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François Guizot : historiographie et politique libérales

Durant les premières années de la Restauration, François Guizot développe un discours particulier qui, à la fois, critique le gouvernement de la monarchie restaurée et expose, en contrepartie, une vision progressiste de l’avenir politique de la France. Ce discours s’appuie sur une vision renouvelée de l’histoire de la France qui intègre la Révolution et lui donne un sens et un rôle bien précis. L’enchaînement de ces trois aspects – critique, politique et historique – est fondateur et essentiel : les libéraux, dont Guizot reste l’un des plus dignes représentants, élaborent ainsi une forme de discours et une forme de gouvernement qui resteront un modèle pour toute la modernité politique de la France.

Première section – Historiographie libérale

L’historiographie qu’élabore Guizot durant les années 1810 vise, comme beaucoup d’autres qui lui sont contemporaines, à réparer la rupture historique provoquée par la crise révolutionnaire. En montrant le caractère historique des principes de la Révolution, il tente de rétablir le sens et la continuité de l’histoire française. L’élaboration de cette historiographie est de la plus haute importance, car elle réalise sur le plan de l’histoire ce que la Révolution avait fait sur le plan de la vie politique et sociale. Cette historiographie tente de resynchroniser75 l’histoire comme science et l’histoire comme réalité.

L’historiographie libérale, à laquelle Guizot donne sa forme définitive, repose sur trois grandes idées : la dissociation de 1789 et de 1793, la mise en lumière, par un long récit historique, des principes qui ont mené à la Révolution et, finalement, la conviction que le temps est venu de terminer la Révolution76.

75. J’emprunte ce terme à Pierre Rosanvallon qui écrit, dans un article intitulé « Guizot et la Révolution française » : « Elle [ la Révolution ] consiste alors à resynchroniser le temps des événements avec celui des principes qui les dirigent secrètement. » – Valensise, Marina [dir.], François Guizot et la culture politique de son temps, op.. cit., p. 61.

76. Tiré du même article, à propos des deuxième et troisième points : « Interpréter le déroulement de la Révolution lui semble moins important que d’aider à mieux en comprendre le sens historique profond. Il choisit donc significativement de consacrer tous ses efforts à retracer le mouvement général de la

Par la dissociation de 1789 et de 1793, Guizot tente de séparer la doctrine de la Révolution de ses résultats77, pour ne pas dire de ses dérives. Guizot et ses amis doctrinaires reprennent les tentatives historiographiques et politiques de ceux qui, lors de la chute de Robespierre, ont tâché de sauver la Révolution. Ces penseurs, que l’on qualifie généralement de Thermidoriens, fortement ébranlés par la déroute de la Terreur, tâchèrent, dans l’urgence d’une époque indécise, de revivifier le projet de la Révolution des premières années78. En reprenant les réflexions de Royer-Collard, qui avait bien mis en lumière ce qui liait l’absolutisme monarchique et la souveraineté du peuple, et en s’inspirant de l’expérience politique de l’Angleterre, Guizot met au point un modèle politique dont l’intention première est d’échapper à l’absolutisme, qu’il soit monarchique ou populaire. C’est ce qu’il appelle le gouvernement représentatif.

Pour Guizot, la Révolution apparaît donc comme une poussée de resynchronisation dans un mouvement historique plus long, inauguré au XVIe siècle avec l’avènement de l’absolutisme. Ce mouvement de progrès politique, d’une part, a provoqué la centralisation à l’origine de la formation des États et, d’autre part, a facilité l’avènement de la Réforme qui a offert aux individus la possibilité de s’affranchir intellectuellement79. Pour Guizot, l’histoire moderne, c’est-à-dire l’histoire des trois derniers siècles, est animée par le conflit qui oppose ces deux principes contradictoires.

civilisation française pour montrer comment 1789 en représente le point d’aboutissement. […] Guizot veut comprendre et faire comprendre “la révolution considérée, non dans ses gestes, mais dans ses principes”. » – op. cit., p. 60.

