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EXTRAITS DES REUNIONS DE PROJECTION A Niono le 15-11-06 et à Kolongo le 16-11-

Hassime Savadogo, membre du Comité Paritaire de Gestion des Terres de Macina

« Les dégradations que ces bovins causent aux canaux c’est beaucoup plus important que ce que l’eau fait. Parce que les bovins rentrent là-dedans alors qu’on avait montré la route par laquelle les bovins devraient contourner pour rentrer dans les champs. Cela n’est plus respecté maintenant. Donc ils rentrent là-dedans par où ils veulent et ces passages dégradent les canaux. Ensuite il y a les pratiques des bozos, ils placent des nasses, ils coupent un côté du canal, fabriquent une nasse de deux à trois mètres et la placent dans la brèche. »

Abdoulaye Daou, délégué général des exploitants de l’ON

« Souvent après avoir fini d’irriguer tu fermes ta vanne, mais après quand tu passes au champ tu seras surpris de voir que ta vanne est ouverte et qu’une nasse est posée. L’eau est en train de couler jusque dans le drain alors que toutes tes bouches à eau sont fermées. Mais l’eau continue de couler comme cela parce que sinon le propriétaire de la nasse n’aura pas de poissons. Oh tu sais ici on dit que le paysan et le bozo se partagent la gestion de l’eau au champ. »

Dramane Doumbia, aiguadier à Socourani

« Ensuite j’ai dit dans tous les villages que s’ils voyaient des nasses dans les drains ou dans les champs, qu’ils les enlèvent, les cassent et les brûlent, et que si quelqu’un leur demandait qui l’a fait

qu’ils lui disent que c’est moi Dramane l’aiguadier qui l’a fait. Mais ils ne le feront pas à cause du voisinage, et après ils viennent nous dire que le bozo a fait ceci ou cela, mais la maison du bozo est contiguë à la tienne, le poisson que tu mets dans ta sauce vient de chez lui, pourras-tu lui brûler sa nasse ?»

Mamadou Keita, chef de la cellule VISION de l’ON

« Comme on sait déjà qu’on a des difficultés de drainage, il faudrait par conséquent bien gérer les quantités d’eau qu’on prend. Il faudrait pouvoir tout faire pour amener à ton champ et en ta présence la quantité d’eau exacte dont tu as besoin pour ne pas avoir à en vider ensuite dans le drain. Nous avons ce pouvoir. Quelqu’un a dit ici que l’aiguadier ne doit même pas aller à la maison, mais le paysan non plus ne doit pas aller à la maison si tu contrôles l’eau. Mais si tu ouvres l’eau, pars faire ton marché et ne reviens fermer que lorsque tu t’en rappelles, alors l’eau qui est entrée est en train de se vider dans le drain. Ca c’est la faute du paysan et il faut qu’on arrête ces pratiques. Le reste, ce que vous avez dit qui sont les erreurs de l’encadrement, on ne va pas les oublier et rien cacher, tout va apparaître dans cette vidéo. »

Dramane Doumbia, aiguadier à Socurani

« Mais le vrai problème d’eau c’est au niveau des paysans. Ce sont les paysans, moi je suis aiguadier. Si j’ouvre le partiteur l’eau ne quitte pas directement le partiteur pour se déverser dans le drain, elle passe d’abord par les arroseurs et les champs. L’eau ne peut jamais quitter directement le partiteur pour aller dans le drain. Moi-même j’ai un champ et je suis exploitant bien que je sois aiguadier. Une fois que tu vois l’eau dans le drain elle est passée soit par l’arroseur soit par le champ. Moi j’ai vu des paysans dans mon sous-casier qui disent que c’est la nouvelle eau qui est bien pour le riz, donc ils remplissent aujourd’hui d’eau leur champ et demain ils le vident. Il y a des champs comme ça. Il y a ici présents dans cette salle certains de mes paysans qui sont au courant de cette pratique. Je leur ai conseillé d’arrêter, ils n’ont pas voulu, et ce sont ces mêmes personnes qui viennent dire ici que l’eau ne sort pas. »

Issiaka Sanogo, exploitant de Niono

« C’est la même chose, nous cherchons tous à nous nourrir à partir du champ. Moi ce que j’ai compris dans cette affaire c’est que l’eau est gaspillée, c’est vrai l’eau est gaspillée. Parce que pour les paysans colons leur première daba de culture est l’eau, et leur premier couteau de guerre aussi c’est l’eau. Moi par exemple je vais exploiter mon champ à N4, j’y vais le matin à l’aube et j’y passe toute la journée jusqu’à la nuit.Au crépuscule je quitte le champ pour éviter les piqûres des moustiques, et alors je prends ma moto pour rentrer à la maison, mais une fois que les autres te voient à moto de passage, hop ils vont au champ pour casser ta digue et faire sortir l’eau de ton champ. C’est ça leur première arme de guerre, c’est le gaspillage d’eau.

Issiaka Maïga, aiguadier du casier de Niaro, dans la zone de Macina

« Par rapport à la crise d’eau nous avons eu de sérieux problèmes à certains endroits qu’on appelle les casiers semi-aménagés, qui sont au niveau de Bolibana. C’est dû aux exploitants eux-mêmes. Ils ont tous cherché des clefs personnelles qui ne sont pas celles de l’agent. Ils ouvrent la nuit en l’absence de l’agent, et cela a contribué à perturber leur campagne. Chaque fois il y a des brèches sur le partiteur et pour pouvoir colmater une brèche cela se fait en 5 ou 6 jours, et alors il se peut que certains soient dans le besoin et que d’autres n’aient même pas pu commencer les travaux à cause de la crise d’eau. Ceux-ci seront mis en retard. Donc nous demandons aux exploitants de cesser d’utiliser des clefs parallèles. Qu’on n’utilise seulement celle de l’agent. Qu’ils arrêtent l’utilisation des clefs parallèles car finalement elles ne créent que des crises d’eau à tout le monde.»

Amadi Gamsoré, secrétaire d’une Association Villageoise de la zone de Macina

« Alors que pour le colon, lorsque l’hivernage a commencé, nous travaillons tous les jours et même la nuit, à tout moment nous travaillons avec l’eau, donc il faut obligatoirement qu’une clef reste avec un paysan de confiance et que ce dernier puisse gérer en l’absence de l’aiguadier. Certes il y a certains qui le font avec des intentions de gaspillage, de vandalisme, mais sinon dans chaque village il y a une

qu’on ne procède pas comme cela il y a toujours des problèmes ou des difficultés dans le travail. Comme je l’ai dit, j’ai pris l’exemple pour moi-même. Ousmane Touré m’a confié la clef de notre sous-partiteur, et quand nos gens ont besoin d’eau en l’absence de l’aiguadier, moi j’ouvre pour leur donner de l’eau. Quand c’est plein ils viennent me le dire et alors je vais fermer. Des cas comme cela ne gâtent en rien le travail, c’est l’entente seulement, c’est quand tu le fais avec un mauvais état d’esprit que cela va amener des problèmes.»

Des problèmes spécifiques à la zone de Macina ont également été évoqués lors de la réunion de projection à Kolongo. Il s’agit des défauts de conception du distributeur de Boky Wéré, des prélèvements importants de l’Opération Riz Ségou (ORS) et des problèmes de reflux au niveau de la jonction du drain collecteur et du fleuve pendant les périodes de crue.