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DEVELOPPEMENT DURABLE ET VALORISATION DES PFNL, ETAT DES LIEUX EN CHIQUITANIE

3. La valorisation des PFNL dans les Terres Basses de Bolivie

3.2. L’appui à la valorisation des produits de Dipteryx alata

3.2.4. Historique de l’appui à la valorisation de Dipteryx alata

Si Dipteryx alata a été choisi par la FCBC pour faire l’objet d’un projet, c’est parce qu’il réunit plusieurs facteurs clés. D’une part c’est un arbre natif de la Chiquitanie et donc représentatif de cette région, avec lequel les populations locales sont familiarisées. Les connaissances des populations locales sur Dipteryx alata ont d’ailleurs aidés à la conception des projets et peut-être également à leur appropriation. Notons que l’aspect de revalorisation des pratiques et savoirs locaux, qui est une préoccupation croissante dans le milieu des bailleurs internationaux pour le développement, a surement pesé dans l’obtention de financement. D’autre part D. alata offre une multitude de services environnementaux et de PFNL, qui n’impliquent pas l’élimination de l’individu et offrent alors de meilleures possibilités de gestion durable d’un point de vue écologique. Parmi tous ces produits, l’amande en particulier possède un grand potentiel commercial dans la mesure où elle pourrait s’intégrer sur le marché croissant des « fruits à coque » national et international. L’expérience brésilienne de valorisation commerciale de D. alata a d’ailleurs servi à orienter les projets pour la Chiquitanie. Finalement le potentiel de D. alata en plantation dans des systèmes agro-forestiers a également motivé certains appuis.

Le tableau suivant retrace l’historique des appuis à la valorisation de D. alata. Précisons que nous avons nous-même été présents en Bolivie durant l’année 2009, puis de 2011 à mi-2014, ce qui nous a permis d’assister personnellement à un grand nombre des activités décrites.

Tableau 9 : Historique des appuis à la filière de l’amande

Événements marquants Détails

2004

(1) Création du Programme Ressources Sylvestres de la FCBC (2) Premiers essais de transformation d’amande

(1) Dès sa création en 2004, le Programme Ressources Sylvestres de la FCBC commence à inventorier les PFNL chiquitaniens semblant avoir du potentiel pour la commercialisation. Parmi les produits sélectionnés, citons les huiles de copaibo (Copaifera

langsdorfii) et de pesoé (Pterodon emarginatus) aux

propriétés médicinales, l’huile de cusi (Atallea sp.) aux propriétés médicinales et cosmétiques, les feuilles de chamular (Rudgea viburnoides) servant à l’élaboration d’infusion diurétiques, et bien sûr l’amande chiquitanienne (Dipteryx alata).

(2) En octobre 2004, la FCBC et l’association de producteurs Minga signent une convention pour la réalisation de premiers essais de transformation

à Minga d’amande chiquitanienne dans les installations de Minga.

2005

(3) Observation de l’expérience brésilienne et élaboration des premières

quebradoras

(3) L’année suivante, le responsable du Programme Ressources Sylvestres voyage à Goiás au Brésil afin de connaître l’organisation des filières brésiliennes des produits de D. alata et les technologies employées pour l’extraction des amandes. A son retour commence l’élaboration de machines spécifiques pour l’extraction d’amandes (les

quebradoras).

2006

(4) Première collecte d’amandes (commune de

San Ignacio – 1 471 kg)

(4) En Juin-Juillet 2006, les techniciens de Minga et les membres de plusieurs communautés chiquitaniennes de la commune de San Ignacio sont formés à l’utilisation de ces machines, en même temps que leur est communiquée l’intention de Minga de leur acheter les amandes qu’ils récolteront. Entre août et octobre 2006 se réalise la première collecte d’amandes dans ces communautés. 1 471 kg d’amandes crues sont obtenus lors de cette première campagne.

2007

(5) Mise en place d’une ligne de transformation d’amandes à Minga

(6) Lancement du projet UE1 par la FCBC, incluant la

valorisation de PFNL

(7) Première présentation de l’amande au public durant

l’EXPOFOREST

(8) Deuxième collecte d’amandes (commune de

(5) En janvier 2007, Minga met en place la première ligne de transformation d’amandes en acquérant du matériel spécifique (congélateur, four) grâce à un financement de la FCBC.