77. Dans le même article, Rosanvallon explique que les libéraux font l’ « effort de distinguer la doctrine et les œuvres de la Révolution » – op. cit., p. 59.

78Dans Le Moment Guizot, Rosanvallon parle de « la crise ouverte au moment de la transformation des États généraux en Assemblée constituante ». À cette ouverture correspond, selon moi, une clôture qui se produit lors de la mort de Louis XVI. J’ai souvent eu l’impression que ce qu’avaient souhaité les thermidoriens, et à leur suite les doctrinaires, c’était de maintenir la Révolution dans le cadre stabilisant de la monarchie. Cette perspective permet de mieux comprendre le travail spécifique des doctrinaires durant la Restauration et d’expliquer leur relatif succès dans ce régime politique. La citation est tirée de Rosanvallon, Pierre, Le Moment Guizot, op. cit., p. 16. J'ai déjà fait allusion à l'importance de ce moment historique dans la Ière section du Iier chapitre de la Ière partie, intitulée : « Crises politiques ».

79. À ce sujet Rosanvallon écrit : « La civilisation européenne se caractérise pour [ Guizot ] par la réalisation de deux faits principaux : la formation des États-nations (mouvements de centralisation et principe d’unité) et l’affranchissement de l’esprit humain (mouvement de liberté et principe d’égalité). […] La modernité se noue en effet pour Guizot au XVIe siècle dans la conjonction de ces deux éléments : la Réforme d’un côté et le développement des États-nations centralisés de l’autre. Mais ce nœud est en même temps une crise, dans la mesure où les deux principes du libre examen et de la centralisation du pouvoir ont quelque chose de contradictoire entre eux, “l’un étant la défaite du pouvoir absolu dans l’ordre spirituel, l’autre sa victoire dans l’ordre temporel”. Cette contradiction se résout pour Guizot dans la figure du gouvernement représentatif qui opère la synthèse de la centralisation et de la liberté. » – « Guizot et la Révolution française » Valensise, Marina [dir.], François Guizot et la culture politique de son temps, op. cit., p. 61.

Pour lui, la Révolution n’est qu’une crise, particulièrement violente, dans cette longue lutte qui oppose l’absolutisme politique et la liberté intellectuelle.

Ce que Guizot tente de faire, spéculativement d’abord, puis politiquement par la suite, c’est de résoudre définitivement ce conflit. Comme beaucoup de penseurs de son époque, Guizot est convaincu que c’est aux hommes de sa génération de clore définitivement la période des conflits80 : « Les doctrinaires répondaient à un besoin réel et profond, quoique obscurément senti, des esprits en France ; […] leurs idées se présentaient comme propre à régénérer en même temps qu’à clore la Révolution.81 »

En 1838, alors qu’il est momentanément rejeté dans l’opposition, Guizot exprime, une nouvelle fois, cette idée : « La vraie tâche de notre époque est de savoir si, des idées de 1789 et de l’état social qu’elles ont amené, il peut sortir un gouvernement stable et

régulier. […] Ces idées ont servi à détruire ce qui existait alors, gouvernement et société ;

elles ont contracté dans ce travail un caractère révolutionnaire. Le moment est venu de les en dégager et de les ramener à leur sens vrai et pur.82 »

C’est donc inspiré par un sentiment de devoir83 que Guizot non seulement imagine un modèle de gouvernement capable de concilier l’ordre et la liberté, mais qu’il se lance dans l’arène politique dans le but de satisfaire ce qu’il interprète comme les besoins historiques et politiques de la France.

