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L ETTRES DE LYON Leroux, qui a eu la douleur de perdre son ami Alexandre

Leroux, qui a eu la douleur de perdre son ami Alexandre Bertrand en janvier, part en Bertrand en janvier, part en mission en Belgique, puis à Lyon. Ce fut l’occasion d’une nouvelle amitié, avec Jean mission en Belgique, puis à Lyon. Ce fut l’occasion d’une nouvelle amitié, avec Jean Reynaud avec qui il prêche, devant des assemblées de plusieurs milliers de personnes, Reynaud avec qui il prêche, devant des assemblées de plusieurs milliers de personnes, Dieu immanent à la vie, la perfectibilité de la religion et de la civilisation, la solidarité Dieu immanent à la vie, la perfectibilité de la religion et de la civilisation, la solidarité humaine, le refus de l’exploitation de l’homme par l’homme. Deux lettres du printemps humaine, le refus de l’exploitation de l’homme par l’homme. Deux lettres du printemps adressées aux Pères

adressées aux Pères Bazard et Bazard et Enfantin témoigneront de cette période.Enfantin témoigneront de cette période. Condition des canuts

Condition des canuts

Lyon, le 18 mai 1831 Lyon, le 18 mai 1831 Vous me demandez, mes Pères de vous parler des personnes. Vous me demandez, mes Pères de vous parler des personnes. Je vais le faire ; mais il faut que je vous dise d’abord ce que c’est Je vais le faire ; mais il faut que je vous dise d’abord ce que c’est que Lyon.

que Lyon.

La population est de 150 000 habitants. On compte dans la La population est de 150 000 habitants. On compte dans la ville 25 000 métiers, qui, à trois hommes par métier, prennent ville 25 000 métiers, qui, à trois hommes par métier, prennent 75 000 hommes. Ajoutez 25 000 ouvriers en dehors de la fabrique, 75 000 hommes. Ajoutez 25 000 ouvriers en dehors de la fabrique, tels que tailleurs, cordonniers, etc., et 25 000 petits débitants. Voi- tels que tailleurs, cordonniers, etc., et 25 000 petits débitants. Voi- là la masse des travailleurs prolétaires. Reste donc 20 ou 25 mille là la masse des travailleurs prolétaires. Reste donc 20 ou 25 mille habitants composant les familles qui sont à la tête de l’industrie. habitants composant les familles qui sont à la tête de l’industrie. Ainsi les 5/6 de la population sont de pauvres salariés pour qui la Ainsi les 5/6 de la population sont de pauvres salariés pour qui la vie n’est qu’un long travail mécanique, et l’autre sixième est telle- vie n’est qu’un long travail mécanique, et l’autre sixième est telle- ment occupé des chances de son négoce qu’il n’a pas un moment ment occupé des chances de son négoce qu’il n’a pas un moment pour l’intelligence.

pour l’intelligence.

Aussi rien de plus morne et de plus stupide que la vie de cette Aussi rien de plus morne et de plus stupide que la vie de cette population. C’est en vain que la nature leur a donné deux fleuves population. C’est en vain que la nature leur a donné deux fleuves magnifiques, de grands horizons, des lignes admirables de monta- magnifiques, de grands horizons, des lignes admirables de monta- gnes, des collines verdoyantes au sein même de leur ville : ils sont gnes, des collines verdoyantes au sein même de leur ville : ils sont sans poésie, sans vie, sans amour.

sans poésie, sans vie, sans amour.

