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L’espace-temps triangulaire comme scène : Quelques Jours à Lyon :

La Récursivité structurelle

B. 2. L’espace-temps triangulaire comme scène : Quelques Jours à Lyon :

B. 2. 1. La Dynamique des dialectiques

Quelques Jours à Lyon est le seul roman hétérodiégétique de Jean Lods. On sait que cette

troisième personne cache une première personne. Qu’apporte cette troisième personne aux trois dialectiques complémentaires les unes des autres et subtilement intriquées, qui créent la dynamique du texte ? Trois personnages féminins, chacun saisi dans une dualité d’espaces, évoluent sur la scène d’un espace triangulaire et sont présentés tantôt dans une représentation onirique ou fantasmatique, tantôt sont perçus directement dans le champ du réel. Ces trois dialectiques manifestent le caractère essentiel de l’espace dans l’œuvre de Jean Lods. La dynamique qu’elles instaurent peut être figurée par le schéma suivant :

Schéma n°3 : Dialectiques personnages féminins / états psychiques / espace triangulaire

Au cœur de cette dialectique, le récit de rêve, que Gérard Genette identifie, dans Figure III, comme « récit intérieur ». Dans le roman lodsien, ces récits dans le récit reposent sur des métalepses que la narration se garde d’annoncer. Comme le remarque l’éminent critique, l’appréciation de ces glissements permet de proposer des éléments susceptibles de répondre à la question qu’impose ce type de récit : s’agit-il d’un récit de rêve ou d’un récit du moment du rêve ?

Les trois femmes qui règnent dans la vie de Romain constituent chacune un objet du désir, pour le personnage principal ou pour un autre personnage. Chacune a, ou a eu une incidence sur son statut et son devenir d’homme. Hélène, son épouse, avec qui il a un enfant, lui a permis d’être père. Grâce à Ivana, l’amante, il vit ses aspirations profondes. Sonia, la femme de son père, tient lieu de marâtre à distance : ce n’est qu’après la mort de son père qu’elle révèle à Romain comment elle a orchestré son illégitimité. Chaque femme coïncide avec une facette de sa masculinité. C’est aussi pour cette raison que ces figures féminines évoquent « le motif du choix

Rêve : Réalité : Fantasme : France Continentale Grand Nord Ile de La Réunion Ivana Pacek Hélène Durieux Sonia Giroday

des coffrets »55, tel que l’expose Freud. Elles relèvent chacune d’un mode de relation distinct à la femme : Hélène est l’épouse et la génitrice, Ivana représente la compagne, tandis que Sonia est la destructrice. Quelques jours à Lyon est probablement le roman de Jean Lods dans lequel le motif apparaît de la manière la plus explicite. Cela incombe probablement au fait que les trois figures participent de la structure du récit en même temps qu’elles contribuent à révéler l’évolution du

fait de sa filiation : Romain est le fils du grand écrivain admiré de tous. Elle ne veut saisir de lui

personnage. Ces « trois relations inévitables »56 dans la vie de l’homme sont mises en scène selon

un principe particulier sur lequel nous reviendrons : chaque figure féminine suppose la destitution des deux autres doublée d’un échec. Hélène et Sonia représentent le possible-impossible réunionnais, tandis qu’Ivana incarne une Europe créative. La nièce et la tante constituent en fait une seule et même figure ambivalente, la génitrice destructrice : Hélène surprend le personnage par sa ressemblance avec la jeune femme de son père qu’il observait sur les clichés des magazines, toutes deux partagent le même héritage familial. Les évocations de Sonia Giroday mettent en parallèle le fait qu’elle n’a pas eu d’enfant et le pygmalion qu’elle a représenté dans la vie de Simon Rivière : la fabrication de l’homme social, de l’être lumineux dans la sphère sociale s’est élaborée dans la destruction et la négation de sa paternité. Celle-ci est devenue la condition de l’autre. Si Ivana implique, pour Romain, la fidélité à son désir, et donc à soi-même, les deux autres, épouses toutes deux, sont placées sous le signe de la Loi. Moins la Loi du père, moins la Loi divine, que la loi du « clan » Giroday. Sonia est la troisième sœur, née après Marie-Hélène et Claire. Elle se montre destructrice dans la mesure où elle a tout fait pour éloigner Simon de son fils, de même qu’elle a désapprouvé l’union de sa nièce avec Romain. Alors qu’elle n’a jamais connu la maternité, elle n’est que rejet de ce fils « illégitime » et de tout ce qui émane de lui. Il incarne tout ce qui échappe à son contrôle. Le mariage que Romain contracte avec Hélène est une revanche sur la condamnation sans appel de Sonia. L’estime que voue Hélène à son mari semble surtout le