(6) Le mois suivant, la recherche de financement par la FCBC aboutit et commence alors l’exécution du projet UE150. Au fil du temps, l’équipe de travail s’étoffera pour compter jusqu’à presque une dizaine de membres en 2012 : ingénieur en aliments, ingénieur forestier, spécialiste de commercialisation, etc.

(7) En mars 2007, l’amande chiquitanienne est présentée au public durant l’EXPOFOREST, foire ayant lieu annuellement à Santa Cruz de la Sierra. Elle y sera représentée et commercialisée tous les ans.

(8) A partir d’août 2007 se déroule la deuxième collecte d’amandes dans la commune de San Ignacio. Minga n’ayant réussit à vendre qu’une petite partie des

50

Projet intitulé « Conservation et développement forestier de l’écorégion de la forêt sèche chiquitanienne (Bolivie et Paraguay) », au budget de près de 3,5 millions d’euros financé à 80% par la Commission Européenne.

San Ignacio, 90kg)

(9) Présentation de la ligne publicitaire de l’amande chiquitanienne durant la

foire de l’Orquidée

(10) Premier point de vente fixe d’amandes à Santa

Cruz : Naturalia

amandes récoltées l’année précédente, elle achète moins de 90 kilos et arrête rapidement la campagne de collecte, laissant de nombreux producteurs avec leurs amandes sur les bras.

(9) La ligne publicitaire de l’amande chiquitanienne (emballages, tracts, banderole, etc.) est élaborée avec des fonds de la FCBC et présentée en octobre 2007 lors du Festival de l’orchidée à Santa Cruz de la Sierra.

(10) Minga initie une relation commerciale avec Naturalia, une boutique de Santa Cruz de la Sierra spécialisée dans la vente d’aliments diététiques.

2008

(11) Amélioration de la ligne de transformation et

acquisition d’un fond de collecte par Minga

(12) Troisième collecte d’amandes (commune de San Ignacio, Concepción et

Lomerio – 1 490 kilos)

(13) Commercialisation d’amandes durant la foire

EXPOCRUZ

(11) Minga continue de s’équiper pour la transformation et le stockage d’amandes, grâce à un financement de la Commune de San Ignacio en juillet 2008 et à un crédit accordé par FONDO RURAL en août 2008 qui la dote également de fonds pour l’achat d’amandes.

(12) Entre août et novembre 2008 se réalise la troisième collecte d’amandes, qui s’étend pour la première fois aux communes de Concepción et Lomerio en plus de celle de San Ignacio. Ces communes se révèlent productives et un total de 1490 kilos d’amandes crues sont récoltées.

(13) En septembre 2008, l’amande est présentée et commercialisée durant la foire internationale EXPOCRUZ de Santa Cruz de la Sierra, elle y sera ensuite représentée chaque année.

2009

(14) Don de quebradoras et de charrettes à plusieurs communautés de Concepción (15) Quatrième collecte d’amandes (1 236 kilos)

(14) En juillet 2009, la commune de Concepción finance l’achat de charrettes et de quebradoras, qui seront distribuées à plusieurs de ses communautés productrices d’amandes afin de faciliter le transport et l’extraction de celles-ci.

(15) Entre août et octobre 2009 se réalise la quatrième collecte d’amandes, qui s’étend de nouveau aux communes de San Ignacio, Concepción et Lomerio.

2010

(16) Lancement du projet UE2 de la FCBC (17) Lancement du projet PAR, de plantation d'amandiers (commune de San Ignacio) (18) Cinquième collecte d’amandes (1 080 kilos) - Essai de mise en place de

centres de collecte

(19) Diversification des produits à base d’amande

(16) A partir de février 2010 la FCBC commence l’exécution du projet UE251, qui vient effectuer la continuité du projet UE1.

(17) Par ailleurs en mars 2010, deux ans après les premières démarches, se réalise le lancement du Projet Alliances Rurales (PAR)52, qui « allie » Minga avec la boutique Naturalia. Ce projet va permettre la mise en place de pépinières et la plantation d’amandiers dans neufs communautés de la commune de San Ignacio.

(18) La cinquième collecte d’amandes se réalise dans les mêmes communes que l’année précédente, d’août à octobre 2010, Minga obtenant 1 080 kilos. Le système de centre de collecte est testé dans quatre communautés.

(19) Minga continue d’améliorer sa ligne de production et met au point de nouveaux produits à base d’amande comme l ‘amande grillée salée, l’huile d’amande ou encore la farine d’amande pour la réalisation de galettes, de chicha, etc.