À peine rencontre-t-on à Lyon une douzaine d’hommes au-des- À peine rencontre-t-on à Lyon une douzaine d’hommes au-des- sus de la médiocrité. Ce sont presque tous des médecins. Le bar- sus de la médiocrité. Ce sont presque tous des médecins. Le bar- reau est nul, à l’exception d’un ou deux avocats diserts. Pas un seul reau est nul, à l’exception d’un ou deux avocats diserts. Pas un seul littérateur, mais seulement deux ou trois écrivassiers. […]

littérateur, mais seulement deux ou trois écrivassiers. […]

Quant à l’aspect matériel, nous avons été frappés en arrivant Quant à l’aspect matériel, nous avons été frappés en arrivant de la difformité des Lyonnais. Un teint jaune et souffrant, des de la difformité des Lyonnais. Un teint jaune et souffrant, des

traits confus sans harmonie. Dans l’état le plus calme et le plus traits confus sans harmonie. Dans l’état le plus calme et le plus apathique, leur figure est une convulsion. On dit qu’autrefois cette apathique, leur figure est une convulsion. On dit qu’autrefois cette population était encore plus laide et soumise à une bien plus grande population était encore plus laide et soumise à une bien plus grande mortalité, avant les nouveaux quartiers qu’on a bâtis. Les premiers mortalité, avant les nouveaux quartiers qu’on a bâtis. Les premiers jours, nous étions vraiment épouvantés de cette laideur se mon- jours, nous étions vraiment épouvantés de cette laideur se mon- trant sous mille formes différentes, sans une trace de beauté. Il y a trant sous mille formes différentes, sans une trace de beauté. Il y a une infirmité qui est aussi commune ici que le goitre dans d’autres une infirmité qui est aussi commune ici que le goitre dans d’autres pays. Perdre les yeux est chose si ordinaire que l’on ne peut pas pays. Perdre les yeux est chose si ordinaire que l’on ne peut pas faire vingt pas sur les quais quand la foule s’y promène sans ren- faire vingt pas sur les quais quand la foule s’y promène sans ren- contrer un homme ou une femme borgne ou qui va le devenir. contrer un homme ou une femme borgne ou qui va le devenir. Ils vivent dans de telles demeures, dans des rues si étroites et si Ils vivent dans de telles demeures, dans des rues si étroites et si obscures, bordées de maisons si élevées qu’en effet ils doivent per- obscures, bordées de maisons si élevées qu’en effet ils doivent per- dre la lumière, puisqu’ils s’en privent ainsi volontairement. Cette dre la lumière, puisqu’ils s’en privent ainsi volontairement. Cette infirmité est si commune que des médecins à qui nous en avons infirmité est si commune que des médecins à qui nous en avons parlé ne l’avaient pas remarquée, disant que la proportion des bor- parlé ne l’avaient pas remarquée, disant que la proportion des bor- gnes et des aveugles devait être la même partout ailleurs et nous gnes et des aveugles devait être la même partout ailleurs et nous commençons nous-mêmes à ne plus y faire attention.

commençons nous-mêmes à ne plus y faire attention.