Aussi est-il important de faire remarquer que l’historiographie que développe Guizot s’élabore à la fois contre l’historiographie réactionnaire qui se développe à la même époque pour tenter de légitimer la reprise du pouvoir par la monarchie restaurée et contre la politique telle que la pratiquaient les aristocrates alors au pouvoir. Durant

80. Pierre Rosanvallon note encore, dans le même article : « L’abondante littérature publiée pendant ces premières années de la Restauration est marquée par une préoccupation centrale : faire sortir la politique du domaine des passions pour la faire entrer dans l’âge de la raison ; substituer aux aléas de la volonté les régularités d’un ordre scientifique. C’est pourquoi on critique de toute part le dogme de la souveraineté du peuple, accusé d’avoir autorisé les débordements de la Révolution, en cherchant la voie d’un gouvernement rationnel et d’une politique scientifique. L’idée est alors banale. On la retrouve aussi bien chez Auguste Comte que chez Guizot, Benjamin Constant ou Dunoyer. Elle n’est d’ailleurs pas vraiment neuve. Tous les survivants de la Terreur avaient également pensé dans ses termes dès la fin du XVIIIe siècle. » – op. cit. p. 20.

81. Mémoire pour servir à l’histoire de mon temps, 8 vol., Paris, Michel Lévy, 1857-67, tome I, p. 157. Rosanvallon cite deux fois le passage d’où est tirée cette citation, dans son article « Guizot et la Révolution française » et dans le chapitre « Le moment Guizot », de son livre Le Moment Guizot. C’est moi qui souligne.

82. François Guizot, « Discours à la Chambre du 14 mars 1838 », dans Histoire parlementaire de France, Paris, Michel Lévy, 1863-1864, tome III, p. 153, cité dans Pierre Rosanvallon, « Guizot et la Révolution française », op. cit. p. 64, c’est moi qui souligne.

83. Voir Claude Lefort, « Guizot théoricien du pouvoir », dans Valensise, Marina [dir.], François Guizot et la

les premières années de la Restauration, la lutte entre les partisans de l’Ancien Régime – ceux que l’on nomme à cette époque les ultras – et les libéraux se fait autant sur le terrain de la politique que sur le plan, plus spéculatif, de l’histoire. Il semble alors que l’histoire soit devenue le plus efficace moyen de légitimer un régime politique.

L’historiographie de la Restauration a donc pour tâche essentielle d’expliquer le sens et le destin de la Révolution, car c’est désormais en s’appuyant sur ces récits historiques – historiographiques – que les partis politiques, qu’ils soient monarchiques ou libéraux, affirmeront leur légitimité. Ce nouveau rôle de l’histoire, alors prise sous les feux croisés des partis, la dote d’un nouveau statut et d’une nouvelle responsabilité. Dans l’espace politique subitement élargi par la Révolution, la lutte des partis déborde largement le terrain politique pour s’étendre à tous les domaines de la vie intellectuelle : dans l’espace public, toutes les idées sont susceptibles d’être enrôlées dans la lutte politique. Ainsi, durant la Restauration, l’histoire se voit dotée d’une tâche éminemment politique.

Dans cette perspective, l’historiographie libérale s’insère dans une longue suite d’historiographies qui, tout au long du XIXe

siècle, se mesureront à la tâche d’interpréter le sens et le destin de la Révolution, bien souvent en servant de fondement à une idéologie – et une pratique – politique.

Deuxième section – Politique libérale sous la Restauration : de l’opposition

Critique de la politique de la Restauration

Dès le début de la Restauration, Guizot est appelé à intégrer les nouvelles institutions politiques. Mais, très tôt, il se montre réservé, sinon sévère à l’égard de la politique réactionnaire de l’aristocratie d’Ancien Régime qui tente de réinstaller, tant bien que mal, son ancienne hégémonie. Son opposition à la politique du gouvernement de Louis XVIII repose sur une série de constats critiques : d’abord ce gouvernement est aux mains d’un nombre trop restreint d’individus, pour la plupart issus de l’extérieur de la société telle qu’elle est devenue, cela fait que ce gouvernement est sans réel contact avec la société, et qu’ainsi il entrave le devenir historique de la France.