2011

(20) Lancement du projet de la MMCh pour la plantation et gestion d’amandiers (21) Sixième collecte d’amandes (4 133 kilos), incluant la commune de San José - Le système de centres de collecte est étendu à toute la zone de

(20) En mai 2011, la communauté de communes chiquitanienne (MMCh) obtient un financement pour l’exécution d’un projet53 de plantation d’amandiers et leur gestion sylvicole, ainsi que la mise en place d’un ample système de 26 centres de collecte. Le projet s’étend aux communes de San Ignacio, Concepción et San José. Il inclut non seulement les communautés indigènes mais aussi les propriétaires éleveurs et les communautés interculturelles.

(21) D’août à octobre 2011 se réalise la sixième collecte d’amande, au travers de centres de collecte qui ont été mis en place avec succès dans toute la zone de production. La participation est forte et la campagne de collecte se clôture avec 4 133 kilos d’amandes crues. Pour la première fois la commune de San José est incluse mais ses résultats sont

51 Projet intitulé « Développement économique local, emploi digne et ressources sylvestres en Chiquitanie », au budget de près de 600 000 € à 80% financé par la Commission Européenne.

52

Projet d’Alliance Minga-Naturalia, au budget d’un peu plus de 600 000 Bs, financés à 70% par le ministère bolivien du développement rural, de l’agro-élevage et de l’environnement

53

Projet intitulé « Mitigation de la vulnérabilité socio-économique et environnementale au changement climatique dans les communes de Concepción, San Ignacio de Velasco et San José de Chiquitos, à travers la gestion et l’incorporation de l’amandier chiquitanien dans des systèmes sylvo-pastoraux et agro-forestiers », au budget de près de 2 millions de Bolivianos, financés à 50% par la coopération Suisse (programme Concertar).

production

(22) Création d’un site web promotionnel et engagement d’un vendeur

décevants.

(22) Avec des fonds du projet UE2, un site web est créé pour la présentation des PFNL appuyés par le projet, et un vendeur est engagé à Santa Cruz pour leur commercialisation au niveau départemental et national.

2012

(23) 220 ha sont enrichis en amandiers au travers du projet de la MMCh (24) Dans 200 ha de végétation les amandiers

sont soumis à des traitements sylviculturaux au travers du projet de la MMCh (25) Renforcement de la promotion et commercialisation avec un financement de l’AOPEB (26) Obtention du registre sanitaire SENASAG par

Minga pour l’amande chiquitanienne

(27) Augmentation du fond de collecte pour 6 tonnes.

Septième collecte d’amandes (3 424 kilos)

(23) En zvril 2012 se finalise la saison de plantation d’amandiers 2011-12 (commencée en novembre) avec 220 ha. Dans plusieurs communautés de San Ignacio la plantation d’amandiers promue par le projet de la MMCh se réalise en synergie avec le projet « Chaco bloque », qui consiste en l’habilitation de zones agricoles « en bloc » avec l’appui de la commune. Un suivi est également réalisé aux plantations du projet PAR. (24) Durant l’année 2012, au travers du projet de

la MMCh, 200 ha de végétation naturelle sont soumis à une gestion sylviculturale, principalement sur les terres de communautés indigènes, afin d’y améliorer les conditions de croissance des amandiers.

(25) Minga obtient un financement (208 000 Bs prévus) de l’Association d’Organisations de Producteurs Écologiques de Bolivia (AOPEB) pour renforcer la promotion et la commercialisation de ses produits dont l’amande chiquitanienne. Cela devait permettre de payer le gérant de Minga, un responsable de commercialisation et un vendeur entre juin et décembre 2012 ; ainsi que d’élaborer du matériel de promotion.

(26) En Septembre 2012 Minga obtient le registre sanitaire pour ses produits à base d’amande chiquitanienne auprès de la SENASAG, ce qui lui permet de commercialiser légalement ses produits à l’échelle nationale.

(27) Le fond de collecte prêté au travers du projet exécuté par la MMCh, prévu initialement pour 4 tonnes, est augmenté à 6 tonnes. Grâce à ce fond se réalise la septième collecte d’amandes dans les mêmes communes que l’année précédente, entre septembre et novembre 2012, Minga obtenant finalement 3 424 kg d’amandes crues.