Tous ces maux n’empêchent pas les Lyonnais que nous voyons Tous ces maux n’empêchent pas les Lyonnais que nous voyons de vanter sans cesse l’état florissant de leur ville et les mœurs de de vanter sans cesse l’état florissant de leur ville et les mœurs de ses habitants. C’est qu’en effet, il y a une cause qui différencie ses habitants. C’est qu’en effet, il y a une cause qui différencie Lyon des autres villes industrielles, qui explique l’ordre qui y rè- Lyon des autres villes industrielles, qui explique l’ordre qui y rè- gne, et rend raison de l’empire que les riches et les bourgeois, ou gne, et rend raison de l’empire que les riches et les bourgeois, ou ce qu’on appelle la classe moyenne, exercent sur les classes infé- ce qu’on appelle la classe moyenne, exercent sur les classes infé- rieures. Les ouvriers, ici, ne sont pas réunis en grandes masses. rieures. Les ouvriers, ici, ne sont pas réunis en grandes masses. Pas d’ateliers où ils soient agglomérés. La nature du travail fait Pas d’ateliers où ils soient agglomérés. La nature du travail fait que chacun peut s’occuper dans sa chambre. Le père, la mère, les que chacun peut s’occuper dans sa chambre. Le père, la mère, les enfants sont là dans leur triste demeure, avec leur misère affreuse enfants sont là dans leur triste demeure, avec leur misère affreuse et leur métier dont ils sont le ressort, le moteur. Le commis du fa- et leur métier dont ils sont le ressort, le moteur. Le commis du fa- bricant vient chaque matin visiter les métiers et donner ses ordres. bricant vient chaque matin visiter les métiers et donner ses ordres. Tous ces petits ménages végètent dans de hautes maisons à six Tous ces petits ménages végètent dans de hautes maisons à six étages qui ressemblent à des casernes, et dont quelques-unes ont étages qui ressemblent à des casernes, et dont quelques-unes ont jusqu’à six cents fenêtres. Cette manière de vivre et de travailler jusqu’à six cents fenêtres. Cette manière de vivre et de travailler par familles en isolant les ouvriers les uns des autres, en laissant par familles en isolant les ouvriers les uns des autres, en laissant toujours les jeunes gens avec leurs pères, en en faisant autant des toujours les jeunes gens avec leurs pères, en en faisant autant des clients des fabricants qui leur donnent de l’ouvrage, les rend flexi- clients des fabricants qui leur donnent de l’ouvrage, les rend flexi- bles et soumis aux chefs industriels. Voilà ce qui explique l’attitude bles et soumis aux chefs industriels. Voilà ce qui explique l’attitude girondine de Lyon dans la Révolution et la facilité avec laquelle girondine de Lyon dans la Révolution et la facilité avec laquelle l’ordre est conservé dans une population presque tout entière com- l’ordre est conservé dans une population presque tout entière com- posée d’ouvriers et très malheureuse.

L’avènement de la Doctrine est proche L’avènement de la Doctrine est proche

Lyon, le 21 mai 1831 Lyon, le 21 mai 1831 Victoire, victoire, mes Pères. La prédication de vendredi, que Victoire, victoire, mes Pères. La prédication de vendredi, que je vous avais annoncée, a été admirable. Vous lirez ce discours, je vous avais annoncée, a été admirable. Vous lirez ce discours, mes Pères : c’est, suivant moi, une composition d’une inspiration mes Pères : c’est, suivant moi, une composition d’une inspiration toute nouvelle, et d’un caractère que n’avait pas encore montré toute nouvelle, et d’un caractère que n’avait pas encore montré la chaire saint-simonienne. 11 fallait entendre Jean haranguant le la chaire saint-simonienne. 11 fallait entendre Jean haranguant le plus nombreux auditoire que la Doctrine ait encore réuni. Une plus nombreux auditoire que la Doctrine ait encore réuni. Une fierté radieuse et sublime vivait dans son regard, dans sa voix, fierté radieuse et sublime vivait dans son regard, dans sa voix, dans son geste, dans toute sa personne. L’auditoire était si attentif, dans son geste, dans toute sa personne. L’auditoire était si attentif, si soumis, que dans ce vaste cirque l’on aurait entendu, comme on si soumis, que dans ce vaste cirque l’on aurait entendu, comme on dit, une souris trotter. Pas un mot, pas une inflexion de voix ne fut dit, une souris trotter. Pas un mot, pas une inflexion de voix ne fut perdue pour les spectateurs les plus éloignés de notre estrade. Jean perdue pour les spectateurs les plus éloignés de notre estrade. Jean parla pendant une heure et demie, et s’assit au milieu d’une salve parla pendant une heure et demie, et s’assit au milieu d’une salve d’applaudissements. Puis les trois mille auditeurs s’écoulèrent dou- d’applaudissements. Puis les trois mille auditeurs s’écoulèrent dou- cement et silencieusement, comme frappés, étourdis d’une parole cement et silencieusement, comme frappés, étourdis d’une parole puissante et d’une révélation inouïe.

puissante et d’une révélation inouïe.