que ce qui est susceptible d’augurer à ses yeux d’une destinée de grand homme. De plus, le sens

55 Sigmund Freud, L’Inquiétante étrangeté et autres essais, Paris, Gallimard, 1988, p. 61. 56 Ibidem, p. 81.

de leur union ressortit à la biographie de Simon Rivière qu’ils réalisent ensemble. Leur relation se construit dans l’ombre de ce père et dans le souvenir idéalisé de l’être qu’il était. Si le personnage principal surmonte le rejet de Sonia en épousant Hélène, ce mariage scelle sa sujétion à la loi familiale. Sur les pas de son père, il se voit contraint de rendre compte de l’admiration de tous à l’égard du personnage public : il vit à chaque instant le fait qu’il présente une réplique minorante de l’écrivain dont l’image médiatique est sublimée. Le motif de la substitution est signe d’un

manque-à-être. L’ordinaire que partage Romain avec Hélène manifeste de façon incessante ce manque à être, que balaie totalement Ivana. Seule cette dernière peut être l’objet du désir de

Romain, jusqu’à la dépendance en / de l’autre, tandis que le jeune homme est exclusivement objet passif dans ses relations avec les deux insulaires. Ainsi constate-t-on que chaque mode de relation avec la femme coïncide avec un mode distinct d’appréhension de soi : Sonia, l’adhésion au rejet ; Hélène, la soumission à la Loi familiale ; Ivana, l’acceptation de soi. Le personnage dépasse la

a Réunion est convoquée par le souvenir ou le rêve, tandis que le Nord, ’abord fantasmé, devient finalement l’espace d’un rêve éveillé en cours.

celle que réalise l’espace reproduction du parcours paternel qu’il avait un temps adoptée : en abandonnant la mère de Romain, Simon Rivière s’est détourné de « l’étape Ivana ». Dans les récits de Jean Lods, le processus de parfaite répétition semble l’apanage exclusif des pères, et non des fils. Comme le schéma ci-dessus le rappelle, chaque femme est saisie dans une dualité d’espaces : Hélène et Sonia, dans celle qui oppose la France Continentale et la France indiaocéanique, tandis que l’Europe continentale d’Ivana annonce le Grand Nord. A chaque fois, ces dualités spatiales correspondent à deux états psychiques distincts. Si la France est l’espace d’où l’on rêve, dans le roman, elle est aussi le lieu dans lequel le personnage principal se voit brutalement confronté au principe de réalité. Même si elles sont appréhendées de façon subjective, comme en témoignent les nombreux indices de focalisation interne, Romain y rencontre chacune des femmes de façon effective. En revanche, L

d

Cette dialectique des figures féminines est complétée par

importe d’observer ces espaces dans leurs relations les uns avec les autres et cela en interrogeant

uée dans un rêve de Romain de passage à Lyon à l’occasion d’une cérémo

la représentation donnée de leur hospitalité (au sens indifférencié du terme) respective. La question de la place repose sur la problématique de l’hospitalité.57La France continentale et la France indiao-céanique, représentant respectivement l’une la réalité, l’autre l’alliance du rêve et du souvenir, n’ont de cesse de manifester « le même dans l’autre », ce qui donne lieu ici à une hospitalité de contraintes. L’espace réunionnais est évoqué dans l’espace continental au moyen de problématiques qui lui sont propres. « Une malbare !... » avait-il entendu dire un jour sa mère avec mépris, parlant avec son amie de la femme de Simon Rivière. » (p. 38) : cette parole surprise

