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L’œuvre de Philippe le Chancelier, théologien et prédicateur

Philippe le Chancelier, un bilan historiographique

2.2 L’œuvre de Philippe le Chancelier, théologien et prédicateur

2.2.1 La recherche sur la Summa de bono

Les spécialistes en philosophie médiévale ont su voir l’importance de la pensée théologique de Philippe le Chancelier. L’édition critique complète de la Summa de bono est due à Niklaus Wicki en 198578. Cette publication fait date car, en plus de mettre ce texte long et complexe à disposition des chercheurs en une édition critique claire, bien des points sont clarifiés : biographie, tradition manuscrite et datation. Cela ne veut pas dire pour autant que cette édition marque le début de la réception moderne de la théologie du Chancelier. La Summa de bono était d’ailleurs déjà partiellement éditée79 et ses aspects les plus novateurs avaient déjà été étudiés en profondeur80.

Les relations de la somme avec la Summa Duacensis81 sont désormais clarifiées : ces fragments d’une somme théologique, collectés dans un manuscrit de Douai (Bibliothèque de la ville 434) présentent une parenté certaine avec la somme de Philippe, de sorte qu’ils ont pu être considérés comme le modèle de Philippe le Chancelier par les uns (notamment Palémon Glorieux) ou comme ébauche à la rédaction définitive que constitue la Summa de bono82. L’antériorité de cette dernière sur la Summa Duacensis, est proposée et fermement démontrée par Niklaus Wicki83. Ainsi, la date de composition supposée de la Summa de bono est avancée vers 1225-1228, c’est- à-dire bien plus tôt que d’autres ne la situaient (peu avant 1236). C’est donc reconnaître une certaine précocité de la somme de Philippe, ce qui fait croître son importance dans le développement de la pensée préscolastique.

78

Niklaus WICKI (éd.), Philippi Cancellarii Parisiensis Summa de bono, 2 vol., Berne, 1985.

79 Éditions partielles de la Somme : Léo W. K

EELER, Ex Summa Philippi Cancellarii Questiones de anima, Aschendorff, 1937 ; Palémon GLORIEUX, « Les 572 Questions du manuscrit de Douai 434 »,

Recherches de théologie ancienne et médiévale, X (1938), p. 123-152 et 225-267 ; Vittorio da CEVA,

De Fide, ex Summa Philippi Cancellarii, +1236, Rome, 1961 ; Timothy C. POTTS, Conscience in

Medieval Philosophy, Cambridge, 1980, p. 12-31 (traduction anglaise) ; Rollen. E. HOUSER, The

Cardinal Virtues : Aquinas, Albert, and Philip the Chancellor, Toronto, 2004, p. 86-117 (traduction

anglaise).

80

Henri POUILLON, « Le premier traité des propriétés transcendantales, la Summa de bono, du Chancelier Philippe », Revue néo-scolastique de philosophie, XLII (1939), p. 40-77 ; Odon LOTTIN, « Le Créateur du traité De synderesis », Revue néo-scolastique de philosophie, XXIX (1927), p. 197-222 ;

Psychologie et morale aux XIIè et XIIIè siècles, 4 vol., Louvain-Gembloux, 1942 ; Walter H. PRINCIPE,

Philip the Chancellor, Theology of the Hypostatic Union, Toronto, 1975.

81 Palémon G

LORIEUX, « La Summa Duacensis », Recherches de théologie ancienne et médiévale, XII (1940), p. 104-135.

82 Victorin D

OUCET, « À travers le manuscrit 434 de Douai », Antonianum, XXVII (1952), p. 531-580.

83

En plus de l’édition de la somme, Niklaus Wicki apporte une contribution importante en publiant un ouvrage de synthèse présentant les thèmes importants de la théologie de Philippe84. Chaque chapitre aborde l’un des thèmes traités dans la Summa

de bono. Ces thèmes sont :

- la définition des « transcendantaux », ces principes premiers que sont l’Un, le Vrai et le Bien85 ;

- le problème de l’éternité du monde86 ;

- la nature des êtres et la substance des anges87 ;

- la composition de l’âme et le rôle de la syndérèse et du libre arbitre88 ; - la connaissance et l’intellectus agens89.

