio)graphique boudjedrienne sous le signe de la réflexion sur la nature de l’histoire, sur les relations entre les faits réels et la mémoire d’une part, et d’autre part sur les

52 Nous allons employer cette expression pour désigner certains éléments auto(bio)graphiques brouillant les limites entre le factuel et le fictionnel.

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rôles distinctifs de la mémoire et de l’imagination dans le processus de la création romanesque.

Par-delà une véritable désinvolture presque esthétisante envers l’authenticité référentielle, par-delà des mystifications volontaires ; l’attitude de Boudjedra devant le statut épistémique du passé (pure élaboration mémorielle ou bien existence réelle, palpable, à retrouver, même fragmentaire) demeure plus complexe et ambiguë qu’il n’y paraît. Le projet autobiographique de Boudjedra est, en effet, lui-même moins univoque que ne le laisse supposer car il ouvre son espace auto(bio)graphique à l’altérité du récit au lieu de le refermer sur les assertions et les interprétations du « je(u) » auto(bio)graphique.

La fonctionnalisation de la vérité historique est étroitement liée à la problématique postmoderne de relativisation de la vérité historique mais aussi et surtout de remise en cause de L’Histoire. Il s’agit alors de la

déréalisation de l’entreprise auto(bio)graphique en mettant sur le même pied

d’égalité la fiction et la réalité.

Or, pour Philippe Lejeune, c’est l’acte performatif du « pacte autobiographique »54, c’est-à-dire le stricte engagement de l’écrivain à se présenter « dans toute la vérité de sa nature »55, à « dévoiler son intérieur »56

à la façon de Jean-Jacques Rousseau, qui confère au texte la nature autobiographique : l’identité réelle entre l’auteur , le narrateur et le personnage, qui s’incarne dans le nom, certifie l’autobiographie véritable par rapport au simple roman autobiographique ou autofictionnel entre autres. Mais tout cet aspect du genre autobiographique est dilué dans le cas de

54 Philippe Lejeune, L’autobiographie en France, Paris, Librairie Armand Colin, 1971. p.33.

55 Idem, p .34.

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Rachid Boudjedra même si tout son œuvre converge vers l’élaboration d’une image de soi.

L’écriture auto(bio)graphique est omniprésente dès le premier roman de Rachid Boudjedra : le héros Rachid est l’alter ego de l’auteur. Rachid Boudjedra va transposer vers son personnage-héros de nombreuses caractéristiques auto(bio)graphiques plus ou moins biaisées.

Il ne s’agit nullement d’une inspiration autobiographique mais d’un projet conscient visant la construction d’une identité à travers les stratagèmes les plus variés de l’écriture. Il devient alors nécessaire de désigner un vocable nouveau pour distinguer cette posture générale en face de l’écriture, de ce qu’il est convenu d’appeler stricto sensu autobiographie. Dans le cas de Rachid Boudjedra nous proposons l’expression d’intervalle autobiographique57et d’autographie.58

Nous allons voir comment l’identité boudjedrienne s’élabore et se décline au carrefour de plusieurs discours et modes d’écriture. La représentation de soi par l’écriture et l’élaboration d’une personne qui, en s’exhibant, masque et dissimule un “moi” plus “réel” ou la vérité plus intime d’un “moi” originel.

Cette ambivalence entre l’auteur et l’individu, qui se cristallise dans les variations pseudonymiques du nom propre, les déficiences de sa mémoire et les confusions entre le réel et la fiction met l’entreprise auto(bio)graphique boudjedrienne sous le signe de la réflexion sur la nature de l’histoire, sur les relations entre les faits réels et la mémoire d’une part, et d’autre part sur les

57 Nous allons employer cette expression pour désigner certains éléments auto(bio)graphiques brouillant les limites entre le factuel et le fictionnel.

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rôles distinctifs de la mémoire et de l’imagination dans le processus de la création romanesque.

Par-delà une véritable désinvolture presque esthétisante envers l’authenticité référentielle, par-delà des mystifications volontaires ; l’attitude de Boudjedra devant le statut épistémique du passé (pure élaboration mémorielle ou bien existence réelle, palpable, à retrouver, même fragmentaire) demeure plus complexe et ambiguë qu’il n’y paraît. Le projet autobiographique de Boudjedra est, en effet, lui-même moins univoque que ne le laisse supposer car il ouvre son espace auto(bio)graphique à l’altérité du récit au lieu de le refermer sur les assertions et les interprétations du « je(u) » auto(bio)graphique.

La fonctionnalisation de la vérité historique est étroitement liée à la problématique postmoderne de relativisation de la vérité historique mais aussi et surtout de remise en cause de L’Histoire. Il s’agit alors de la

déréalisation de l’entreprise auto(bio)graphique en mettant sur le même pied

d’égalité la fiction et la réalité.