En s’appuyant sur cette vision critique de la situation politique de la France, Guizot conçoit un modèle de gouvernement qui tente de corriger la politique du

gouvernement ultra en en prenant le contre-pied : le gouvernement de l’avenir devrait être assumé par des individus issus de la société – individus qu’il qualifie d’éléments

actifs de la société ou de capacités – et, pour représenter la société, il devra être en contact

avec elle ; un tel gouvernement, de par ce qui le lie à la société, doit faire en sorte que la société accomplisse son mouvement propre – c’est en quelque sorte son devoir premier.

Dans ses livres et ses articles des années 1820 et 1830, Guizot exhorte vivement le gouvernement à rechercher les éléments actifs de la société pour y appuyer son pouvoir ; c’est là, pour lui, le plus sûr moyen d’établir sa légitimité. Le gouvernement représentatif, appuyé sur les éléments actifs – qui sont, en quelque sorte, une incarnation des principes de la Révolution –, a pour devoir d’achever la Révolution, c’est-à-dire de faciliter le plein épanouissement de ses principes.

Élaboration d’une politique libérale

Dans un article intitulé « Guizot théoricien du pouvoir » et consacré à l’articulation des divers aspects de la théorie politique qu’élabore Guizot au tournant des années 1820, le philosophe Claude Lefort explique que :

La question de la nature du pouvoir ne fait qu’un […] avec la nature de la société ; elle ne trouve réponse que si l’on en vient à admettre ce paradoxe que le pouvoir s’engendre, pour une part, du sein de la société et que celle-ci ne s’institue que du fait de son surgissement et ne s’ordonne que grâce à son action. Ainsi la pensée de Guizot procède de l’examen d’une situation donnée, d’une crise politique que chacun observe et commente, pour

avancer une interprétation qui requiert ce que je ne crains pas d’appeler une dialectique du politique et du social.84

Cette dialectique du politique et du social est conditionnée par le fait que tous deux sont face à une crise historique commune et que la solution de cette crise passe par la coordination de leurs efforts :

L’analyse de la société, l’analyse du pouvoir se combinent avec la recherche d’une action

au service de la demande que porte en elle-même la société, de la demande que porte en lui-

même le pouvoir, pour devenir conforme à leur nature. La société et le pouvoir s’avèrent

84. Claude Lefort, « Guizot théoricien du pouvoir », dans Valensise, Marina [dir.], François Guizot et la

destinés à la fois à s’accomplir et à se révéler à eux-mêmes, à travers les hommes qui

débattent et décident de ce qui est exigé en chaque occasion, ici et maintenant.85

Il faut bien voir que cette conception de la politique ne se réfère pas à un ordre transcendant, qu’il soit historique ou rationnel. Pour Guizot et les doctrinaires, c’est la situation sociale actuelle de la France qui commande un réajustement politique et c’est par le dialogue – qu’il prenne la forme d’une union ou d’un pacte – que ce réajustement entre les forces en présence se réalisera :

Le pouvoir, sauf à rendre la société débile, doit s’allier avec les intérêts les plus forts. […] L’on doit convenir que, lorsque l’expansion des éléments sociaux porteurs de puissants intérêts devient irréversible, un nouveau pouvoir s’affirme. La force dont parle Guizot est de nature sociale ; elle témoigne de ce qui est vivant dans la société. […] « Quand [ la force ] se présente avec l’empire d’un arrêt de la Providence, quand elle a revêtu le caractère de la nécessité, il y a folie à se séparer d’elle, à prétendre s’établir hors de son sein. » Sans doute, la force ainsi entendue, comme puissance de vie, requiert la destruction de tout ce qui s’oppose à elle. Mais cette destruction n’entraîne la violence que lorsque le pouvoir n’a pas su s’allier à la force. Telle est précisément l’origine de la Révolution. Encore faut-il le répéter, la force sociale, à l’insu même de ceux qui en sont les détenteurs, tend à s’imprimer dans des institutions, elle recèle un nouveau droit, mais elle ne s’accomplit pas, sa légitimité demeure en suspens, tant que le pouvoir lui fait défaut.86