Il n’est pas le lieu ici, et cela dépasserait grandement nos compétences, de faire l’exposé de ces différents thèmes. Du point de vue de l’histoire des idées, il est important de noter que Philippe le Chancelier apparaît comme un conciliateur qui s’applique à faire une synthèse originale des autorités. Il appartient à cette première génération scolastique où l’on commence à constater l’intégration et l’assimilation de la pensée aristotélicienne. Son influence sur les théologiens est réelle concernant les questions exposées plus haut. On retrouve ses idées originales chez les plus grands penseurs du XIIIe siècle, notamment chez Albert le Grand et Thomas d’Aquin90 mais

aussi dans la philosophie franciscaine, chez Bonaventure entre autres91.

84 Niklaus W

ICKI, Die Philosophie Philipps des Kanzlers, Fribourg, 2005.

85 Le sujet avait déjà été traité par Henri P

OUILLON. Jan A. AERTSEN a approfondi la question dans « The Beginning of the Doctrine of the Trancendentals in Philip the Chancellor (ca. 1230) », Mediaevalia,

Textos e Estudos, VII-VIII (1995), p. 269-286.

86 Pour un exposé plus large du problème, voir Richard C. D

ALES, « Early Latin Discussions of the Eternity of the Word in the Thirteenth Century », Traditio, XLIII (1987), p. 171-197.

87

Walter H. PRINCIPE, op. cit.

88 Ce problème est mieux connu, grâce à Odon Lottin. Voir aussi Christian T

ROTTMAN, « Comedit,

deditque viro suo. La syndérèse entre sensualité et intellect dans la théologie morale au tournant du

second quart du XIIIe siècle », Corpo e Anima, sensi interni e intelletto dai secoli XIII-XIV ai post-

cartesiani e spinoziani, Turnhout, 2005, p. 161-187.

89

Niklaus WICKI, « Die ‘intellectus agens’-Lehre Philipps des Kanzlers (+1236) », Theologische

Zeitschrift, VL (1989), p. 160-174.

90 Odon L

OTTIN, « L’influence littéraire de Chancelier Philippe sur les théologiens préthomistes »,

Recherches de théologie ancienne et médiévale, II (1930), p. 311-326 ; voir aussi Jean-Pierre TORRELL, « La Summa duacensis et Philippe le Chancelier. Contribution à l’histoire du traité de la prophétie »,

Revue thomiste, LXXV (1975), p. 67-94.

91 Voir Christian T

ROTTMAN, op. cit., p. 177 sq. Philippe le Chancelier est présenté comme l’initiateur de l’école volontariste franciscaine par son interprétation de la syndérèse.

2.2.2 Philippe le Chancelier, prédicateur

Le sermon médiéval est un document complexe. Son étude relève autant de l’histoire littéraire que des sciences historiques. La richesse qu’il représente est souvent difficile à cerner et à apprécier, ce qui explique probablement que cette matière littéraire ait attendu longtemps pour être considérée à sa juste valeur par les historiens. En effet, le texte est difficilement exploitable directement par celui qui cherche des informations sur la société et les Hommes à un moment donné. Le prédicateur n’a pas souci d’objectivité et l’interprétation des données historiques lues dans les sermons exige un certain recul.