Or, pour Philippe Lejeune, c’est l’acte performatif du « pacte autobiographique »59, c’est-à-dire le stricte engagement de l’écrivain à se présenter « dans toute la vérité de sa nature »60, à « dévoiler son intérieur »61

à la façon de Jean-Jacques Rousseau, qui confère au texte la nature autobiographique : l’identité réelle entre l’auteur , le narrateur et le personnage, qui s’incarne dans le nom, certifie l’autobiographie véritable par rapport au simple roman autobiographique ou autofictionnel entre autres.

59 Philippe Lejeune, L’autobiographie en France, Paris, Librairie Armand Colin, 1971. p.33.

60 Idem, p .34.

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Mais tout cet aspect du genre autobiographique est dilué dans le cas de Rachid Boudjedra même si tout son œuvre converge vers l’élaboration d’une image de soi.

L’écriture auto(bio)graphique est omniprésente dès le premier roman de Rachid Boudjedra : le héros Rachid est l’alter ego de l’auteur. Rachid Boudjedra va transposer vers son personnage-héros de nombreuses caractéristiques auto(bio)graphiques plus ou moins biaisées.

Il ne s’agit nullement d’une inspiration autobiographique mais d’un projet conscient visant la construction d’une identité à travers les stratagèmes les plus variés de l’écriture. Il devient alors nécessaire de désigner un vocable nouveau pour distinguer cette posture générale en face de l’écriture, de ce qu’il est convenu d’appeler stricto sensu autobiographie. Dans le cas de Rachid Boudjedra nous proposons l’expression d’intervalle autobiographique62et d’autographie.63

Nous allons voir comment l’identité boudjedrienne s’élabore et se décline au carrefour de plusieurs discours et modes d’écriture. La représentation de soi par l’écriture et l’élaboration d’une personne qui, en s’exhibant, masque et dissimule un “moi” plus “réel” ou la vérité plus intime d’un “moi” originel.

Cette ambivalence entre l’auteur et l’individu, qui se cristallise dans les variations pseudonymiques du nom propre, les déficiences de sa mémoire et les confusions entre le réel et la fiction met l’entreprise auto(bio)graphique boudjedrienne sous le signe de la réflexion sur la nature de l’histoire, sur les relations entre les faits réels et la mémoire d’une part, et d’autre part sur les

62 Nous allons employer cette expression pour désigner certains éléments auto(bio)graphiques brouillant les limites entre le factuel et le fictionnel.

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rôles distinctifs de la mémoire et de l’imagination dans le processus de la création romanesque.

Par-delà une véritable désinvolture presque esthétisante envers l’authenticité référentielle, par-delà des mystifications volontaires ; l’attitude de Boudjedra devant le statut épistémique du passé (pure élaboration mémorielle ou bien existence réelle, palpable, à retrouver, même fragmentaire) demeure plus complexe et ambiguë qu’il n’y paraît. Le projet autobiographique de Boudjedra est, en effet, lui-même moins univoque que ne le laisse supposer car il ouvre son espace auto(bio)graphique à l’altérité du récit au lieu de le refermer sur les assertions et les interprétations du « je(u) » auto(bio)graphique.

La fonctionnalisation de la vérité historique est étroitement liée à la problématique postmoderne de relativisation de la vérité historique mais aussi et surtout de remise en cause de L’Histoire. Il s’agit alors de la

déréalisation de l’entreprise auto(bio)graphique en mettant sur le même pied

d’égalité la fiction et la réalité.

Or, pour Philippe Lejeune, c’est l’acte performatif du « pacte autobiographique »64, c’est-à-dire le stricte engagement de l’écrivain à se présenter « dans toute la vérité de sa nature »65, à « dévoiler son intérieur »66 à la façon de Jean-Jacques Rousseau, qui confère au texte la nature autobiographique : l’identité réelle entre l’auteur , le narrateur et le personnage, qui s’incarne dans le nom, certifie l’autobiographie véritable par rapport au simple roman autobiographique ou autofictionnel entre autres.

64 Philippe Lejeune, L’autobiographie en France, Paris, Librairie Armand Colin, 1971. p.33.

65 Idem, p .34.

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Mais tout cet aspect du genre autobiographique est dilué dans le cas de Rachid Boudjedra même si tout son œuvre converge vers l’élaboration d’une image de soi.

L’écriture auto(bio)graphique est omniprésente dès le premier roman de Rachid Boudjedra : le héros Rachid est l’alter ego de l’auteur. Rachid Boudjedra va transposer vers son personnage-héros de nombreuses caractéristiques auto(bio)graphiques plus ou moins biaisées.

Il ne s’agit nullement d’une inspiration autobiographique mais d’un projet conscient visant la construction d’une identité à travers les stratagèmes les plus variés de l’écriture. Il devient alors nécessaire de désigner un vocable nouveau pour distinguer cette posture générale en face de l’écriture, de ce qu’il est convenu d’appeler stricto sensu autobiographie. Dans le cas de Rachid Boudjedra nous proposons l’expression d’intervalle autobiographique67et d’autographie.68

Nous allons voir comment l’identité boudjedrienne s’élabore et se décline au carrefour de plusieurs discours et modes d’écriture. La représentation de soi par l’écriture et l’élaboration d’une personne qui, en s’exhibant, masque et dissimule un “moi” plus “réel” ou la vérité plus intime d’un “moi” originel.

