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Chapitre 3 : Terrain à l’étude 54

3.4 Le quartier aujourd’hui 70

3.4.2 L’expression d’une diversité dans le paysage urbain du quartier chinois traditionnel 71

Aujourd’hui, à l’inverse d’une homogénéisation du quartier, on semble assister à une différenciation accrue, où se distinguent des identités locales. Ces distinctions sont tantôt clairement inscrites ou bien se perçoivent au travers des inscriptions par le biais de l’écriture. Une réforme en Chine dans les années 1960 qui a donné lieu à l’adoption d’une forme simplifiée d’écriture est celle qui prévaut dans l’affichage des commerces associés à des régions de la Chine continentale. Cependant, Hong Kong et Taiwan, n’ayant pas adopté cette réforme, continuent d’utiliser la forme traditionnelle. Cet affichage est à l’image de la diversité qui existe

au sein de ce que nous nommons la communauté chinoise et témoigne également de différentes vagues d’immigration, notamment avec l’arrivée de Cambodgiens et de Vietnamiens à partir des années 1975. Cette diversité dans la communauté, loin d’être associée uniquement aux lieux de naissance, est aussi présente au niveau générationnel. La polarité entre la jeune génération et la vieille génération est significative dans la mesure où l’expérience de chacune des générations influe sur la vision du quartier.

3.4.3 Profil des résidents du quartier

Cette section cherche à dresser un portrait du quartier. Ce portrait a été conçu à partir de données statistiques démographiques et socioéconomiques, et d’un relevé de l’utilisation du sol qui détaille chacune des dimensions résidentielle, communautaire et commerciale du quartier. Étant donné qu’il n’existe pas de données précises sur le quartier chinois, nous utilisons l’unité du secteur de recensement de l’enquête nationale auprès des ménages de 2011, dont fait partie le quartier, ainsi que le rôle de l’évaluation foncière de la ville de Montréal. Les limites du quartier chinois sont très semblables à celles de l’unité du secteur de recensement, qui correspondent au boulevard René-Lévesque au nord, au boulevard Saint-Laurent à l’est, à la rue Bleury à l’ouest et à la rue Saint-Antoine au sud. Il est donc important de garder en tête que les données dressent un portrait statistique du secteur de recensement, qui nous aide à élaborer un portrait général du quartier chinois.

Des 1305 personnes recensées en 2011 par l’enquête nationale auprès des ménages sur ce territoire, plus de la moitié, c’est-à-dire 670 personnes, étaient nées à l’extérieur du Canada. Leur profil, que ce soit au niveau social, économique ou professionnel, est très varié. Les pays de naissance sont aussi diversifiés, mais la Chine et Hong Kong demeurent tout de même plus fréquents. Précisément, 270 personnes sont nées en Chine et 60 personnes viennent de Hong Kong. Entre 2006 et 2011, peu de nouveaux arrivants se sont installés dans le quartier. En effet, seules 90 personnes, parmi lesquelles on retrouve 55 Chinois, se sont installées dans ce secteur à leur arrivée au Canada. Si peu de gens venant de la Chine sont arrivés dans le quartier récemment, on comptait en 2011 tout de même 495 personnes qui déclaraient avoir une origine ethnique chinoise. L’origine chinoise demeurait très représentée, mais on retrouvait également au recensement de 2011, des gens qui indiquaient avoir une origine italienne (75), arménienne (45), roumaine (35), espagnole (35), algérienne (35), et libanaise (35), en plus des origines canadiennes et québécoises (Statistique Canada).

Figure 3.10 : Origines ethniques des résidents du secteur en 2011 Source : Statistique Canada, ENM 2011.

L’âge médian de la population qui habite le secteur de recensement est de 50,4 ans, soit plus élevé que pour le reste de la population de l’arrondissement de Ville-Marie et que pour la Région métropolitaine de Montréal où l’âge médian est de 39,3 ans. Le graphique suivant illustre les groupes d’âge de tous les résidents du secteur dans lequel se trouve le quartier chinois. 0 100 200 300 400 500 600 Origines ethniques

Figure 3.11 : Groupes d’âge des résidents du quartier chinois Source : Statistique Canada, ENM 2011

Il est important de garder en tête que les résidents du l’Hôpital Chinois, qui compte 128 chambres individuelles et doubles, sont généralement âgés de plus de 85 ans. Or, ces personnes ne sont pas comptabilisées dans ce graphique puisque l’hôpital est situé à quelques rues des limites du quartier chinois et ne figure pas dans le secteur de recensement d’où proviennent les données. Autrefois situé au cœur du quartier, l’hôpital a été déménagé à plusieurs reprises avant d’être reconstruit sur un terrain plus grand à l’intersection de l’avenue Viger et de l’avenue de l’Hôtel-de-ville. Aujourd’hui, il s’agit d’un Centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD). Bien qu’il n’est pas localisé à proprement parler dans le quartier chinois, l’hôpital chinois est considéré comme une institution importante du quartier. Sa présence augmente d’autant plus la proportion de personnes âgées dans le secteur.

Dans le secteur de recensement dont fait partie le quartier chinois, seulement un peu plus de la moitié de la population âgée de plus de 15 ans est active. Cela correspond à 54,5 % des résidents qui occupent un emploi ou qui sont chômeurs. Le graphique suivant répartit les professions de ces personnes dans des catégories d’emploi. Ces personnes qui résident dans le quartier ont des emplois qui sont principalement dans l’hébergement et de la restauration, le commerce de détail et les secteurs de la finance et des assurances et de l’administration publique. 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450

Figure 3.12 : Catégories de professions des résidents du secteur Source : Statistique Canada, ENM 2011, catégories du SCIAN 2007

Le revenu médian des résidents est plus faible que pour l’ensemble de la région métropolitaine de Montréal avec 20 848 $ par année. Par ailleurs, les données sur la scolarité nous informent que plus de la moitié de la population du quartier, soit 58,24 % détiennent un certificat, un diplôme ou un grade post-secondaire. Parmi eux, 21% obtenu un diplôme de baccalauréat et 17% ont un grade supérieur au baccalauréat. Sur le plan socioéconomique, il s’agit d’une population largement hétérogène.