À la fin du XIXe siècle, alors que la majorité des savants s’accordent à trouver les sermons obscurs et sans valeur, plusieurs historiens se sont penchés sur la prédication médiévale92. Ils fournissent un important travail de défrichage, de recensement de la matière et du travail à accomplir. Dans La Chaire française au

Moyen Âge, Albert Lecoy de La Marche fait part d’un enthousiasme certain à l’égard de

la matière littéraire qu’il explore, tout en affrontant des problèmes historiques qui font encore débat aujourd’hui. La question de la langue des sermons est vivement posée. Les querelles naissent de la difficulté de comprendre la pratique effective de la prédication. Quel était l’auditoire des sermons latins et que comprenait-il ? C’est en effet le désir de donner une image vivante de la prédication réelle qui semble animer ces historiens. Ces travaux s’attachent également à restituer l’image de la société véhiculée dans les sermons en faisant le recensement des thèmes abordés. Leur tâche est donc double et immense, considérant les sermons tant par leur forme que par leur contenu. En dépit de la qualité et de l’intérêt suscité par ces recherches, peu d’historiens se sont immédiatement engagés dans les voies ouvertes par ces pionniers.

Pendant longtemps, les sermons sont appréciés pour les informations sur les événements historiques et les faits sociaux qu’ils relatent. L’observation littéraire et stylistique du sermon existe, signalant l’originalité du savoir-faire rhétorique des prédicateurs mais de tels travaux sont encore rares93. Le tournant dans l’histoire de

92 Louis B

OURGAIN, La chaire française au XIIè siècle d’après les manuscrits, Paris, 1879 ; Albert LECOY DE LA MARCHE, La chaire française au Moyen Age, spécialement au XIIIème siècle, Paris, 1886. Le début de l’ouvrage présente tous les prédicateurs de la période. Philippe « de Grève » fait l’objet d’une courte page reprenant les éléments biographiques déjà connus (p. 94-95).

93 Étienne G

ILSON, « Michel Menot et la technique du sermon médiéval », Revue d’histoire franciscaine, II (1925), p. 301-350, rééd. Les idées et les lettres, Paris, (1932), p. 93-134.

l’étude des sermons médiévaux est probablement dû au travail de catalogage monumental effectué par Johannes Baptist Schneyer94. Les sermons y sont classés par auteurs ou par incipit (thèmes). Malgré certaines erreurs et omissions dues à la masse des documents pris en compte et l’immensité de la tâche, son Repertorium reste un outil indispensable pour tout travail sur la prédication, de telle sorte qu’il est possible de discerner deux époques dans la recherche : un avant et un après Schneyer95. On y découvre que Philippe le Chancelier figure parmi les prédicateurs les plus prolifiques. Le répertoire dénombre pas moins de 723 sermons reliés à son nom par les sources.

Dix ans avant l’édition de son répertoire, Johannes Baptist Schneyer avait déjà publié une étude sur la prédication de Philippe96. C’est, encore aujourd’hui, la publication la plus conséquente consacrée à ce prédicateur. Les sermons sont lus comme une source de renseignements sur l’époque et les mœurs observées par l’œil sévère du Chancelier de Notre-Dame. J. B. Schneyer cite d’ailleurs, en matière de préambule à sa recherche, un passage de l’historien français Charles Langlois où le prédicateur est comparé à un journaliste moderne97. Le prédicateur, explique J. B. Schneyer, doit abandonner un temps la langue des écoles lorsqu’il prêche et ouvrir son cœur pour gagner celui de son auditoire. La critique des mœurs que l’on peut lire chez Philippe le Chancelier est donc un bon moyen de connaître la société. Les différents thèmes abordés dans la prédication du Chancelier sont présentés successivement. C’est aussi le caractère de Philippe, déjà l’objet de tant de commentaires, que Schneyer cherche à préciser. En cela il ne fait que conforter l’image de sévérité et d’homme de caractère assez peu sympathique transmise par la tradition historique.