par Romain enfant est émise par sa mère à Lyon. Les Malbares ou Malabares58 sont originaires de

l’Inde du sud et ont partiellement remplacé les nouveaux affranchis qui désertaient les plantations après l’abolition de l’esclavage en 1848. A huit milles kilomètres environ de La Réunion, la mère de Romain prend en charge dans ses jugements le racisme ethnique en usage dans l’île. Pour caractériser l’épouse légitime du père de son enfant, résidante de l’île, la mère du personnage emprunte ses armes à une vision racialiste fréquente dans la société insulaire. L’île fait irruption, dans ce passage, par le verbe et dans toute sa singularité. Cette évocation des Malbares la rend

autre, même si cet autre est totalement pris en charge par la mère. Mais, l’île en France continentale

est également convoq

nie commémorative sur son père, fameux écrivain régional. Ce rêve (séquences 3 et 5 du roman) met en scène le retour post mortem de son père à l’âge mûr dans l’île qu’il avait connue enfant. Il y retrouve celle qui deviendra sa femme, à l’âge de huit puis douze ans, la grande maison des Giroday, les mondanités nécessaires pour maintenir une position influente sur l’économie insulaire. Le quotidien reflète en filigrane la vision stéréotypée de la fameuse « couleur française » chère aux « grands blancs ». La dimension onirique de cette convocation de l’île abolit

Certains éléments de cette analyse ont été exposés dans une communication intitulée « Le motif de « l’Autre de l’Autre » dans l’œuvre de Jean Lods : naissance d’un nouvel engagement ? », le 29 novembre 2003, à l’Institut 57

Français de Londres, lors du colloque international de la Société des Études Postcoloniales Francophones : « Le Postcolonialisme : un nouveau comparatisme ? »

58 Plusieurs graphies de ce terme coexistent dans l’usage, sans que ni l’une ni l’autre ne soit dotée de connotations spécifiques, par conséquent, et sauf erreur de notre part, de façon indifférenciée.

la distance géographique entre l’île et sa métropole, de même que le temps chronologique (cf. infra l’étude de ce scénario onirique). De plus, le rêve fait en métropole permet à l’île de trouver un prolong

celui qui explore le plus av

ement de ce qu’elle fut. Force est de constater qu’à l’exception de ce rêve, dans le passé comme dans le présent lyonnais, l’île tropicale ne fait pas l’objet d’une représentation élaborée, mais donne simplement lieu à des évocations rares.

Trois villes se distinguent dans l’espace triangulaire : Paris, Lyon et Prague. A bien des égards, le cheminement de Romain s’apparente à un parcours initiatique. Ces villes semblent coïncider avec une étape intermédiaire dans ce qui serait la vie d’un artiste et que l’on pourrait désigner comme « le stade de l’art vivant déjà mort ». Dans cette dialectique, la dualité de la France indiaocéanique et de la France continentale fait figure de l’Autre, de sorte que l’espace nordique apparaît comme « l’Autre de l’Autre ». Il symbolise en effet l’espace vierge sans mémoire, apte à accueillir tous les possibles. Le roman lyonnais est, de tous,

ant cet espace triangulaire qui traverse toute l’œuvre. Il nous a paru pertinent d’étudier la spatialité propre à ce texte sans la désolidariser de l’ensemble de la géographie imaginaire propre à l’auteur qu’elle contribue grandement à rendre distincte et à laquelle est consacrée la deuxième partie de notre travail59.

