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L A POPULATION : UNITE ADMINISTRATIVE ET AGGLOMERATION URBAINE

CONCEPTUEL ET DONNEES DISPONIBLES

PHIQUE MARITIME PORT INTERFACE VILLE-PORT VILLE

2.3 LA CONSTITUTION D’UNE BASE DE DONNEES MONDIALES SUR LES VILLES-PORTS, QUESTIONS

2.3.2 La centralité urbaine : taille démographique et réseau urbain

2.3.2.1 L A POPULATION : UNITE ADMINISTRATIVE ET AGGLOMERATION URBAINE

Choix et pertinence des variables

« Parmi les différentes variables que l’on utilise pour mesurer les villes et pour les

comparer entre elles, la plus utilisée est celle de la population. Corrélé à un très grand nombre d’indicateurs, le nombre d’habitants est une variable d’une grande richesse. (…) La richesse de cette variable est donc paradoxale : c’est de n’avoir qu’une très faible signification en soi, mais de résumer en une information simple l’action de plusieurs forces appartenant à des domaines aussi divers que les sciences économiques et sociales, la géographie humaine et physique, l’histoire des civilisations, la politique, voire les sciences naturelles. En d’autres termes, elle représente l’un des paramètres les plus synthétiques de la mesure du fait urbain » (F. MORICONI-EBRARD, 1994).

Nous avons déjà abordé la population dans la partie précédente comme telle : cette variable a de multiples facettes et permet de parler, corrélée à la dimension maritime, de marché local, de point d’ancrage des flux de marchandises ainsi que des activités et des infrastructures liées à ces flux. Elle est donc à même de nous renseigner sur le niveau de centralité théorique atteint par telle ou telle ville-port, et il nous faudra voir en quoi cet aspect de la centralité est corrélé à d’autres variables. Le problème est que la corrélation entre la corrélation entre la taille des villes et celle du niveau de développement n’est ni évidente, ni uniforme, mais simultanément l’usage du critère démographique « peut se suffire à lui-même quand il ne

présente que peu d’écart avec le poids économique des agglomérations » (B. SEMMOUD,

2001).

Sources statistiques sur la population

Etant donné la difficulté de combiner des sources nationales disparates en vue de comparer la population de nos villes-ports, nous avons eu recours à des bases de données mondiales. Les sources statistiques répondant à nos critères ont été conçues par T.

BRINKHOFF (2004), avec la base ‘City Population’ et S. HELDERS (2004) avec ‘World

Gazetteer’. Bien que n’ayant pas publié leurs travaux dans un cadre universitaire, les auteurs

fournissent deux bases qui semblent à la hauteur de celle de F. MORICONI-EBRARD (1994), celle-ci s’arrêtant malheureusement en 1990.

Quelques résultats pour l’année 2000 sont néanmoins disponibles sur le site de Geopolis, mais uniquement pour certains pays européens10. Un autre travail majeur disponible en ligne est celui de J. LAHMEYER (2004) qui fournit, avec sa base ‘Populstat’, la population d’un nombre immense d’entités urbaines du début du dix-neuvième siècle à nos jours pour tous les pays du monde. Enfin une autre base, plus réduite et beaucoup moins renseignée du point de vue des sources et des méthodes de collecte, est disponible également sur Internet : ‘Demographia’ (WENDELL COX CONSULTANCY, 2000).

Pays Ville-port « World Gazet teer » « Cit y Population » « Demographia » Pays Ville-port « World Gazet teer » « Cit y Population » « Demographia »

Japon Tokyo-Yokohama 31139 8134 31200 Usa Baltimore 7713 2601 2076

Usa New York 30286 18603 17800 Japon Fukuoka 4193 1341 1950

Inde Mumbai 17012 11914 17500 Canada Vancouver 1865 1986 1830 Japon Osaka-Kobe-Kyoto 17621 2598 15450 Allemagne Hamburg 3262 1726 1652 Usa Los Angeles 16806 12745 11789 Usa Portland 2286 2016 1583 Argentine Buenos Aires 13076 11453 11200 Suede Stockholm 1622 758 1479 Pakistan Karachi 10537 9339 10100 Bresil Manaus 1593 1527 1400 Bresil Rio de Janeiro 11437 11226 9650 Usa Virginia Beach-Norfolk 1638 1612 1394 Chine Shanghai 12039 - 9000 Uruguay Montevideo 1745 1303 1350 Indonesie Jakarta (Tanjung Priok) 17891 8222 8223 Australie Brisbane 1545 1508 1334

Japon Nagoya 8610 2171 8050 Japon Sendai 1314 1008 1200

Philippines Manila 13790 1581 7948 Danemark Copenhagen 2335 1085 1153

Thailande Bangkok 8838 6320 6357 Uk Liverpool 3612 - 1150

Chine Hong Kong 8190 6708 6311 Australie Perth (Fremantle) 1375 1176 1143 Usa Philadelphia 30286 5751 5149 Japon Kitakyushu 4193 1011 1100

Usa Miami 4990 5232 4919 Japon Hiroshima 1641 1126 1075

Chine Tianjin 6809 - 4491 Irlande Dublin 1018 1004 1075

Nigeria Lagos 9529 5195 4400 Portugal Lisbon 2618 564 1070

Usa Boston 7120 4445 4032 Australie Adelaide 1087 1002 1023 Australie Sydney 4250 3502 3539 Nz Auckland 1104 1087 1023