Les recherches plus récentes des historiens de la prédication ont largement renouvelé le regard que l’on peut porter sur ces textes et la multiplicité des lectures qui peuvent en être faites. En effet, à partir des années 1970, la recherche qui se penche sur les sermons change ou plutôt élargit ses modes d’approche de la matière historique. Ce sont surtout les travaux de Louis-Jacques Bataillon qui inaugurent cette impulsion

94

Johannes Baptist SCHNEYER, Repertorium der lateinischen Sermones des Mittelalters für die Zeit von

1150-1350, 11 vol., Münster, 1972; les pages 818 à 869 du volume 4 sont consacrées à Philippe le

Chancelier.

95 Pour une approche historiographique de la recherche sur la prédication, voir Carolyn M

UESSIG, « Sermon, Preacher and Society in the Middle Ages », Journal of Medieval History, XXVIII (2002), p. 73-91.

96 Johannes Baptist S

CHNEYER, Die Sittenkritik in den Predigten Philipps des Kanzlers, Münster, 1962.

97 Op. cit., p. 30. Citation de Charles V. Langlois, La vie en France au Moyen Âge de la fin du XIIe au

nouvelle98. Le sermon est intégré dans un ensemble d’éléments qui informent à son sujet et enrichissent la documentation historique : le type de collection auquel il appartient, la nature véritable du document manuscrit (notes à l’audition, plan, projet ou collation a posteriori), le mode de transmission et l’utilisation de ce document écrit, les outils employés lors de son élaboration, les citations explicites et implicites. Le croisement de ces différents aspects du texte amène à mieux connaître la prédication telle qu’elle était prononcée et vécue. Le XIIIe siècle est, à cet égard, une période du plus grand intérêt car les formes et les modalités de la prédication sont fondamentalement modifiées99. Malheureusement, il n’existe encore aucune étude générale s’appropriant l’immense corpus de sermons de Philippe le Chancelier et bénéficiant de cette lecture plus anthropologique.

L’édition complète des sermons de Philippe reste également à faire. Seule la

Summa super Psalterium (ou Distinctiones super Psalterium) et ses 330 sermons font

l’objet d’une publication ancienne100. Les textes de ce recueil ne sont pas à proprement parler des discours prêchés, mais plutôt un assemblage de matériau pour la prédication sous la forme de sermons sur les versets des psaumes. Ces « sermons » adoptent des formes très différentes, ce qui en fait une collection très hétérogène. Il est certain que ces textes n’ont pas pu être prononcés en l’état. Pour ce qui est des sermons qui ont été vraisemblablement prononcés par Philippe le Chancelier en sa qualité de maître à l’Université, le nombre de publications qui lui sont consacrées est encore peu élevé au vu de la quantité et de l’intérêt de ces textes. Un certain nombre d’entre eux ont été publiés dans des articles qui s’accompagnent souvent de riches analyses (voir tableau 1 ci-dessous p. 51). Marie-Madeleine Davy a largement contribué à attirer l’attention sur l’intérêt de la prédication et de ses transformations au début du XIIIe siècle par son travail d’édition d’un corpus de textes bien défini localement et chronologiquement101. Elle fait également une présentation très complète de la prédication universitaire reflétée par son corpus : les occasions, l’enseignement et l’importance de la prédication à

98 Les articles fondateurs du père Louis-Jacques B

ATAILLON sont rassemblés dans La prédication au XIIIe

siècle en France et en Italie : études et documents, Aldershot, 1993.

99

Les ouvrages généraux sur la période sont : Jean LONGERE, La prédication médiévale, Paris, 1983, et surtout Nicole BERIOU, L’avènement des maîtres de la Parole, la prédication à Paris au XIIIè siècle, 2 vol., Paris, 1998.

100

Josse BADE (éd), Philippi de Greve cancellarii Parisiensis in Psalterium Davidicum CCCXXX

Sermones, Paris, 1523. Nous tenons à remercier Nicole Bériou pour avoir fait réaliser et mis à notre

disposition un microfilm et une saisie informatique de cette édition.