Cette ambivalence entre l’auteur et l’individu, qui se cristallise dans les variations pseudonymiques du nom propre, les déficiences de sa mémoire et les confusions entre le réel et la fiction met l’entreprise auto(bio)graphique boudjedrienne sous le signe de la réflexion sur la nature de l’histoire, sur les relations entre les faits réels et la mémoire d’une part, et d’autre part sur les

67 Nous allons employer cette expression pour désigner certains éléments auto(bio)graphiques brouillant les limites entre le factuel et le fictionnel.

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rôles distinctifs de la mémoire et de l’imagination dans le processus de la création romanesque.

Par-delà une véritable désinvolture presque esthétisante envers l’authenticité référentielle, par-delà des mystifications volontaires ; l’attitude de Boudjedra devant le statut épistémique du passé (pure élaboration mémorielle ou bien existence réelle, palpable, à retrouver, même fragmentaire) demeure plus complexe et ambiguë qu’il n’y paraît. Le projet autobiographique de Boudjedra est, en effet, lui-même moins univoque que ne le laisse supposer car il ouvre son espace auto(bio)graphique à l’altérité du récit au lieu de le refermer sur les assertions et les interprétations du « je(u) » auto(bio)graphique.

La fonctionnalisation de la vérité historique est étroitement liée à la problématique postmoderne de relativisation de la vérité historique mais aussi et surtout de remise en cause de L’Histoire. Il s’agit alors de la

déréalisation de l’entreprise auto(bio)graphique en mettant sur le même pied

d’égalité la fiction et la réalité.

Or, pour Philippe Lejeune, c’est l’acte performatif du « pacte autobiographique »69, c’est-à-dire le stricte engagement de l’écrivain à se présenter « dans toute la vérité de sa nature »70, à « dévoiler son intérieur »71

à la façon de Jean-Jacques Rousseau, qui confère au texte la nature autobiographique : l’identité réelle entre l’auteur , le narrateur et le personnage, qui s’incarne dans le nom, certifie l’autobiographie véritable par rapport au simple roman autobiographique ou autofictionnel entre autres. Mais tout cet aspect du genre autobiographique est dilué dans le cas de

69 Philippe Lejeune, L’autobiographie en France, Paris, Librairie Armand Colin, 1971. p.33.

70 Idem, p .34.

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Rachid Boudjedra même si tout son œuvre converge vers l’élaboration d’une image de soi.

L’écriture auto(bio)graphique est omniprésente dès le premier roman de Rachid Boudjedra : le héros Rachid est l’alter ego de l’auteur. Rachid Boudjedra va transposer vers son personnage-héros de nombreuses caractéristiques auto(bio)graphiques plus ou moins biaisées.

Il ne s’agit nullement d’une inspiration autobiographique mais d’un projet conscient visant la construction d’une identité à travers les stratagèmes les plus variés de l’écriture. Il devient alors nécessaire de désigner un vocable nouveau pour distinguer cette posture générale en face de l’écriture, de ce qu’il est convenu d’appeler stricto sensu autobiographie. Dans le cas de Rachid Boudjedra nous proposons l’expression d’intervalle autobiographique72et d’autographie.73

Nous allons voir comment l’identité boudjedrienne s’élabore et se décline au carrefour de plusieurs discours et modes d’écriture. La représentation de soi par l’écriture et l’élaboration d’une personne qui, en s’exhibant, masque et dissimule un “moi” plus “réel” ou la vérité plus intime d’un “moi” originel.

Cette ambivalence entre l’auteur et l’individu, qui se cristallise dans les variations pseudonymiques du nom propre, les déficiences de sa mémoire et les confusions entre le réel et la fiction met l’entreprise auto(bio)graphique boudjedrienne sous le signe de la réflexion sur la nature de l’histoire, sur les relations entre les faits réels et la mémoire d’une part, et d’autre part sur les

72 Nous allons employer cette expression pour désigner certains éléments auto(bio)graphiques brouillant les limites entre le factuel et le fictionnel.

54

rôles distinctifs de la mémoire et de l’imagination dans le processus de la création romanesque.

Par-delà une véritable désinvolture presque esthétisante envers l’authenticité référentielle, par-delà des mystifications volontaires ; l’attitude de Boudjedra devant le statut épistémique du passé (pure élaboration mémorielle ou bien existence réelle, palpable, à retrouver, même fragmentaire) demeure plus complexe et ambiguë qu’il n’y paraît. Le projet autobiographique de Boudjedra est, en effet, lui-même moins univoque que ne le laisse supposer car il ouvre son espace auto(bio)graphique à l’altérité du récit au lieu de le refermer sur les assertions et les interprétations du « je(u) » auto(bio)graphique.