B. 2. 2. Le Rêve du retour du père post-mortem

Dans quelle mesure le rêve du retour du père post mortem dans son île natale apporte-t-il un éclairage précieux quant au lien qu’entretient la métalepse narrative avec la récursivité ? La fantaisie du rêve de Romain mettant en scène Simon adulte évoluant dans son enfance donne à lire une répétition, une auto-reproduction parfaite de l’écrivain enfant, post mortem. Les conditions nécessaires à la réussite de la répétition résident dans la réunion iso-chronotopique de l’enfance, de l’écriture et de la mort. Seule, la vision onirique ou la fantaisie permet un tel processus. La

59 Cf. Deuxième Partie, chapitre 2, l’étude de ces trois villes intitulée « Les Capitales occidentales : la disqualification , p. 332-343.

fantaisie s’étend sur deux chapitres (III et V) interrompus par la reprise du récit. Le rêve s’effectue en deux temps. Dans un premier temps, au chapitre III, Simon mort se rend dans un aéroport désert et prend l’avion pour Saint-Denis. Evnor, le chauffeur (le même prénom est associé à cette fonction dans Le Bleu des vitraux et dans Mademoiselle), vient le chercher avec Sonia âgée de cinq ans. A son réveil, Romain sort de l’hôtel et gagne le lieu de l’exposition sur son père. Il la visite. Le narrateur rapporte les lacunes qu’elle comporte aux yeux du personnage. Séquence 2 du chapitre IV, il répond à l’invitation d’Elisabeth Keller, sa cousine. De nouveau, le présent est tourné vers le passé. Cette visite appelle les souvenirs de ses tentatives d’approcher son père à Paris, pend

iroday : c

ant ses années d’études. Le rêve reprend : Simon revit un soir de fête chez les hapitre V.

G

Deux chapitres de Quelques Jours à Lyon (III et V) relatent le songe du retour dans l’île. Le retour à l’île est réalisé soit exclusivement mentalement, soit physiquement. Il est souvent le fait d’un scénario imaginaire qui puise dans le fonds de la mémoire. Ce motif apparaît dans tous les romans de Jean Lods, à l’exception du Silence des autres et de La Part de l’eau. Dans ces deux romans liminaires, La Réunion n’est pas explicitement évoquée, tandis que les récits suivants la mettent en scène en se gardant de faire de l’île l’espace exclusif dans lequel se déroule l’histoire. Le retour dans l’île y est de préférence le fait du narrateur-personnage ou du personnage adulte. Il revient sur le théâtre de son enfance. Le retour à l’île correspond à un retour dans le temps de l’innocence. Il importe de dégager la fonction de ce retour dans le rêve, dans la vie du rêveur, ainsi que dans l’ensemble du récit.

Remarquons tout d’abord que le fils, Romain Durieux, rêve le retour à l’île de son père mort. Le motif du revenant est fréquent dans les contes populaires de La Réunion et de

Madagascar. La tradition littéraire occidentale du récit de rêve, inaugurée par le songe d’Enée60,

tend à réserver ce motif à la littérature fantastique. Dans Mademoiselle, le personnage du revenant de la mère qui rend visite à son fils le jour anniversaire de la mort, le revisite, de sorte que ce

court roma

à Lyon. En

rvée au rêve, la vérité de sa vie demeure secrète, à l’abri des regards tiers. Il peut

n peut être identifié à un songe. Ce motif est en apparence appauvri dans Quelques Jours effet, le thème du re-tour ne revêt pas la duplicité à laquelle le lecteur occidental est accoutumé (l’âme errante hante l’un de ses proches ou un être de son élection pour obtenir son aide et trouver la paix éternelle). Le revenant lodsien se contente d’effectuer un retour dans un lieu et une époque emblématiques de sa vie, mais sans se soucier des vivants.