101 Marie-Madeleine D

AVY, Les sermons universitaires parisiens de 1230-1231, Paris, 1931. Il s’agit de 84 sermons collectés dans le manuscrit BnF, n.a.l. 338. Notice sur Philippe le Chancelier : p. 125-128.

l’Université, les techniques de construction des sermons. Parmi les textes qu’elle publie, trois sont attribuées à Philippe le Chancelier, deux compris dans la collection du manuscrit Paris, BnF, n.a.l. 338 et un troisième d’un intérêt particulier pour la compréhension des grèves universitaires de 1229-1230102.

La multiplicité des lieux, des occasions et des auditoires pour lesquels Philippe le Chancelier a prêché est encore peu perceptible, tant il reste de sermons inexplorés. D’un point de vue formel, la prédication de Philippe le Chancelier appartient à une génération de transition. En effet, durant le XIIIe siècle, un certain nombre de règles de composition pour une prédication efficace se mettent en place. Les textes de Philippe ne correspondent pas encore aux standards de la prédication universitaire qui sont en cours d’élaboration et reflètent des manières de faire plus anciennes103. Par exemple, l’usage du prothème, partie rhétorique qui fait matière d’introduction ne se rencontre que rarement dans ses sermons. En revanche, les commentateurs soulignent souvent l’intérêt des images et des métaphores qu’il développe104. Pour les historiens de la prédication, la mise en évidence de ces réseaux d’images dans les sermons aide à construire l’histoire des mentalités. Par exemple, la prédication de croisade du Chancelier telle que l’étudie Nicole Bériou105 nous éclaire plus sur les intentions profondes et les mentalités que sur les faits eux-mêmes. L’absence d’édition complète et de travail critique sur les textes reste cependant une difficulté certaine pour mener ce type d’étude thématique. Le

102 Il s’agit d’un sermon conservé dans le manuscrit d’Avranches, BM lat. 132 (f°340), très souvent cité

d’après l’édition de M.-M. Davy. Il a très justement intéressé le musicologue Thomas B. PAYNE qui le compare à un conduit de Notre-Dame (« Aurelianis civitas : Student Unrest in Medieval France and a Conductus by Philip the Chancellor », Speculum, LXXV/3 (2000), p. 589-714). Pour l’histoire de l’Université, voir Louis-Jacques BATAILLON, « Les crises de l’Université de Paris d’après les sermons universitaires », Die Auseinandersetzungen an der Pariser Universität im XIII. Jahrhundert, Berlin- New York, 1976, p. 159-176, repris dans La prédication au XIIIe siècle en France et en Italie : études

et documents, Aldershot, 1993.

103 Nicole B

ÉRIOU, op. cit., p. 158 : « Prédicateur formé au tournant du siècle, il [Philippe le Chancelier] garde certaines manières de faire propres à sa génération. Il recourt ainsi volontiers à la formule

sequitur pour marquer la progression dans son explication du thème.[...] il préfère à l’exposition stricte

du verset thématique un exposé ample, nourri de l’exégèse selon les quatre sens. »

104 Voir les études sur des thèmes particuliers : Nicole B

ÉRIOU, « La Madeleine dans les sermons parisiens du XIIIe siècle », La Madeleine (VIIIe-XIIIe siècle), Mélanges de l’École française de Rome. Moyen-

Age, Temps modernes, CIV/1 (1992), p. 269-340 ; « Pellem pro pelle. Les sermons pour la fête de saint

Barthélemy au XIIIe siècle », La pelle umana. The Human Skin, Florence, 2005, p. 267-284. Carla CASAGRANDE, « Le calame du Saint-esprit, grâce et rhétorique dans la prédication au XIIIe siècle », La

parole du prédicateur, Ve-XVe siècle, éd. Rosa Maria DESSI et Michel LAUWERS, Nice, 1997, p. 235- 254.