(28) Minga continue d’améliorer ses infrastructures et sa ligne de production grâce au

(28) Isolement et amélioration de la ligne

de transformation à Minga

financement de la coopération suisse: la ligne de production de l’amande est séparée de celle du café, de nouveaux emballages aluminisés sont utilisés pour commercialiser l’amande et un moulin spécial est mis au point en novembre 2012 pour obtenir une farine d’amande plus fine et homogène.

2013

(29) 80 ha sont enrichis en amandiers au travers du projet de la MMCh (30) Dans quelques communautés les amandiers continuent

d’être soumis à des traitements sylviculturaux

(31) Plantation monoculturale de 500 amandiers par un privé près de Santa Cruz de la Sierra (32) Paralysation du projet de la MMCh (33) Échange d’expérience avec le Brésil (34) Huitième collecte d’amandes réalisée séparément dans les différentes communes

(29) La plantation d’amandiers appuyée par le projet de la MMCh est étendue à 80 ha supplémentaires. Dans plusieurs communautés et colonies de San Ignacio et Concepción, la plantation d’amandier se réalise en synergie avec des projets « ProTierra », d’appui à l’agro-élevage, développés par le gouvernement national avec des financements de la Banque Mondiale.

(30) La gestion sylvicole est continuée dans les communautés bénéficiant du matériel doté par le projet PAR, avec l’assistance des techniciens du projet de la MMCh.

(31) Le propriétaire de l’entreprise Serazul Verdeser (SER), qui souhaite investir dans la filière de l’amande, se procure des semences auprès de la commune de Concepción et sème 500 amandiers en monoculture sur des terres auparavant consacrées au soja, dans sa propriété privée proche de Santa Cruz de la Sierra.

(32) Suite à un changement de la présidence et du gestionnaire de la MMCh, les projets de l’institution se paralysent. L’appui à la plantation d’amandiers n’est plus assuré, tandis que la construction d’une chambre froide dans les installations de Minga et la mise en place du fond rotatif pour la collecte d’amandes sont paralysées. (33) Du 25 Juin au 5 juillet 2013, le responsable

du Programme Ressources Sylvestres de la FCBC et la doctorante réalisent une mission de recherche au Brésil (Brasilia et État de Goiás), afin d’observer les initiatives locales de valorisation de D. alata et autres PFNL.

(34) Minga ne disposant que de peu de fonds pour l’achat d’amandes, seuls trois centres de collecte sont ouverts en fin de saison (octobre) dans la commune de San Ignacio. Minga obtient un total d’un peu moins de 100 kilos d’amandes. La mairie

(35) Apparition d’un nouveau transformateur privé (36) L’amande chiquitanienne commence à être commercialisée en supermarché (37) Réalisation et diffusion d’un Spot publicitaire de l’amande chiquitanienne

de Concepción met quant à elle des fonds à la disposition des centres de collecte d’amandes de Concepción et Lomerio, et obtient un total d’environ 500 kg d’amandes.

(35) Les amandes collectées à Concepción et Lomerio sont achetées par l’entreprise SER Serazul Verdeser. Cette jeune entreprise développe sa propre ligne de transformation d’amandes et commence à commercialiser ses produits à Santa Cruz de la Sierra sous la marque « Bocadits ».

(36) A partir d’octobre 2013 et après une longue série de démarches, l’amande chiquitanienne produite par Minga est enfin commercialisée dans le supermarché IC Norte (à Santa Cruz de la sierra). (37) Un spot publicitaire faisant la promotion de

l’amande chiquitanienne de Minga réalisé grâce à différents financements (AOPEB, Cuso, etc.) est finalement diffusé à partir du mois d’octobre sur la chaine télévisée locale de San Ignacio.

2014

(38) Épuisement du stock d’amandes de Minga (39) SER commercialise au travers du même grossiste-détaillant que Minga (40) Construction de la chambre froide à Minga

(41) Lancement du projet Probolivia

(42) Lancement du projet UE354 par Minga

(38) Début 2014, Minga épuise son stock d’amandes, qu’elle n’a pas pu renouveler en 2013 faute de fonds de collecte. Le marché n’est plus approvisionné en amandes chiquitaniennes de Minga jusqu’à la saison de collecte suivante.

(39) Minga tente d’acheter des amandes crues à l’entreprise SER mais cette dernière en demande un prix trop élevé (50 Bs/kg) et préfère commercialiser ses propres amandes grillée sur le marché de Santa Cruz. Elle passe en partie par le même grossiste-détaillant que Minga.