En passant sur les Broteaux et sur le pont Morand, entourés de En passant sur les Broteaux et sur le pont Morand, entourés de nos amis qui étaient tous enchantés et transportés, nous n’enten- nos amis qui étaient tous enchantés et transportés, nous n’enten- dions dans les groupes que des réflexions admiratives. La soirée dions dans les groupes que des réflexions admiratives. La soirée était superbe, le Rhône coulait majestueusement sous sa chaîne de était superbe, le Rhône coulait majestueusement sous sa chaîne de ponts, la lune brillait dans un ciel étoilé ; il me sembla que l’avè- ponts, la lune brillait dans un ciel étoilé ; il me sembla que l’avè- nement de la Doctrine était proche.

nement de la Doctrine était proche.

Ce matin, nos amis sont venus nous dire qu’une rumeur courait Ce matin, nos amis sont venus nous dire qu’une rumeur courait dans toute la ville ; tout le monde parle de la prédication d’hier ; dans toute la ville ; tout le monde parle de la prédication d’hier ; les négociants pérorent dans les cafés où ils se réunissent tous les les négociants pérorent dans les cafés où ils se réunissent tous les jours pour déjeuner. Ils sont presque tous furieux ; ils disent que le jours pour déjeuner. Ils sont presque tous furieux ; ils disent que le gouvernement devrait nous poursuivre, nous fermer la bouche, que gouvernement devrait nous poursuivre, nous fermer la bouche, que nous excitons les prolétaires contre les riches, les ouvriers contre nous excitons les prolétaires contre les riches, les ouvriers contre leurs maîtres, que notre religion n’est qu’un prétexte, que nous leurs maîtres, que notre religion n’est qu’un prétexte, que nous sommes des émissaires du parti jacobin ! Les insensés !

sommes des émissaires du parti jacobin ! Les insensés !

Morin a publié aujourd’hui un article d’un substitut du procu- Morin a publié aujourd’hui un article d’un substitut du procu- reur du roi que nous avions rudement traité dans nos controverses reur du roi que nous avions rudement traité dans nos controverses à l’hôtel du Nord. Cet homme était venu, plein d’insolence et de à l’hôtel du Nord. Cet homme était venu, plein d’insolence et de fatuité, argumenter contre la Doctrine. Il n’a pu, je crois, se dis- fatuité, argumenter contre la Doctrine. Il n’a pu, je crois, se dis- simuler sa défaite. Mais voilà qu’il a réuni dans un petit pamphlet simuler sa défaite. Mais voilà qu’il a réuni dans un petit pamphlet tout ce qu’il y a de mauvais sentiments dans le cœur humain pour tout ce qu’il y a de mauvais sentiments dans le cœur humain pour rendre la Doctrine odieuse. Nous lui répondrons, mes Pères, et rendre la Doctrine odieuse. Nous lui répondrons, mes Pères, et les injures qu’il vous adresse seront pour nous une occasion de les injures qu’il vous adresse seront pour nous une occasion de glorifier ceux que notre amour entoure.

entouré de soixante hommes des plus vaillants et entre les forts entouré de soixante hommes des plus vaillants et entre les forts d’Israël.

d’Israël. Malheur à qui l’attaquera.Malheur à qui l’attaquera.

Nous sommes vos fils bien aimants et bien dévoués. Nous sommes vos fils bien aimants et bien dévoués.