C’est là l’autre point d’appui de la politique de Guizot. En toile de fond, Guizot esquisse l’histoire d’une France divisée et tendue, dont une partie a longtemps été soumise et qui, lors de la Révolution, réussit à secouer le joug qui l’opprime87. En avant- scène, il brosse un tableau critique d’un gouvernement qui empêche la France de

85. Op. cit., p. 96, c’est moi qui souligne. 86. Op. cit., p. 104.

87. « La Révolution [ écrit-il en 1820 ] a été une guerre, la vraie guerre, telle que le monde la connaît entre

peuples étrangers. Depuis plus de treize siècles, la France en contient deux, un peuple vainqueur et un peuple vaincu. Depuis plus de treize siècles, le peuple vaincu luttait pour secouer le joug du peuple vainqueur. Notre histoire est l’histoire de cette lutte. De nos jours, une bataille décisive a été livrée. Elle s’appelle la Révolution […]. Le résultat de la Révolution n’était pas douteux. L’ancien peuple vaincu était devenu le peuple vainqueur. », Guizot, François, Du Gouvernement de la France depuis la Restauration et du ministère actuel, Paris, Ladvocat, 1820, p. 1-3, cité dans Pierre Rosanvallon, « Guizot et la Révolution française », op. cit., p. 62.

réaliser son destin. La théorie politique de Guizot s’articule donc autour de deux pôles : le règne passé de la noblesse et le règne à venir de la bourgeoisie.

Théorie de la représentation et des capacités

Pour réussir à allier le pouvoir et la société dans un même projet, Guizot développe une théorie de la représentation qui, tout en se situant dans une certaine tradition philosophique, se démarque de ce qu’on avait développé jusque-là sous ce concept, en tenant compte de la spécificité de la situation de la France post- révolutionnaire :

Le système représentatif ne fait donc pas que traduire, transmettre quelque chose qui existerait déjà : il produit de l’unité et de l’intelligibilité. C’est l’aspect publicitaire et interactionniste du gouvernement représentatif qui est ici essentiel. Il est le moyen par lequel la société peut accéder à une compréhension supérieure de son être et de son

devenir. Reprenant la célèbre formule de Pascal : « La multitude qui ne se réduit pas à

l’unité est confusion. L’unité qui n’est pas multitude est tyrannie », Guizot comprend le gouvernement représentatif comme le moyen d’empêcher à la fois la tyrannie et la confusion. « Le but du gouvernement représentatif, écrit-il, est de ramener la multitude à l’unité en la provoquant à la reconnaître et à l’accepter elle-même. » […] Il produit de la même façon de l’unité politique : « Le caractère et la tendance du gouvernement représentatif sont de contraindre tous les pouvoirs, par l’état permanent de concert et de lutte qui s’établit dans leur sein, à chercher ensemble l’unité politique […] : unité qui réside dans la raison et dans l’intérêt de la société elle-même. Pour que cette tendance se puisse déployer régulièrement, une condition est de rigueur : c’est que les pouvoirs constitués ne demeurent point isolés et indépendants les uns des autres, mais qu’ils

s’amalgament et se fondent ensemble de telle sorte qu’une unité véritable s’établisse entre

eux. »88

On le voit bien dans ce passage : tous les efforts de la politique de Guizot visent à unifier le politique et le social. Cette unité se réalisera par la représentation qui a pour but de dégager les capacités de la société par un travail de sondage, de promotion et responsabilisation – de révélation de la responsabilité. Ce travail devra aussi être

complété par une entreprise de gouvernement des esprits qui viendra prolonger l’œuvre de la représentation :

Si le citoyen capacitaire est le seul à pouvoir voter, c’est que l’électeur exerce une fonction et non un droit. Cette idée-force […] enregistre dans l’ordre des institutions les