Chine Wuhan 4496 - 3354 Usa New Orleans 1368 1315 1009

Canada Montreal 3248 3426 3216 Usa Jacksonville 1107 1177 882

Australie Melbourne 3610 3160 3023 Pays-bas Amsterdam 737 735 805

Usa Houston 4710 4986 2902 Usa Honolulu 906 896 718

Espagne Barcelona 3889 1503 2800 Chili Valparaiso 892 267 555

Usa Seattle 3632 3125 2712 Nz Wellington 342 342 312

Singapour Singapore 4591 4017 2705 Canada Halifax 365 359 276 Indonesie Surabaya 3788 2410 2473 Chili Antofagasta 302 293 200 Italie Naples 3612 1004 2325 Canada St. John's NF 173 172 123

Chine Nanjing 3062 - 2140

Tableau 11 : Les sources démographiques pour comparer les agglomérations en 2000.

Nous avons simplement choisi de la faire figurer dans un tableau comparatif (Tab. 11) afin de montrer les différences d’appréciation de la taille démographique des agglomérations urbaines au niveau mondial. Les bases de données en question sont disponibles en ligne sur Internet et présentent l’immense avantage, à l’exception de Démographia, de distinguer les agglomérations des unités administratives. Après comparaison des sources, nous avons donc complété notre base en respectant les critères spatiaux définis dans la partie précédente. Cette comparaison ne fait pas ressortir de différences énormes entre les sources. Nous avons donc utilisé ces sources selon leur spécialisation ; par exemple les sites ‘City Population’ et ‘Populstat’ concernent davantage les unités administratives, tandis que les sites ‘World

Gazetteer’ et ‘Demographia’ s’attachent davantage aux agglomérations morphologiques.

Lorsque la richesse de sources faisait défaut pour certains pays et aux années de comptage, nous avons eu recours aux sources statistiques nationales officielles, surtout en ce qui concerne les unités adminsitratives, que nous avons tenu à distinguer de l’agglomération urbaine.

Description statistique des variables

Les deux types de population ont pu être renseignés aux deux années : il s’agit de la population se trouvant dans l’unité administrative éponyme, ou commune-centre (POP1), et de la population de l’agglomération urbaine au sens morphologique (POP2)11.

1990 2000 POP1 POP2 POP1 POP2

MOYENNE 686 1 654 836 2 070 MAXIMUM 9 925 28 738 11 914 31 139 MINIMUM 0 0 0 0 MEDIANE 208 332 238 400 ECART-TYPE 1 378 4 054 1 678 4 719 MODE 0 0 0 0

Ayant pris en compte une grande diversité de lieux, notamment les ‘ports-terminaux’, il arrive fréquemment que la population urbaine soit nulle au voisinage de celui-ci, d’où un mode et un minimum égaux à 0 (valeur la plus fréquente). Les deux valeurs maximales correspondent aux deux dates à Bombay pour POP1 et à Tokyo pour POP2. Les moyennes respectives sont très

11 D’autres types d’agglomérations existent et sont mesurées statistiquement, mais elles sont le fruit de

définitions nationales arbitraires et bien souvent incomparables d’un pays à l’autre : les « aires urbaines » françaises, les « city-region » britanniques, les « standard metropolitan areas » américaines, etc. ne se recoupent absolument pas dans leur définition et leurs critères.

éloignées des valeurs maximales, d’où une importante dispersion des quatre séries, que l’on retrouve dans le tableau sur les coefficients d’asymétrie et d’aplatissement :

1990 2000 POP1 POP2 POP1 POP2

B1 3,85 4,76 3,77 4,28 B2 19,64 28,74 18,71 23,74

Les données sur la population montrent toutes deux une dissymétrie du côté des valeurs supérieures à la moyenne (B1), et une distribution non normale à cause des valeurs extrêmes (B2).

Cartographie des variables

La cartographie de la population urbaine est intéressante puisque la population littorale du monde est fortement urbanisée, et qu’environ 16% de la population mondiale vit le long des littoraux. Environ 76 pays sur les 123 possédant une façade maritime ont leur ville principale en bordure de mer, et sept habitants sur dix vivent dans une ville de plus de cent mille habitants (D. NOIN, 2000). Ainsi, la comparaison mondiale des villes-ports est aussi un moyen de revenir sur les structures mondiales du peuplement, même si les autres villes sont partiellement absentes de l’échantillon.

Le critère de l’unité administrative (POP1) nous montre plutôt comment les villes sont ‘occupées’, c’est-à-dire nous renseigne sur leur configuration interne, celle du ‘noyau’ ou du ‘centre’ à proprement parler, tandis que la taille de l’agglomération (POP2) relève davantage d’un phénomène d’étalement de l’occupation humaine et d’un effet de concentration. La cartographie de POP1 (Carte 7) donne une idée de la diversité de la concentration des populations urbaines au cœur des villes-ports, d’où la mise en valeur de tendances régionales comme en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud dans le bassin méditerranéen, et d’individualités dans des espaces plus diffus : New-York, Los Angeles, Saint-Pétersbourg, Haydarpasa-Istanbul.

La cartographie de POP2 montre davantage un phénomène de concentration littorale, plus ou moins fort, avec l’Asie en tête (qui a la plus forte proportion de population vivant sur le littoral, d’après D. NOIN, 2000), puis les Amériques du Nord et du Sud ; l’Europe et l’Afrique n’atteignant pas de tels niveaux même si beaucoup de villes principales de ces espaces sont des villes-ports.

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