Ce dernier récit est le roman qui apporte le plus d’informations sur la fonction des constructions oniriques dans la vie du sujet. Dès ses premières pages, la narration en focalisation interne permet de découvrir le lien qui existe entre les constructions imaginaires et le sentiment de culpabilité : « Il ne comprenait pas ce besoin qu’il avait d’exacerber ses remords par de telles rêveries. » (QJL, p. 28). Non seulement elles maintiennent le sentiment de faute, mais elles l’enrichissent par des détails cruels. Comme si la souffrance générée par l’imaginaire devait l’exonérer de ses responsabilités réelles. Le rêve est déjà présenté comme « libérateur », comme un moyen de lutter contre l’angoisse (ibidem, p. 115). La vie, la vérité de la vie, est ailleurs, dans les constructions oniriques. Celles-ci abondent au point de constituer une donnée essentielle de sa personnalité : « Oui, il avait toujours été un rêveur, plus attaché à son rêve qu’à sa vie. Ou plutôt, sa vraie vie avait été ce qui se passait dans son rêve. » (p. 36). Rése

donc l’élaborer sans rencontrer d’autres limites que celles qu’ils s’imposent. La faiblesse signalée par ces fuites oniriques peut s’avérer une force. Le rêve est pour Romain une manière de penser le monde, de même qu’une façon d’accéder à la réalité, comme cela est précisé page 43. Le rêve lui paraît plus apte à reproduire la vérité de la vie de son père : « […] c’était son contenu qu’il aurait dû mettre noir sur blanc pour rendre compte de la vie de Simon Rivière. » (p. 115). Ces productions imaginaires auraient pu le vouer à une vocation d’écrivain. Mais la narration explique par un paradoxe comment il n’en fut rien : d’une part Romain redoutait la liberté que suppose la créativité, d’autre part l’écriture aurait tué selon lui cette liberté. L’écrit n’est pas perçu comme le résultat d’un compromis, ainsi qu’en témoigne la métaphore filée de l’« oiseau mort » :

« […] écrire ses rêves leur aurait donné une existence d’oiseau mort, définitivement figé par la eux à travers les histoires où ils l’emmenaient. » (p. 43).

L’acte d’écriture est associé à l’acte cynégétique. L’une des particularités du rêve littéraire réside dans le fait qu’il est écrit, composé. Romain sait cette spécificité, comme l’indique la narration en focalisation interne. Selon Romain, écrire le rêve tue le rêve. L’auteur et le narrateur s’apprêtent donc à réaliser ce que le personnage se refuse de faire. Il y a dysphorie entre l’auteur, le narrateur et le personnage. Le choix narratorial de la troisième personne permet au narrateur d’émettre un énoncé qui, retranscrit par l’instance autoriale, est le contraire du souhait du personnage. La distance et le pouvoir pris sur le personnage sont patents. Il faut donc dissocier avec grand soin le contenu du rêve et l’énoncé rapporté qu’en propose le narrateur. Ce choix n’a pas lieu d’être dans les autres romans, écrits à la première personne, ni dans les songes. Ici, le narrateur a la conscience que les personnages n’ont pas. Faut-il s’étonner de la formule « pour tout dire » qui introduit le rêve du retour du père dans son île natale ? Le narrateur affiche à la fois son omniscience et son omnipotence. Il sait la vie de Romain comme il

balle qui le réduit au rang de trophée. Il préférait laisser voler ses oiseaux, il voyageait avec

sait la « postexistence » du père, et il peut verbaliser cette simultanéité. Après le récit du rêve de Romain relatif au retour post

mortem de son père à La Réunion, la métaphore est complétée d’une autre image, empruntée à

l’univers du conte. L’imaginaire travaillé par l’écriture est aussi broyé que les scènes inconscientes remaniées par la conscience :

« […] la matière d’un tel livre, malgré l’espèce d’évidence qu’elle avait pour son esprit, était insaisissable : ces scènes ramenées du fond de lui-même étaient semblables à des poissons des profondeurs, qui paraissent magnifiques à la lumière bleutée des abîmes, mais qui perdent instantanément leur vie et leurs couleurs en arrivant à la surface. » (p. 115).

Le motif de l’animal perdant sa superbe dès qu’on l’extrait de son milieu naturel a fait l’objet de