(40) La MMCh, finalise l’exécution des fonds du projet d’appui à la filière qui avait été paralysé. Dans ce cadre elle finance la construction d’une chambre froide à Minga en février 2014.

(41) En parallèle, le projet Probolivia55 d’appui aux filières de l’amande chiquitanienne et autres fruits natifs, d’une durée d’un an, commence à être exécuté par la FCBC.

(42) Le projet UE3 exécuté par Minga commence quant à lui en mars 2014, pour une durée de 3 ans.

PREVISIONS fin 2014

(43) Neuvième collecte d’amandes

(43) Le projet UE3 met à disposition de Minga un fond de collecte pour acheter plus de 4 tonnes d’amandes au travers des centres de collecte. Il prévoit également d’appuyer les autres productions de l’association (fonds de collecte, acquisition de matériel, etc.)

PREVISIONS 2015

(44) Lancement projets FONABOSQUE (45) Lancement projet Avina

(44) La FCBC pourrait obtenir le financement de deux projets, un pour la commune de San Ignacio et l’autre pour celle de Concepción, par FONABOSQUE (entité gouvernementale, financée par les amendes pour infraction à la loi forestière). Ces projets appuieraient la plantation d’amandiers dans les pâturages artificiels des propriétés privées, dans les zones de production d’amandes.

(45) La FCBC pourrait obtenir le financement par la fondation Avina d’un projet visant à étendre la zone de production d’amandes (exploration du potentiel des communes de Lomerio et San Matias), ainsi qu’à fournir aux communautés productrices des machines quebradoras (200 au total) pour faciliter l’étape d’extraction.

L’appui à la filière de l’amande chiquitanienne est donc un travail de longue haleine, commencé en 2004 par la FCBC en alliance avec Minga, auxquelles sont venues s’ajouter d’autres institutions au gré des projets. S’il faut saluer le succès de ces institutions pour faire émerger et croître cette filière, il est par contre extrêmement préoccupant que son fonctionnement reste jusqu’à aujourd’hui largement dépendant d’appuis extérieurs. La prise de relais d’un certain nombre d’opérations clés de la filière par des entrepreneurs privés semble indispensable pour la consolider (cf. chapitres 5 et 6).

La recherche sur D. alata en Bolivie

Notons que dans le cadre des différents projets d’appui à la filière de D. alata en Bolivie, quelques études ont été réalisées au travers de la FCBC, dont une évaluation préliminaire de l’abondance et de certains aspects écologiques de D. alata en Chiquitanie (Herrera-Flores et al. 2009), puis une autre sur la structure, production et interaction plante-animal de la population de D. alata en Chiquitanie (Herrera-Flores et Gutierrez 2011), mais elles restent assez superficielles. Une autre étude a été lancée en 2013 avec le PIEB (Projet pour la Recherche Stratégique en Bolivie) et l’Université Gabriel René Moreno sur l’écologie de D. alata en Bolivie (distribution, production, etc.), à priori assez superficielle elle-aussi étant donné le rapport entre les objectifs déclarés et les moyens alloués.

55

Projet au budget d’un peu plus d’1 millions de Bolivianos, financé à 80% par l’Union Européenne au travers du gouvernement bolivien.

Le projet de la MMCh financé par la coopération Suisse prévoyait également la réalisation de plusieurs études : évaluation des apports de D. alata pour l’élevage en système sylvo-pastoral, étude du système de gestion territorial de communautés indigènes et en particulier de l´intégration de l’amandier dans ces systèmes, évaluation de la densité et structure de la population de Dipteryx alata dans la végétation naturelle dans la commune de San Ignacio, systématisation des expériences de plantation et de gestion de D. alata en Chiquitanie. Certaines de ces études étaient d’ailleurs encadrées par nous-même et complémentaires à cette thèse. Elles ont malheureusement avorté ou ont été annulées en conséquence de l’arrêt prématuré du projet.

Dans le domaine socio-économique il n’existe à ce jour qu’une étude, celle de la filière de l’amande chiquitanienne, ses perspectives et ses impacts, réalisée par nous-même préliminairement à cette thèse (Vennetier 2009; 2010; Vennetier et al. 2012).

La recherche sur D. alata et sa valorisation en Chiquitanie est ainsi très peu développée. Dans le chapitre 4.3 nous proposerons une liste de thèmes de recherche que nous jugeons importants.

3.2.5. Organisations clés de l’appui à la filière de l’amande