« AUX PHILOSOPHES »

« AUX PHILOSOPHES »

(Revue encyclopédique,

(Revue encyclopédique, septembre 1831, 18 pages) septembre 1831, 18 pages)

Ce texte paraît dans une revue qui vient d’être reprise par les saint-simoniens comme Ce texte paraît dans une revue qui vient d’être reprise par les saint-simoniens comme l’avait été

l’avait été Le GlobeLe Globe. « Aux philosophes » connaîtra une nouvelle publication dans la R.I. . « Aux philosophes » connaîtra une nouvelle publication dans la R.I. et en volume en 1841 avec d’importants ajouts. Ses professions de foi saint-simonien- et en volume en 1841 avec d’importants ajouts. Ses professions de foi saint-simonien- nes disparaîtront alors au profi t de la proclamation de la triade républicaine. Le plan nes disparaîtront alors au profi t de la proclamation de la triade républicaine. Le plan en est tripartite. Leroux commence par opposer à l’inégalitaire mais organique société en est tripartite. Leroux commence par opposer à l’inégalitaire mais organique société théologico-féodale la désolation de la société moderne avant de conclure sur l’espoir théologico-féodale la désolation de la société moderne avant de conclure sur l’espoir d’une prochaine renaissance.

d’une prochaine renaissance.

Religion et société au Moyen Âge Religion et société au Moyen Âge

Ce n’est pas en vain qu’on a appelé

Ce n’est pas en vain qu’on a appelé Révolution Révolution la série d’événe-la série d’événe- ments qui a commencé en 89, afin de marquer par ce mot que rien ments qui a commencé en 89, afin de marquer par ce mot que rien de pareil n’avait eu lieu jusque-là dans notre histoire, qu’aucune de pareil n’avait eu lieu jusque-là dans notre histoire, qu’aucune des crises antérieures n’avait dépassé les limites de l’ordre social et des crises antérieures n’avait dépassé les limites de l’ordre social et religieux du Moyen Âge, et que, pour la première fois, cet ordre religieux du Moyen Âge, et que, pour la première fois, cet ordre était renversé. Parcourez les douze siècles de l’histoire de l’Europe était renversé. Parcourez les douze siècles de l’histoire de l’Europe jusqu’au moment où la philosophie posa ses hardis problèmes et jusqu’au moment où la philosophie posa ses hardis problèmes et donna ses solutions, vous reconnaîtrez d’une manière indubitable donna ses solutions, vous reconnaîtrez d’une manière indubitable un caractère commun à toute cette époque. […]

un caractère commun à toute cette époque. […]

Dans toute cette immense période, en effet, le préjugé des ra- Dans toute cette immense période, en effet, le préjugé des ra- ces exista ; tout homme trouvait juste de relever de ses pères, tous ces exista ; tout homme trouvait juste de relever de ses pères, tous croyaient à la noblesse, à la supériorité du rang ; l’égalité des hom- croyaient à la noblesse, à la supériorité du rang ; l’égalité des hom- mes sur la terre n’était pas même soupçonnée. Mais tous croyaient mes sur la terre n’était pas même soupçonnée. Mais tous croyaient fermement à cette égalité devant Dieu et dans l’Église. Ainsi fermement à cette égalité devant Dieu et dans l’Église. Ainsi l’Église et la vie future qu’elle annonçait, et dont elle enseignait les l’Église et la vie future qu’elle annonçait, et dont elle enseignait les voies, étaient le complément ou la réparation de la vie séculière et voies, étaient le complément ou la réparation de la vie séculière et de la vie terrestre. Pour le cœur et l’esprit, la loi chrétienne était de la vie terrestre. Pour le cœur et l’esprit, la loi chrétienne était souveraine, et si elle n’administrait pas le monde matériel, elle le souveraine, et si elle n’administrait pas le monde matériel, elle le dirigeait et le dominait. II n’y avait pas un incrédule sur un million dirigeait et le dominait. II n’y avait pas un incrédule sur un million d’hommes. Aux affligés, aux malheureux, il restait (même après d’hommes. Aux affligés, aux malheureux, il restait (même après que tout leur avait défailli) une croyance que rien ne troublait, que tout leur avait défailli) une croyance que rien ne troublait, savoir, que cette vie n’était qu’un passage vers la vie éternelle. Le savoir, que cette vie n’était qu’un passage vers la vie éternelle. Le