105

Nicole BÉRIOU, « La prédication de croisade de Philippe le Chancelier et d’Eudes de Châteauroux en 1226 », La prédication en Pays d’Oc (XIIe-début XVe siècle), Toulouse, 1997, p. 85-109. Sur le même

sujet, Christoph MAIER, « Crisis, Liturgy and the Crusade in the 12th and 13th Centuries », The Journal

of Ecclesiastical History, XCVIII (1997), p. 626-657, avec de longues citations de sermons inédits en

nombre des sermons édités est trop restreint pour que l’on puisse s’en contenter. Le tableau 1 donne les incipit des sermons publiés à l’occasion d’ouvrages ou articles consacrés à la prédication de Philippe le Chancelier :

Tableau 1

Liste des sermons de Philippe le Chancelier dans les éditions modernes

Incipit (thème et début du sermon)106 Références de l’édition Rep.107

In Johanne, XIII : « Surgit ad coena et ponit vestimenta sua, et cum accepisset linteum praecinxit se. Deinde mittit aquam in pelvim, et coepit lavare pedes discipulorum, et extergere linteo quo erat praecinctus. » Dominus noster Jesus Christus de hoc mundo transiturus ad Patrem, duas virtutes videlicet caritatem et humilitatem discipulis suis commendavit, caritatem in coena, humilitatem in ablutione pedum.

Marie-MadeleineDAVY, Les

sermons universitaires parisiens de 1230-1231, Paris, 1931, p. 154-160.

181

In Actus, XII : « Misit Herodes rex manus ut affligeret quosdam de ecclesia, etc. » usque ibi « et de omni expectatione plebis Judaeorum ». In his verbis octo notantur : primum est qualiter diabolus sollicitus sit circa dejectionem praelatorum…

Marie-MadeleineDAVY, Les

sermons universitaires parisiens de 1230-1231, Paris, 1931, p. 160-166.

226

« Cum ierit vir ad dormiendum, nota locum ubi dormierit, veniesque et discooperies pallium qui operitur ex parte pedum et projicies te et ibi jacebis. »

Ruth, III. Legitur in libro de Natura Animalium quod

apes, licet multum diligant loca sua tamen si alvearia sua…

Marie-MadeleineDAVY, Les

sermons universitaires parisiens de 1230-1231, Paris, 1931, p. 167-176.

315

Dixit Dominus ad Iosue : « Leva clipeum qui in manu tua est contra urbem Hay, quoniam tibi tradam eam », Iosue VIII. Dicitur Ysais XXXIII : Angeli pacis amare flebant. Dissipate sunt vie, cessavit transiens per semitam, irritum factum est pactum ». Angeli pacis sunt sacerdotes et clerici, qui videntes pacem matris Ecclesie turbari flere debent amare, …

NiklausWICKI, Die Philosophie

Philipps des Kanzlers, Fribourg,

2005, p. 181-188.

269

« Mulier amicta sole, luna sub pedibus eius, in capite eius corona XII stellarum clamat et cruciatur, ut pariat » Apoc. XII (1-2), quia iuxta verbum Is. (37-3) « dies tribulationis et angustie, correptionis et blasphemie dies hec, quia venerunt filii usque ad patrum et non est virtus pariendi ». Mirum autem unde cruciatur. Unde dolor in partu, cum ecclesie electio partui beate virginis debeat comparari.

NiklausWICKI, « Philipp der Kanzler und die Pariser Bischofswahl von 1227/1228 »,

Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie, V

(1958), p. 323-326.

193

Cum recumberet Iesus etc. (Mc 14, 3) ecce mulier, Luc VII (7, 37) etc. Primum pertinet ad solempnitatem sancti Victoris, secundum ad festum beate peccatricis, utrumque ad statum religiosi claustralis.

NicoleBERIOU, « La Madeleine dans les sermons parisiens du XIIIe siècle », Mélanges de l’École

française de Rome Moyen Age,

CIV/1 (1992), p. 311-318.

219

106 Les normes d’édition sont celles des éditeurs respectifs. 107

Aedificabunt tibi filii peregrinorum muros tuos, et reges