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Les crite res d’ajustement au diabe te de type 1 : l’he moglobine glyque e et la qualite de vie

2. L’hémoglobine glyquée : définition, recommandations, intérêts et limites

L’un des crite res de l’observance the rapeutique des patients en diabe tologie est

l’hémoglobine glyquée ou hémoglobine glycosée (HbA1c). L’he moglobine glyque e, e galement

appele e contrôle métabolique, est un marqueur biologique indiquant le taux moyen de sucre (glucose) dans le sang des deux a trois derniers mois, et est exprime en pourcentage (Haute

Autorite de Sante , 2007). Elle est actuellement utilise e comme un indicateur du bon ou du mauvais e quilibre glyce mique du diabe te : plus la glyce mie est e leve e au quotidien, plus le taux d’he moglobine glyque e sera haut. Les recommandations concernant le taux d’he moglobine glyque e a atteindre doivent e tre adapte es individuellement en fonction de l’a ge, du type et de la dure e du diabe te, des difficulte s du patient a accepter et ge rer sa maladie, de l'apparition de complications et de la pre sence de comorbidite s. Pour les personnes ayant un DT1 en pe diatrie, il est recommande de re aliser une mesure de l'he moglobine glyque e 4 fois par an (HAS, 2007). Comme nous venons tout juste de l’e voquer, les recommandations doivent tenir compte de l’a ge, ainsi, l’American Diabetes Association (2012) a e tabli les recommandations suivantes pour les jeunes ayant un diabe te depuis au moins un an : moins de 8.5 % pour les moins de 6 ans, moins de 8 % pour les 6 a 13 ans, et moins de 7.5 % pour les adolescents de 13 a 20 ans. Pour les adolescents, les re sultats de l’he moglobine glyque e peuvent e tre classe s en trois cate gories, conforme ment a l’e tude mene e par The Diabetes Control and Complications Trial and Follow-up Study (1993) et aux recommandations de l’International Society for Pediatric and Adolescent Diabetes (ISPAD) (Brink, Lee, Pillay, & Kleinebreil, 2011). Le Tableau 5 pre sente ces trois cate gories.

Tableau 5. Re partition des re sultats d’he moglobine glyque e en milieu pe diatrique pour les

adolescents.

Catégories Taux d’hémoglobine glyquée

Groupe « Optimal » He moglobine glyque e < 7,5 %

Groupe « Suboptimal » 7,5 % ≤ He moglobine glyque e < 9 %

Groupe « A risques e leve s » He moglobine glyque e ≥ 9 %

La mesure de l’he moglobine glyque e pre sente a la fois des inte re ts et des limites. Bauduceau, Bordier, Dupuy, Garcia et Mayaudon (2010) soulignent l'inte re t pratique de cette mesure qui constitue un indicateur fiable et peu contraignant (obtenu en quelques minutes a l’aide d’un lecteur de bandelette spe cifique et ne ne cessitant pas d'e tre a jeun), mais en rapportent e galement la limite principale. En effet, l’he moglobine glyque e ne repre sente, par sa de finition me me, qu’une moyenne sur les trois derniers mois. Cette mesure, a elle seule, ne permet donc pas de rendre compte des variabilite s glyce miques quotidiennes. Ainsi, d’une façon certes un peu caricaturale, sur les trois derniers mois une personne ayant alterne e des e pisodes d’hypoglyce mies et d’hyperglyce mies, pourrait avoir une bonne moyenne glyce mique, laissant faussement croire a un diabe te bien e quilibre . Pour tenter de pallier a cette limite, il est recommande de re aliser en

quotidiennement dans un carnet de suivi, avec les doses d’insuline qui ont e te re alise es, ce qui permet alors de mieux comprendre la mesure de l’he moglobine glyque e. La bonne tenue de ces carnets permet de repe rer les incohe rences inde pendamment de la moyenne.

Toutefois, Guilmin-Cre pon et Tubiana-Rufi (2010) rapportent que ce report quotidien des glyce mies est souvent perçu par les adolescents comme une contrainte inutile, ce qui explique pourquoi, ils sont nombreux a ne pas s’y tenir. Ainsi, des alternatives via des outils nume riques sont actuellement de veloppe es et teste es pour tenter d’ame liorer l’auto-surveillance glyce mique. Par ailleurs, l’he moglobine reste soumise a des variations inde pendantes d’une bonne observance the rapeutique telles que le stress, les changements hormonaux, la dure e du diabe te ou l’e tat de sante ge ne ral. Ainsi certains auteurs pre fe rent parfois ne pas inclure cette mesure pour l’e tude de la bonne gestion du diabe te par les adolescents (Gandhi et al., 2015 ; Gaston, Cottrell, & Fullen, 2012).

Malgre cette re ticence de certains auteurs, l’he moglobine glyque e repre sente tout de me me un te moin fiable de l’observance the rapeutique. Une me ta-analyse re alise e aupre s d’enfants et d’adolescents ayant un DT1 a, en effet, mis en e vidence le lien entre une bonne observance du traitement et une he moglobine glyque e satisfaisante (Hood, Peterson, Rohan, & Drotar, 2009). De plus, Kichler, Maglio, Kaugars et Alemzadeh (2012) pre cisent que, l’observance21 reste, dans leur e tude, le plus fort pre dicteur de l’he moglobine glyque e me me apre s le contro le des variables sociode mographiques, insistant ainsi sur les liens forts entre l’observance et le contro le me tabolique. De plus, une me ta-analyse re alise e aupre s d’enfants et d’adolescents ayant un DT1 a, en effet, mis en e vidence le lien entre une forte observance du traitement et une he moglobine glyque e satisfaisante (Hood et al., 2009). Plusieurs e tudes ont mis en e vidence des taux d’he moglobine glyque e moins bons a l’adolescence (Clements et al., 2016 ; Pinhas-Hamiel et al., 2014 ; Rausch et al., 2012 ; Urbach et al., 2005 ; Urakami et al., 2010). Ainsi, Wood et collaborateurs (2013) ont observe , dans une e tude re alise e aupre s de 7 303 adolescents a ge s de 13 a 20 ans, que seulement 21 % d’entre eux obtenaient des taux d’he moglobine glyque e conformes aux recommandations de l’American Diabetes Association (2012). Ces constats interrogent et

21 Mesure e par le Self-Care Inventory (SCI) de veloppe par La Greca, Swales, Klemp et Madigan (1988) afin de mesurer

ame nent a soulever la question des de terminants de l’observance et du contro le me tabolique a l’adolescence.